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Un peu de douceur dans ce monde de brutes…

Quel plus beau mélange qu’une belle voix et le flow d’un rappeur? Pour moi, ce mariage, quand il est bien réalisé est tout simplement génial et des années 90 à nos jours, en a découlé quelques trésors de la musique urbaine, voici quelques exemples parlants.
Si ma mémoire est bonne, celle qui a ouvert les portes pour ce genre de collaboration, ce n’est autre que Mariah Carey avec son remix de “Fantasy” où elle invite le génial, mais dingue rappeur du Wu-Tang, mister ODB. Il y en a eu d’autres avant ça, mais clairement, le morceau qui a popularisé ce genre de collaborations, c’est bien “Fantasy” et je vous invite à lire l’histoire de l’enregistrement de ce morceau qui est à mourir de rire, ici.
Malgré la rocambolesque aventure de ce morceau, Mimi n’en restera pas là avec ce genre de featuring et en fera son fond de commerce dans sa deuxième partie de carrière, la plupart de ces singles après ça, se feront avec des rappeurs. De Jay-Z à Nas en passant par Cam’ron où Jadakiss, je n’ai pu vous en mettre que quelques uns dans la playlist sinon, elle aurait été interminable…
Bien sûr, une fois les portes ouvertes et le succès avéré de ce “nouveau” genre, nombreux artistes se sont engouffrés dedans et ça a donné lieu à des duos vraiment mythiques et certaines collaborations entre les chanteurs sont devenus récurrentes, d’autres sont devenus des couples à la ville, je pense évidemment à Jay-Z et Beyonce, qui depuis leur “Crazy in love” il y a une quinzaine d’année sont devenus “The Carters” et sont toujours au jour d’aujourd’hui des “03 Bonnie and Clyde” “On the run” (oh la la je m’arrête plus là!!!).
Ce ne sont pas les seuls d’ailleurs, tout aussi célèbres, même si moins prolifiques et moins résistants, on a eu droit à Diddy et Jennifer Lopez, où plus récemment Big Sean et Jhene Aiko.
Pas un couple à la ville, mais sans doute mon binôme préféré, Method Man et Mary J. Blige, sont les auteurs de la mythique cover du tube de Marvin Gaye “All i need to get by” sur le premier album du mc de Staten Island, mais aussi le super “Love @ 1st sight”, ces deux-là ont une telle alchimie que j’ai toujours espéré un album commun, qui n’arrivera sans doute jamais à ce stade, malheureusement…
Cela dit, comme Mariah, la Queen of hip hop soul, elle non plus, n’en est pas à son coup d’essai et ne s’arrêtera pas à ces feat avec Meth, elle avait déjà brillée avec Biggie sur le remix de son “Real love”, Nas aussi collaborera avec la belle, Busta Rhymes en fera une ou deux, bref, vous voyez que les grands finissent toujours par se trouver.
Je vous ai jusque là parlé des morceaux de l’âge d’or (selon moi), mais de nos jours, ces mélanges entre les douces voix du R’n’B et les rimes aiguisées des rappeurs ont perdurés et les nouveaux maîtres du genre continuent à nous faire plaisir avec des duos qui fonctionnent à merveille.
Pour n’en citer que quelques uns, le “All the stars” sur la B.O de Black Panther en est l’exemple parfait, Kendrick Lamar et SZA subliment le générique du film, déjà génial, Wakanda Forever!!! K.Dot est assez coutumier de ces feat, il en a aussi fait avec Miguel, Alicia Keys et bien d’autres.
Son pendant East Coast, J.Cole a posé aussi avec quelques perles vocales, Janet Jackson pour commencer, sur “No sleep”, pas mal quand même… Il produit aussi la jeune Ari Lennox, avec qui il collabore sur “Shea butter baby”, il en a fait aussi avec les revenantes de TLC.
D’autres comme Joey Bada$$, Big Sean, même les Migos, même si c’est moins ma came ont participé à des tracks Hip hop/ R’n’B sur le disque de Calvin Harris, dont je vous avais parlé il y a quelques temps, l’album est d’ailleurs truffé de ces collaborations.
Je vais pas vous détailler toute la liste, ça vous gâcherait le plaisir et puis il y a quand même 80 morceaux, donc…
Par contre, je vous ai quand même glissé une dizaine de tracks de ce style, mais en Français, voir en Français et en US, des morceaux comme Kery James et Kayna Samet, Arsenik et Assia ou bien pour illustrer ces connexions internationales, le “I can’t let her go” de Driver et des mythiques Boyz II Men.
J’espère que vous allez apprécier écouter la playlist autant que moi, je me suis amusé à la faire.
Laurent
I represent the real hip hop!!!

Cette phrase, vous l’avez probablement déjà entendue, le “I represent the real hip hop!!!”, tiré du morceau des Da Bush Babees “We run things” a été samplée, scratchée des tonnes et des tonnes de fois dans le rap et pour cause, elle exprime, selon moi, un sentiment important de la culture hip hop et du rap en particulier, la fierté et la reconnaissance envers ceux qui ont fait son histoire. C’est ce dont je vais vous parler aujourd’hui, avec une petite playlist de tracks qui rendent hommage à cette musique rap, rap musique que j’aime, n’est-ce pas Zoxea?
L’idée de cette chronique m’est venue en réécoutant le remix de Thomaxx du morceau de Bekay “I am”, dont l’originale, produite par Alchemist n’est pas mal non plus, mais ce remix de fou furieux, avec un sample de la B.O du seigneur des anneaux est tout simplement génial.
Peut être (sans doute) existe t-il des odes au hip hop dans d’autres langues, les Allemands par exemple ou les Italiens, voir les Japonais, sont des fervents auditeurs de rap, mais je dois reconnaître que je suis nettement moins calé à ce niveau là, je me suis donc concentré sur ce que je connais, le rap US et Français et croyez-moi, il y a déjà du level!!!
Côté Français, je vous ai ressorti un morceau de Rocca, “Génération hip hop”, où l’ex de La Cliqua, nous raconte sa jeunesse et sa découverte de sa passion. Il n’est pas le seul des anciens du rap hexagonal à nous faire part de son amour pour le hip hop, LE groupe le plus mythique du rap Français, je parle bien sûr des NTM, l’avait déjà fait dans “Tout n’est pas si facile” où ils nous rappellent qu’avant eux, en France, des gars comme Dee Nasty faisait connaître les pépites venues tout droit des US de Grandmaster Flash, Afrika Bambataa et les autres…
Toujours pour nos Frenchies, je vous ai mis Zoxea, Les spécialistes, Diam’s, ça c’est pour les mc’s Oldschool, mais les petits nouveaux savent être reconnaissants aussi, des gars comme Médine avec son “Lecture aléatoire” faisait la part belle aux légendes du game. D’autres comme Bakar, se sont essayé à un exercice plus périlleux mais réussi: sur un seul morceau, il mélange les instrus de plusieurs mythes du rap Français et adapte son styles à chacune d’entre elle, en résulte un clip avec des invités de marque pour accompagner le jeune de Chartres. Dans cette liste, vous retrouverez aussi deux de mes mc’s favoris actuellement, qui eux aussi rendent leur hommage de manière originale, il s’agit de Lino et Youssoupha, pour respectivement “Bande originale” et “Chanson Française”. Si Youss fait finir ses phrases par des samples d’anciens morceaux, Lino, lui, nous glisse des mini boucles d’instrus ricaine pour accompagner le soundtrack de sa jeunesse.
Chez les pionniers, aux Etats Unis, les hommages à la “Golden Era” font légion aussi et de gros gros titres ont émergés de cette tendance, je vous ai évidemment mis le morceau de Das EFX “The real hip hop”, j’étais un peu obligé non? Pas tant que ça de noms à qui ils rendent hommage, mais toutes les valeurs sont là et sont mises en avant, donc, on valide!!!
J’ai mis aussi une chanteuse, mais vous la connaissez, c’est ma chouchoute, Erykah Badu et son “Love of my life”, pendant du “I used to love HER” de son ex, Common, également présent sur la playlist, bien sûr!
Les géants du milieu sont bien présents et porteurs du flambeau, des gars comme Nas, The Roots ou même Redman sont là pour nous crier leur amour au hip hop. On mélange les générations aussi avec Hov himself et celui qui porte aujourd’hui le hip hop conscient sur ses épaules, J. Cole que Jay avait lancé dans le grand bain avec ce “A star is born” sur son “Blueprint 3.”
Enfin et je ne vous en ai pas parlé dans la partie hexagonale de la chronique, mais un artiste qui rend un hommage vivant à la culture rap Française (et un peu US, mais aussi à moindre mesure), que vous connaissez peut être, il s’agit d’Eklips, imitateur des plus grandes voix du rap Français, beatboxeur de génie, ce petit gars de Bourgogne vous trompera tant ces imitations sont parfaites, jusque dans les gimmicks vocaux des mc’s.
Alors voilà, moi aussi, je voulais crier mon amour à cette musique et lui rendre hommage à ma manière, parce que je passe mon temps à critiquer une grande partie (pas toute) de la nouvelle vague rap actuelle, ceux qui pour moi, passe plus de temps à chanter (si on peut dire) qu’à rapper, voilà, ceux qui pour moi, ont porté les valeurs de cette culture et j’espère qu’à travers ces morceaux hommages, elles ne se perdront pas…
Laurent
Rapsody, dernière gardienne du temple?
Je dois dire que ça fait un moment que je voulais vous parler de Rapsody, mais pas évident de trouver son Laila’s wisdom sur notre plateforme de commande alors j’attendais… Et puis récemment, j’ai regardé Rapture sur Netflix, un documentaire en huit parties sur quelques figures du hip hop actuel, dont une sur Rapsody et là, je me suis dit stop, je me dois d’en parler tant cette nana est géniale!
Rapsody a un parcours assez peu commun dans le milieu du rap, loin de New York, L.A ou Atlanta,non elle est originaire de Snow Hill, un petit bled de Caroline du Nord, peut être que c’est ça qui a fait que son amour pour cet art est arrivé sur le tard, à savoir sur les bancs de la fac, avec un petit groupe de potes, ils deviennent les Kooley High et s’éclatent à l’université, mais pour Rap, c’est plus que du fun, elle se prend véritablement d’amour pour l’écriture et le hip hop et décide d’en faire une carrière quand avec son groupe, elle rencontre un certain 9th wonder, qui est bluffé par sa qualité derrière le mic et lui propose de poser un couplet sur son disque à venir, “The dream’s merchant”. A partir de là, ça clique professionnellement entre les 2 et jusqu’à ce jour, c’est un duo gagnant, l’entente entre ces deux-là semblent écrite Rap signe avec 9th sur It’s a wondeful world music group et se fait remarquer par un certain Jay-Z, accessoirement l’une des idoles de la rappeuse, qui au fil des mixtapes impressionne la légende de Marcy jusqu’au point de proposer un contrat chez Roc Nation, son label.
9th et Rapsody garde quand même un certain contrôle artistique en créant Jamla Records, un label à part entière au sein de Roc Nation et ils continuent d’y parfaire le style de Rapsody. La jeune femme de Caroline du Nord a su être patiente et se laisser guider par l’expérience de 9th Wonder, sorte de Yoda pour elle, d’autres se serait lassé, mais 9th ne veut pas la sortir trop tôt et lui brûler les ailes, alors ils continuent à travailler, de mixtapes en tournées, de featurings en freestyle…jusqu’à l’an dernier.
Après presque une décennie dans le game, elle sort enfin son premier disque studio, “Laila’s wisdom” et croyez moi, si l’attente a été longue, le résultat en vaut la peine, c’est un disque de haute volée, sans faux pas avec des invités de prestige, qui d’autre peut se permettre d’avoir, sur un premier album, Kendrick Lamar, avec qui elle avait collaborée sur son “To pimp a butterfly”, mais aussi Busta Rhymes, Black Thought de The Roots ou encore BJ The Chicago Kid… Je vous mets au défi de m’en trouver un autre comme ça.
Et par dessus tout, la qualité est au rendez-vous, on retrouve le style de Rapsody, très New Yorkais des 90’s, parfois on a presque l’impression de retrouver une version féminine de Jay-Z sur Reasonable doubt (j’exagère pas, je vous promets).
Alors voilà, pour résumer, perdue au milieu des Nikki Minaj, Cardi B et les autres filles sexys du “rap” actuel, se trouve Rapsody et si je parlais de dernière gardienne du temple, c’est que selon moi, elle est une descendante directe de la lignée des MC Lyte et Queen Latifah, Rapsody respire le hip hop a des kilomètres, je ne me suis donc pas restreint a des morceaux de son album mais je vous propose une playlist élargie avec des tracks de ses anciennes mixtapes, qui sont tout aussi bons que ce qu’elle nous donne sur Laila’s wisdom.
Laurent
# La playlist d’avril 18 : j’irai où tu iras…
Voyager, découvrir de nouveaux horizons, avril nous donne des envies d’ailleurs.
La playlist du mois vous accompagnera dans cette balade. A l’instar d’un Tour Operator, elle vous fera découvrir de multiples destinations : Londres, New-York, Venise, Bruxelles, Amsterdam, mais aussi le Finistère, Marseille, Paris, la Normandie…
Des paysages variés qui inspirent les artistes : leurs racines, leurs coins de paradis. Laissez-vous emporter dans ces pays connus ou inconnus. Évadez-vous !!
Bonne écoute !
Carine
C’est qui le patron??? C’est Jay!!!
Alerte blockbuster!!! Voilà 4.44, le 13ème album de Jay-Z, a t-on encore besoin de lui faire de la promo, me direz-vous? C’est vrai! Seulement quand l’une des légendes du hip hop sort un album pour la première fois depuis 4 ans et que celui-ci est sans doute ce qu’il a produit de mieux depuis une décennie, je pense que oui, ça vaut le coup d’en parler.
Bon, avant toute chose, pour nos adhérents, qui souhaiteraient se ruer à la médiathèque pour emprunter la pépite, ce ne sera pas possible tout de suite, l’album n’est (pour le moment) disponible que sur TIDAL, la plateforme de streaming musical de Jay, heureusement j’ai pensé à vous et vous ai mis le lien plus bas, dans la partie “Blogroll”, mais dès que ça sort en CD, c’est promis, on le commande!
Revenons à ce qui nous intéresse, le contenu du disque: 4.44 est une véritable porte ouverte sur la vie personnelle du mogul de Brooklyn, ses dérapages extra conjugaux avec “Becky with the good hair”
ainsi que ses excuses à son épouse Beyoncé, ainsi qu’à Solange, la soeur de celle-ci, suite l’incident de l’ascenceur, les brouilles avec Kanye West etc… Des ragots, oui c’est vrai aussi et ça serait surement moins intéressant si, musicalement, l’opus n’était pas si abouti.
L’artisan de cette réussite, hormis Hov bien sûr, c’est No I.D, mentor de Kanye West et producteur historique et meilleur ami de Common, d’ailleurs, pour l’anecdote, dans un de ces anciens morceaux, Jay-Z dit : “If skills sold, Truth be told I’d probably be, Lyrically Talib Kweli Truthfully, I wanna rhyme like Common Sense…” et bien c’est chose faite! No I.D étant l’unique producteur de 4.44 (fait très rare de nos jours) et son empreinte est telle sur les instrus, qu’on se croirait parfois sur des morceaux de Common.
Ce style soul avec beaucoup de samples (Donny Hathaway, Fugees…) colle parfaitement à Jay-Z et quand il ne parle pas de sa vie, il se montre très engagé dans la cause “Black live matters”, comme dans “The story of O.J” ou “Moonlight” avec des propos parfois controversés.
Pas de rappeurs en featurings pour Hov, seuls Frank Ocean et Damian Marley pour les refrains et les voix des femmes de sa vie, Blue, sa fille, Gloria Carter, sa mère et bien sûr, Queen B, son épouse.
Voilà, faites-vous votre idée sur 4.44 (le lien ici), personnellement, je dirais que c’est l’un des albums de l’année! The Roc is forever…
Laurent
Nos samples rendez-vous #4 : Jay-Z et Lonnie Liston
Jay-Z ne nécessite pas d’introduction, sa discographie résonne dans les mp3 depuis plus de 20 ans maintenant avec son premier opus « Reasonable doubt ». C’est justement du titre phare de cet album et du sample qu’il utilise dont je vais vous parler. « Dead presidents » est pour beaucoup considéré, comme le meilleur track de Jigga et c’est en grosse partie, sans rien enlever au flow génial de son auteur, grâce à son magnifique sample de Lonnie Liston Smith : A garden of peace.
C’est un titre Jazzy, au piano tiré de l’album « Dreams of tommorow », produit par Marcus Miller, ce n’est pas n’importe qui non plus ! Pas de paroles, juste une mélodie mélancolique, tous les éléments sont réunis pour un bon sample du rap New yorkais des 90’s.
Le morceau de Jay-Z est composé aussi d’autres samples, notamment pour son refrain qui est tiré d’un morceau de Nas (son meilleur ennemi), ce morceau produit par Ski reste comme l’un des tout meilleurs de Hova. Il parle de sa quête de la richesse (qui viendra en temps voulu) et de son sombre passé pour y arriver, quoi que sa fortune ne viendra pas de la et heureusement…
La boucle de Lonnie Liston Smith a été réutilisée à plusieurs reprises par Mary J. Blige, Total et plus récemment par La fouine mais c’est bien à « Dead presidents » auquel on pense quand on entend ce piano.
Laurent
Une magnifique BO pour Gatsby
Alors là c’est du lourd, du commercial, mais aussi du professionnalisme, du travail. Cette bande originale du film Gatsby le Magnifique (film dont les avis sont d’ailleurs partagés), sorti en mai, est incontestablement une réussite de Jay-Z.
Tout comme Romeo + Juliet et Moulin Rouge, ce film de Baz Luhrmann s’accompagne d’une BO complètement anachronique : du hip-hop, des musiques électroniques, du jazz… Des reprises et des compositions originales et beaucoup d’artistes talentueux : Will I Am, Emeli Sandé, The XX, Gotye… et Beyoncé bien sûr.
Des +++ à Crazy in love, Bang Bang et à Love is blindness de U2 reprise par Jack White.
Même si vous n’avez pas aimé le film, la musique se suffit à elle-même, un vrai bijou, commercial et coûteux certes, mais un bijou quand même.
Michèle