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Avec « Senjutsu », Iron Maiden remonte au front.


Voilà des mois que les fans, dont j’avoue humblement faire partie depuis que je les ai vu en 1982 à Baltard avec l’intronisation de Bruce Dickinson (ex-chanteur du groupe Samson) comme lead-singer en lieu et place de Paul Di Anno, oui ça fait des mois que j’attendais enfin la sortie, repoussée pour cause de pandémie, du nouvel album de Iron Maiden, groupe issu de la fameuse vague NWBHM dans les années 80, avec Def Leppard, Saxon, Judas Priest). Chose faite enfin le 3 septembre dernier, restait donc à trouver le temps pour écouter, disséquer, analyser cette nouvelle production de la bande à Steve Harris. Je ne m’attarderai pas sur la pochette qui nous offre leur mascotte historique Eddie en version samouraï, dans des tons sombres. Mais comme toujours, le graphisme est très réussi.

Place à la musique donc. Enregistré, comme son prédécesseur « Book of Souls« , à Paris, aux Studios Davout, « Senjutsu » a été mis en boîte en huit semaines pleines, entre deux tournées du « Legacy of the Beast Tour« , qui passera d’ailleurs par Paris l’année prochaine. 2 mois passés enfermés à écrire, composer, enregistrer. Car les membres du groupe voulaient concocter un album plein d’énergie. Volonté qui peut sembler paradoxale lorsqu’on connaît la durée moyenne des morceaux de l’album, 10 minutes environ. Mais cela n’effraie pas la troupe d’Iron Maiden, qui compose dix titres, la plupart estampillés du bassiste Steve Harris, le reste du duo Adrian Smith (guitare)-Bruce Dickinson (chant). Dave Murray, habituellement sollicité pour l’écriture est ici laissé de côté.

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Bon ok, vous dites-vous à ce stade…mais donc il donne quoi le Maiden 2021?. Tout d’abord, il faut signaler qu’il est produit par le même bonhomme que « Book of Souls ». Mais là, d’entrée, moi qui voue un culte absolu à Bruce Dickinson (photo ci-dessus), arrivé en 1982 au sein du groupe (je garde d’ailleurs un souvenir mémorable du concert qu’ils avaient donné à Baltard, le 17 mars de cette année-là) en remplacement de Paul Di Anno, je suis tombé des nues. Sur le morceau-titre de l’album, « Senjutsu », sa voix est très mal mixée, comme si il chantait à la cave, pendant que ses compères jouent au salon. C’est évidemment une déception tant sa voix habituellement si puissante, profonde, surfe sur les mélodies. Là, c’est moins flagrant, moins régulier. Reste que musicalement, ce morceau vous met de suite dans le ton. Iron Maiden est bien de retour. 

Après ce premier long morceau, le sextet anglais mené de main de maître par son bassiste-fondateur Steve Harris nous emmène sur « Stratego » (je vous recommande le clip). D’entrée un gros son, une batterie martelée à souhait par Nicko Mac Brain, puis Dickinson entre en piste, mais clairement, ce qui frappe, c’est sa perte de puissance vocale (à moins que ce ne soit le mixage qui donne cet effet), car pour le reste on reste sur du cousu main, de la belle facture mélodique. Si la triplette de guitaristes  (Gers, Smith, Murray) se régale, et même si effectivement j’éprouve du plaisir à écouter cet album, il ne comporte rien de franchement innovant, surprenant, ce qui faisait la force du groupe jusqu’alors. « Writing on the Wall » écrit par le duo Smith / Dickinson, qui suit (là aussi, voyez le clip), après une intro acoustique, passe en mode électrique. Encore une fois, Dickinson semble chanter de très loin, ne jamais dominer les instruments. C’est dommage. Sur ce morceau, les soli qui sont joués, sont ramassés, mélodieux. Aspect agréable qui a toujours été le sceau du groupe et de ses guitaristes. Puisque la recette intro acoustique puis passage à l’électrique semble leur convenir, les Vierge de Fer semblent enclin à en abuser. Troisième exemple avec « Lost in Lost World ». D’abord la guitare acoustique suivie de la voix de Bruce Dickinson, qui par magie, semble retrouver sa clarté. Deux minutes comme cela avant l’avalanche électrique. Mais là, Dickinson (où la prise de conscience qu’il fallait rééquilibrer les mixages?) semble retrouver son panache éternel, sa force vocale, ses modulations de tonalités dont il régale l’auditeur. Le morceau lance enfin l’album… enfin selon moi. Il dure neuf minutes trente. Une éternité, vous direz-vous, mais depuis quelques années, Iron Maiden a pris l’habitude de composer des morceaux longs (cf. « Book of Soul » ; et bien avant « Hallowed be thy Name ».. « Seventh son of the seventh son »….).

La suite, de « Days of Future Past » au terminal « Hell on Earth », nous propose une panoplie de titres toujours assez longs, mélodieux, avec miraculeusement la voix de Dickinson de retour, ce qui me ravit au plus haut point, même si par moment il va moins haut qu’auparavant (son cancer est passé par là), mais la technique, irréprochable l’aide à compenser et donc il régale toujours. Les morceaux sont de vraies fresques musicales, j’imagine déjà les mises en scène et les illustrations en images, ça va être spectaculaire. Les titres contiennent toujours ces fameux moments de break où l’on passe d’une mélodie à une autre, permettant aux guitaristes de s’exprimer joyeusement. « Darkest Hour » ou « Death of the Cellts » en sont de beaux exemples. L’album s’écoute tranquillement, sans lassitude. Le clou du disque vient, pour moi, avec « The Parchment » et « Hell on Earth », deux sublimes titres, qui symbolisent bien ce qu’est Iron Maiden. Un régal d’écoute. 

Au final, « Senjutsu », nouvel opus de la Vierge de Fer est un bon album, qui contient de belles perles, mais n’est pas le grand disque attendu. L’énergie espérée grâce aux huit semaines d’enregistrements est bien présente. Nul doute que sur scène, celle-ci sera bien rendue. J’attend cela impatiemment.

En tous cas ce disque peut faire passer de beaux moments pendant les fêtes de fin d’année. 

Guillaume.

Freddie Mercury : 24 novembre 1991, la voix de la Reine s’éteint dans la nuit.


De son vrai nom Farrokh Bulsara, né à Stone Town en Tanzanie, en 1946, Freddie Mercury s’est envolé il y a 30 ans, au paradis des chanteurs de rock, le 24 novembre 1991, après avoir révélé par un communiqué la veille au monde entier être atteint du sida, maladie qui avait émergée dans les années 80 et causé depuis beaucoup de décès, faute de remède, de vaccin ou autre solution médicale efficace. Il n’existe d’ailleurs toujours pas de vaccin contre cette maladie, près de 40 après son apparition.

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Avant de devenir le chanteur de rock que l’on a connu, le jeune Farrokh Bulsara ( issu du nom de la ville originaire de ses parents, Bulsar), va grandir en Inde, notamment chez sa tante, auprès de qui il poursuit ses études, en 1953. S’il est un bon élève, dans l’école St. Peter Boy’s School où il se trouve, il est attiré par la boxe et par ailleurs comme il obtient de très bons résultats en musique, le proviseur avise ses parents de lui payer des études, parallèlement à ses cours traditionnels. Ce que font ses parents, en payant à leur jeune fils des cours de piano. En plus de cela, Farrokh intègre la chorale de son école et participe aux spectacles. Cinq ans plus tard,  En 1958, alors qu’il fréquente la Saint-Mary High Schiller grâce à en partie à ses qualités musicales, il intègre un groupe de rock, les Hectics, et obtient son surnom de Frederick, puis très vite ce sera Freddie, que ses camarades de classe et même ses parents trouveront plus simple d’usage, à mémoriser. Avec ce groupe, composé de cinq musiciens, il joue principalement du rock’n’roll, surtout du Elvis Presley.

En 1964, après un détour par Zanzibar, puis un départ précipité dû aux évènements locaux qui provoquent la chute du Sultan, aboutissant à la création de l’état de la Tanzanie, Freddie et ses parents rentrent aux Royaume-Uni. Là, vivant près de Heathrow il s’inscrit à l’école polytechnique, bien décidé à poursuivre ses études artistiques, puis découvre successivement Jimi Hendrix, les Beatles, enfin Liza Minnelli dont il admire sa façon de se donner au public sur scène, et continue de chanter Elvis Presley, à qui il rend hommage avec « Crazy little thing called love ». Deux ans plus tard, il essaiera de rentrer au sein du groupe Smile, sans succès. Dans ce groupe, dont il est proche du chanteur, figurent deux noms à retenir : Roger Taylor et Brian May. En 1969, il participe à une tournée des groupe Smile et Ibex. Bientôt Freddie Mercury et Roger Taylor ne se quittent plus. Ainsi jusqu’en 1970, et la création du groupe Queen, Freddie Mercury va-t-il trainer de groupe en groupe.

Freddie Mercury va fonder, au début des années 70’s, le groupe Queen en compagnie de trois autres musiciens : le guitariste Brian May, et le batteur Roger Taylor. Le bassiste John Deacon les rejoindra en 1971. L’anecdote veut que ce soit suite à une audition du groupe Smile, pour le label Mercury records, et pour lequel l’ex chanteur découragé du résultat, a quitté le navire, laissant la place à Freddie Mercury, ce dernier décidant alors unilatéralement de changer le nom du groupe pour devenir Queen. Bientôt la force de ce groupe va résider dans le fait que tous les musiciens sont des auteurs-compositeurs, ce qui va nourrir naturellement le répertoire qu’ils vont élaborer au fil des albums, au fil des années. Là-dessus s’ajoute que Freddie Mercury, qui possède un tessiture vocale très large, et une technique issue de l’opéra, va permettre au groupe de proposer des morceaux dans lesquels il va pouvoir exprimer toute sa palette vocale. Il est notamment l’auteur de plusieurs tubes du groupe, comme « Bohemian Rhapsody », »Love of my life », Somebody to love », « We are the champions », « Don’t stop me now », « Crazy Little thing called love ». Tous ces titres figurent d’ailleurs sur le magnifique live at Wembley de 1986 où Mercury est au sommet de son art vocal et scénique. Je recommande autant la version musicale que vidéo de ce concert car le son y est exceptionnel, l’ambiance incroyable, et l’osmose entre Mercury et le public anglais totale.

Fort de son parcours artistique initial, c’est lui qui dessinera le logo du groupe, avec la lettre Q entouré des quatre signes astrologiques des membres du groupe. Il est aussi, avec ses partenaires, toujours à l’affut de la novation, et notamment dans le domaine visuel, voire vidéo. Les clips sont souvent hauts en couleurs, ou techniquement avant-gardistes. le personnage de Mercury se révèle alors dans toute sa palette de comédie face à la caméra. Il n’est pas seulement compositeur, chanteur, dessinateur, il est également un vrai acteur, n’hésitant pas à se vêtir de tenues excentriques, la vraie figure de proue du groupe.

Dans les années 80, Freddie Mercury et Queen vont connaître un succès grandissant, puis énorme. D’abord, en 1983, Mercury rencontre le musicien-producteur américain Giorgio Moroder qui travaille sur une adaptation de « Metropolis » de Fritz Lang, en colorisant les images et y ajoutant une musique contemporaine. Mercury participe au projet. de là naît la chanson « Love Kills », qui sera le premier single de Mercury en 1984. L’année suivante, 1985, est surtout marquée par un évènement médiatique et musical mondial organisé par un musicien anglais, en faveur des pays africains : Le Live Aid. L’idée est simple, réunir sur scène, à Londres et Philadelphie, le 13 juillet, le gratin des stars anglo-saxonnes du rock et de la pop music. Prouesse technique, prouesse musicale, réussite totale, devant des foules énormes et en mondiovision devant plus de 2 milliards de personnes !! Queen et Mercury assure un show extraordinaire, volant presque la vedette aux autres participants!!

En 1985 il va enregistrer son premier album solo intitulé « Mr. Bad Guy » sur lequel figurent des titres comme « Mr. Bad Guy », « Made in heaven » (qui sera le titre du dernier album de Queen où il apparaîtra), « I was born to love you », et « Living on my own ». Le second album solo, « Barcelona », viendra 3 ans plus tard, et contiendra notamment ce fameux duo avec la cantatrice catalane Montserrat Caballé sur le titre « Barcelona » (photo ci-dessous) enregistré en prévision des prochains JO d’été qui auront lieu en 1992 à Barcelone. Il avait rencontré la cantatrice en 1983, à la suite de l’une de ses prestations dans un opéra. C’est là que l’idée d’un album en duo avait germé.

En 1986, Freddie Mercury et Queen travaillent sur l’album « A kind of magic », qui doit servir de support musical au film « Highlander », avec Christophe Lambert et Sean Connery. L’album sera un véritable succès commercial, une tournée succèdera pour présenter ce disque en Europe. Mais le spectre de la maladie venant gêner de plus en plus Freddie Mercury, le fatiguer, ce sera de fait la dernière tournée du groupe, qui dès lors réfléchit à se produire dans des lieux uniques, de moyennes ou grandes tailles. Le symbole de cela restera bien sûr les concerts de Wembley en 1986, où Mercury donnera sa pleine mesure, faisant chanter la foule du stade et présentant une version sublime de « Bohemian Rhapsody ». Le 9 août, le groupe pour son ultime concert, se produira à Knebworth, arrivant en hélicoptère, comme l’avait fait Elvis Presley lors de son concert à Hawaï en 1973. Le Magic Tour s’avère être un succès, le Live Magic qui en découlera le sera aussi.

En 1987, il enregistre « The Great Pretender », version revisitée du titre des Platters. La vidé qui accompagne ce titre le voit recomposer tout ses personnages des vidéos précédentes réalisées avec Queen ou en solo. C’est aussi cette année-là que son médecin lui annonce qu’il est atteint du sida. L’année d’après, il publie, en duo avec Montserrat Caballé, l’album « Barcelona », qui contient donc ce fameux duo évoqué plus haut. Un moment magique pour celui qui a toujours rêvé de chanter de l’opéra, de se frotter à cet univers musical, lui qui avait des capacités techniques vocales incroyables.

En 1990-1991, lors de l’enregistrement du dernier album du groupe dans sa formation complète, « Innuendo », et alors qu’il est très malade, affaibli, Mercury parvient à chanter plusieurs titres. Sur « Mother Love », Brian May est obligé de chanter le dernier couplet tant Mercury est fatigué, et il enregistre de même « Show must go on ». Inquiet face à l’état de son ami, May lui demande s’ il se sent capable de la chanter, ce à quoi répond Mercury « Bien sûr, mec! ». Et selon May, et tous les témoins de la séance d’enregistrement de ce titre, il a « tout explosé ». Un ultime témoignage vocal pour l’éternité pour ses fans.

En 1995, quatre ans après le décès de Freddie Mercury, les trois membres restant, à savoir Brian May, Roger Taylor et John Deacon, publient un album intitulé « Made in Heaven », qui contient certaines des dernières pistes enregistrées par Mercury en 1991, et des versions de chansons connues du groupe.
Car Freddie Mercury était un peu docteur Jekyll et Mister Hyde. Grand timide, réservé dans la vie quotidienne, en tous cas sur sa vie privée, il était d’une générosité sans pareille sur scène, capable de capter une foule nombreuse tel un magicien. Il avait un charisme incroyable, virevoltant face au public, maîtrisant son art vocal à la perfection.

Le film biopic « Bohemian Rhapsody », sorti en 2018, avec le comédien Rami Malek (que l’on retrouve cette année dans le dernier James Bond « No time to Die ») dans le rôle de Freddie Mercury, avec les participations de Brian May et Roger Taylor, connaîtra un énorme succès mondial et sera couvert de récompenses puisque Malek obtiendra l’oscar du meilleur acteur pour cette performance. Le film est le biopic qui a rapporté le plus d’argent en regard de tous ceux réalisés antérieurement sur d’autres artistes ou groupes. Énorme!
Nul doute que le mélange de la musique de Queen, du personnage de Freddie Mercury, rock star jusqu’ici restée mystérieuse et dont le film lève le voile sur certains aspects de sa carrière, sa vie, en plus de la performance époustouflante de Malek-Mercury, sont autant d’ingrédients qui ont contribué à la renommée de ce biopic.
Freddie Mercury,  comme tous les grands chanteurs de rock, possède un timbre de voix immédiatement reconnaissable, unique. C’est cette voix, qu’il utilisait merveilleusement bien, qu’il nous laisse en héritage, à travers la discographie de son groupe, Queen. Depuis 2011, et après des intérims assurés par Roger Daltrey (Who) puis Paul Rodgers, c’est un certain Adam Lambert qui a repris le micro au sein de La Reine. Plutôt bien d’ailleurs. Mais sans faire oublier Farrokh Bulsara, devenu Freddie Mercury, légende du rock.

Je vous laisse avec un florilège de chansons de cet immense artiste.

Guillaume.

PS : Merci à Philippe Gurel pour son joli dessin de Freddie Mercury.

The Firm, seconde vie de Jimmy Page après le Zeppelin.


Groupe de hard rock britannique formé en 1984 par le guitariste anglais Jimmy Page (ex-membre du fameux Led Zeppelin composé de Robert Plant, John Bonham et John Paul Jones), et le chanteur Paul Rodgers (ex Free, Bad Company, on le retrouvera furtivement plus tard au sein de Queen, après le décès de Freddie Mercury ), auxquels se sont adjoints le batteur Chris Slade (qui a officié derrière David Gilmour, Gary Moore, au sein de Asia, Uriah Heep et AC/DC) et le bassiste-claviériste Tony Franklin. Bref du très très lourd. Parfois, les groupes montés de toutes pièces avec de grands noms peuvent déboucher sur une vraie déception. Mais dans le cas présent, pas de ça. Jimmy Page est au meilleur de sa forme, revenu des limbes de ses doutes, et d’une période longue sans grande activité post-zeppelinienne. Lui qui est d’ordinaire si prompt aux collaborations artistiques dès lors que la qualité est au rendez-vous, lui qui est considéré comme l’un des 5 meilleurs guitariste britanniques avec Père Townsend, Eric Clapton, Jeff Beck et Brian May, a traversé une période creuse entre 1974 et 1984. Dix ans de désert musical, de silence, d’absence de la scène, marqué très fortement par le décès à son domicile de John Bonham, suite à une soirée trop arrosée. Traumatisés, les membres de Led Zeppelin décident de tout arrêter. En 1984, tout repart. Page donne quelques concerts ici et là, avec deux compères, Jeff Beck et Robert Plant, ils se produisent sous le nom des Honeydrippers, connaissent un succès avec la reprise de « Sea of love » de Phil Phillips. Ce titre sera aussi au centre du film « Mélodie pour un meutrre » de Harold Becker en 1989 avec Al Pacino, Helen Barkin, John Goodman.

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Mais revenons à Jimmy Page. Une jam-session le réunissant aux côtés de Stevie Winwood, Eric Clapton, Jeff Beck, enregistrée pour la bande don du film « Le justicier de New-York » va le remettre en selle, courant 1984. Dans la foulée en 1985, il rejoint Paul Rodgers (photo ci-dessus), chanteur de Bad Company, et le groupe Free, pour former avec eux The Firm. Avec ce groupe-là il enregistre deux disques, « The Firm », suivi de « Mean Business » en 1986. Bon, le décor est planté, intéressons nous donc à ce « Live à Oakland », daté de 1985, qui porte l’avantage de nous offrir deux disques pour nous régaler, enfin espérons-le. Le premier disque débute sur un air de musique classique (hymne national?), vite enchaîné par « Closer », au rythme saccadé, au son un brin sourd (le mixage d’époque passe mal dans nos oreilles d’aujourd’hui, habituées à un son plus rond, plus chaud). La voix de Paul Rodgers se fait forcée, (mauvaise) habitude de chant de l’époque. Puis, après un « City sirens » moyen, vient « Make or break », un titre que n’auraient pas renié Led Zeppelin ou Deep Purple. Page se régale à distiller ses soli. C’est ensuite « Morning After », composé comme le précédent par Paul Rodgers. Là encore ça sent le rock efficace, mais rien de génial à se mettre sous la dent. Arrivent ensuite deux compositions signées du duo Page-Rodgers, « Together », « Cadillac ». Le premier, dans la lignée des titres qui l’ont précédé, efficace soit-il, ne renverse pas la table. Seul Page me régale. C’est dire. « Cadillac », qui n’a rien à voir avec la chanson de Johnny, signée Michel Berger, qui rendait hommage au constructeur de voiture, parti de France s’installer aux Etats-Unis au début du 20ème siècle, oui donc cette chanson, s’avère poussive. Le chant de Rodgers est vraiment difficile à supporter. Tout en force. Vient alors une pause bienvenue avec l’adaptation d’un prélude de Chopin, par le talentueux guitariste anglais. Derrière, on est reparti pour 3 compositions estampillées Rodgers. « Radioactive », »Live in peace », » You’ve lost that lovin’ feeling ». Avec le premier, enfin il se passe quelque chose, c’est enlevé, enjoué, des percussions s’en mêlent, bref là je m’ennuie pas. Pour le suivant, on est sur le registre du morceau planant, guitare au jeu minimaliste. Mais ça fonctionne. Pour le troisième, ça flirte avec la chanson folk électrique, et ce chant toujours aussi plat. Sans couleurs ni variations. Pénible pour moi. Ainsi se termine la première partie de ce double live. Pour le moment, à ce stade, je suis pas franchement convaincu du bien-fondé de la réunion de ce super groupe.

Voyons ce que réserve la deuxième partie. Elle démarre par « The Chase », composé par Jimmy Page, sorte de morceau totalement barré, qui hésite entre le rock, les envolées lyriques un brin psychédéliques. Bref une entrée en matière étrange, menée par le sorcier Page et sa six-cordes. La suite, c’est un solo de Page pendant plus de 4 minutes trente. Un peu barré, spatial, habité. Le maestro se et nous régale. Vient après cela le solo de batterie de Chris Slade, qui étale sa maîtrise pendant six minutes. Passés ces deux moments de détente, nous voilà replonger dans le coeur du sujet avec une reprise très particulière du titre de Willie Dixon « I just want to make love to you ». Vraiment Rodgers n’a pas la voix pour cela, ça ne fonctionne pas. Manque de feeling, de profondeur. Page lui, se promène. Après ce pensum, Rodgers retourne à ce qu’il fait de mieux, chanter dans son registre, offrant un « Full Circle » convainquant. Puis il enchaîne avec « Simone to love, », coécrit avec Page. C’est sans surprise. Slade et Franklin tiennent bon la baraque, Page s’occupe des cordes, Rodgers se débrouille avec le reste. « Cut loose » déboule sur un tempo qui me fait dire que je vais peut-être enfin trouver la perle rare de ce disque. Ça avance fort, boogie-rock mélangé à la sauce hard version Page. C’est pas mal du tout. « Boogie Mama », un blues pur jus débarque. Si entendre Page jouer du blues est un plaisir non dissimulé, pour une fois Rodgers s’en tire plutôt pas mal. Le morceau, parti lentement, s’emballe, et le chanteur pour une fois tient le pavé (expression cycliste dédiée aux amoureux de Paris-Roubaix) et livre une belle prestation. Le disque se termine sur une version hélas tronquée du « Everybody need somebody to love », morceau de Solomon Burke publié en 1964, qui sera repris et immortalisé par les Blues Brothers (John Belushi, Dan Aykroyd), dans le film « Blues Brothers » sorti en 1980, réalisé par John Landis (également réalisateur des clips « Thriller » et « Black or white » pour Michael Jackson« ). Au final, ce double live au son très inégal n’a pour moi d’intérêt que d’écouter Jimmy Page jouer à la guitare, ce qui je vous le concède, fait peu. Bien sûr il y a deux, trois pépites, mais sur deux disques, c’est vraiment trop peu.

Les inconditionnels de Paul Rodgers m’en voudront d’égratigner leur idole, mais pour moi à côté de Robert Plant, Ian Gillan ou David Coverdale, voire d’un Bruce Dickinson, il fait trop pâle figure. Je reparlerai d’ailleurs très bientôt des trois derniers cités, puisqu’ après le nouveau Iron Maiden « Senjustsu » paru le 3 septembre dernier, Deep Purple va publier en novembre un album de reprises, et Whitesnake entame son ultime tournée, David Coverdale ayant décidé, à 69 ans, de tirer le rideau sur sa carrière scénique au devant du Serpent Blanc. Alors oui, pour les courageux et les nostalgiques, ce disque, bien que dispensable, reste écoutable. Tentez votre chance.

Guillaume.

Malmsteen, l’imagination évaporée.



Par le passé, j’ai déjà chroniqué ici ce guitariste. Le virtuose suédois Yngwie Malmsteen, après des productions précédentes, « Blue Lightning » (2019) et « World on fire » (2016) d’inégales qualités, revient avec un nouvel album, sobrement intitulé « (Si vis Pacem) Parabellum« , au dessin de pochette totalement raté. Il nous livre ici une oeuvre qui, si elle contient comme d’habitude des morceaux de musique classique, cette fois écrits par lui-même, ne m’est pas apparu comme un grand disque du génie nordique. Je m’explique.

Depuis 1984 et la sortie de son premier disque « Yngwie.J Malmsteen », avec une pochette représentant une guitare prise dans un feu, je l’ai découvert et apprécié dans les albums suivants comme « Rising Force », puis « Trilogy », « Odyssey », qui révélaient un instrumentiste surdoué, rapide, capable de jouer des oeuvres de compositeurs classiques à la guitare électrique (notamment Bach, Paganini, Vivaldi), j’avais vu évoluer ce musicien génial au fil des albums. Son caractère ombrageux, mégalo, parfois tyrannique avec ses musiciens, sur scène comme en studio, ont très vite fait de le cataloguer comme un personnage compliqué, difficile à gérer. Mais n’est-ce pas une firme de destin des génies, dans le cas qui nous occupe, dans le hard-rock ? Ritchie Blackmore (Deep Purple, Rainbow), ou encore Tony Iommi (Black Sabbath), voire Michael Schenker (MSG), ont eu le même genre de réputation.

Pour en revenir au suédois qui nous occupe ici, ses derniers disques étant inégaux en qualité, chaque nouvel album reste néanmoins un événement dans la sphère du Hard-rock. Je ne savais pas à quoi m’attendre avec sa dernière production musicale, « Parabellum« .

Force est de constater que ce disque  qu’il produit et dont il a écrit tous les morceaux, contient quelques pépites mais beaucoup de choses restent sans trop de saveur, la faute sans doute à deux éléments que sont le manque de réelles inspirations, l’autre que si effectivement, il sait depuis toujours adapter de fort belle manière les morceaux de musique classique, là aussi cela devient pour l’auditeur une non surprise, car sa dextérité est souvent accompagnée voire couverte par un son énorme de basse-batterie. Ça gâche le propos.

Dès le départ, c’est un tonitruant « Wolves at the door », qui nous cueille. D’abord lourd et insipide, le morceau devient intéressant dès que Malmsteen passe en mode classique, pendant que la batterie agit comme un rouleau compresseur. « Presto Vivace in C minor » qu’il a lui-même écrit, semble une pale copie d’un morceau de Vivaldi. Le titre suivant, « Relentless fury », nous fait retrouver cette rythmique lourde, une voix intéressante, et un clavier inaudible (ah bon il y en a un ???). Le reste, c’est le prodige suédois qui s’en occupe. Sans forcer son talent, il assure, mais ça ne surprend jamais l’auditeur. Nous voilà rendus au titre éponyme de l’album « (Si vis pacem) Parabellum ». Un train lancé à toute allure nous déboule pleine face, le sentiment que la batterie va exploser, un clavier enfin audible et une guitare virevoltante. Malmsteen tient peut-être là son hit de l’album. « Eternal bliss », qui suit, démarre comme une balade, guitare en mode acoustique. Le chant est clairement mis en avant. Plaisant. Puis le maître reprend le dessus et délivre un solo, qu’on a le sentiment de lui avoir déjà entendu jouer. Ensuite, c’est une Toccata, écrite par lui-même, qu’il nous délivre. Le côté fast and furious de son jeu, comme de cette batterie omniprésente, rend le morceau vraiment décevant. « God Particle » semble un brin aérien, mélodieux, puis avec « Magic Bullet », Malmsteen endosse à nouveau le costume de mangeur de notes jouées ultra rapidement. Sans feeling, ni émotions. Pour terminer cet album, nous avons droit à « (Fight) The Good Fight » sans intérêt avant de découvrir « Sea of Tranquility », morceau loin d’avoir un caractère lunaire.

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A l’inverse de ses confrères Steve Vaï ou Joe Satriani (photos ci-dessus), qui eux, album après album, cherchent à se renouveler, et y parviennent en expérimentant des sons, des mélodies nouvelles, avec un son résolument moderne, puissant certes mais parfaitement maîtrisé et au service d’une technique irréprochable, écouter Malmsteen devient avec le temps une gageure. Car oui, bien entendu, lui aussi maîtrise son instrument comme peu de ses confrères le pourraient, néanmoins, avec les années, on en vient à chercher le plaisir, le morceau qui sur chaque nouvel album fera date et deviendra un standard de son répertoire. 

Au final, vous l’aurez compris, j’ai été fort déçu par cet album d’un guitariste qui ne semble plus savoir comment rester au top. Sa source musicale se tarit et c’est fort dommage tant le musicien est talentueux.

Je vous laisse avec des extraits de son nouvel album, ainsi qu’avec d’autres vidéos montrant le talent du guitariste suédois.

Guillaume.

Bad Company court toujours.



Bad Company, groupe phare de la scène hard-rock du début des 70’s, puisque formé en 1973 par le chanteur Paul Rodgers et le batteur Simon Kirke, tous deux anciens membres du groupe Free, auxquels se joignent le guitariste Mick Ralphs, ancien membre de Mott The Hoople, et Raymond Burell, ancien bassiste de King Crimson, a publié en 1979, un live enregistré lors d’une tournée dans le Maryland aux Etats-Unis. Le disque s’intitule « Still running« . Le groupe a enregistré 12 albums studios en 22 ans de carrière entre, 1974 et 1996, plus huit albums live bien sûr, dont celui qui nous occupe aujourd’hui.

Ce qui frappe d’entrée à l’écoute du disque, c’est la qualité plus que moyenne du son. Mais c’est souvent le cas lors des albums enregistrés en live en plein air, ce qui est le cas ici, hélas, trois fois hélas!. La voix de Paul Rodgers, pourtant puissante, semble parfois lointaine, et le son saturé des guitares  de manière permanente. Pas facile dans ces conditions de se mettre à apprécier ce groupe. Pourtant il est clair que celui-ci déploie une énergie réelle, face à une foule très nombreuse (voir photo intérieure du disque), que l’on entend en fond sonore entre les morceaux.

Alors côté musique justement. A l’égal de ce qui se faisait au début des 70’s avec Deep Purple, Led Zeppelin, Black Sabbath, et quelques autres, Bad Company propose un hard-rock efficace, ramassé, sans fioritures. Paul Rodgers dirige vocalement tout cela avec une maîtrise totale. Sur « Still running », les morceaux s’enchainent en cadence, depuis « Bad Company », jusqu’au terminal « Can’t get enough » véritable stéréotype du morceau hard de l’époque, puissant et mélodique, en passant par des perles telles que « Movin’on », les bluesy « Shooting stars », « Rhythm machine », la ballade « Feel like makin’ love », le prenant « Rock’n’roll fantasy », la belle version de « Hey Joe » de Jimi Hendrix.

Bref ce live est mal servi par sa qualité sonore qui gache vraiment le plaisir de l’écoute (quelle honte pour les producteurs-distributeurs qui l’ont ressorti en 2020, de ne pas avoir retravailler le son, dépoussiéré les bandes, de façon à rendre plus audibles les morceaux!). Mais malgré ce désagrément, il reste le plaisir tout de même d’écouter de bons morceaux d’un groupe de hard, qui s’il continue de tourner, a tout de même l’essentiel de sa carrière derrière lui.

Guillaume.

Blue Oyster Cult, toujours vivant.


Depuis 1967 (très bonne année!), année de sa création, le groupe américain Blue Oÿster Cult, qui évolue dans un style musical allant du hard-rock au rock progressif, au métal, n’a eu de cesse de se renouveler, de se réinventer autant que possible à travers les décennies, toujours dans la perspective de plaire à son public et bien sûr d’en attirer de nouveau. En 1994, le groupe publie « Cult Classic« , qui regroupe un certain nombre de titres phares de leur répertoire depuis toutes ses années d’existence. C’est d’ailleurs sur l’un d’entre eux que s’ouvre « Cult Classic ». En effet, « Don’t Fear the Reaper » a été, à l’époque de sa sortie, un vrai tube du groupe, tout comme « Godzilla », « Burnin’ for You ». Sur cet album best-of qui date donc de 1994, figure d’autres morceaux remarquables comme « E.T.I », « Astronomy », « Flaming telepaths », tous joués dans un style hard-rock ou rock progressif très maitrisé. Les orchestrations sont très belles, et la voix d’Eric Bloom, soutenue par les choeurs, fait merveille. Cela donne un hard-rock chatoyant, mélodique, aéré, totalement dans l’air de ce qui se faisait au début des 70’s, avant la double tornade venue d’Angleterre Led Zeppelin-Deep Purple. Mais là franchement, c’est un plaisir de se replonger dans leur musique. Tous les morceaux sont de haute tenue, rien ne vient perturber l’écoute ni la qualité de ce disque. Un titre comme « Cities on flame with rock’n’roll », qui figurait sur le premier album du groupe sorti en 1972, ne prend pas une ride. Incisif, guitares rageuses, voix bien placée, et ce son imuable des années 70, avec des micros parfois trop éloignés des instruments comme pour les batteries, par exemple, et une légère saturation toujours présente.. mais c’était le bon temps. Les titres qui suivent, « Harvester of eyes », « Buck’s boogie », et les deux reprises de « Don’t fear the reaper » et « Godzilla » permettent à l’auditeur qui découvrirait ce groupe de confirmer que Blue Oyster Cult est groupe à ne pas louper, et qui, s’il vient à passer un jour prochain sur une scène parisienne, vaudra assurément le détour.

Si le groupe a forgé sa solide réputation dans les années 70’s, en tournant dès 1972, après la parution de leur premier album « Blue Oÿster Cult », avec qui connaitra un joli succès populaire, avec des groupes commes Mahavishnu Orchestra, Alice Cooper ou encore lThe Byrds, c’est l’arrivée au début des années 80’s de la chaine musicale MTV en 1981, véritable robinet à clips vidéos, qui a bouleversé la donne et permis à B.O.C. de développer encore davantage son audience auprès du public.

En 1973, le groupe sort un album magistral « Tyranny and Mutation ». Sur ce disque, figurent des titres comme « The Red and the Black » ou la collaboration avec Patti Smith, « Baby Ice Dog ». Un très bon album que je conseille à celles et ceux qui voudraient découvrir le groupe à cette époque-là.. L’année suivante,

Après cette période, notamment marquée par un album live « Extraterrestrial Live! (1982) et deux albums studios que je considère comme moyens, à savoir « Club Ninja » (1985) et « Imaginos »(1988), ce qui engendrera une période de déclin inévitable, le groupe va reprendre du poil de la bête avec les 3 albums qui ont suivi « Cult Classic », à savoir « Heaven Forbid »(1998), le très réussi « Curse of hidden mirror » (2001), et enfin l’an dernier avec « The symbol remains ».

Il faut noter que la formation la plus emblématique de B.O.C., celle qui a enregistré le plus de disques ensemble, fut composée de Donald « Buck Dharma »Roeser (guitare, chant), Eric Bloom (chant), Allan Lanier (claviers, guitare rythmique, choeurs), Joe Bouchard (basse, choeurs), Albert Bouchard ( batterie, percussions, choeurs). Mais au cours des années, des noms du hard-rock comme le batteur Bobby Rondinelli (membre de Rainbow, Doro, Quiet Riot, Black Sabbath) ou le bassiste Rudy Sarzo (qui a joué au sein des groupes Whitesnake, Quiet Riot, aux côtés d’Ozzy Osbourne, de Ronnie James Dio ou encore avec le groupe américain de métal progressif Queensrÿche époque Geoff Tate) ont fait partie du groupe à une époque. Il en fut de même pour le grand batteur Jimmy Wilcox, qui rejoint le groupe pour terminer l’album « Ninja », en 1985. C’est dire la popularité de B.O.C.

Dans les années 2000, plusieurs avatars perturbent la vie du groupe. Au milieu d’incessants reports de tournées, départs du groupe (Allan Lanier, Rudy Sarzo), la sortie d’un album solo de Joe Bouchard en 2013, le décès du producteur Sandy Pearlman en 2016, la maison de disques Sony Legacy avait sorti en 2012 un coffret de 17 cd, sobrement appelé « The Complete Columbia Albums Collection », qui rassemblait les versions remasterisées de « On your feet or on your knees », « Mirrors », « Cultosaurus Erectus », « Fire of unknown origin », « Extraterrestrial Live! », « The Revolution by Night », « Club Ninja », « Imaginos ». Un joli résumé de la carrière de ce grand groupe.

Mais le « Cult Classic » dont je vous ai parlé peut déjà vous mettre l’eau à la bouche.

Guillaume.

Lettuce, du groove qui résonne plein pot.



Originaire de la ville de Boston (comme les groupe de hard-rock Aerosmisth cher à Joe Perry et Steven Tyler, et bien sûr.. Boston), Lettuce, combo de musique funk au groove extrêmement fondé en 1992, contient six musiciens, nous a proposé da dernière galette musicale l’an dernier, intitulée « Resonate« . Le titre de ce septième album du groupe (depuis Outta here, 2002) est plus que bien choisi tant la musique de ce quintet groove avec une efficacité redoutable, un sens rhythmique qui vous emmène dès la première mesure du premier morceau « Blaze ». C’est ultra puissant. Les titres s’enfilent comme des perles, sans jamais se reposer.

Moi qui ne qui ne connaissais pas ce groupe avant d’écouter cet album, je suis sous le charme. C’est puissant, coloré, varié. Après « Blaze »qui sert d’entrée en matière, viennent « Good Morning Mr. Shmink », le très beau « Ndugu », puis « Checker Wrecker », le doux « Silence is golden », et pour moi l’un des plus beaux morceaux du disques, « Moksha », aux influences indiennes, que restituent parfaitement guitare et claviers, mais aussi la présence très subtile d’un sitar et d’un tabla. C’est juste magnifique. On se croit immédiatement transporté au pays des Maharadjahs, du Taj Mahal, bref c’est vraiment un bonheur que d’écouter ce morceau. On sent que les gaillards ont soit voyagé là-bas, soit beaucoup écouter Ravi Shankar, George Harrison (qui lui-même a voyagé là-bas et influencé la musique des Beatles à son retour), le guitariste John McLaughlin et le percussionniste Trilok Gurtu… la durée du morceau, plus de sept minutes en est la plus belle expression. Après on passe à un « Mr. Dynamite » qui évoque forcément James Brown. avec cependant des sons de claviers un brin expérimentaux, et ce groove funky omniprésent que Father of Soul n’aurait pas renié pour danser dessus. Le dialogue entre la guitare et la trompette est très joli à écouter. Avec « Remember the children », on retombe dans un funk pur des années 70, époque George Clinton, James Brown, Tower of Power. Là, en plus des instruments, viennent se greffer des voix. Pas essentielles à mon sens… mais bon. Puis cela enchaine avec « Lude », petit intermède qui débouche sur le funky-disco » House of Lett », qui aurait eu toute sa place dans les boites de nuit des années 70 et 80. A entendre ce morceau, comme le reste de l’album, on n’a qu’une envie, se lever du canapé, direction le dance-floor, et laisser aller nos corps en rythmes (n’est-ce pas cher Laurent…😉). Ca fait tellement de bien. Pour clore le disque, « Resonate » qui donne son nom à l’album est un morceau au groove des plus planant, un peu spatial… mais très agréable pour finir cette production 2020.

Il faut noter que ce groupe, pour maitriser son travail de bout en bout, a créé son propre label, Lettuce Records, sur lequel il a enregistré plusieurs albums tels que : « Crush » (2015), « Mont Crushmore » (2016), « Elevate » (2019) ainsi que l’album live « Witches stew » (2017). Alors si vous aimer cet album, n’hésitez pas à vous plonger dans la discographie de ces bostoniens au groove chevillé au corps.

Cet album donne la pêche, le sourire, et par les temps qui courent, ça fait un bien fou. Reste plus qu’à les voir oeuvrer sur scène… mais ça, va falloir être patient encore un peu.

Guillaume.

Adam Lambert, nouvelle voix de la Reine.


Quand on est un groupe de rock légendaire, et que l’on perd brutalement en 1991, son charismatique chanteur Freddie Mercury, pas simple d’imaginer quelqu’un qui puisse lui succéder au micro. Occasionnellement, Roger Daltrey, chanteur des Who, est apparu sur scène aux côtés de Brian May, John Deacon et Roger Taylor. D’autres également lors d’évènements officiels, caritatifs. Autrement, pas d’intégration officielle d’un nouveau chanteur au groupe anglais. Et puis Adam Lambert est arrivé en 2011. Comme une évidence. Présence physique, voix puissante, le gaillard semble coller à priori au profil recherché par les Queen’s boys. Restait donc à passer l’épreuve du feu, celle de la scène, affronter le public qui vénérait Mercury. Rien de tel qu’une tournée pour savoir. Depuis 2011, Adam Lambert a participé à plusieurs tournées du groupe Queen. Le disque « Live around the World » sorti l’an dernier est donc le témoignage vivant de sa parfaite intégration à ce groupe mythique.

Mais qui est Adam Lambert ? D’où vient-il ? Arrêtons-nous un instant sur le profil du gaillard. 

Né en 1992, cet acteur-chanteur s’est révélé au grand public lors de la huitième saison de l’émission « American Idol ». C’est suite à ce passage qu’il rencontre pour la première fois le groupe anglais et dans la foulée signe un contrat discographique avec le label Sony Entertainement. Adam Lambert fait son coming-out, révélant ainsi son homosexualité, et  racontant avoir peser jusqu’à 110 kilos étant jeune, fait qu’il attribue  à la raison de ne pas assumer son orientation sexuelle. En 2009, il enregistre un titre pour le film « 2012 » de Roland Emmerich. La même année il publie son premier album « For your entertainment ». 3 autres albums suivront, à intervalles réguliers. En 2011, aux MTV Awards à Belfast, il joue de nouveau avec Queen, puis encore à Kiev, pour la clôture de l’Euro 2012. Là, avec le groupe, il chante 25 titres. Toujours en 2012, il sort son deuxième album « Trespassing ». En 2014, il rejoint à nouveau Queen, pour une tournée mondiale, en hommage à son prédécesseur, Freddie Mercury. Du coup, il semble que Adam Lambert soit devenu le chanteur du groupe pour les tournées, reste à voir pour une prochain album studio.

Alors penchons-nous sur le disque qui nous intéresse ici, à savoir le « Live around the World », sorti en 2020. Au delà du fait qu’il contient 20 standards du groupe, marqué du sceau et de la voix de Freddie Mercury à l’époque de leur création, il me faut reconnaître deux choses. Premièrement, je n’avais entendu parler de ce chanteur avant de l’entendre en compagnie des Queen. Deuxièmement, de façon évidente, le bonhomme possède une voix exceptionnelle, mélange de puissance et de profondeur, capable de monter haut, de tenir long des notes lorsque cela s’avère nécessaire. Un brillant vocaliste. 

Ce qui frappe d’entrée avec le morceau « Tear it up », c’est l’énergie, l’unité qui se dégage du groupe. Oui je dis bien groupe, car Adam Lambert marque immédiatement son territoire, vocalement. Puissance, aisance, il est à son affaire. A côté de lui, May Deacon et Taylor déroulent. Ca promet! La suite ne dément rien, avec « Now I’m here », morceau en version très hard, guitare incisive de May, et Lambert. se régale vocalement. Arrive « Another one bite the dust » et là, je ne peux m’empêcher de penser à la version livrée en 1986 à Wembley par Mercury et ses compères. Le regretté chanteur était alors au top, en forme, et avait assuré une prestation scénique et vocale pleine d’humour et d’intensité. Ici ce qui frappe, c’est les similarités d’intonations, de phrasé. Troubant. Mais Lambert a l’élégance de ne jamais tomber dans la parodie. Respect. Puis après un « Fat bottom girls » pour moi sans intérêt, on en vient à « Don’t stop me now »…où Adam Lambert va donner toute l’ampleur de son talent vocal, des notes basses aux aigües, qu’il sait chercher sans trop de difficultés. Une très belle version, sur laquelle on entend de plus son sens éprouvé de la scène et de lien avec le public. Ensuite viennent « I want to break free » et Somebody to love », portés magnifiquement par les quatre hommes sur scène. Puis arrive un émouvant « I was born to love you » initialement enregistré par Mercury et ses compères sur l’album « Made in Heaven », sorti en 1995, qui sera le dernier sur lequel apparaitra Freddie Mercury. Ici, Lambert s’en sort plutôt bien et c’est d’ailleurs sur ce titre à mon sens que l’on se rend compte de la similitude vocale entre Mercury et Lambert, ce qui a sans poussé May, Deacon et Taylor à l’engager pour les tournées. Il semble tellement à l’aise dans les notes hautes, dégage un sens mélodique éprouvé… Il arrive à donner une nouvelle couleur à ce morceau. Derrière May enchaine les parties de solo comme à la parade, ce qui enchante le public que l’on entend. « Under Pressure » est également une preuve des capacités étendues du frontman américain. Viennent ensuite 2 titres qui étaient marquées du talent vocal de Mercury, à savoir « Who wants to live forever », « The show must go on ». Le premier, il l’attaque de manière puissante, souple, alors que la guitare de Brian May semble plus aérienne que jamais ici. Superbe. Sur le suivant, ce véritable hymne à la vie, là aussi, Lambert n’en fait pas trop, imprimant sa marque, son empreinte vocale de jolie manière. Son chant est très lyrique, inspiré. ses envolées vocales incroyables. Après un « Love of my life » tout en douceur chanté par Brian May, joué en acoustique, rendu superbe avec la participation du public, nous avons droit à un « Bohemian Rhapsody » (là encore la version de Mercury à Wembley en 1986 est dans tous les esprits). Lambert, lui, s’en démarque fort bien, y mettant le tragique suffisant sans en rajouter, avec cette puissance vocale dont il a le secret. Enfin je terminerai par un « Crazy little thing called love », qui swingue comme jamais, donne envie de bouger, un petit bijou à savourer sans modération. Pour clore l’album live, les gars de la Reine nous offrent « We will rock you », saignant à souhait, et derrière une version de « We are the Champions », toute en envolées, puissante, qui prouve définitivement que Lambert a pleinement sa place au sein des membres de Queen. Reste plus qu’à imprimer cela sur disque.

Les nostalgiques de Mercury ne seront pas déçus par son héritier. Il remplit plus que très confortablement son rôle, et semble même être là depuis fort longtemps. Le pari est donc réussi, la greffe a pris.

Guillaume.

Bon Jovi still alive !




Sur la pochette de son nouvel album, le natif du New Jersey (comme Bruce Springsteen), pose la chevelure légèrement blanchie, le regard caché par des lunettes et la main droite sur les lèvres, à la manière de Rodin, en penseur. « 2020« , son nouvel album, que m’a conseillé un ami d’enfance avec qui je partage nombre de goûts musicaux (merci cher Fred), recèle comme toujours des pépites que seul ce chanteur-compositeur mais également guitariste-pianiste, sait nous sortir de son chapeau.

En 1986, alors au sommet de sa gloire, Bon Jovi écrivait la chanson « Wanted Dead or Alive », célèbre phrase qui figure sur les avis de recherche de criminels dangereux. 34 ans plus tard, le gaillard est lui toujours bien vivant, portant son groupe éponyme à bout de bras aidé de ses fidèles Tico Torres (batterie), David Bryan (claviers, choeurs), John Shanks (guitare), Everett Bradley (percussion, choeurs), Hugh McDonald (basse). Vous noterez que le talentueux Richie Sambora, ami, membre de très longue date du groupe et surtout guitariste-chanteur et compositeur avec Bon Jovi de nombreux hits du groupe, ne fait plus partie du casting. En 2013,Il a en effet planté ses camarades un soir de tournée, 20 minutes avant d’entrer sur scène !!! La grosse tuile! Mais Bon Jovi s’en est remis.

Donc, que vaut cette cuvée « 2020 » livrée par Bon Jovi ? A 60 ans, le gaillard devient un brin philosophe face à la vie, au temps qui passe (« Timeless », qui ouvre l’album), sur le besoin de prendre soin de son prochain, de ses voisins (« Do What you can »), est un citoyen préoccupé par l’état de tension et de violence dans son pays (« American reckoning « , servi par une instrumentation sobre, guitare-voix-harmonica puis batterie piano, de façon délicate). Avec « Beautiful drug », qui démarre sur les chapeaux de roues, on retrouve un Bon Jovi punchy, avec cette voix qu’on lui connaît. Le gars veut en découdre. Il parle de l’amour comme une drogue dont on ne peut se défaire, qui vous prend, vous tient au corps, vous file une fièvre enivrante. « Let it rain », morceau puissant évoquant la fin des discriminations envers l’Autre, celui qui ne prie, ne pense pas comme vous ou n’a tout simplement la bonne couleur de peau. Pour introduire « Blood in the Water « , quelques notes de guitares floydiennes, puis la voix de Bon Jovi se pose, grave. L’exil, la Terre promise représentée par les États-Unis et les risques pris, au péril de leurs vies, par ceux qui tentent le rêve américain. Un morceau fort, prenant, qui en live, prendra toute sa mesure. Enfin il termine son album par un très joli morceau dédié aux soldats américains (« Unbroken »), qui partent aux combats là où on les envoie et parfois reviennent estropiés, handicapés à vie, traumatisés de leurs vécus, de leurs actes, quand ce n’est pas entre quatre planches. Ces jeunes soldats envoyés à la guerre, sacrifiés par une administration, au nom d’une idéologie, voilà ce que dénonce Bon Jovi dans cette sublime chanson.

Le rockeur a fait place, l’âge aidant, au citoyen préoccupé et alerte sur le monde qui l’entoure. Il dirige d’ailleurs une fondation pour aider les gens qui en ont besoin. Côté musical, Bon Jovi a gagné en maturité au niveau vocal, en terme d’écriture. En somme Bon Jovi est comme le bon vin, il vieillit bien.

Vous l’aurez compris, j’aime beaucoup cet album, qui, s’il traite de sujets forts, est musicalement de très belle facture. Pour les amoureux du groupe comme pour celles et ceux qui souhaitent découvrir l’artiste, « 2020 » est une bonne idée.

Guillaume.

AC/DC, tel un phénix…


Le groupe australien, après une longue pause dû à de multiples soucis internes (décès du fondateur du groupe et guitariste Malcolm Young, remplacé par son neveu Stevie Young, à droite sur la photo ci-dessous, arrêt obligatoire pour soin auditif du chanteur Brian Johnson, remplacé sur la tournée précédente par l’ex chanteur de Gun’s’n’ Roses, Axl Rose, départ du batteur Chris Slade et retour aux manettes de l’historique Phil Rudd (deuxième en partant de la gauche sur la photo ci-dessous), sorti de ses problèmes d’alcool et de dépression), est de retour dans les bacs en cette année 2020 très très particulière, vous savez pourquoi.

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Ils nous reviennent avec un album « PowerUp » qui regorge d’énergie, de vigueur. Le groupe, à mon sens, n’a pas été aussi bon depuis bien longtemps. Les épreuves traversées les ont ressoudés, clairement, et ça s’entend dès le premier morceau, « Realize ». Johnson à retrouvé sa voix puissante, et derrière, la machine se met en route instantanément. Tel un phénix, ce groupe que l’on pensait au bord de l’implosion au vu de leurs malheurs, revient plus fort, plus déterminé que jamais. Une détermination qu’aurait sans doute apprécié Malcolm Young. Phil Rudd fait un retour remarqué au sein du groupe, pendant que Johnson retrouve toute sa force de chant donc, et le père Angus s’il ne se montre pas très inventif, n’en reste pas moins très très efficace et précis. En live ça ca va déménager comme toujours.

 

Sur cet album, les morceaux s’enchaînent à vitesse grand V, car le groupe fonctionne toujours en mode rouleau compresseur. Impressionnant d’efficacité. De puissance. l’auditeur ne voit pas les morceaux s’écouler. 12 au total, qui vous prennent sans jamais vous relâcher. Les gaillards ont une vitalité à plein tube. « Power Up », plein gaz!!! Mes préférés sont « Realize », « Shot in the Dark », les roulant « Demon fire », « Wild reputation », et le terminal boogie lourd « Code Red ». « PowerUp » est un album survitaminé, qui est un bel hommage à Malcolm Young. Il aurait été fier de jouer ce disque en live avec ses compagnons de toujours. Mais la Grande Faucheuse du Rock l’a rappelé à ses côtés. Mon seul regret est de constater qu’Angus donc se contente du minimum même si il le fait évidemment très bien, mais j’aurais aimé davantage de folie sur cet album de la renaissance. Reste que c’est assurément une bête de scène.

A noter que cet album ultra attendu pour les raisons évoquées au début fait un carton au niveau des ventes. Preuve que le public suit toujours ce groupe, que l’engouement ne se dément pas malgré le temps qui passe. Une belle fidélité à ce groupe légendaire du hard-rock, et qui, « hard as a rock »( titre d’une chanson qui figure sur « Ballbreaker », 1995), tient toujours gaillardement le haut du pavé. Chapeau messieurs !

Je vous laisse avec ces dinosaures du rock, inoxydables, et furieusement en forme.

Guillaume.

BlackWater Holylight, ou le Hard-rock au féminin.



Bon voilà, je me remets à chroniquer des albums nouvellement parus, si si ça existe encore, croyez-en le discothécaire que je suis, la production est toujours là. La question de la vente est toute autre et mériterait débat. Donc ici, j’ai choisi de pencher mes oreilles sur un groupe entièrement féminin, le quintet Blackwater Holylight, qui vient de publier « Veils of Winter« .

Ne connaissant pas ce groupe, j’étais sans à priori. Mais j’ai vite déchanté.
La raison ? Elle a des ramifications multiples. D’abord, un son sourd, lourd, sans aucune originalité en cette année 2020. Son effet direct si je puis dire est que la musique produite, un hard-rock poussiéreux, puisé dans les tréfonds du Black Sabbath de la plus mauvaise période (90’s).

Moi qui suit fan de hard-rock depuis mes 15 ans et la découverte de Iron Maiden, Def Leppard et consorts de la vague NWOBHM des 80’s, et qui continue d’en écouter, même des groupes tels que Nightwish, Within Temptation, groupes de métal ou des chanteuses s’y donnent à gorges déployées, là avec Blackwater Holylight, je reste plus que sur ma faim. Le chant est étouffé, sans magie, sans envolées, et du début à la fin de l’album, ça ne décolle hélas pas.
Moi j’attendais davantage d’énergie, d’imagination, de singularité dans la musique proposée et portée par ce groupe 100% féminin. Ca reste lourd, convenu, et l’auditeur que je suis n’a jamais été transporté par la musique composée par ce quintet. Je trouve cela singulièrement désolant, car rares sont les groupes entièrement féminins, qui essayent de creuser leur trou au milieu des méandres d’un monde rock dominé par les hommes.
Tout au long des 8 titres proposés, de « Seeping Secrets » à « Moonlit », j’ai toujours attendu l’instant, la prouesse, qui me ferait me ravir d’avoir à chroniquer ce disque de ce quintet féminin. J’en ressors déçu,  mais peut-être que la fameuse « vérité » de ce groupe est à découvrir sur scène. Ce qui, avec les temps que nous vivons tous à travers le monde,  en ce moment, risque de prendre un certain temps. 

Si cet album, »Veils of Winter » m’a donc déçu, déplu, j’ose croire que le prochain sera bien meilleur. Je vous laisse néanmoins découvrir 2 titres pour vous faire une idée par vous-même.

Guillaume.

Deep Purple, le grand retour!


3 ans après « Infinite« , le Pourpre Profond, alias Deep Purple sort de sa retraite anglaise pour venir nous livrer sa dernière galette musicale, « Whoosh!« , sorti avec quelques mois de retard, because Covid-19. Produit, comme les deux précédents disques, par l’expérimenté Bob Ezrin, à qui on doit entre autres  » Get your wings » d’Aerosmith, « School’out » et « Welcome to my nightmare » d’Alice Cooper, « Dure Limite » de Téléphone, « The Wall » de Pink Floyd, « Smile » des Jayhawks, « Peasants, Pigs and Astronauts » de Kula Shaker, et donc les 3 derniers opus du Pourpre Profond. Un CV qui en dit long sur la carrière, l’éclectisme, le sérieux du bonhomme. Il a également produit Kiss, Rod Stewart, U2…Bref à 71 ans, Bob Ezrin n’a plus rien a prouver. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis le début de la collaboration avec le Pourpre Profond, celui-ci a réussi a redonner un vrai souffle au groupe. « Whoosh!« , le dernier opus, en est la parfaite illustration.

Dès l’introductif « Throw my bones », je constate avec plaisir que le groupe est en forme, surtout la voix de son chanteur charismatique Ian Gillan (tiens, à l’occasion, faudra que je me penche sur le garçon, car il a sacré parcours…), que se dégage une énergie musicale, un son qui ne sont pas sans me rappeller au plus loin « Perfect Strangers » paru en 1984 (album de reformation du groupe à l’époque, suivi d’une tournée avec un concert fantastique à Bercy, et un duo Gillan-Blackmore en forme étincellante ce soir-là), mais aussi le très beau « House of blue Light » (1987) et plus près de nous, « Rapture of the Deep » (2005) et « Now What? » (2013). Cohésion, plaisir du jeu, compositions énergiques, allant même parfois jusque dans des registres qu’on leur avait peu entendu utiliser depuis longtemps, un bon vieux boogie-rock sur « What the What ».

Plus haut je parlais de la voix de la voix de Ian Gillan. Celle-ci, bien sûr, ne peut plus faire d’envolées dans les notes hautes, comme au temps de « Child In Time » par exemple (paru sur l’album « In rock » et sa pochette façon Mont Rushmore, en 1970, dont la plus belle version reste celle enregistrée en au Japon en 1972, écoutez « Made In Japan » paru cette année-là). Mais sa voix toujours précise, puissante, nous offre un chanteur qui se régale sur les compositions de l’album. Morceaux lents ou rapides, l’animal s’en moque. Avec l’expérience folle de ses 50 ans de carrière, Ian Gillan sait tout faire derrière un micro. La paire rythmique légendaire du groupe, Ian Paice (baguettes)-Roger Glover (basse) se connait sur le bout des doigts, et ça s’entend. C’est puissant, précis, fluide, métronomique. Une base sereine sur laquelle Steve Morse (guitare), qui succéda à l’ombrageux Ritchie Blackmore en 1994, et Don Airey (claviers) qui prit la suite du tutélaire Jon Lord, parti en 2002, et qui se montre quand même parfois moins inventif, créatif que son illustre prédécesseur, s’appuient pour donner une cohérence musicale à l’ensemble.

Car comme le déclarait Ian Gillan dans une interview à une chaîne de télé anglaise en 2017, alors interrogé sur ses rapports avec Ritchie Blackmore depuis que celui-ci avait quitté le groupe et sur l’éventualité d’une nouvelle réunion originale, le chanteur indique alors que mieux vaut vivre sur la nostalgie que de recoller des morceaux cassés. Mais il reconnaît au passage le privilège qu’il a eu de côtoyer cet immense guitariste, talentueux, inventif, comme il se sent honoré d’avoir vécu toutes ces années aux côtés de musiciens comme Ian Paice, Roger Glover et Jon Lord. Il définit d’ailleurs Deep Purple comme un groupe musical, où la composition, l’écriture tiennent une part très importante. Et ça s’entend encore sur le nouvel album du Pourpre Profond.

Mais « Whoosh! » donc est au dessus de ça. L’album est compact, dense, les titres s’enchaînent sans fioritures, ce qui laisse présager de belles choses sur scène, lorsque le climat sanitaire nous laissera enfin le bonheur retrouvé d’aller s’enfermer dans les salles de concerts afin d’apprécier nos artistes préférés. Le quintet se régale à jouer et ça s’entend furieusement, vraiment. Aucun titre n’a à mes yeux ou plutôt ici mes oreilles de mélomane, autant que de fan du groupe, de faiblesses. Tout se déroule comme un plan sans accroc (dédicace à mon pote « Nantais » Laurent, il saura d’où vient cette référence).

13 palettes du Pourpre qui prouve que la cuvée 2020 est très bonne, que les gaillards loin de vouloir rester au chaud de leur respectifs cocons, s’en donnent toujours à coeur joie d’être ensemble, de créer, jouer, et ce pour notre plus grand plaisir.

Alors, que vous soyez fan(s) de longue date du groupe ou que vous ayez envie de le découvrir, n’hésitez pas, écoutez cet album. Le groupe sera sur la scène de la Seine Musicale le 29 juin 2021. Avis aux amateurs.

Guillaume.

Michael Schenker, Prince de la Flying V.


Parfois, regarder des vidéos de ses guitaristes préférés sur Youtube peut avoir du bon. Je m’explique.
Voilà quelques temps, je tombe sur une interview de Michael Schenker expliquant les raisons de sa rancoeur profonde envers le groupe Scorpions, au sein duquel évolue son frère aîné Rudolph. Et le moins que l’on puisse dire est que l’homme à la célèbre Flying V noire et blanche ne mâche pas ses mots. Le tout entre colère froide et détachement blasé. Il y explique son rôle dans le succès du groupe aux États-Unis, à l’époque de leurs premiers albums , »Lonesome Crow » (1972), « Loverdrive » (1979), »The Best of Scorpions » (1979), les parties de guitare enregistrées en studios non créditées sur certains albums du groupe même après son départ. S’il garde rancoeur profonde et tenace, c’est pourtant grâce à son frère, enfin à la guitare de celui-ci, que Michael, alors gamin, se mit à jouer de l’instrument. D’abord de l’acoustique puis très vite de l’électrique. Après, ses qualités personnelles, ses aptitudes à composer ont fait le reste.

Mais pourquoi vous dis-je cela?
Sans doute parce que adolescent, comme mon ami Fred, si j’écoutais déjà Scorpions, je n’ai pas tardé à découvrir Michael Schenker avec son groupe …MSG. Le premier disque (33 tours, y avait pas encore Deezer ou Spotify à l’époque 😉) que j’ai acheté chez un disquaire (là aussi, ça va rien dire aux moins de 30 ans😉), fut le double « live at Budokan ». Ce qui m’a tout de suite plu, c’est le côté mélodieux, lyrique (écoutez donc « On and On », « Let Sleeping dog’s lie », « Courvoisier concerto », « Lost horizons », « Victim of Illusion ») du jeu pratiqué par Schenker. Virtuose mais sans en faire trop. Juste ce qu’il faut, efficacité d’abord. Une pure merveille. D’autres morceaux, plus hard, sont auusi très bons à écouter, tels « Attack of the mad Axman », « Armed and Ready ».  Au chant il y avait un certain Gary Barden. Pour moi, en fait, il fut le seul chanteur qui collait parfaitement au style, à la personnalité de Schenker. Une voix puissante, à l’aise dans les aigus, bon performer sur scène. C’était le binôme parfait. Le « Live à Budokan » le souligne d’ailleurs parfaitement.

Ce live s’ouvrait par un extrait de la tétralogie de Wagner ( qui servit également à illustrer un vol d’hélicoptères dans la fameuse scène du film « Apocalypse Now » de Francis Ford Coppola,  avec un casting de stars, Marlon Brando, Martin Sheen, Harrison Ford, Laurence Fishburne, Robert Duvall, Dennis Hopper, Aurore Clément…), puis très vite le titre « Armed and Ready »démarre. Tout est là, déjà. Un sens mélodique évident, un son ultra reconnaissable, et des compositions qui vont marquer mon esprit tel « Into the Arena », « Lost horizons », « On and on », « Let sleeping dogs lie », »Never trust a stranger ». Schenker montre toute l’étendu de son talent, alternant les ambiances plus intimistes, les compositions plus planantes. Bref, pour l’amateur de guitare que je suis déjà à l’époque (mais je ne pousserai pas jusqu’à apprendre l’instrument), c’est un véritable plaisir d’écouter ce musicien.
Le groupe de l’époque était composé outre Barden et Schenker, de Paul Raymond à la guitare et aux claviers, de Chris Glen (Ian Gillan-Deep Purple, Ian Gillan Band) à la basse, et du cogneur Cozy Powell ( Jeff Beck Group, Whitesnake, Rainbow, Black Sabbath, Brian May, Yngwie Malmsteen), aux baguettes. Ce live a longtemps et souvent tourné sur ma platine. J’ai donc suivi le parcours de Schenker, acheté parfois en confiance aveugle ses disques, et parfois je me suis trompé, comme lorsqu’il a changé de chanteurs, engageant notamment Robin Mac Auley, le MSG devant alors le Mac Auley-Schenker Group.

Les trois albums isssus de cette association ne sont pas les meilleurs de la carrière de l’ange de la Flying V. Que ce soit « Perfect Timing » (1987), « Save Yourself » (1989) ou « MSG » (1992), je ne fut pas du tout convaincu, voir très déçu, car le style avait alors dérivé vers un rock commercial qui ne colle pas du tout au personnage de Schenker. Se rendant compte de ces échecs commerciaux, le guitariste mettra fin à cette association, pour retourner seul à son travail de compositeur-musicien. Schenker travaille loin des cannons, en véritable artisan.

Avant cela il n’avait pas eu plus de réussite hélas avec le pourtant très rock Graham Bonnett (ex chanteur de Rainbow, Alcatrazz), lorqu’il enregistre « Assault Attack » en 1982, puis « Built to Destroy » en 1983. L’énergie du chanteur, sa voix très puissante, ont certes permis à Schenker d’assurer des shows de très bonnes qualités (j’en fus témoin), mais sur disque, cette énergie se diluait hélas. C’est vraiment dommage.

Mais s’il a eu des déconvenues avec ses chanteurs, hormis Gardy Bartden, il a néanmoins travaillé avec de grands noms : Cozy Powell (il a joué au côtés de Gary Moore, Black Sabbath, Jeff Beck Group, Whitesnake, Robert Plant, Bryan May, Simon Phillips (batteur de Toto, mais aussi aux cotés de la pianiste jazz Hiromi), Neil Murray (basse, ex Whitesnake, Black Sabbath, Gary Moore), Paul Raymond (ex UFO, Waysted)… bref le garçon savait s’entouré de pointures au service de son projet.

Aujourd’hui, à 64 ans, celui qui est passé par UFO, Scorpions, avant de se lancer dans sa propre carrière, continue de tourner à travers le monde, d’offrir son talent intact au public qui se déplace pour le voir, l’écouter.

Je vous laisse en sa compagnie. Bonne découverte à vous.

Guillaume.

Yngwie Malmsteen, l’archange du Hard néo-classique.


Parfois une discussion avec un ami sur des guitaristes que l’on a aimé dans notre adolescence nous rappelle à de bons souvenirs. C’est donc grâce à l’un de mes amis, Fred, à qui je dédicace cette chronique, que j’évoque aujourd’hui le prodige suédois Yngwie Malmsteen.

Né en 1970 dans une famille de musiciens, Lars Johan Yngve Lannerback, alias Yngwie Malmsteen, décide de devenir guitariste le jour du décès de Jimi Hendrix, le 18 septembre 1970. Il va découvrir la guitare à 7 ans, lorsque sa mère lui offre une guitare acoustique. 2 ans après, il s’offre une guitare électrique. Après avoir découvert Jimi Hendrix, il va aussi faire connaissance avec la musique du violoniste Nicolas Paganini. Un peu plus tard, il s’intéressera à Bach, Vivaldi. Il développe très vite une technique qui se veut proche du celle de Paganini. Dans les années 70, le guitariste Uli Jon Roth, qui fera partie un temps du groupe Scorpions (écoutez le live « Tokyo Tapes, de 1978, un bijou), avant de voler vers une carrière solo, sera sa référence absolu, tout comme Ritchie Blackmore, le sombre guitar-hero de Deep Purple.

Après avoir fondé différents groupes, dont le dernier, Rising Force, il est repéré au début des années 80 par le producteur Mike Varney (dans son « écurie » figurent des talents comme Jason Becker, Vinnie Moore ou Patrick Rondat, qui travaille pour le label Scharpnel Records . A sa demande, en 1984, Malmsteen s’envole pour les Etats-Unis. Sa carrière va alors décoller. la sortie de son premier album « Ingwie J. Malmsteen’s Rising Force » va constituer une vraie révolution dans la manière de jouer et la manière de combiner musique classique et hard-rock. Je l’avais d’ailleurs acheter, sur les conseils avisés d’un disquaire ( à une époque où ceux-ci existaient encore et où on pouvait trouver des 33 tours, mais là je m’adresse aux plus de 30 ans seulement 🙂 ). J’avais en effet pris une claque musicale et m’était pris de passion pour ce jeune prodige, dont j’allais acquérir les albums suivants. Malheureusement je ne l’ai jamais vu en concert.

Il a également joué les seconds, notamment au sein du groupe Alcatrazz, dont le chanteur n’était autre que Graham Bonnett (photo ci-dessus) qui officia au sein de Rainbow et MSG (Michael Schenker Group), dont la vedette était le virtuose Michael Schenker (frère de Rudolf, membre fondateur de Scorpions).

Mais loin de n’être qu’un monstre de technique, un virtuose de la six-cordes, Malmsteen va s’évertuer à jouer dans différents styles. Des morceaux néo-classiques bien sûr comme « Black star », mais aussi des ballades telles « Save our love », des morceaux très mélodiques comme « Heaven tonight », même du hard-blues avec « Bedroom eyes ».

Comme tous les génies, et à l’image de son idole Ritchie Blackmore, il change très souvent le casting des musiciens de son groupe, naturellement nommé « Yngwie Malmsteen ». Depuis ses débuts, le virtuose suédois a enregistré pas moins d’une vingtaine de disques, dont personnellement je ne retiendrais que la première période. Je l’ai un peu perdu de vue ces dernières années, car j’estime qu’il a une fâcheuse tendance à se répéter musicalement et parfois même à se parodier. D’où mon désintérêt, mais je reste évidemment convaincu qu’il est un, sinon le guitariste le plus doué de sa génération comme avant lui Eric Clapton, Jimmy Page, ou Edouard « Eddie » Van Halen, ou plus près de nous Joe Satriani, Steve Vaï.

A la fin des années 90’s, il décide de laisser de côté pour un temps ses amours pour le hard-rock et enregistre des compositions personnelles inspirées de Vivaldi avec l’orchestre philharmonique de Prague. Quelques années plus tard, en 2003, il rejoint le supergroupe constitué par Joe Satriani et Steve Vaï, G3, pour donner quelques concerts. En 2008, Suite au départ du chanteur Dougie White, remplacé par Tim Owens (ex Judas Priest). Leur collaboration débouchera entre autre sur l’album « Perpetual Flame », premier disque sorti sur le label… Rising Force, fondé par …. Yngwie Malmsteen évidemment ! Depuis, le guitariste se fait rare, outre des apparitions dans des shows télévisés (il a notamment participé en 2018 à la version américaine de « The Voice« , où il subjugue un jury en audition à l’aveugle).

Aux dernières nouvelles, Yngwie Malmsteen a sorti « Blue Lightning » en 2019, ce qui ravira les fans de la première heure, comme les plus récents. Alors, une prochaine tournée pour voir le génie en action? Probable… reste à surveiller les dates.

En attendant je vous laisse avec quelques morceaux de bravoures guitaristiques de ce seigneur de la six-cordes.

Guillaume.

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