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Quand Delgres rend hommage à ceux qui se lèvent tôt.

Fondé en 2016, ce trio de Hard-Blues franco-caribéen doit son nom à un citoyen guadeloupéen qui s’est battu contre l’esclavagisme aux Antilles, Louis Delgrès (portrait ci-dessous), dont la sépulture se trouve au Panthéon à Paris. Le groupe, depuis 5 ans, écume les scènes antillaises et hexagonales, de concerts en festivals, comme aux Aventuriers, à Fontenay-sous-Bois en décembre 2018, la même année où la médiathèque accueillait le concert du groupe toulousain Agathe Da Rama. La prestation de Delgres ce soir-là, avait clairement réchauffé l’ambiance. Le trio, composé d’une guitare-voix, d’une batterie et d’un soubassophone, avait fait chavirer la salle par un set énergique, plein d’engagement, tant musical, physique que dans les textes.
« 4:00 » enfanté en 2020, est donc le troisième opus du groupe après « Mo Jodi » paru en 2018 et « Mo Jodi, extended gold edition », sorti en 2019.

Donc que vaut ce « 4:00? », titré ainsi en hommage à celles et ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler, exercer des professions difficiles et ingrates parfois, mais indispensables à la société, aux entreprises, à la vie des hommes et femmes.
Le disque démarre sur les chapeaux de roues avec « 4 Ed Maten », chanson qui évoque donc ces invisibles, qui bravent les intempéries, quand la ville dort, pour aller prendre leur travail. Le tout sur une musique énergique. « Aléas » parle du courage qu’il faut d’avancer malgré les coups durs de la vie (esclavage, misère), qu’il faut continuer à croire en l’Humanité. « Assez Assez », sur fond de blues dénonce le gâchis effectué par ceux qui nous dirigent. « Se Mola » dénonce le racisme subi dès l’enfance, à la cour d’école.
Delgres aborde comme toujours des thèmes sérieux, sur fond de musique rock. C’est très agréable à écouter, rafraîchissant. A celles et ceux qui ne n’auraient pas encore vu ce trio sur scène, si jamais il est annoncé près de chez vous, foncez, vous passerez un excellent moment.
Guillaume.