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Il était une fois… 1990 !



Cette année démarre par la disparition de Charles Hernu, ex-ministre de la Défense de François Mitterrand, impliqué dans le scandale du Rainbow Warrior. Ce même mois de janvier deux personnalités du cinéma américain s’en vont à jamais, Barbara Stanwick et la sulfureuse brune Ava Gardner. Le mois suivant est marqué par un événement historique, Nelson Mandela, prisonnier-symbole des geôles de l’Apartheid, sur l’ile de Robben Island pendant 27 ans est enfin libéré (je me rappelle très bien du jour de sa libération, un dimanche ensoleillé et avoir assisté à cela devant ma télé, grand moment, voyant cet homme marcher droit, tête haute). En mars la Lituanie devient indépendante, et en URSS, Mikhaïl Gorbatchov est élu président pour 5 ans. Au mois d’avril, la NASA lance un télescope géant, Hubble, dans l’espace. En juin, la Russie déclare son indépendance vis à vis de l’URSS. Deux mois plus tard, en août, l’Irak de Saddam Hussein envahit le Koweït. 5 jours après, les Etats-Unis déclenchent l’opération « tempête du désert ». En septembre, Nintendo lance sa première gameboy. Au mois de décembre, Lech Walesa est élu président de la république de Pologne. En sports, il faut noter la victoire de la jeune (16 ans!) Monica Seles à Roland-Garros face à Steffi Graf. Chez les hommes, l’équatorien Andres Gomez bat le favori américain André Agassi en 4 sets. L’Ecosse remporte le tournoi de rugby des 5 nations. En Formule 1, le brésilien Ayrton Senna est titré dans des conditions houleuses face à son coéquipier et rival Alain Prost. En ski, chez les hommes, le suisse Marc Giradelli et l’italien Alberto Tomba dominent la saison en slalom et en géant. Chez les femmes, Carole Merle s’impose en super-G. Florence Arthaud (décédée tragiquement en 2015 lors d’un accident d’hélicoptère en Argentine, qui coûtera aussi la vie à Alexandre Vastine, Camille Muffat) surnommée « la petite fiancée de l’Atlantique » gagnera la course à la voile de « la route du rhum ». Elle est jusqu’à ce jour la seule femme vainqueur ce cette compétition. En football, la coupe du monde a lieu cette année-là en Italie. La finale opposera le tenant du titre, l’Argentine, emmenée par Diego Armando Maradona, à l’Allemagne réunifiée, dont c’est la première compétition officielle, qui finira par l’emporter 1-0. C’est la revanche de la finale ayant eu lieu quatre ans auparavant au Mexique, sacrant la bande de Maradona. Au rayon des décès, il faut noter ceux des acteurs français Pierre Dux et Michel Beaune, d’Ugo Tognazzi, de Rex Harrison, des actrices Delphine Seyrig, Greta Garbo (photo ci-dessous), Paulette Goddard, r., de la chanteuse de jazz Sarah Vaughan (seconde photo ci-dessous), du chanteur-comédien Sammy Davis Jr. , membre du fameux Rat Pack avec Franck Sinatra et Dean Martin, du réalisateur Jacques Demy ou du compositeur de musique Léonard Bernstein. L’écrivain Alberto Moravia clôt cette triste liste.

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Place à l’histoire inventée.

Un soir d’hiver, dans un bar-restaurant d’une ville du grand nord canadien, Cash City, bordée de montagnes, de mines de charbon, de rivières où les chercheurs d’or se précipitent régulièrement. Dans cette ville cité un peu paumée et peu peuplée, le « Tears of the Earth » est l’endroit où la population aime à se retrouver le soir, surtout le week-end. C’est le cas des frères Mc Illroy, John, David et Samy. trois gaillards de 30, 28 et 25 ans qui travaillent à la mine de Waterfalls, au nord de la ville. Comme chaque vendredi, les trois hommes viennent passer une soirée pour se détendre après une semaine de dur labeur au fond de la mine. Oublier les conditions de travail, la poussière, la toux, l’exiguité et la profondeur de la mine. Ses risques d’éboulements aussi. 

La salle du bar-restaurant est pleine à craquer. Dans un coin, selon une ancienne tradition, un pianiste joue des airs afin de mettre une ambiance dans ce lieu. Pas loin de là, les trois frères se sont attablés pour prendre un verre et manger. Rire, se raconter des histoires aussi. Cela fait bientôt une heure qu’ils sont là lorsqu’un individu franchi les portes du « Tears of the Earth », et se dirige droit vers leur table. Tout de suite il pose son regard vers la grosse sacoche posée sur la table. Son nom est Jean Leloup, une personne à la triste réputation. Cherchant toujours le sale coup, le coup de poing à donner pour un oui ou pour un non. Mais là, la raison est cette foutue sacoche. Car il a un contentieux avec un des trois frères, David en l’occurrence. Une dette de poker non réglée. Alors il vient réclamer son dû. Mais John, en frère ainé, s’interpose, mets la main sur la sacoche et d’un regard noir accompagné d’une voix sourde intime à Jean Leloup de déguerpir tout en lui indiquant, regardant la sacoche « U can’t touch this! ». 

Au bar, une fille nommée Joséphine, ressemblant à une barbie girl s’agite derrière la caisse. Il est presque 22h, indique la grosse pendule qui trône au dessus du bar. C’est l’heure à laquelle arrive en général Maria, une belle femme brune, aux cheveux longs, yeux verts. Lorsqu’elle rentre, se faufilant entre les différentes tables, les hommes présents ne manquent pas de commenter son allure, de faire des remarques déplacées à son encontre. Mais elle n’en a cure. Elle voit tant d’hommes qui passent sans s’arrêter dans cette ville qu’elle aime tant. Sa tête et son coeur sont occupés depuis quelques temps par un homme. Elle salue Joséphine d’un sourire, dit bonjour à Ricky, le patron, et prend son service. Dans leur coin, les frangins Mc Illroy continuent de profiter de leur soirée, bière après bière. C’est bientôt la cinquième tournée de la soirée. John, qui a repéré Maria, lui fait signe. 

Maria se présente à la table, jetant furtivement un regard doux à Samy. Ce qui n’échappe pas à ses deux frangins. La question fuse : » Vous vous connaissez? ». Samy, pris au dépourvu, rougi, admet la vérité. Oui il connaît Maria. Mais n’avoue pas tout de suite qu’il aime cette femme. Il veut garder cela pour lui. John et David comprennent vite. Mais n’en veulent pas à Samy. Pour fêter cela, John offre une tournée. Maria repart, commande prise et un peu gênée par ce qui vient de se passer. John et David se retournent vers Samy et d’un approbatif « What a woman », félicitent chaleureusement leur frère cadet, connu d’eux pour être timide envers la gent féminine. Samy leur avoue alors que cela fait plusieurs semaines qu’il voit Maria, et que ses sentiments pour elle sont très forts. « Oui je l’adore….. et réciproquement » dit-il de sa voix timide. Quand Maria revient avec les bières commandées, John et David, se montrent légèrement goguenards, blagueurs, ce qui dérange, irrite Samy et déstabilise Maria. Les raisons sont simples.  

Plus jeunes, les trois frangins et Maria, ont grandi dans le même quartier et fréquenté la même école de la vile, le même collège de la région. John d’abord, puis David ont été amoureux de la jolie Maria. Mais amoureux éconduits. frustrés de cet amour, ils en ont gardé colère et rancoeur de longues années envers la belle devenue serveuse au « Tears of the Earth ».  Voilà maintenant que leur frère cadet, qu’ils jugent moins séduisant qu’eux, a conquis le coeur de Maria. De quoi raviver la flamme de la colère. Devant le visage soudain fermé qu’ils observent chez Samy, John et David préfèrent faire profil bas, la jouer seigneur et admettre l’idée, afin de ne pas briser la fratrie, ni fâcher Samy qui a le sang chaud, le coup de poing efficace. 

Samy et Maria sont éperdument amoureux depuis leur première rencontre. Samy ne cesse de clamer sa flamme à sa dulcinée, avec qui il envisage de voyager autour du monde, de profiter au maximum aussi des moments de silence offerts par dame Nature. Tous deux sont amoureux des mots, ne cessent de dire des poèmes lorsqu’ils se voient. « Nothing compares to U » répond parfois Maria à son tendre amoureux. Tous les deux se font une promesse, d’aller vivre ailleurs, loin de ce trou perdu, de refaire leur vie, autrement, dans un environnement plus calme. Loin des mines à charbons harassantes et des bars pas toujours bien fréquentés.

Quelques temps après cette décision prise un après-midi lors d’une promenade le long de la Nirvana river, qui longe Cash City, Maria démissionnera de son boulot de serveuse au « Teas from the Earth » et Samy quittera sans regret le fin fond de la mine de charbon qui lui use la santé et les poumons. Joséphine, Ricky, John, David et les habitants de Cash City ne verront bientôt plus ce couple dans leurs rues. Une nouvelle vie s’annonce. 

Guillaume.

 

Il était une fois … 1988 !



Cette année-là, en France est marquée par les candidatures successives en janvier et février, de Jacques Chirac, Raymond Barre à l’élection présidentielle, qui verra finalement la réélection en mai de François Mitterrand avec 54% des voix face à Jacques Chirac. C’est aussi une année où le Louvre fait peau neuve avec la pose de la désormais fameuse pyramide, signée de l’architecte japonais Peï. En mars, une première loi sur le financement des activités politiques verra le jour. Ce même mois, la représentante de l’ANC en France, Dulcie September est assassinée à Paris. En avril, les évènements se déplacent en Nouvelle-Calédonie où une prise d’otages à lieu à Ouvéa. Cela débouchera sur une vraie crise, l’intervention de l’armée et la morts de plusieurs indépendantistes et militaires. En mai, 3 journalises français otages au Liban de très longue durée sont libérés entre les deux tours de la présidentielle. Chirac revendiquera ce fait Plus tard dans l’année, en octobre, la culture est frappée de plein fouet avec l’attaque du cinéma Saint-Michel par des catholiques intégristes, lors de la projection du film « La dernière Tentation du Christ » de Martin Scorsese avec l’immense acteur Willem Dafoe (image ci-dessous), mais aussi Harvey Keitel et Barbara Hershey. L’affaire fera grand bruit. En décembre, le gouvernement créé le RMI (revenu minimum d’insertion), et le parlement adopte la loi sur la création d’un CSA (Conseil supérieur de l’Audiovisuel). A la rubrique nécrologique, la Grande Faucheuse a fait « bonne récolte », jugez plutôt : le syndicaliste brésilien Chico Mendès (assassiné sur ordre), l’acteur américain John Carradine, l’anglais Trevor Howard et l’allemand Gert Fröbe, la psychanaliste française Françoise Dolto (mère du chanteur Carlos), le constructeur automobile italien Enzo Ferrari, le chanteur anglais Andy Gibb (Bee Gees), la chanteuse allemande Nico, le chanteur québécois Félix Leclerc, l’artiste français Jean-Michel Basquiat, l’humoriste Pierre Desproges, les acteurs français Jean Le Poulain, Marcel Bozzuffi, Michel Auclair, Paul Mercey, et la comédienne Pauline Lafont, fille de Bernadette Lafont. Bref, une belle charrette !!!

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Place à l’histoire inventée.

Ce soir-là, la nuit est pluvieuse sur Paris. Les gouttes d’eau passent devant les lampadaires de la rue de Rivoli comme des moucherons. En grappe, mais furtivement, immédiatement chassées par les suivantes. 

Deux hommes, la soixantaine, vies bien remplies, se tiennent appuyés sous les arcades, attendant que la pluie cesse son office nocturne. Le premier s’appelle Enzo, en hommage à Ferrari. Son père, fan du cheval cabré, s’était juré que s’il avait un fils, il le prénommerait ainsi. Le second s’appelle Gert. Là aussi une histoire de transmission. Il tenait ce prénom en hommage au comédien allemand Gert Fröbe. Deux « hérédités » lourdes à porter, pour des raisons diamétralement opposées.
Les deux hommes ne se ressemblent pas, tant physiquement que dans l’allure vestimentaire. Enzo est un grand gaillard d’un mètre quatre- vingt-dix, de famille bourgeoise, à l’ossature épaisse d’un troisième ligne de rugby, au visage marqué de cicatrices et aux mains larges et fortes. Côté vêtement, il cultive le soigné italien, de la chaussure à la cravate. Gert est homme de taille moyenne, un mètre soixante-quinze, de corpulence moyenne. Seul atout, des yeux bleus à faire se pâmer ces dames. Côté sape, le gars la joue carrément francophile, honneur aux couturiers, gantiers, chapeliers dont il connaît les adresses parisiennes par coeur pour bien se fournir. Idem pour la chaussure. Sans se connaître, nos deux gaillards ont un point commun : le goût du beau, de la belle sape, de la belle chausse.
Alors que la pluie fait des claquettes sur la chaussée et les trottoirs, nos deux hommes, à l’abris, entament une discussion, à bâtons rompus. Très vite ils se racontent leur vies, échangent sur la société.  Enzo raconte sa rencontre avec sa femme Johanna, avocate trentenaire, qui lui a redonné l’espoir, la foi en la vie, en l’amour. De cette union avec celle qu’il surnomme affectueusement « ma sauveuse », il a eu deux enfants, Marylin et John, 11 et 7 ans. Deux enfants tombés du ciel pour Enzo, qui ont renforcé son amour pour sa femme, pour la vie et lui ont redonné confiance. Mais Johanna, très protectrice, ne cesse de lui répéter « Don’t worry, be happy », dès qu’elle perçoit un moment de doute chez son mari. Johanna dit souvent que « mon mec à moi, il est tout pour moi », une véritable déclaration d’amour envers Enzo qui est très heureux aujourd’hui, ses enfants grandissent bien, son couple fonctionne, et côté boulot, après de longues années passées dans l’édition, il s’apprête à passer la main en douceur. Sans regrets.

Gert, à l’écoute de ce récit plein d’enthousiasme d’Enzo, se montre admiratif sinon un brin jaloux. Car pour lui, rien ne va. Publiciste, marié depuis vingt-cinq ans à Tracy, une anglaise bon teint, à l’accent londonien et au caractère bien trempé, il est père d’une fille de vingt ans, Annabelle, partie faire ses études en Australie (autant dire qu’il ne la voit quasiment plus, sinon par skype…ou quand elle revient sur Paris voir.. ses ami.e.s). Mais son couple bat de l’aile depuis longtemps déjà, la communication ne passe plus trop, les silences sont de plus présents, lourds. Gert et Tracy font chambre à part depuis longtemps. « Desire » est un mot absent du vocabulaire du couple. Trop selon Gert, qui ne supporte pas ça et déclare autant qu’il le peut à Tracy « I don’t wanna go without you »…. comme une supplique à une non séparation qu’il sent poindre dans l’esprit de sa femme. Car de son côté, Tracy envisage de plus en plus son mari comme « just a friend of mind », sans lui avouer bien entendu, ce qui serait très dur à entendre pour Gert. Puis un jour, fatalement, Tracy en vient à annoncer la nouvelle à Gert. Sa décision, ultime, définitive, irrévocable. « Je pars Gert ». « Pour où ? répond-il interloqué… »..Devant tant d’incrédulité feinte ou réelle de celui qu’elle n’aime déjà plus depuis longtemps, elle garde un silence froid, regarde une dernière fois sa maison, ouvre la porte, prend sa valise et s’en va. Sans un mot. Gert est choqué. Estomaqué. Mais c’est la fin brutale d’une histoire de vingt-cinq avec Tracy.

Face à ce récit pour le moins sombre de son compagnon d’infortune nocturne, Enzo se dit qu’il ne peut pas le laisser repartir, une fois la pluie cessée, sans lui donner quelque avis ou conseil. Aussi, sans le prendre de haut, ni sombrer dans le patos, Enzo conseille à Gert de se montrer plus prévenant, de surprendre sa femme, de lui proposer des sorties inattendues ou des week-end romantiques, histoire de ressouder le couple, et surtout d’échanger, de dialoguer, pour essayer de comprendre ce qui ne va pas, ce qui ne va plus.

Voilà maintenant deux heures que les deux homme échangent, se confient l’un à l’autre. Une relation amicale est-elle née ce soir de pluie parisienne ? En tous cas, au moment où la pluie enfin cesse, les voilà plus complices que jamais, maintenant riant aux éclats de blagues échangées et de la circonstance qui les a réunis sur un bout de trottoir, un soir humide à Paris, rue de Rivoli. Malgré l’heure avancée de la nuit, Enzo et Gert décident de poursuivre la discussion, mais au chaud cette fois. Enzo n’habitant pas très loin, près de la Madeleine, propose à Gert de finir la soirée chez lui, devant un bon scotch, à refaire le monde. Gert accepte. Un roman d’amitié est né.

Guillaume.

Il était une fois…


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L’année de mes 20 ans, de mes vingt piges, de mes vingt printemps terrestres. L’année de mon envol du cocon familial également, vers une indépendance attendue, recherchée. Mais 1987 c’est aussi une année pleine d’évènements très importants tels que la libération des prix en janvier, alors qu’ils étaient bloqués depuis 1945 (!), c’est le lancement du 3615 Minitel, également l’arrestation des membres du groupe Action Directe, le premier vol de l’Airbus A320, l’attribution des 5èmes et 6èmes chaines à des groupes privés, la naissance de M6, la privatisation de TF1 par Bouygues, l’ouverture en Juin du procès (filmé pour l’occasion, pour l’Histoire) de Klaus Barbie, ancien chef de la gestapo de Lyon. En En juillet, il sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. En novembre, l’Institut du Monde Arabe, situé sur les quais de Seine, est inauguré. En sports, Si le cycliste irlandais réalise cette année-là le triplé Tour de France-Giro d’Italie-Championnat du Monde, en formule 1, c’est le fougueux pilote brésilien Nelson Piquet qui devient champion du monde sur Brabham. En France, les Girondins de Bordeaux, emmenés par Alain Giresse, deviennent champions de France de foot, le RC Toulon fait de même en rugby face au Racing Club de France. A Roland-Garros, c’est le tchécoslovaque Ivan Lendl qui s’impose face au suédois Mats Wilander.
Au cinéma, le public pourra voir des films aussi différents que « L’arme fatale » de Richard Donner, avec Mel Gibson et Danny Glover », « Au revoir les enfants » de Louis Malle, « La couleur de L’argent » de Martin Scorsese, avec Paul Newman, la star montante Tom Cruise, et Elisabeth Mastrantonio, John Turturo, « Le Dernier Empereur » de Bernardo Bertolucci, grande fresque historique impressionniste sur la vie du dernier empereur chinois, mort en 1967. Autre film marquant, « La Mouche » de David Cronenberg, avec le duo Jeff Goldblum-Geena Davis. Enfin, comment ne pas évoquer  » Sous le soleil de Satan » de Maurice Pialat, avec Gérard Depardieu dans le rôle titre. Qui ne se souvient pas, lors de la remise de la palme d’or à Cannes cette année-là, du bras d’honneur adressé à la salle des festivaliers par Pialat. Côté décès marquants, il faut noter ceux du dramaturge Jean Anouilh, de l’éditeur Pierre Seghers, du cycliste 5 fois vainqueur du Tour de France Jacques Anquetil, de la romancière-académicienne Marguerite Yourcenar, également ceux de l’acteur Lino Ventura, du pilote de formule 1 Didier Pironi, et du danseur-comédien américain Fred Astaire.

Place à l’histoire inventée.

Un matin banal brumeux d’automne, Jean-Hughes se réveille seul à bord de son ketch, acheté quelques années auparavant alors qu’il était en piteux état. Lui-même n’allait pas très bien. Femme partie, enfants grandis et à l’autre bout du monde, boulot en berne à cause d’une récession économique, Jean-Hughes avait des raisons de noyer son chagrin dans le whisky, au fond de son bateau « Renaissance », ancré dans le joli port de Saint-Malo. Mais comme le chantait un artiste anglais, qu’il écouter au moins une fois par jour, il se disait  » Never gonna give up »…non jamais il ne baisserait les bras. Jamais.
Il avait un couple d’amis, Mel et Kim, des australiens bon tein, lui avocat,  elle artiste-peintre, qui résidaient à quelques encablures de son port d’attache, dans les terres. Parfois, il les emmenait en mer,  pour de longues promenades, dans des endroits que lui seul connaissait. Lors de ces balades en mer, Jean-Hughes confie à ses amis qu’il a le coeur en exil depuis le départ de sa femme. Que seulement « Là-bas », sur cet élément liquide remuant et imprévisible,  étrangement il se sent en adéquation,  il se sent libre, fort, en contrôle.

Mel et Kim restent perplexes devant les certitudes affichées par leur ami. Mais n’en disent mot de peur de le vexer ou de finir à la mer. Ç’est pas le moment,  se disent-ils, attendant le retour à terre. Un soir,  voyant l’état moral de Jean-Hughes se dégrader depuis quelques temps déjà, ils l’invitent à dîner chez eux, au milieu d’autres ami.e.s. Parmi les convives, une plantureuse brune aux cheveux longs ne tarda pas à attirer son attention. Prenommée Sabrina, elle avait une réputation de mangeuse croqueuse d’hommes. Mais Jean-Hughes s’ en moque, si elle peut lui permettre de remonter la pente moralement. Lui qui se sentait si Aline, revit aux côtés de Sabrina. Il revit. Les nuits sont toutes aussi torrides, les corps se mêlent d’ un amour sans limite. A sa nouvelle compagne, Jean-Hughes ne peut et ne veut dire aucuns mensonges. Sabrina est une  » machine à danser », ainsi entraine-t-elle son homme dans son sillage, dans son tourbillon noctambule, où elle écume les dancefloors. Sabrina, loin de son image de femme fatale, a connu l’aventure de faire un bébé toute seule, solitude totale. Elle appelera sa fille Hélène. Lors de sa rencontre avec Jean-Hughes, Hélène a déjà 8 ans. Le courant passe bien avec le chéri de sa maman.

Cet amour aussi inattendu qu’improbable, ce strange love du début, va se transformer en véritable histoire d’amour, forte, durable, profonde. « Angel-eyes », ainsi Jean-Hughes surnommait-il Sabrina, sa chérie, son trésor. Ils se firent la promesse de ne jamais se briser le cœur. A leurs amis communs Mel et Kim, grâce à qui les deux tourtereaux se sont rencontrés, ces derniers vont annoncer une grande nouvelle. Ils ont décidé de se marier, d’unir leurs destins. Mel et Kim vont sauter de joie à l’annonce de la nouvelle. Ils offriront le cadre de leur résidence de campagne pour accueillir la fête qui suivra la cérémonie officielle.

Désormais heureux, remis sur pieds, équilibré dans sa vie, Jean-Hughes va pouvoir se remettre à des projets professionnels, à des activités sportives et personnelles. Il a repris goût à la vie. L’avenir lui appartient. A lui et Sabrina.

Je vous laisse avec une sélection de titres de l’année 1987, qui ne manqueront pas de vous rappeler des souvenirs. Bonne écoute.

Guillaume.

Il était une fois…


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Cette année-là, en France, en janvier le gouvernement met en application la loi sur le Littoral, puis survient le drame du Paris-Dakar avec l’accident d’hélicoptère qui va coûter la vie à l’organisateur Thierry Sabine, au chanteur Daniel Balavoine. Les partis politiques UDF et RPR se mettent d’accord sur une plateforme de gouvernement. En février, Margaret Thatcher et François Mitterrand signent le projet de tunnel sous la Manche, la chaîne de télévision La 5 (sous capitaux Berlusconi) arrive en France. Au mois de mars, une équipe de télévision d’Antenne 2 est enlevée au Liban. Ils resteront prisonniers près de 2 ans, jusqu’ au milieu du printemps 1988. En avril, le nuage radioactif de Tchernobyl traverse la frontière française. Les autorités cacheront la vérité au public. Le mois de juin sera marqué par la mort accidentelle à moto de l’humoriste et acteur Coluche. Quelques mois plus tard, en novembre, c’est au tour du talentueux Thierry Le Luron de décéder précocement a 34 ans seulement. Le mois de décembre sera le théâtre de manifestations anti loi Devaquet (ministre de l’éducation de l’époque). Un jeune étudiant, Malik Oussekine, y laissera la vie et deviendra le symbole de de la jeunesse en révolte. Le musée d’Orsay, installé dans la gare du même nom, sera inauguré par François Mitterrand et Jacques Chirac. En sports, c’est une année de coupe du monde de football, au Mexique. La France, après avoir battu l’Italie 2-0, puis le Brésil au tiers au buts au bout d’un très grand match, échouera sur l’Allemagne en demi-finale. L’Argentine emmenée par le génial et malicieux Diego Maradona remporte le titre de champion du monde face aux Allemands, après avoir notamment sorti l’Angleterre grâce à deux buts (celui qualifié de « main de Dieu » par son auteur »- voir photo plus haut-, suivi du sublime slalom sur 60 mètres entre les joueurs de l’équipe anglaise, pour finir face à Peter Shilton), de son génial capitaine-leader. En tennis, à Roland-Garros, Chris Evert et Ivan Lendl s’imposent. Le pilote Alain Prost devient champion du monde de formule 1. En rugby, le stade toulousain remporte le bouclier de Brennus face à Agen. Quelques figures célèbres nous quittent : Andreï Tarkovski, réalisateur russe, les écrivains français Simone de Beauvoir (photo ci-dessous) et Jean Genet, le compositeur Maurice Duruflé, les acteurs américains Cary Grant (photo ci-dessous) et James Cagney, le réalisateur américain Otto Preminger, l’industriel français Marcel Dassault, le comédien Jacques Rispal.

Place à l’histoire inventée.

Je me souviens. C’était au début des années 80. Elle se prénommait Carrie. Native de Berlin, ville d’Europe, on la surnommait la « Lady in Red », car elle avait pour habitude de s’habiller uniquement en rouge, de la tête aux pieds. Grande aux cheveux longs, yeux bruns, des jambes sculptées par le sport. Elle avait en effet pratiqué la danse de manière intensive dans sa jeunesse, on lui avait d’ailleurs reconnu des qualités évidentes, qui auraient pu lui valoir carrière. Une véritable ballerina girl de la danse selon les personnes, professeurs et élèves, qui la côtoyèrent. Elle choisit un autre destin. Elle s’est aussi testé au volley-ball, pendant plusieurs années, en équipes de clubs. A un niveau très honorable. Une femme moderne, au caractère bien affirmé, qui ne laissait pas approcher facilement par les hommes. Qui malgré tout garde par devers elle un secret enfoui.

Ce secret bien gardé, c’est un enfant. La trace d’un amour passé, enfui, perdu. Ce « miracle d’amour » comme elle dit s’appelle Evan, qui possède les mêmes atours physiques que sa mère. Mais hélas, il vit dans la ville de lumières avec son père, Peter. De son côté, Carrie, se rend parfois à Belle-Ile-En-Mer, où elle a passé une partie de sa jeunesse, ses parents y possédant une maison. Carrie et Peter ont vécu une belle histoire, mais la séparation fut plus douloureuse pour Carrie. Un déchirement. A plusieurs reprises, la tentation de retenir Peter a surgi du fonds de ses entrailles torturées et envahies de la tristesse de voir son couple, son histoire se déliter. « Don’t leave me this way », une fois deux fois trois fois, lui a-t-elle supplié dans une complainte dont elle avait le secret. Mais rien n’y fit. Peter resta insensible. sûr de lui, de sa décision, de son nouveau cap. Il mettrait un terme à cette histoire. Pour Carrie, ce fut comme la sensation d’un pas dans le vide. De se perdre à nouveau, d’avoir à tout recommencer. Un vertige inattendu, une plaie béante qu’il va donc falloir guérir. Seul le temps, elle sait, y pourvoira.

Après dix ans de galères, de doutes, de difficultés en tous genres, aujourd’hui, la quarantaine fringante, un métier qui la passionne entre les mains, Carrie respire enfin. « Take my breath away » se dit-elle parfois. Oui, faire de sa vie une grande respiration, une inspiration même. Une part de magie comme le chante un célèbre groupe anglais qu’elle adore. Carrie a un frère, Louie, qu’elle nomme affectueusement « Brother Louie », un solide gaillard, taillé à la force de la fonte et du travail en forêt. Louie a toujours été là pour sa soeur, une épaule réconfortante, une personne sans jugement qui sait écouter, attentivement, conseiller de juste manière. Mais Carrie transporte au fonds d’elle un autre secret, bien plus lourd, bien que celui-ci ne lui appartienne pas directement. En effet, des années plus tôt, Evan lui avait confié se sentir mal dans sa peau, mal dans son corps de jeune homme. Carrie, pourtant mère attentive, n’avait pas relevé ce qui en réalité était un appel de détresse. Car Evan, bien que né garçon, se sentait fille au fond de lui. se vivait comme tel. S’envisageait uniquement comme ça. Dès lors, si son père, hermétique à cet appel, va lui fermer les portes et se montrer très dur avec lui, Carrie va au contraire redoubler d’attentions, d’écoute, accompagnant son fils vers ce voyage de transition très difficile et éprouvant psychologiquement, physiquement. Peter n’arrêtait pas de dire à Bonnie : « If you were a woman.. I won’t recognize you ».. « Si tu devenais une femme, je te reconnaitrais plus. »… Violent, définitif. De quoi faire vaciller une décision. Mais Evan, lui, a décidé, de tenir bon. Dès lors son père lui dit qu’il ne veut plus savoir ce que son fils devient, décide sa vie, quoi qu’il lui arrive dans le futur.

Evan, garçon déterminé à poursuivre sa démarche, mène sa barque, va de médecins en consultations spécialisées, de rendez-vous d’analyses à ceux avec des psychologues. Un vrai parcours du combattant auquel il ne s’attendait sûrement pas. Mais qui lui est nécessaire. Pour la suite. Dans cette quête vers son futur soi, Evan, chaque jour, se répète « don’t give up », « ne baisse pas les bras, n’abandonne pas ». Bientôt arrive le temps de l’opération, dernière étape décisive vers son futur état civil. Après des mois de doutes, d’incertitudes, voilà Evan au pied de sa dernière marche avant sa libération intérieure. L’opération se déroule sans soucis, Evan se réveille avec deux prothèses mammaires, conformes à celles qu’il avait choisi. Sa nouvelle vie démarre à cet instant. Reste à se trouver un nouveau prénom, féminin. Après quelques jours de réflexion, il optera pour Bonnie, en hommage à Bonnie Parker, compagne de Clyde Barrow, célèbre duo de gangsters des années 1930’s.

Adieu Evan. Bonjour Bonnie. Reste à savoir si Carrie va accepter le changement visuel et d’appeler son fils devenue Trans par un autre prénom. Seul son amour profond pourra y accéder.

Après quelques temps, Carrie a fini par accepter le changement d’identité et d’orientation sexuelle d’Evan devenue Bonnie. Une leçon de tolérance, d’amour, de compréhension, d’une mère pour son fils, d’un être humain à un autre, qui à l’époque des faits, n’était pas du tout gagné. Désormais, forts d’avoir traversés cette épreuve ensemble, ils sont encore davantage proches l’un de l’autre, pour vivre et affronter le futur ensemble.

1987 leur tend bras avec tout l’amour du monde entre leurs mains.

Je vous laisse avec une sélection de titres qui vous rappelleront sans aucun doute des souvenirs à foison, que vous avez vécu, partagé cette année-là où et avec qui que vous étiez. Peut-être avez-vous rencontré l’amour de votre vie sur l’un de ces morceaux.

Il était une fois…1985!


Je sais ! Je sais!  je sais ! (comme disait Jean Gabin). Nous sommes juste en période post-rentrée scolaire, pour certains, en plein Tour de France pour d’autres. Mais, pour paraphraser la chanson d’Aznavour, en 1985, « à 18 ans… j’suis devenu responsable » m’a dit mon grand-père paternel lors d’un déjeuner dominical de circonstance. Cette année-là, en France, il s’est passé un certains nombre d’événements, dans tous les domaines. En voici quelques-uns afin de vous rafraîchir la mémoire :

Lancement du plan informatique pour tous, autorisation par le gouvernement de création de chaînes télévisuelles privées. En mai, La Géode, nouvelle structure culturelle située à la Villette, est inaugurée par François Mitterrand. Jack Lang, ministre de la culture, lance la première fête du cinéma, en juin. Coluche lance les restos du Cœur en Décembre. Côté sport, Mats Wilander remporte Roland-Garros, Chris Evert chez les femmes. Le FC Girondins de Bordeaux est champion de France de Football. La Juventus de Turin remporte la coupe d’Europe des clubs champions face à Liverpool, dans une ambiance de tragédie, au stade du Heysel à Bruxelles, où une bousculade fera plusieurs dizaines de victimes. Alain Prost devient le premier français champion du monde de formule 1.

Parmi les décès célèbres de cette année-là, on retrouve l’écrivain américain, spécialiste du polar, James Hadley Chase, les comédiens américains Rock Hudson, Rick Nelson et Yul Brynner, la comédienne américaine Louise Brooks, l’actrice française Simone Signoret, les réalisateurs américains Henry Hathaway et Orson Welles, le sismologue américain Charles Francis Richter (qui donna son nom au système de mesure des tremblements de terre, la fameuse échelle de Richter), le peintre franco-russe Marc Chagall. Enfin la primatologue Diane Fossey, spécialiste des grands singes, des Gorilles notamment. Elle est morte assassinée par des braconniers.

Place à l’histoire.

Nikita et Aziza sont amies de longue date. Nikita, grande blonde au port altier, Aziza, brune au regard revolver avec ses yeux d’un noir profond. Elles ont grandi dans la banlieue de Toulouse, cette ville rose chère à Claude Nougaro, qu’il a si magnifiquement chanté. Très complices, elles ont fréquenté les mêmes écoles, suivi les mêmes études d’architectures. Nikita se dirigea vers l’architecture des temps anciens, Aziza elle a préféré se tourner vers l’architecture d’intérieur. Un marché en plein essor. Ces deux amies, au vu de leur activité professionnelle très prenante, avaient bien sûr besoin de se détendre, se défouler. Pour cela, elles avaient l’habitude d’aller, trois nuits par semaine, au Macumba, club où se produisait régulièrement Phil Wonder, un pianiste-chanteur de jazz. Celui-ci s’employait chaque soir, à les distraire, et les emmener sur les chemins du jazz, encore et encore. Elles vivaient ainsi, par procuration, les tragédies subies par le peuple noir, au travers du talent de Phil Wonder.

Nikita fit un soir la connaissance d’un certain Johnny, photographe professionnel, qui travaillait pour des agences de voyages. Il leur ramenait des photos de voyages pour leurs différents catalogues. L’alchimie fut immédiate. Mais, de caractère dominante et cérébrale dans ses relations amoureuses, elle allait mettre à mal l’amour que lui porte Johnny, qui ne cessait jour après jour de dire à Nikita « I’am crazy for you ». En fait Nikita s’amusait avec Johnny. Il était son jouet.

Dans cette relation devenue particulière au fil du temps, Johnny avait de plus en plus l’impression de marcher seul, sinon à côté de Nikita. Devenir un étranger, voire un homme objet aux yeux de Nikita lui était insupportable. Il va vivre ce calvaire amoureux  pendant 1 an. Un soir, il s’est dit que ça ne pouvait plus durer. « Je me suis perdu à l’aimer « . Cela ne pouvait plus durer.

De son côté, son amie Aziza, caractère bien trempée, passionnée, vit une belle histoire d’amour avec Rebecca, jolie brune aux verts, qui travaille avec elle. Tout en relation fusionnelle, les deux amoureuses, se disent souvent « dear, I Will save all my love for you ». Installées dans le Lot de Rebecca situé près de la place du Capitole, elles n’hésitent pas à s’octroyer un week-end en amoureuses dans l’Ariège, près du Tourmalet et de la vallée d’Asp. Rebecca, dont la famille est originaire du coin, adore faites découvrir la région, sa beauté, son côté sauvage, à Aziza.

Il faut dire que les jolis endroits ne manquent pas. Des plateaux d’envols pour les parapentes, à la station de du plateau de Beille, connue pour ses parcours de skis de fond, ou encore Ax-les-Thermes et la jolie bourgade d’Ussat-les-Bains, ville thermales appréciées des habitants de la région. La montagne du Quié aussi, qui peut se gravir aux aurores matinales est un paradis pour les marcheurs, les vrais (petit clin d’œil ici à mon oncle Pierre, marcheur-grimpeur autrefois, qui n’hésitait pas à partir à l’aube le gravir pour revenir en pleine matinée. Courageux Pierrot!).

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Nikita et Aziza, bien que s’éloignant parfois au regard de leurs vies personnelles, quand elles se retrouvent, aiment à partager leurs péripéties de vies. Les années passent, la complicité reste intacte, les fous rires sont toujours là, comme aux premiers instants. Les deux amies croquent la vie, sereinement. Aujourd’hui, Nikita et Aziza sont des femmes épanouies, professionnellement et personnellement. Le temps passe mais n’a pas d’emprise sur leur relation. 

Je vous laisse avec une jolie playlist qui vous rappellera sans doute quelques souvenirs.

Guillaume.

Il était une fois… 1983!


 Nous voici donc en 1983. Une année fertile en événements en tous genres. En France, sur le plan politique, c’est la dissolution annoncée par le gouvernement du FLNC (Front de Libération Nationaliste Corse). A l’étranger, En Bolivie, l’arrestation de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon, qui fut responsable de la capture de Jean Moulin, a soulevé une vague d’émotions en France. Son procès en 1987, sera télévisé. Une première depuis le procès de Adolf Eichmann en Israël le 11 avril 1961, qui sera exécuté en mai 1962. Aux Etats-Unis, le président Ronald Reagan met en route un projet de « Guerre des Etoiles ». Toujours aux USA, une grande première à lieu dans le domaine spatial. Une navette habitée, dénommée « Challenger » va décoller vers l’espace. Un retour aux affaires qui est un succès. Dans le domaine des sciences humaines, la revue « Science » publie un article sur la découverte par des chercheurs français, du virus HIV. En sport, Yannick Noah crée l’événement en remportant Roland-Garros, face au suédois Mats Wilander. La dernière victoire française datait de… 1937 avec Jean Borotra, à l’époque des fameux « mousquetaires » dont étaient membres également Jacques Brugnon, Henri Cochet, René Lacoste. Une éternité!!

Au cinéma, plusieurs films connaîtront un gros succès : « L’été meurtrier » de Jacques Becker avec Alain Souchon et Isabelle Adjani. « Le Marginal » avec Jean-Paul Belmondo. « Les compères », de Francis Véber avec Pierre Richard et Gérard Depardieu. « A nos amours » de Maurice Pialat avec la jeune débutante Sandrine Bonnaire. « Scaface » de Brian de Palma, avec le talentueux Al Pacino, sans parler du fameux « Tchao Pantin » de Claude Berri avec Coluche dans un registre dramatique et les jeunes Richard Anconina et Agnès Soral à ses côtés. Parmi les disparitions notoires il faut signaler Georges Ballanchine, Georges Auric, René Fallet, Luis Bunuel, David Niven, Marcel Dalio, Robert Aldrich, Joa Miro, Jean-Marc Reiser, Raymond Aron, Georges Cukor, Tenessee Williams, Hergé.

Place à l’histoire inventée.

C’est l’été. Sud de la France. Il fait chaud, presque brûlant. Sur les hauteurs d’une colline, abritée des regards, une fastueuse demeure, sur 3 étages, avec une piscine. Les propriétaires, Floyd, italo-russe porte ce prénom car son père, dénommé Vladimir Illitch Dassaev, passionné de boxe, adorait le champion Floyd Patterson, et Layla, d’origine chinoise, issue d’une famille bourgeoise de Pékin, qui a fui le régime en place, forment un couple jeune et beau, à l’amour fusionnel. Aux yeux de Floyd, Layla est se petite « China girl ». Floyd, porte une balafre au visage façon « Scarface », souvenir d’une rixe qui a mal tournée. Ancien déserteur de l’armée, il a réussi dans les affaires, pas toujours légales. . Floyd, caché derrière ses lunettes de soleil, est un personnage cynique, parfois brutal, mais éperdument amoureux de Layla, qu’il nomme aussi parfois « Baby Jane », en raison de sa passion pour Rod Stewart.

Layla, ancien mannequin, silhouette élancée, a un corps de liane, les yeux couleurs menthe à l’eau (hé oui Mister Low Low je l’ai placé 🙂 ). Elle avait vaguement fait des essais pour les studios de la Paramount. Elle envisageait de faire carrière au cinéma. Ses espoirs furent hélas déçus. Leur demeure, baptisée « Sweet Dreams », est leur havre de paix. Layla passe son temps à se dorer la peau au soleil brûlant, le long de la piscine. Pourtant, aujourd’hui c’est une jeune femme, récente veuve, qui malgré les souffrances familiales, est toujours debout. Quand elle a rencontré Floyd, elle en est tombé « morgane » au premier regard. Too shy pour l’aborder, elle a eu pour lui un vrai coup de foudre. La générosité autant que le caractère charmeur de Floyd l’ont séduit. Un italiano vero. Grande gueule, flambeur, caractériel, mais très attentionné a son égard. Floyd est un personnage capable de verser dans le sombre, d’avoir des idées noires, de se fermer aux autres, y compris Layla. Entre les deux, C’est parfois l’amour violent, très violent. Mais Layla ne dit rien, subit. Pour ne pas perdre Floyd, elle « accepte » cet enfer et continue de vivre dans ce paradis sur Terre, loin du bruit et de la fureur de la ville. Quand l’orage des coups se calme, elle enfile un pull bleu marine et descend rejoindre la piscine, pour s’y plonger. L’élément liquide est son refuge, sa bulle de protection. Quand elle refait surface, elle s’allonge longuement au bord, casque sur les oreilles, aux sons de Elton John, Al Jarreau, Chaka Khan ou encore Yes. Des quoi se détendre, s’évader, ne penser à rien d’autre. Oublier la dureté de l’ homme qu’elle aime surtout. Avant tout.

Les années passent. Les été se suivent. Toujours avec le même rituel, mélange de lascivité, de sensualité, de coups.Un mélange de bonheur et d’horreur. Lassée de ce qu’elle vit avec Floyd, Layla décide de prendre les choses en main. Quitter Floyd, fuir, loin. changer de vie. Redevenir une « still standing woman ». Elle veut retrouver force et dignité, joie et plaisir de vivre, tellement Floyd l’avait privé de tout ceci à force de coups et de propos dégradants, humiliants. Quitter l’homme qu’elle a chérit pendant si longtemps et si intensément n’est pas chose aisée. Pourtant le salut passe par là. Evident. Alors elle saute le pas. Mais où aller ? Elle ne sait. Septembre venu, elle décide de partir pour San Diego. Là-bas, son seul objectif, refaire sa vie, chasser les idées noires, et pourquoi pas retenter sa chance auprès de studios de cinéma ou à la télévision, jouer dans des séries. « Everything counts » se dit-elle. Donc toutes les opportunités seront bonnes.

Bientôt, après de multiples refus, comme serveuse dans les restaurants ou bars, ou donc dans les studios locaux, la chance va lui sourire. Un soir qu’elle prenait un verre dans un bar du centre ville, un homme l’aborde. Il se nomme John Sembello, la soixantaine, le teint bronzé, le cigare vissé aux lèvres. C’est un producteur de séries pour la télévision. Méfiante tout d’abord, elle le laisse pourtant engager la conversation. Il recherche des nouvelles têtes pour tourner le pilote d’une série policière, « Boogie down ». Il pense que Layla, vu son allure, sa prestance, pourrait incarner un des rôles importants. Ayant peu d’expérience, Layla hésite devant cette proposition, pourtant très alléchante, et qui lui sauverait la mise. Elle demande au producteur si elle peut y réfléchir l’espace de 24h. L’homme acquiesce positivement. Il glisse sa carte de visite. Ils conviennent de se téléphoner le lendemain à midi.

Après une nuit de réflexion, elle le rappelle comme convenu. La voix tremblante, mais très désireuse de ne pas rater cette chance que la vie lui offre, elle appelle le producteur et lui signifie qu’elle tient absolument à ce rôle, qu’elle est même prête à prendre quelques cours de comédie pour cela. Devant tant de volontarisme, John Sembello donna son accord. Layla, radieuse, voyait définitivement son avenir se dégager. Elle appela ses parents pour leur annoncer la bonne nouvelle et décida de sortir fêter cela en chantant à tue-tête « I’m a lucky star ».

Guillaume.

Il était une fois… 1982!


L’année de mes 15 ans! il s’en est passé des choses marquantes! A titre personnel, j’ai vécu mon premier concert de hard-rock au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne, après une attente sous un soleil de plomb. A l’affiche, un groupe de la NWOBHM (nouvelle vague du Hard-rock britannique, j’y reviendrai dans une prochaine série d’articles, patience!), à savoir Iron Maiden (« La Vierge de Fer »), à l’occasion de la sortie de l’album « Number of the Beast« , avec leur nouveau chanteur Bruce Dickinson, et en première partie, le groupe américain Blackfoot, mélange de rock et de blues sudiste, mené par le chanteur-guitariste Rickie Medlock. Année de coupe du monde de football qui se déroulait en Espagne, j’ai assisté dans un bar près de Millau, à la sublime autant que dramatique demie-finale entre la France et la RFA.

Après ce petit préambule personnel, 1982 fut aussi le théâtre d’évenements très importants tant en France qu’ailleurs dans le monde. En France tout d’abord, l’ISF est créé (impôt sur la fortune, qui sera transformé en impôt de solidarité sur la fortune en 1989, par Michel Rocard). Puis la 5ème semaine de congés payés, la loi sur la décentralisation, le vote d’un nouveau statut pour la Corse, le vote d’une ordonnance pour la retraite à 60 ans et le travail à temps partiel. Ensuite, dans le domaine de la société, les lois anti-homosexuels sont abrogées, et la majorité sexuelle est portée à 15 ans pour tous. Dans le domaine audio-visuel et culturel, l’émission « les enfants du rock » de Philippe Manoeuvre (Rock&Folk) et Antoine de Caunes, verra le jour, de même que « la dernière séance » animée et présentée par Eddy Mitchell (oui Laurent j’ai réussi à le placer !!).

La première édition de la fête de la musique aura lieu le 21 juin.
Ailleurs dans le monde, entre le 2 avril et le 14 juin, aura lieu guerre dite des « Malouines » entre l’Argentine et l’Angleterre.

En sport, le pilote suédois Keke Rosberg devient champion du monde de Formule 1, Bernard Hinault réalise le doublé Giro-Tour de France, Jimmy Connors, tennisman gaucher américain (que j’adorais voir jouer), remporte le tournoi de Wimbledon.
L’équipe de France perd en finale de la coupe Davis face aux Etats-Unis d’Amérique.
En musique, l’album « Thriller » de Michael Jackson sort au mois de décembre et va connaitre un succès sans précédent, devant le disque plus vendu au monde (25 millions d’exemplaires).
Côté cinéma, l’année 1982 a été riche en bons films, tant français qu’étrangers : « les fantômes du chapelier » de Claude Chabrol, « Garde à vue « de Claude Miller, avec Lino Ventura, Michel Serrault, Romy Schneider , mais aussi la « La balance » de Bob Swaim, avec Richard Berry et Nathalie Baye, « Tootsie » de Sydney Pollack, avec Dustin Hoffman, Jessica Lange, « E.T » de Steven Spielberg », mais aussi « Missing » de Costa-Gavras, ou « Yul » de Yilmaz Guney.
 Parmi les personnalités qui disparaissent cette année-là, on peut noter Romy Schneider, Patrick Dewaere, Curd   Jurgens, Ingrid Bergman, Grace Kelly, Jacques Tati, Maurice Biraud (cinéma), Louis Aragon, Philip K.Dick (littérature), Pierre Mendès-France (homme politique), Sonny Stitt (musicien de jazz).

Place à l’histoire inventée.

  Le nord de la France. Lille. Les années 80. Francis et Gérald, père et fils. Le père, écrivain public, le fils, en fin d’adolescence, dans un service culturel, entre musique et littérature. Francis écoutait Nougaro, Ferré, Brel, Ataualpa Yupanqui et j’en oublie. Gérald, lui, est plutôt branché chanson française option Eddy Mitchell, Véronique Sanson, mais aussi découvre le rock et le hard-rock, aux sons de Led Zeppelin, Deep Purple, Iron Maiden, Van Halen. L’amour du jazz viendra plus tard.

Dans cet univers de corons, entre maison de briquettes rouges écartées par des ruelles étroites, Gérald se fait des amis. Une grande bande se forme alors, révélant des caractères et personnalités diverses. Certains ont une âme d’aventuriers, l’un d’eux, fan de la blonde chanteuse Kim Wilde clamant sans cesse son rêve d’aller un jour voir le Cambodge. D’autres, amateurs de poésie, les mots permettant d’échapper à la grisaille du quotidien. D’autres encore, amateurs de boxe, ne rêvent que de gros combats et d’histoire à la « Rocky », en écoutant « Eye of the Tiger ». Une manière de vivre ou survivre pour tous.

De cette grande bande adolescente rêveuse à des lendemains meilleurs, à des futurs dorés, les filles ne sont pas en reste. Rosanna, Mathilde et Sarah, 3 amies, issues de la même école de quartier, ont davantage que juste une illusion pour leurs futurs respectifs. des certitudes. Rosanna se voit musicienne plus tard. Mathilde rêve de fouler les planches au théâtre, Sarah s’imagine à la tête d’un restaurant. 3 destinées diverses. Au fil des années qui passent, leur amitié se renforce jusqu’à devenir indéfectible. Aucune d’entre elle ne gardera le contact avec Gérald.

Francis et Gérald, se retrouvent pour partager des moments de sports télévisés tels le Tour de France, le tennis ou l’athlétisme. Francis, malgré la distance kilométrique, amènera d’ailleurs son fils alors tout jeune, voir chanter Paco Ibanez à Paris, dans les anciens abattoirs de la Villette. Plus tard, en 1984 ou 1985, père et fils iront au fameux meeting de Saint-Denis, où un jeune perchiste soviétique, Sergueï Bubka, va faire sensation, en titillant déjà les perchistes français, sur le toit du monde à cette époque, à savoir Thierry Vigneron, Philippe Houvion. Un moment magique pour Gérald. Un beau moment de connivence partagé entre père et fils.

En grandissant, Gérald n’a qu’une seule obsession. Sortir de ce décor quotidien tristounet. Il le sait, le sent, son avenir est ailleurs, loin. Avec ou sans ses ami.e.s du nord. Chacun sa route, chacun son chemin.
Son travail dans une structure culturelle locale, qui lui plaît totalement, il l’envisage davantage à Paris, ville de lumière (s), foisonnante culturellement. Passionné de musiques (jazz, rock, chanson française), Gérald a aussi développé une passion pour le cinéma grâce à des films vus très tôt comme « il était une fois dans l’Ouest », « Duel », l’univers de Chaplin ou les comédies italiennes avec Marcelo Mastroianni, Vittorio Gassman. Il est sûr que c’est à Paris qu’il pourra assouvir ses deux passions et un travail qui les relie.

Face à cette décision, Francis, se rappelle alors celle qu’il avait pris, au même âge, pour quitter ses études et se lancer notamment dans le théâtre, au désespoir de son paternel. Il lui lance simplement « comme toi », pour valider sa décision. L’adolescent va quitter le nid.

Un peu aventurier dans l’âme, Gérald, part donc à Paris, ville où, plus qu’ailleurs, chacun fait, fait, fait ce qui lui plait, par le premier train venu. Quelques sous en poche, un sac à dos rempli du strict nécessaire, pour commencer. Le grand voyage vers l’inconnu peut démarrer. Très vite Gérald, par l’entremise d’un ami d’enfance, retrouvé par hasard dans un café place de la contrescarpe, il déniche une chambre de bonne, en attendant mieux, pour se loger. Rassuré d’avoir un toit, il se lance dans la recherche d’un boulot.

Les annonces ne sont pas légion. Celles qui lui conviendraient encore moins. Après quelques semaines, il finit par dégoter un poste dans une bibliothèque (on ne disait pas encore médiathèque à cette époque pourtant pas si ancestrale 🙂 ). Ce sera documentaliste, à la bibliothèque André Malraux (« entre ici Jean Moulin.. « ). Il faut un début à tout. L’équipe qui l’accueille est très sympa. Loin des clichés liés au métier. Dynamique, rieuse, avec des projets en tous genres menés grâce aux moyens de l’époque.

Gérald se sait chanceux. Un jour, une lectrice franchit les portes de la structure. Regards croisés, coup de foudre immédiat. Elle se prénomme Julie. Brune d’allure élégante, yeux d’un bleu électrique, accent anglais, londonien. Famille d’intellectuels. Les sujets de conversations ne manquent pas, dans un franglais parfait qui amuse les deux tourtereaux.
Dès lors, après ses journées de travail, Julie et Gérald sillonnent Paris, Paname pour les amateurs d’argot, des rues du 6ème au Sacré Coeur qui domine Paris, de la Madeleine au jardin des plantes, du parc de Luxembourg à Châtelet, ils enchaînent les promenades, voyant parfois des Corvette Rouge passer. Gérald, éperdument amoureux, dit régulièrement à Julie « I can’t take my eyes of you ». Il lui fredonne aussi « Femmes je vous aime ». Elle est sous le charme. Julie, amatrice de rock, aime à entendre « Rock the Casbah », « The number of the beast », ou encore « Thriller ». Eclectique est son univers. Gérald se dit que Julie est la femme de sa vie. Un soir, alors que la journée a été pluvieuse, suivie d’une belle éclaircie, les deux amants se promènent sur les quais de Seine, à hauteur de la Conciergerie. L’endroit est beau, le jour décline joliment, le ciel enveloppe les derniers rayons de soleil. Attablés en terrasse, dégustant une belle salade, accompagnée d’une bière, ils sont surpris par un orage violent. Julie, loin de se démonter, entonne « It’s raining again ». Une façon comme une autre de passer ce moment délicat, Gérald est tout heureux d’entendre « sa » Julie chanter.

Un jour, Julie annonce à Gérald qu’elle doit retourner en Angleterre. Sans donner aucune explication. Depuis quelques temps déjà, elle se montrait un peu distante face à Gérald. Moins câline, plus sèche dans sa manière de s’exprimer. Gérald ne comprend pas ce brutal changement d’attitude de sa bien-aimée. Désemparé devant cette ultimatum aussi soudain qu’inattendu, il crie « Don’t go, please don’t go », « Do you really wnat to hurt me? »… « Do you really want to make to make me cry? »… Bien que voyant la tristesse de Gérald, Julie ne revient pas sur sa décision, irrévocable. Gérald n’a plus que ses yeux pour pleurer cet amour qui s’en va, cette histoire qui se termine. Décidé à ne pas se laisser abattre pas ce coup du sort, il se replonge dans le boulot. La mise en place d’actions culturelles de qualités lui fait du bien au moral. L’enthousiasme de l’équipe finit de le remotiver.

Il n’entendra plus jamais parler de « sa » Julie.

Gérald, qui reste optimiste face à la vie, se dit alors :  » Vivement 1983! ».

Guillaume.

Il était une fois… 1978!


L’un des faits marquant  de l’année , tant politiquement que sportivement, sera le déroulement de la coupe du monde de Football en Argentine, alors théâtre d’une dictature sanglante dirigée par le général Videla (également la première dont je regarde certains matches, même tard le soir). Au plan international,  les accords de paix signés à Camp David entre Egypte et Israël, avec les Etats-Unis comme témoin, via la présence du président Jimmy Carter, vaudront à Anouar El Sadate et Menahem Begin le prix Nobel de la Paix cette année-là. En Algérie, 5 entreprises pétrolières françaises sont nationalisées. Au Sénégal, Léopold Sedar Senghor est réélu président pour la 5ème fois. En afrique du Sud, le nouveau premier ministre, Pieter Willem Botha, provoque un évènement en signant la reconnaissance officielle des syndicats de travailleurs noirs. Au Mexique, à Mexico, des ruines de temples aztèques sont retrouvées. En Europe, c’est l’Italie qui retient l’attention. D’abord avec l’enlèvement puis l’assassinat par les Brigades Rouges du leader de la démocratie chrétienne Aldo Moro. En Août, le Pape Paul VI décède, il est remplacé par l’Evèque de Venise, devenu Jean-Paul 1er, qui décèdera 33 jours après. En Octobre, c’est alors l’archevèque de Cracovie, Karol Wojtila, qui lui succèdera, sous le nom de Jean-Paul II. Il règnera jusqu’en 2005, et sera canonisé en 2014. Outre les noms précités, d’autres personnalités, issues des arts et du sport disparaissent : Les chanteurs Claude François et Jacques Brel, le comédien Charles Boyer, le navigateur français Alain Colas, à bord de son immense bateau à 4 mats Manureva (son destin inspirera une chanson à Alain Chamfort : « Manureva« ), pris dans un cyclone lors de la première route du Rhum. En France, en janvier la loi « Informatique et liberté » est adopté par le parlement. En Février, le Parti UDF, est fondé par Jean Lecanuet. Le ministre Roubert Boulin, est retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet (le mystère demeure toujours 40 ans après sur les circonstances réelles de son décès).

Voilà pour le décor de l’année. Place à l’histoire inventée :

C’était en septembre. Un groupe de musique, nommé les Sultans du Swing, débarqua aux Etats-Unis, à Los Angeles. Bizarrement, malgré leur nom, ils étaient origines de Copacabana, quartier de Rio de Janeiro, célèbre pour sa plage. Le leader du groupe s’appelle Tommy Gun, en hommage à un groupe de rock anglais. Grand gaillard au visage taillé à la serpe, et chanteur à la voix rauque, Tommy avait convaincu ses camarades de le suivre dans ce grand pays, pour retrouver sa meilleure amie, une dénommée Eruption. Il n’avait qu’un vague souvenir de sa dernière adresse, en colocation avec une certaine Roxane, fille de policiers. Roxane et lui s’étaient laissé sur un quai de gare, 10 ans plus tôt. Si Tommy avait eu du mal à accepter cette rupture, Roxane, elle, était parvenue à l’oublier. Le vrai but de Tommy, à travers ses retrouvailles avec Eruption, est donc de renouer le lien avec Roxane. Los Angeles, est une ville multiple, où tout est possible.

Pour lui, les concerts donnés avec son groupe au « Hustler Casino », repère de la pègre locale et de tous les hommes d’affaires en mal de sensations fortes en tous genres, n’étaient qu’un moyen de se distraire, de faire rentrer la money pour alimenter le trajet qui le mènerait pensait-il, à Roxane. « I love America », c’est son leitmotiv. Il se persuade ainsi que cela l’aidera à retrouver la trace de sa bien-aimée, en s’adressant aux gens qu’ils croisent, route faisant. Un soir, après un concert, il s’installe seul au bar du « Hustler Casino », laissant ses acolytes à leurs occupations, certains aux machines à sous, d’autres aux tables de jeux. Lui préfère noyer sa solitude et ses tourments dans les vapeurs d’alcools qui ne manquent pas de se présenter à lui. Le mélange est de rigueur. Lui viennent alors en tête des chansons qu’il chantait avec Roxane, et sur lesquelles ils bougeaient leur corps : « Rivers of Babylon », « Rasputin », « YMCA », « You make me feel », ou encore « Hold the line » et « Da ya think I’m sexy »… parmi tant d’autres. Dans les hauts-parleurs situés juste au-dessus du bar, la voix de Robert Palmer, crooner anglais, résonne d’une chanson qui va bien avec l’ambiance feutrée du lieu.

Cette quête de Roxane, pour Tommy, c’est un peu comme une dernière danse, un combat contre ses démons, disputé désespérément contre sa solitude qui chaque jour qui passe le mène, bien encadré par la possibilité d’excès en tous genres et de consommations de produits maléfiques qui le détruisent, le consument intérieurement, vers une issue fatale. Une course avec le Diable. Dont chacun sait que personne ne la gagne jamais.

Au matin d’une journée qui s’annonce encore une fois très chaude dans cette ville de Californie, la chambre occupée par Tommy résonne d’un silence étrange. La fenêtre est entrouverte, le rideau dansant au gré du vent chaud qui s’engouffre dans la pièce. Soudain, le room-service frappe à la porte, amenant le petit-déjeuner que Tommy avait pris l’habitude de faire monter dans sa chambrée. Mais à l’annonce, aucune réponse.Une, deux fois. Rien, silence. Et pour cause. Tommy dormait, à même le sol, d’un sommeil définitif, provoqué sans doute par l’excès de tous les ingrédients dont il a chargé son corps depuis des années. Son corps a dit stop. Dans un dernier sursaut, puis il a lâché. La voix de Tommy ne résonnera plus sur la scène du « Hustler Casino », et Roxane ne saura jamais qu’il était parti à sa recherche.

Guillaume.

Il était une fois… 1977!


J’ai 10 ans (tiens c’est le titre d’une chanson ça non?) cette année-là.

Dans le domaine des arts, c’est un cru marqué par le décès de la première grande star du rock américain, le chanteur Elvis Presley, à seulement 42 ans. Henri-Georges Clouzot (70), Jacques Prévert (77), Maria Callas (54), ainsi que Charlie Chaplin (88 ) et René Goscinny (51), père de « Astérix », figurent au nombre des célébrités qui nous quittent. Au Festival de Cannes, c’est le comédien Michel Galabru qui reçoit un prix pour son rôle dans « Le Juge et l’Assassin » de Bertrand Tavernier. A Paris, le centre national d’arts et de culture Georges-Pompidou est inauguré en janvier. En mars, Jacques Chirac est élu maire de Paris. En littérature, Didier Decoin obtient le prix Goncourt pour son roman  » John l’enfer ». C’est aussi l’arrivée sur les écrans d’une saga interstellaire, signée Georges Lucas, dont la musique deviendra un « tube », composée par le génial John Williams : « Star Wars : Un nouvel espoir », premier épisode d’une trilogie qui comprendra « L’empire contre-attaque » et « Le retour du Jedi ». La suite de cette saga s’étalera sur 40 ans. Le dernier épisode en date étant « Les derniers Jedi » sorti en 2017. Sans oublier le film musical « Saturday Night Fever » avec John Travolta, sur fond de musique disco. En sport, plusieurs évènements sont à retenir :
C’est l’année du fameux match Liverpool-Saint-Etienne, dans l’antre de Anfield Road. La France découvre ce soir-là un joueur qui va éclabousser la rencontre de son talent : Kevin Keegan.Les victoires en finales des simples dames et messieurs de Françoise Durr et Guillermo Vilas à Roland-Garros. Le grand chelem du XV de France, avec les 15 mêmes joueurs (unique!), dans le tournoi des Nations. Le match nul (2-2) historique de l’équipe de France de football face à Brésil dans le mythique stade du Maracana de Rio. Dans la foulée de cet exploit, elle se qualifiera pour le Mundial’78 en Argentine, alors en pleine dictature militaire. Les 70 ans de la création de la célèbre écurie de formule 1 italienne Ferrari par Enzo Ferrari. Toujours en formule 1, une révolution technique arrive lors du grand prix de Silverstone, avec la première apparition des voitures Renault à moteur turbo. En cyclisme, Francesco Moser est champion du monde. En ski, le suédois Ingemar Stenmark remporte le classement général de la coupe du monde.

Place à l’histoire inventée.

L’ Angleterre, Solsburry Hill, au sud de Bath. Cette colline, qui fut théâtre jadis, dit la légende, de phénomènes mystiques mais surtout d’une bataille entre anglo-saxons et bretons, est devenu un lieu de pelerinage pour la petite Marie, 20 ans tout juste. Chaque année depuis 3 ans, au printemps, elle prend son billet d’Eurostar pour franchir la manche et se rendre à cet endroit découvert par hasard l’année précédente avec son amie Betty, de 2 ans son aînée, rencontrée lors d’un séjour linguistique précédent, surnommée « Black Betty » en raison de son goût prononcé pour les vêtements noirs. Celle-ci l’accueille chaque fois dans son appartement. Ensemble elles y refont le monde, avant d’aller rejoindre la fameuse colline. Mais cette fois-ci, Marie a le coeur coupé en 2. Elle a délaissé son petit ami pour des vacances en solitaire, et rejoindre Betty. Choix cornélien, qui la tourmente. Le jour de leur départ, Marie et Betty sont assaillies par un déluge humide, aussi décident-elles alors de se mettre à chanter, sous cette pluie battante balayée par un vent froid comme si de la glace cinglait l’air. Arrivées à destination, en haut de colline de Solsburry après un périple qui les a vu prendre le car puis marcher pendant 2 heures, elles se posent au sommet. Contemplant le paysage, savourant le silence qui y règne, observant la nature sauvage. Elles passent la journée à discuter, rire, se confier l’une à l’autre, sur leurs aspirations de vies futures.

Avant que la nuit ne les enveloppe, elles redescendent vers la vallée, et décident de se rendre à Dublin. Un long trajet les attend. Train, bateau. Le lendemain matin, harassées de fatigue mais heureuses, elles dégustent un breakfast dans un pub local. L’ambiance du lieu, chaleureuse, les réconforte. Mais la vue d’un public uniquement masculin fait s’interroger Marie : « Où sont les femmes? ». Betty rigole, et lui indique qu’à cette heure matinale, seuls les hommes fréquentent les pubs. Marie, loin de chez elle, même si elle adore son amie, ressent de la nostalgie, réalisant en cet instant, qu’elle a oublié de vivre selon son instinct, ses envies profondes. Désormais, rien ne sera plus pareil. Betty lui dit alors « Stay just the way you are »…. »Stay alive… follow your dreams…. go your own way ». Le petit déjeuner avalé, elles partent bras dessus-dessous visiter Dublin. Hier pauvre, cette ville est devenue une cité riche presque à l’égal de Londres. Un choc pour les 2 jeunes amies. « et si on allait vers le nord, à Belfast? », propose Marie à Betty. Cette dernière, étonnée un instant, fit oui de la tête. Direction l’Irlande du Nord. Belfast est tout l’inverse de Dublin.

Capitale de l’Irlande du nord, cité marquée par le passé conflictuel avec l’Angleterre, puis les relations tendues voire haineuses entre catholiques et protestants. Une cité ouvrière. Le lin, le tabac et les chantiers navals constituent les principales industries locales. C’est d’ailleurs dans ces chantiers navals que fut construit le majestueux et funeste « Titanic ». Là bas, les gens ont la mémoire de ceux qui sont morts pour la cause de l’indépendance, comme Bobby Sands, nationaliste irlandais, député de la chambre des Communes du Royaume-Uni, décédé à 27 ans seulement. Un monument leur est dédié : « To the heroes of our city, of our country ». Elles restèrent 2 jours dans cette ville chargée d’histoire, de mémoire et de tristesse. Déambulant dans les rues, Betty fredonne « sweet talkin woman » et « more than a woman  » aux oreilles de Marie.

Au bout de ces deux jours, Betty et Marie repartent vers l’Angleterre, vers Bath. Ravies de ce périple dont elles gardent de jolis souvenirs, elles passent une dernière soirée ensemble. Derniers rires, ultimes confidences et effusions amicales, une dernière séance devant  « Annie Hall » film de Woody Allen, dans un mélange de bières et cigarettes. Demain matin, Marie reprend le chemin vers la France, Paris, le métro « c’est trop » … soupire-t-elle, désappointée. Une ultime embrassade, puis en choeur elles se disent « Vivement l’année prochaine ».

Oui.. « Vivement 1978! »

 

Guillaume.

 

 

 

# La playlist de novembre 18 : ma chanson d’ado


A vous de jouer, à vous de vous souvenir !

Bonne écoute.

Carine

Il était une fois… 1975!


Cette année-là, en France, comme ailleurs, divers évènements vont se produire, dans les domaines politiques, sociétaux, sportifs, culturel. C’est d’abord l’adoption définitive de la Loi Veil sur le droit des femmes à l’avortement ainsi que la loi votée qui autorise le divorce par consentement mutuel, qui marquent les esprits et vont changer beaucoup de choses dans la place des femmes au sein de la société. Dans le domaine de l’éducation, la création du collège unique (Loi Habby) va être très importante. Dans le domaine de l’audiovisuel, suite à la disparition de l’ORTF, 3 chaines de télévision voient le jour : TF1, Antenne 2 et FR3 (France Régions 3). Bernard Pivot présentera la première de son émission littéraire, « Apostrophes », qui durera jusqu’en 1990. A l’étranger, le dictateur espagnol Franco meurt. Le roi Juan Carlos engage son pays sur la voie de la monarchie parlementaire. Au Vietnam, la chute de Saigon, rebaptisée Hô-Chi-Minh, marque la fin d’une guerre qui aura durée 20 ans!. Dans le domaine du sport, le Bayern de Munich est sacré champion d’Europe de football (équivalent Ligue des Champions d’aujourd’hui). En cyclisme, Bernard Thévenet remportera le tour de France, devançant Eddy Merckx et Lucien Van Impe. Pour la première fois, l’arrivée se fait sur les Champs-Elysées. Côté musique, deux albums vont marquer les esprits : l’enregistrement d’un album live du groupe Deep Purple à Paris ainsi que celui de Véronique Sanson lors de ses concert à l’Olympia. De nombreuses personnalités du monde politique comme de la culture disparaissent cette année-là : Jacques Duclos (Parti Communiste Français) et Guy Mollet, ancien secrétaire général de la SFIO, et président du Conseil sous la IVème république ; Les comédiens Pierre Fresnay, Michel Simon, le chansonnier Pierre Dac, le peintre Jean Dubuffet, l’écrivain-historien Robert Aron, le compositeur russe Dimitri Chostakovitch, le réalisateur italien Pier Paolo Pasolini, l’éditeur français Gaston Gallimard, la comédienne-chanteuse- meneuse de revue Joséphine Baker.

Maintenant, place à l’histoire inventée. Prêt(e(s)? Lisez!

C’était en septembre. Un été indien bienvenu, prolongeant la saison estivale habituelle. J’étais alors revenu de ce sud si cher au père de Mirza, un ami de la famille. De quoi garder le moral et le corps bronzé par longues heures passées alangui sur le sable brûlant. Je me remémorais alors la rencontre avec cette fille aux yeux clairs, une certaine Vanina. Un prénom venu du nord de l’Europe, du pays des tulipes. Elle résidait habituellement du côté de chez Swann. Avec ma belle, on s’était fait une promesse, se retrouver et partir… partir loin.. aussi loin qu’il nous serait possible. Quelques mois plus tard, l’hiver venu, nous avions décidé de nous embarquer à bord du « France« , ce majestueux paquebot, fleuron de la technologie et de l’industrie française de l’époque, surnommé le « petit frère » du « Normandie« , autre paquebot français. Nous nous sentions heureux de faire partie de ces voyageurs, qui allaient traverser l’atlantique jusqu’à l’autre bout du monde. Direction le grand sud, l’Argentine, Buenos-Aires. Dans la salle de cinéma, un film de Pasolini était projeté, « L’Evangile selon Saint-Mathieu »… Peu de spectateurs … ce pieux réalisateur transalpin ne rameutait pas les foules. A un autre niveau du Paquebot, dans un salon dédié aux soirées musicales, un excellent orchestre exécutait des œuvres de Dimitri Chostakovitch devant un pare-terre de spectateurs en tenues de soirées. Deux spectactrices de marque assistèrent à ce concert. l’actrice hollywoodienne Audrey Hepburn et la déjà princesse de Monaco, Grace Kelly.

Le premier soir, sur le bastingage, marchant serré l’un contre l’autre, Vanina et moi, observant le délicieux spectacle du ciel étoilé, avons rencontré un homme qui semblait un brin déprimé, la chevelure et la barbe hirsute, semblant légèrement alcoolisé. Nous hésitions à lui parler. Nous voyant, il s’est approché de nous et expliqua qu’il voyage en solitaire, comme un « chasseur », depuis la séparation d’avec sa compagne, avec qui il avait initialement prévu cette traversée aussi romantique que fabuleuse. Je m’appelle  « Bonsoir les jeunes.. je m’appelle..euh..(hésitant)…Christophe.. comme Colomb » nous asséna-t-il d’une voix rugueuse…avant d’enchainer… »Elle s’appelait Mélancolie » nous dit-il… les yeux embués de tristesse. Il nous avait également confié qu’il ne cessait de rêver d’elle chaque nuit. Originaire de la tribu des Acadiens, Christophe considérait d’ailleurs ce pays comme sa terre promise, un refuge où il désirait, du moins nous le l’assurait-il, finir sa vie.

Le trouvant passionnant, nous avions décidé de passer la soirée et une bonne partie de la nuit à écouter cet homme dévasté par un amour brisé, perdu.. « Mon cœur est malade »…se lamentait-il … »Oui… malade, vide ».. accentuait-il. Devant ce constat terrible, nous n’osions pas Vanina et moi afficher nos élans d’amoureux en pleine romance, nous enlacer, nous regarder langoureusement, de peur de vexer, de gêner cet homme sans amour. Nous offrions à ses yeux humides l’image de jeunes gens heureux à qui l’avenir et la vie souriaient. « What a difference a day makes » se mit-il à grommeler… je notais alors qu’il était amateur de jazz, de Dinah Washington.. »un homme de goût sous un aspect renfrogné me disais-je alors »… Mais nous constations qu’il nous signifiait être arrivé au bout de sa vie, qu’il n’y tenait plus… et que nous assistions peut-être sans le savoir, à ses ultimes soubresauts, redoutant qu’il pourrait très bien se foutre à l’eau sous nos yeux sans que nous n’y puissions rien faire. Cette simple perspective nous pétrifiait.
Alors que la nuit avait depuis longtemps posé son froid manteau sur nos épaules, Vanina et moi avons continués d’échanger, discuter, avec Christophe, surtout pour le convaincre de ne pas faire le grand saut, de ne pas s’en aller encore définitivement.. car la vie réserve bien des surprises… et qui sait si cet homme, que nous avions pris en protection et affection malgré nous, ne rencontrerait pas demain une femme à aimer, à qui dire les mots bleus, avant de mourir. Comme un dernier tour de manège sur la grande bleue.

Le pensant rassuré et réconforté par nos échanges de la nuit, nous avons pris congé de lui, le sommeil, très en retard, nous ayant rattrapé, nos corps ne demandant qu’à s’écrouler pour récupérer. Il nous a alors fait la promesse de nous retrouver le lendemain, même heure, même endroit, pour continuer la discussion. Le lendemain soir, à l’heure dite, un steward de bord vint nous avertir qu’il avait disparu.

La suite de notre traversée s’en trouva bouleversée, et notre arrivée à Buenos-Aires n’aurait pas le goût escompté. Christophe dit « le chasseur » serait dans nos esprits.

Guillaume.

 

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