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Pour Ben Harper, la saison des amoureux, c’est l’Hiver.



Benjamin Chase Harper, alias Ben Harper, né il y bientôt 52 ans ( il les aura le 29 octobre prochain) à Claremont en Californie, est un guitariste-auteur-compositeur-interprète, se produisant tantôt en solo, tantôt accompagné de groupes comme les Innocent Criminals, Blind Boys of Alabama, ou Relentless Seven. Aux confluences de divers musiques, à la manière d’un Lenny Kravitz, ou même d’un Prince auparavant, Ben Harper ne se gêne pas pour aller sur divers terrains musicaux, qu’il s’agisse du reggae, de la folk music, du blues, du gospel, du rock ou de la funk. Son spectre musical est très vaste, le gars ne s’interdit rien. Il se sent libre de tout faire, il ose tout. Sa carrière jusqu’ici jalonnée de succès jamais démentis, en témoignent ses concerts devant des salles remplies, est des plus riche artistiquement.

En 2020, en pleine période de confinement généralisé, il s’est offert de publier  » Winter is for lovers’ « . Et moi qui croyais que la saison des amours était naturellement le printemps voire l’été, voilà que ce gaillard nous assène que non, pour lui, tout se passe en hiver, au chaud des alcôves. Fidèle à ses habitudes, Ben Harper a enregistré cet album de manière très sobre, presque artisanale. Voilà vingt-huit ans que ce grand musicien trimballe sa carcasse et son sourire un peu partout dans le monde, depuis la sortie de « Pleasure and Pain » en 1992, suivi des deux albums à succès « Welcome to the cruel world » en 1994 et « Fight for your mind » dans la foulée en 1995.

Car Harper, très vite s’est identifié comme un musicien-citoyen à l’instar des Bob Dylan, Bruce Springsteen, Neil Young, Joan Baez, ou encore le légendaire Johnny Cash. Ben Harper le musicien est également un vrai conteur, parfois débarrassé des oripeaux de la star adulée qui empli les salles et les stades. Non il préfère les ambiances intimes, la proximité, la relation vraie à l’humain. C’est pourquoi aussi il fait rarement parler de lui en dehors de son activité musicale. Il sépare pleinement le professionnel et le privé.

Mais revenons au disque. Chacun des titres de cet album est une référence pour Ben Harper. Tantôt à l’enfance et aux quartiers où il a grandi avec « Inland Empire », mais aussi au désert de « Joshua Tree », pour le coté quasi hypnotique et mystique de l’endroit. Il évoque aussi évidemment un des hauts lieux du jazz de New-York, le quartier de Harlem, qui a été très important dans la renaissance de ce courant musical. Et puis bien sûr, il fait allusion à Londres, ville berceau de tant de guitaristes anglais de talents, dont le grand Jimmy Page notamment. Sur cet album d’une pureté absolue, très dépouillé musicalement, Ben Harper s’en donne à coeur joie et nous régale de son talent. Il nous fait un joli cadeau en terminant son disque avec une chanson sur Paris, ville qui pour lui signifie plus jamais le printemps, la vie, après l’hiver vécu dans le grand nord américain, new-yorkais ou canadien.

Ben Haper, tout jeune, eût la chance, grâce à son père qui tenait un magasin de guitare à Claremont, sa ville natale, le « Folk Music Center », de croiser des musiciens prestigieux tels que Ry Cooder ou Taj Mahal, qui deviendra son vrai mentor et l’emmènera même en tournée à ses débuts. Il voue d’ailleurs une reconnaissance éternelle à son mentor, sans qui rien n’aurait été possible selon Ben Harper.

« Winter is for lovers » est un projet musical que Ben Harper murissait dans sa tête depuis dix ans. Il souhaitait tant mettre en avant et mixer les cultures blues, amérindiennes, hawaïennes. Le résultat est bluffant de qualité. Je vous invite à l’écouter tant cet artiste propose ici un projet musical sans faille.

Guillaume.

Nos Samples Rendez-Vous #32 : Future et “The Selma Album”



L’un des gros gros bangers de 2017, le fameux “Mask off” de Future, alors c’est pas le titre où il faudra chercher des paroles profondes hein? Le refrain “Molly, percocet” autrement dit le mélange détonnant de l’ecstasy et d’un anti-douleur bien bien costaud, l’une des habitudes des jeunes Américains résume assez bien le morceau. Future y parle de son addiction aux substances illicites, mais aussi de son ascension au succès, le “Rags to riches” comme ils disent.
Bon, si les paroles ne sont pas le point fort, le flow de Future, lui, est costaud et par dessus tout, ce beat produit par Metro Boomin’ est tout simplement une tuerie!!! Le producteur à succès du Missouri a utilisé le sample d’une comédie musicale à propos de Martin Luther King Jr et de son passage à Selma, composée par Tommy Butler, ce “Prison song” est un mélange de Gospel et de Soul qui ne peut laisser indifférent.
Les chants repris dans la boucle me font frissonner et la flûte, ah la la cette flûte est désormais mythique, une tonne de rappeur ont repris l’instru pour poser dessus, notamment Joey Badass, Joyner Lucas ou Dave East, mais le plus dingue, c’est le remix officiel de Future, qui choisit de mettre Kendrick Lamar en featuring et là, je sais pas si c’est une erreur ou un coup de génie, parce que K.Dot brule le beat et efface clairement Future du morceau, alors, oui, c’était vendeur, mais personnellement, depuis, j’écoute uniquement le remix et principalement pour la perf’ de “Kung-fu Kenny”, alors je vous laisse juger…

Laurent

# La playlist de l’été : « Haut les chœurs »


visuel playlist Haut les choeurs-page001Pour cet été, nous avons décidé de vous faire découvrir quelques groupes de voix, chorales, venus du monde entier. Des chœurs dits « traditionnels » ou des groupes vocaux très expérimentaux, du Gospel, du Beatbox…. On peut se rendre compte de la diversité, de la force de nos voix assemblées. Cette puissance vocale qui peut vous donner des frissons.

Ecoutez, découvrez, aimez, partagez…

Bon été !!!

Carine

Nos samples rendez-vous #8 : Moby et Cassieta George


mobyOublions un peu le hip hop cette fois et consacrons nous un peu à l’electro pour une fois. Pas n’importe qui dans l’electro quand même : MOBY. Parmi la tonne de morceaux dans la discographie du monsieur, un en particulier m’a marqué plus que les autres : One of these mornings.

Encore une fois découvert grace à l’application Shazam (quelle merveille !) dans la série Person of interest, pendant une scène de fin d’épisode haletant, une voix gospel vint me titiller les oreilles, puis un beat electro qui semble aller parfaitement ensemble, quelque chose cloche dans mon oreille avertie! Ca sent le sampling à plein nez!!!

Cette voix, c’est celle de Cassieta George, la lead de la formation Gospel des années 50 : The caravans. Le morceau original, « Walk around heaven all day » en 1964. Moby a juste repris les premières paroles de Cassieta et ça suffit pour créer une petite pépite en 2002 sur l’album « 18 ».

Laurent.

Avec sa voix, Freddy nous rend Fa(a)da(s)!


gospeljourney_imageAttention, Talent!

Le public présent samedi 15 octobre, Salle Jacques Brel, à Fontenay Sous Bois, a passé une très belle soirée. Pourquoi ? Tout simplement parce que Faada Freddy, chanteur sénégalais, venait présenter, dans le cadre du Festi’Val de Marne, « Gospel Journey » sorti en 2015. Après un jeune duo piano-voix et guitare, puis après la très belle prestation de Awa Ly, accompagnée de 3 musiciens,  offrant un répertoire coloré aux sons du reggae, de la musique africaine et du jazz, c’est donc Faada Freddy, qui prit possession de la scène, devant une salle comble, un public conquis. Dès son arrivée sur scène, entouré de 5 autres vocalistes (4 hommes, 1 femme), la chaleur est montré d’un cran. L’art consommé de la scène, et le talent vocal on fait le reste. Au menu vocal et musical, du gospel bien sûr, mais aussi du funk, du reggae, du rap, des reprises, bref un éventail large, attestant du talent du chanteur sénégalais et de ses acolytes.

Reconnu par des artistes aussi variés que Bernard Lavilliers, Imany ou Lenny Kravitz ! ça donne une idée  de la qualité du bonhomme. Sa recette aussi originale que riche, est de composer des morceaux uniquement basés sur des rythmiques corporelles, et sur l’utilisation de la voix, qu’elle soit sienne ou celles de chœurs masculins ou féminins. Cette démarche n’est pas sans rappeler celle des géniaux Bobby Mac Ferrin, ou Al Jarreau, capables de tenir seuls en scène près de 2h entre improvisations vocales, utilisation du corps comme instrument, et imitations d’instruments par leurs seules voix. Certes Faada Freddy n’en est pas encore là, mais il est clair, à écouter chaque morceau de « Gospel Journey », qu’il a devant lui tous les chants du possible.

Ici gospel, reggae, soul, se succèdent avec une jubilation omniprésente… le travail des chœurs, en arrière plan de sa voix, est d’une précision sans faille, rendant la prestation de Faada Freddy, claire, limpide. La voix, instrument précis, se démultiplie, se diversifie, offrant à l’auditeur une parenthèse enchantée rafraîchissante. A l’heure ou la musique est affaire de samples (n’est-ce pas Laurent:-)!), de synthés utilisés à tort et à travers, le travail et la démarche menés par Faada Freddy fait un bien fou. Simplicité, originalité! La voix est l’outil de l’histoire individuelle, collective, outil de transmission de cultures, de traditions. L’album se termine par un titre « Borom Bi » chanté en dialecte sénégalais et en anglais.

Ne passez pas à côté de ce virtuose vocal, et courrez le voir sur scène!

Guillaume.

 

Nobody Knows


pochette_willis-earl-bealJe voulais vous parler d’une voix, d’une vraie voix. Un vrai coup de coeur pour un vrai mystère : Willis Earl Beal. Je choisis son album Nobody Knows qui date de 2013, et qui était son deuxième album. Depuis il en est à son 4ème album (Nocturnes).

Cet artiste a effectivement une histoire (on nous le vend aussi avec ça), originaire de Chicago, il a traversé les Etats-Unis pour s’établir à Albuquerque, après avoir été SDF, après avoir fait plein de petits boulots… Bon même si ce parcours explique peut-être sa voix,  quand je l’ai écouté pour la première fois je ne connaissais pas son histoire. Et c’est cette émotion pure qui m’a attirée. Sa voix nous renvoie au blues et aux origines de la soul. Une voix hypnotique, puissante, pleine de souffrances et de sauvagerie. Cet album débute par Wavering lines, morceau quasi exclusivement a capella, qui vous happe vers un gospel tourmenté, écorché. Un artiste  à la limite de tout, toujours sur la ligne entre puissance et fragilité. Un artiste qui ne peut pas laisser indifférent. Et puis putain quelle voix !!!!!

Michèle

Dinah Washington, une voix trop tôt partie


DinahWashington_image2Dinah Washington, né en 1924 en Alabama, contemporaine de 2 autres très grandes chanteuses de Jazz, Ella Fitzgerald et Billie Holiday, a connu une carrière très courte puisqu’elle décède à seulement 39 ans en 1963, au sommet de son art.

Jeune, elle joue du piano dans les églises, avant de se consacrer au chant, de se singulariser par sa voix puissante et son phrasé émouvant. Chantant surtout du gospel,  de blues, elle sera surnommée « Queen of the Blues ».

Après une rencontre en 1942 avec le fantasque et génial pianiste-chanteur Fats Waller, elle intègre en 1946 l’orchestre de Lionel Hampton.
Son talent évident lui vaudra, suite à des prestations remarquées à l’Appollo Theatre de Harlem de devenir une idole pour la communauté noire.

Dans les années 50, son sens du rhythme, sa voix si parfaite, lui vaudront de côtoyer l’arrangeur Quincy Jones, les musiciens Clark Terry, Joe Zawinul ou Max Roach.

Elle connaîtra un succès avec « What a difference a day made » (repris en 2004 par Jamie Cullum sur l’album « Twenty something »), qui lui attireront l’attention d’un large public. On lui doit également « Unforgettable » et « You’re nobody till nobody loves you ».

Le coffret « Original album series », publié chez Warner en ce début d’année contient 5 albums dont 1 live, « Dinah 62 », enregistré 18 mois avant son décès. Une belle manière de (re) découvrir cette immense artiste de jazz, au registre très étendue, dont la carrière fut hélas trop courte.

Guillaume.

Voyage dans l’Histoire de la musique noire.


Pochette_GreatBlackMusicDepuis le 11 mars dernier, et jusqu’au 24 août prochain, la Cité de la Musique de la Villette (dont le portail et ses contenus,sont  en libre accès à l’espace musique de la médiathèque), propose une expostion sur les racines de l’histoire de la musique noire, qu’elle soit africaine, jamaïcaine, américaine, qu’il s’agisse de musique traditionnelle, du blues, du gospel, du jazz, du reggae, de la soul music, du rhythm and blues, de la funk music. http://www.greatblackmusic.fr/

Un parcours musical, en mode audio et vidéo, une ballade dans le temps, l’histoire, mettant sans cesse en parallèle les évolutions des sociétés et le rôle social tenu par la musique ou des musiciens, chanteurs, chanteuses, ou personnages publics, leaders d opinions. Interactive, riche en documents, en sources sonores et vidéos, cette exposition retrace l’histoire de la musique noire, de la culture panafricaine, des avancées rapides ou lentes en terme de  mentalités que cela a pu engendrer,  des difficultés rencontrées pour faire évoluer, changer, avancer les fonctionnements sur ces différents continents. La musique est un langage universel, de Johannesburg à Bâton Rouge, de Kinshasa à Kingston, de Memphis à Chicago, de Dakar à Soweto. Sont aussi évoqués des personnages historiques tels que Nelson Mandela, Mahatma Ghandi, Mohammed Ali, Malcom X, parmi d’autres, qui à leur manière, ont joué un rôle dans l’évolution, l’acceptation des noirs, de leur culture, de leur identité, dans la société, à l’égal des blancs.

Cette exposition est à ne pas manquer. Elle s’adresse aux petits (8 ans minimum) et aux adultes bien sûr.

Guillaume.

Golden Gate Quartet, le gospel intemporel…


Golden Gate Quartet. Ce nom ne dira sûrement rien aux plus jeunes, davantage aux plus anciens.

1934, 4 étudiants se réunissent, d’abord sous le nom Golden Gate Jubilee Singers, puis Golden Gate Quartet. Ce quatuor vocal, qui se fera connaître en chantant un répertoire basé sur le gospel et le negro-spiritual, connaîtra une carrière très longue, qui s’est achevé en 2007. Composé de 2 ténors , d’une  basse, d’un baryton, le groupe au fil des décennies, changera de composition, mais sera fidèle à sa formule et son répertoire, qu’ils se feront forts de porter partout, perpétuant  une histoire, une identité, un héritage vocal, témoinagnes de l’histoire des noirs dans l’amérique du début du 20 ème siècle. Oui, le gospel, le negro-spiritual, chantés encore de nos jours,le dimanche dans les églises, font partie de l’identité américaine.

Aussi, c’est avec bonheur que l’on écoute le coffret de 3cd « Rock my soul & Other Gospel Favorites ».  Il permet de retourner à l’essence du chant dans la culture afro-américaine, de découvrir s’il en était besoin, l’importance de la religion dans la musique afro-américaine. Le Golden Gate Quartet a toujours, à juste titre, été considéré comme un ambassadeur du genre, de cette histoire.

42 titres permettent ici de se replonger dans cette histoire, dans cette culture, qui annoncèrent plus tard, la venue du blues, la naissance d’un genre musical majeur : Le Jazz.

Guillaume.

Monty Alexander, pianiste multicolore.


La jamaïque, île paradisiaque (je ne dis pas cela pour les substances que l’on y cultive ou fume, bien entendu), outre Bob Marley & ses Wailers, outre Usain Bolt, a vu naître voila 69 ans, un certain Bernard Montgomery Alexander, plus connu sous le nom de Monty Alexander. Pianiste de jazz,  influencé par Oscar Peterson ou Ahmad Jamal (excusez du peu !!!!), il s’évertue depuis le début de sa riche carrière musicale, à mélanger les sons, les rythmes, à croiser les ambiances, particulièrement jazz et reggae, rhythmes carribéens, comme sur  « Carribean circle » (1993), « Carribean duet », avec Michael Sardaby (1999), sans oublier ses versions du répertoire de Bob Marley que sont « Stir it up » (1999), « Concrete Jungle, the music of Bob Marley » (2006). Il a également salué magnifiquement les crooners américains Tony Bennett (2008). Nat King Cole (2009).

Son dernier bébé musical, « Uplift2, higher« , fait suite au premier chapitre « Uplift » paru en 2011. Ici, Monty Alexander explore joyeusement et brillamment le répertoire jazz du début, entre gospel « When the Saints go marching in », « Battle hymn », ou encore une version inattendue et surprenante de « St. Thomas », rendue célèbre par Sonny Rollins. Tout le disque est une ballade ryhtmée, fiévreuse, souriante, dans cet univers des racines du jazz, nous ramenant à une époque où existaient également les fanfares, les big bands. Les bassistes John Clayton, Hassan Shakur, et les batteurs Jeff Hamilton, Frits Landesbergen épaulent magnifiquement les envolées pianistiques de Monty Alexander.

Vous l’aurez compris, j’ai craqué, conquis par tant de bonheur pianoté. Encore une fois, Monty Alexander nous offre un écrin musical de haut vol. Parfait pour passer les fêtes de fin d’année!

Guillaume.

La voix s’est tue


Je veux oublier les années galères de descente aux enfers, celles où cette voix sublime s’est abimée dans l’alcool et la drogue pour ne me souvenir que de la période de gloire. Entendre une dernière fois Whitney Houston chanter avec cette magique qui savait si bien mêler la pop, la soul, le rythm and blues et le gospel : I will always love you (Bodygard).

Et vous de tous les tubes de Whitney Houston quelle chanson préférez-vous?

Françoise

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