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Viva Verdi !

Cette année 2021, cela fait 120 ans que l’un des plus grands compositeurs de musique classique italienne du 19ème siècle s’est éteint. Son nom : Giuseppe Fortunino Francesco Verdi, alias Giuseppe Verdi.
Compositeur né en 1813 à Roncole, alors sous domination napoléonienne, et connu comme un département français appelé Taro, au sein d’une famille de petite bourgeoisie de campagne, mais loin de l’image très pauvre que voudra entretenir Verdi lui-même en forme de légende familiale.
Il a écrit des œuvres, principalement des opéras, qui encore aujourd’hui, sont jouées et interprétées dans le monde entier, sous toutes les langues (anglais, italien, allemand, japonais, chinois…). Parmi les plus célèbres, il y a « Nabucco » (1842), « Rigoletto » (1851), « Il Trovatore » (1853), « Un ballo in maschera » (1859), « La forza del destino » (1862), « Don Carlos » (1867), « Aida »(1871), « La Messe du requiem » (1874), « Otello » (1887), « Falstaff » (1893). Il fut décoré de la Légion d’honneur. De même, comme les membres antérieurs de sa famille, il fut membre de la confraternité de la Sainte Conception, à laquelle il fit d’ailleurs comme sa famille avant lui, des dons pécuniers importants.
Outre son activité principale de musicien-compositeur, Verdi fut également pendant quelques années député (1861-1865) ainsi que sénateur un peu plus tard (1874). Même si son implication politique fut passagère, il a néanmoins, à l’époque, autorisé à ce que son image et ses compositions soient utilisées dans le cadre d’un processus de réunification de l’Italie. A ce titre, il bénéficie encore aujourd’hui d’une cote de popularité très importante ainsi que d’une place particulière dans l’histoire de la péninsule italienne. Cela d’autant plus que du coté de la famille de sa mère, il s’avère que des aïeux, au XVIIIème siècle, deux cantatrices, un ténor contemporain et connu de Wolfgang Amadeus Mozart, ainsi qu’un compositeur, Francesco Antonio Uttini. Celui-ci, époux d’une nièce de Alessandro Scarlatti, va notamment écrire la messe du couronnement de Gustave II de Suède qui sera assassiné et dont l’évènement sera le thème de « Un ballo in maschera » (1859).
La passion musicale de Verdi, elle se fait à l’aune de l’importance prise par l’art lyrique en Italie au 18ème siècle. Il profite de la visite de musiciens à l’auberge de ses parents et se met à chanter, participer à des chorales, essayer des instruments. Tous ces souvenirs nourriront plus tard son écriture d’opéras. Il suit l’enseignement de l’orgue, entre quatre et dix ans, remplaçant parfois l’organiste de l’église de Roncole. Plus tard, fort de cet enseignement et de contacts bienveillants qui le prennent sous leurs ailes, le jeune Verdi s’envole, et la prochaine étape sera la ville de Milan, le nord industriel de l’Italie, les maisons bourgeoises et les salles de musiques prestigieuses comme la Scala de Milan, La Fenice de Venise. Il fera d’abord une tentative, avortée, d’entrée au conservatoire milanais. Lui, habitué à ce qu’on lui cède les choses, se voit donc opposer un premier refus. Il en gardera amertume. Sur les conseils d’Alessandro Rolla, il prendra des cours de clavecin avec le spécialiste de la Scala de Milan, Vincenzo Lavigna. Ce dernier sera offusqué que le conservatoire de Milan ait pu refusé un tel talent en son antre. Trois ans d’études vont suivre, Verdi va écrire des oeuvres, et se familiariser avec l’art lyrique, l’Opéra en fréquentant La Scala de Milan. En 1834, il donne son premier concert public en dirigeant « La Création » de Haydn. 1835 le voit obtenir son diplôme de maitre de Chapelle.
Après un bref retour à Bussetto, comme maître de musique, il revient à Milan en 1839 et va s’y installer avec sa famille. Ce sera aussi l’occasion pour lui de se mettre à composer des opéras, dont certains deviendront très célèbres, comme « Nabucco » (1842), « Giovanna d’Arco » (1845), « Attila » (1846), « Mac Beth » (1847). Dès lors, les succès ne vont pas se démentir et Giuseppe Verdi va devenir un des compositeurs les plus importants et demandés de son époque. Il écrira d’autres chef-oeuvre, inaugurés tantôt à Venise où le directeur de la célèbre Fenice, souhaitant voir Verdi y créer une nouvelle oeuvre, le fait venir. Ainsi naïtront « Ernani » (1844) puis « Attila » qui sera créé deux plus ans plus tard (1846). Dans ce temple qu’est la Fenice, Verdi viendra en 1851 présenter « Rigoletto », puis « La Traviata » en 1853. La même année il offre à Rome son opéra « Il Trovatore », six ans après y être venu présenter le fameux « Mac Beth » avec un succès public et critique. Verdi étend son règne sur la musique lyrique au 19ème siècle. Il est alors incontournable, incontestable.
Après la conquête de l’Italie, Verdi s’en va vers d’autres territoires, notamment la France, ou la Russie. Ainsi en 1852, il vient à Paris, assiste à une représentation de « la Dame aux Camélias » de Dumas fils. Il y voit immédiatement des parallèles avec sa vie personnelle, et décide l’adapter. Cela donnera « La » Traviata » un an plus tard. Paris est aussi la ville où il créera « Les vêpres siciliennes » en 1855. En 1862, Verdi se voit offrir l’occasion de découvrir Saint-Petersbourg. Il ira là-bas, et en profitera, pour y écrire et créer ce qu’aujourd’hui on appellerai un « tube », « La forza del destino ». Décidément, tout ce qu’écrit Verdi ou presque se transforme en succès.
Parallèlement à sa carrière de compositeur à succès, Giuseppe Verdi va s’engager en politique, et se faire élire député au parlement de Turin, mais cela ne l’amuse guère. Les joutes oratoires, le jeu politique, les intrigues, très peu pour lui. Il quittera ses fonctions en 1865, et retournera à ses compositions. Il voyagera avec ses opéras et se fera ainsi connaître en Egypte grâce à « Aida ». En 1887, il mettra sur pied ce qui reste l’un des deux ou trois opéras majeurs : « Otello ». Cet opéra sera présenté au public à la Scala de Milan. Six ans plus tard, Verdi, toujours dans l’antre de la sacro-sainte Scala, offrira un « Falstaff » au public venu assister à sa première. Opéra plein d’humour, hors des canons des opéras jusqu’ici écrits, Verdi obtient un vrai succès. « Falstaff » est opéra qui a attiré des compositeurs comme Puccini, puis beaucoup plus près de nous, dans les années 80, les musiciens et compositeurs qui souhaitèrent s’y frotter.
Quand il ne compose pas, Verdi vit avec femme et enfants entre deux maisons, entre deux villes, Gênes et Milan (où il a fondé une maison de repos pour les musiciens, qui porte son nom aujourd’hui). Suite à une attaque le 21 janvier 1901, qui le clouera au lit six jours durant, cet immense compositeur s’éteint, laissant derrière une oeuvre musicale considérable.


Son importance musicale, autant dire son influence, fut comparée à celles de ses compatriotes et confrères Vincenzo Bellini (premier portrait ci-dessus) Gaetano Donizetti (deuxième portrait ci-dessus), qui a composé les opéras comme « Lelisir d’amore » (1832), Lucia di Lammermor » (1835) et « La fille du régiment » (1840), mais aussi Giacomo Puccini, auteur de « Manon Lescaut » (1893), de « La Bohème » (1896), de « Tosca » (1900), de « Madame Butterfly » (1904) ou encore du fameux « Turandot » (1926), Gioachino Rossini, qui composa le célèbre « Barbier de Séville » (1816), mais aussi « Guillaume Tell »(1829), sans oublier le « Stabat Mater », dont la date de création est étalée entre 1831 et 1841. La musique de Giuseppe Verdi a donc traversé les siècles, les générations, au point d’intégrer la culture populaire au vingtième siècle comme les titres « La donna é mobile », extrait de Rigoletto, le fameux « Brindisi » de « La Traviata », l’inévitable « Va pensiero » tirée de « Nabucco », ou bien sûr la marche triomphale d’ « Aida ». Aujourd’hui encore, ce sont les opéras de ce compositeur qui sont les plus joués dans le monde, près d’un siècle et demi après leur création. Vertigineux. Viva Verdi !!!
Je vous laisse avec un florilège de ses opéras.
Guillaume.