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1 an en musique : 1986


Il y a des années pour lesquelles c’est plus facile que d’autres de faire son choix. C’est le cas pour cette année 1986 qui me plonge dans deux univers qui me parle énormément: Le hip hop et le cinéma!!!

Avant de parler du grand écran, je vais commencer par vous parler des morceaux Rap que j’ai choisi de mettre en avant pour 1986 avec en premier, l’un des groupes qui a changé la face de la culture hip hop, le trio le plus célèbre du Queens, Run DMC et leurs Adidas. Rev Run, étant le frère de Russell Simmons, le grand manitou de Def Jam, les 3 compères de Hollis avaient toutes les cartes en mains pour placer leurs célèbres chaussures sur la carte du rap New Yorkais et ils ont su transformer l’essai. Pas les seuls dans le domaine, on a aussi le génial Biz Markie et son “Make the music with your mouth”, ce gros fou de Harlem s’éclate sur le sample du formidable “Ike’s mood” d’Isaac Hayes, du génie!!! Le premier groupe “blanc” hip hop est là aussi, les Beastie Boys fusionnent à merveille le rap et le rock sur “No sleep til Brooklyn”. Et pour finir, le premier morceau estampillé “Gangsta rap” de l’histoire, “6 in the morning” d’Ice-T, que les plus jeunes connaissent sans doute plus pour son rôle dans New York Unité spéciale qu’en tant que rappeur et bien le premier à raconter les histoires de gangster de Los Angeles, avant NWA ou Snoop, c’est lui et ce morceau est le pionnier de cette tendance.

Bon, vous allez me dire qu’il n’y a que du rap? Non, non, rassurez-vous, je vous ai dit qu’on allait parler cinoche aussi, alors si je vous dit Top gun, vous me dites? Tom Cruise et sa moto, oui je sais, mais quelle était la musique qui rendait la scène si hot? Berlin et son “Take my breath away” et à l’époque, ça aurait été le summum du sensuel, si il n’y avait pas eu l’un des strip tease les plus chauds de l’histoire du cinéma de la part de Kim Basinger dans 9 semaines et demi, encore aujourd’hui, quand on parle strip tease, c’est la chanson de Joe Cocker qui vient à l’esprit, Mickey Rourke ne s’en est toujours pas remis!

Toujours dans le registre cinéma, mais dans un style plus funky, le parrain de la soul, James Brown, introduit Apollo Creed dans Rocky, bon ça ne lui portera pas bonheur, mais le show vaut le détour, sortez vos shorts US!!!

Et puisqu’on est dans la funk, pourquoi un peu de Cameo avec “Word up”? Et puis plus méconnu, mais les auditeurs de Fabe reconnaîtront sans doute le “I cant’ wait” des Nu Shooz, que la plume du 18ème avait samplé pour son “Mal partis” avec K-Reen et Koma sur le Cut Killer Show.

Enfin, deux morceaux frenchies, dont mon inavouable, qui n’en est pas vraiment un, “La chanson des restos” par Les Enfoirés originaux, bien moins commerciaux que ceux qui viennent gratter un peu de promo ces dernières années et puis l’un des pianos les plus reconnaissables de la chanson Française, le “Mistral gagnant” de Renaud, à écouter le paquet de Kleenex à la main.

Voilà c’est à peu près tout pour cette année 1986…

Laurent

Havin Fun with Tower of Power? Yes we can !


Bon, ça y est! finis les bains de mer, les ballades en montagne, les tongues aux pieds et les maillots de bains qui sèchent sur la terrasse de la location, les apéros enterrasse ou bord de mer… Oui tout ça c’est bel et bien ter-mi-né!!! C’est l’heure de le rentrée, scolaire pour les uns, professionnelle pour les autres. Et épistolaire en ce qui me concerne ! Pour accompagner ce nouveau départ (désormais sans mon compère Laurent, dont vous pouvez néanmoins suivre les aventures sur radiolowlow.video.blog) je vous propose une chronique sur un groupe phare de la funk et de la soul-music des années 70-80, au même titre que Funkadelic, George Clinton, James Brown et quelques autres, à savoir Tower of Power.

Encore aujourd’hui il continue son bonhomme de chemin. Le label Soul Music Records a la très bonne idée de ressortir une anthologie de titres publiés chez Columbia et sur le label Epic, entre 1976 et 1997, sous le titre « You ought to be havin’ fun », cher au groupe qui sortit ce morceau en 1977.

Des années 70’s, période de formation du groupe, à 2009, Tower of Power a publié pas moins de 17 albums studios (notons le premier « East Bay Grease » (1970) puis dans la foulée « Bump city » (1972), « Tower of Power » (1973, disque d’or), « Back to Oakland » (1974) et « urban renewal » (1975) ainsi que 4 albums live (« Live and living color », 1976 ; « Direct », 1988 ; « Direct plus », 1997 ; « Soul vaccination live », 1999). Bref les gars n’ont pas lésiné.

Sur le double cd qui nous occupe, nous sommes veinards car les deux périodes (Columbia et Epic), sont très bien représentées. Le premier est donc consacré aux années « Columbia ». Et le moins que je puisse dire c’est que cette période recèle de nombreuses pépites musicales avec bien sûr « Ain’t nothin’ stoppin’ us now » dans lequel ils annoncent que rien ne les arrête (ils nous en apporte la preuve par la suite), qui ouvre le bal, mais aussi l’invitation au positivisme et à la fête avec « You ought to be havin’ fun », « Am I a fool », le très beau et sentimental « By your side », ou encore « Just make a move and be yourself ». Oui cette première face dirais-je si c’était un double-album vinyle (cette remarque vaut pour les plus de 30 ans…), est un régal musical, une enfilade de perles, de moments jouissifs au cours des lesquels autant la section cuivre que la partie rythmique s’en donnent à coeur joie. Cela me fait regretter de ne pas les avoir vu sur scène. Ce groupe de dix musiciens produit une musique festive, plaisante, ultra dansante, mais aussi parfois très expressive quant aux sentiments de tristesse ou nostalgie.

Sur la deuxième face de ce double-album, l’orgie musicale continue. Pour mon plus grand plaisir (et le vôtre quand vous écouterez ce double-album). Il s’agit donc ici des titres enregistrées lorsque le groupe était sous contrat avec le label Epic, en 1993, au moment de leur album T.O.P. A cette période, la section cuivre du groupe subissait bien des modifications mais cela n’altérait pas sa qualité. Pour preuve, elle était demandée par des artistes tels que Rufus et Chaka Khan ou Elton John.

Dès l’entame de cette seconde partie, T.O.P. nous met dans l’ambiance avec « Soul with a capital S ». Les gars ne plaisantent pas du tout. Pour eux, et ils ont raison, la soul est une musique majeur du 20ème siècle. Au vu de ses nombreuses et nombreux contributeurs/ trices, c’est devenu une évidence. Pour n’en citer que quelques-un.e.s. je vous donnerai : Ray Charles, James Brown, Tina Turner, Otis Redding, Marvin Gaye, Martha and the Vandellas, Prince, Teddy Pendergrass, Whitney Houston, Beyoncé, Aretha Franklin, Luther Vandros (tu vois Laurent je n’oublie personne 🙂 ) et je pourrai en citer encore beaucoup d’autres.

Oui donc, sur le second volet de cette compilation, il est possible de trouver des pépites comme « Please come back », « You », « Who do you think you are », le brownien (même la section cuivre joue « à la manière de » du duo Fred Wesley-Maceo Parker) « Diggin » with James Brown« .

Allez, bonne rentrée à toutes et tous, et que cette nouvelle année vous soit pleine de belles surprises musicales. Un petit salut amical à Laurent, parti vers d’autres aventures.

Guillaume.

Get on up !… ou Quand James Brown révolutionne la Soul !


GetOnUp_affiche« Get on up! » (Debout!!) ! L’expression est de celui qui fut surnommé « The Godfather of Soul », Mister JB himself, James Brown, chanteur, producteur, danseur, également ardent défenseur de la communauté noire aux côtés de Martin Luther King, Jessie Jackson. Sa chanson « Say it Loud-I’m black and I’m proud »(1968) en est le témoignange.

Durant ses 60 ans de carrière, commencée comme chanteur de gospel dans les églises de Georgie, puis au sein du groupe « The Famous Flames« , qui lui permit de se faire remarqué par son sens inné du show et ses talents de chanteur-danseur, avant de devenir le patron de son propre orchestre (The JB’s), James Brown a marqué de façon indélébile la musique du 20ème siècle, et participé à l’émancipation de la communauté noire américaine, jeté les bases de ce que sera désormais la musique Funk-Soul.

Personnage autoritaire, excessif, rebelle, insoumis, colérique, charismatique, charmeur invétéré, chanteur incroyable à la voix rauque, danseur et showman infatigable (ses shows pouvaient durer plus de 3h!), figure emblématique et porte voix de la communauté noire américaine, James Brown était tout cela.

Il connut le succès dès les années 50, avec des ballades comme « Please, Please, Please », puis surtout dans les années 60 avec « Papa’s got a brand new bag », « I got you-I feel good », « It’s a man’s mans’man’s word ». C’ est lui qui  jeta les bases fondamentales de la musique Funk, par le biais de son groupe et sa section cuivre historique (Maceo Parker, Fred Wesley).

Au tournant des années 70’s, il lâche ses racines blues et gospel pour une musique funk-soul enfiévrée, très rythmée, qui lui donne l’occasion de prouesses vocales et dansantes qui fascinent son auditoire, notamment la gente féminine. Dans son sillage, d’autres noms vont émerger tels, Stevie Wonder, Marvin Gaye, Otis Redding, George Clinton, Sly and The Family Stone, Parliament.

Le film « Get on Up! » sorti en début d’année 2015, biographie filmée de ce géant disparu en 2006, montre l’ascension sociale, musicale, l’évolution du personnage, la face brillante (le showman, le chanteur-danseur, le citoyen engagé) comme celle plus sombre (l’homme tourmenté, colérique, brutal, autoritaire, tant auprès de ses conquêtes féminines que de ses musiciens), de James Brown, ici magistralement incarné à l’écran par le comédien Chadwick Boseman, dont les performances vocales et scéniques sont saisissantes, à l’égal de la prestation de Jamie Foxx dans « Ray » (2004), autre film dédié à une légende de la musique noire américaine, Ray Charles.

Ne ratez pas ce film, et redécouvrez celui qui a ouvert la voie du Funk, de la Soul music moderne, et influencé nombre d’artistes après lui, jusqu’à aujourd’hui.

Guillaume.

 

 

Au tournant des 70’s, la Blaxploitation se fait jour aux USA.


Le tournant des années 70, aux Etats-Unis, est marqué par l’émergence d’un courant cinématographique nouveau, la Blaxploitation. Ce cinéma, avant tout joué par des comédiens issus de la communauté afro-américaine, s’adressait uniquement au public de celle-ci. Ce nouveau genre a permis à la communauté noire américaine de sortir du carcan de racisme, d’exploitation, de ségrégation subi depuis des décennies. A travers les films de la Blaxploitation, tous les genres ont été abordés : policier (Shaft, 1971), comédie (Uptown saturday night, 1974), péplum (The Arena, 1974), western (Boss Nigger, 1975), politique engagé (The spook who sat by the door, 1973). Ils ont permis à d’exprimer le quotidien vécu par la communauté à cette époque, pour mieux s’en affranchir, entre drogue, racisme, prison, prostitution, viols.

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Les comédiens jouant dans ces films avaient enfin des vrais rôles, en vedette, à l’opposé de ceux proposés jusqu’ici aux acteurs et actrices noirs, à savoir être cantonné à jouer une bonne, un esclave, un serveur, un majordome. Certains acteurs-actrices vont voir leur carrière décoller, à l’exemple de : Pam Grier, égérie de la Blaxploitation, à qui Quentin Tarantino confira le rôle de Jackie dans « Jackie Brown », aux côtés de Samuel Jackson, Robert de Niro. Richard Roundtree, dans le rôle de l’inspecteur Shaft (1971, et qui fera une apparition en clin d’œil dans la version remise au goût du jour en 2000 avec Samuel L. Jackson dans le rôle-titre), aura une carrière très inégale ; Philip Michael Thomas (Blackfist, 1975), attendra les 90’s pour devenir une star grâce à son rôle aux côtés de Don Johnson, dans la série « 2 flics à Miami » ; Jim Kelly, karatéka, deviendra acteur et sera vu dans « Opération dragon »(1973) avec Bruce Lee. Il se retira du cinéma pour retourner vers le sport.

Et la musique, direz-vous? Elle est très importante, voire omniprésente, dans ces films. La soul music, le funk, le rhythm and blues sont de chaque bande-son. James Brown (Black Caesar,1973), Curtis Mayfield (Superfly), Isaac Hayes (Shaft, les nuits rouges de Harlem ), Marvin Gaye (Trouble Man), mais aussi Herbie Hancock, Barry White, Roy Ayers, Edwin Carr, Norman Whitfield, issus de labels tels que Stax ou Motown, vont participer à ces films, leurs donnant une identité musicale très forte, qui permettra à ceux-ci de se faire connaitre parfois au-delà de la communauté noire.  « Shaft » notamment, avec le tube composé par Isaac Hayes, sera le premier film à connaitre le succès au delà des Etats-Unis, partout dans le monde.

Ce cinéma, victime d’une surproduction pendant la décennie 70’s (jusqu’à 4 films par an!!), se tarira à l’aube des 80’s. Par la suite, les acteurs et actrices noirs américains se verront proposer des rôles au cinéma bien sûr, mais aussi et surtout à la télévision dans les séries télévisées ou les shows télé. Rien ne sera plus comme avant. Et c’est tant mieux!

Guillaume.

Lee Fields, dans l’ombre d’un géant…


LeeFields_pochetteLee Fields. Ce nom n’évoquera sans doute pas grande chose à votre mémoire, sauf a celles et ceux qui sont fans de Soul Music, période 60’s et 70’s.

Né en 1951 en Caroline du nord, et très vite surnommé « Little J.B » en raison de sa ressemblance physique et de son timbre vocal évoquant parfois celui du godfather of soul, il a mené une carrière en solo, dans l’ombre du géant. Pas simple dès lors de se faire une place au soleil de la funk, soul music. Mais l’homme est tenace. il fait son chemin, accumulant les tournées, les collaborations prestigieuses (Kool and the Gang, Martin Solveig par deux fois…). Un parcours discographique clairsemé, certes, mais qui n’empêche pas la qualité. La preuve? son dernier album « Emma Jean » (2014),dont la pochette en noir et blanc, evoque une traversée du désert, et au verso, un homme sorti d’un tunnel humain, musiacal.  » Emma Jean » fleure bon la soul des années 70’s, un son gras, une voix parfois plaintive, éraillée,  mais avec ce grain inimitable que possède les grands chanteurs soul : Marvin Gaye, James Brown, Otis Redding…et donc Lee Fields. Cet album sonne comme  une renaissance artistique.

Tout au long du disque, je me suis dit : « Mais pourquoi cet artiste est si peu connu du grand public? »… La réponse s’étale tout au long des 11 titres, 11 pépites musicales, de « Just can’t win » qui ouvre l’album, à « Don’t leave me this way » qui le cloture, en passant par les beaux « Standing by your side« , « Eye to eye » ou « in the woods« ,  qui finissent de (me) convaincre.

Ne ratez pas cet artiste, cette voix. Elle vous offre un voyage dans le temps, une promenade dans l’age d’or de la soul américaine.

Guillaume.

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