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Après Prince, Jimi, Bob et David, voici John Lennon version Jazz.

Dans la série « que valent le répertoire de vos idoles en mode jazz? », j’ai déjà ici donné mon point de vue sur les disques concernant Prince, Bob Marley ou Jimi Hendrix et plus récemment David Bowie. Voilà maintenant que c’est le tour de la légende John Lennon, ex-Beatles, devenu chantre de la paix et de l’amour dans le monde aux côtés de Yoko Ono dans les années 70’s, jusqu’à son assassinat le 8 décembre 1980, de « subir » cet assaut musical de jazzmen et jazzwomen pour réinterpréter son répertoire. Toujours à la baguette, le talentueux Lionel Eskenazi a rassemblé pour l’occasion des noms prestigieux tels que le saxophoniste-guitariste et chanteur Curtis Stigers, le chanteur anglais Joe Jackson, le guitariste et chanteur de blues Lucky Peterson (disparu en 2020), NGuyen Lê (déjà présent sur la version hommage à Jimi Hendrix), le guitariste Al di Meola, la chanteuse-pianiste brésilienne Tania Maria et le pianiste, compositeur et chanteur italien Stefano Bollani, pour les plus connus. Bref, du très lourd! Voyons maintenant ce que ça donne. L’album s’ouvre avec la voix plaintive et bluesy de Curtis Stigers qui chante un très beau « Jealous Guy ». Ça sent la douleur, la tristesse. Le tout accompagné d’un tres bon trio piano-batterie-contrebasse. Superbe. Ensuite c’est une fille, entendez « Girl » qui s’invite à nos oreilles, magnifiquement chantée par le vétéran de la pop anglaise Joe Jackson, dans un registre piano-voix que je ne lui connaissait pas. Bluffant. Après quoi les Pink Turtle (les Pink..Floyd étaient pas disponibles😉) revisitent le tube mondial « Imagine » en mode instrumental ambiance funk cool. Ça fonctionne. Retour au Blues avec l’immense et regretté Lucky Peterson qui chante l’évidence même « Yes Blues ». Un régal.
Puis arrive sans crier gare une voix féminine qui m’est inconnue, celle de Daria, qui interprète « Strawberry fields forever » avec délicatesse, souplesse vocale sur fond de musique indienne. Plaisir. A peine suis-je sorti de ce morceau que déboule un pianiste de jazz finlandais, IIro Rantala qui m’attrape et joue un « oh my love » tout en subtilité comme savent le faire les musiciens nordiques qui ont une sensibilité vraiment particulière. Ce titre figure sur l’album « My working class hero » qu’il avait composé en hommage à John Lennon en 2015. Je vais me dépêcher de découvrir sa discographie. Après cet amour en mode finlandais, Nguyen Lê, guitariste, nous trimballe en Inde pour un « Comme together » étonnant, sur lequel il laisse son expression se dérouler, ce qui donne une très belle couleur au titre. De plus il est accompagné de 3 chanteurs (2 hommes, 1 femme). L’aspect jazz-fusion du morceau le rend totalement neuf. Superbe. Un autre virtuose de la guitare succède à Nguyen Le, il s’agit de Al di Meola. Sa version de « Dear Prudence », sur des tonalités quasi flamencas, est très belle. Son jeu est fluide. On entend presque ses doigts courir sur le manche. Sorti de cet instant gracieux, revoilà Jen Chapin et le Rosetta trio, entendue sur l’opus dédié à David Bowie, elle y chantait « Starman ». Là c’est un « nobody told me » presque intimiste qu’elle interprète avec guitare, et une contrebasse. Magique. Je parlais plus de la Finlande. C’est maintenant les forêts norvégiennes que nous visitons grâce au piano de Stefano Bollani. Ça vous transporte. De là-haut j’entend la voix de la brésilienne Tania Maria qui nous dit « Imagine ».. Le tout sur un rythme de jazz cool… Ça groove en douceur, c’est juste beau.
Après ce très joli moment, un guitariste nommé Stephen Bennett (rien à voir avec Tony Bennett) nous gratifie d’un « Because » tout en touché et musicalité. Entendre ce morceau joué ainsi est vraiment spécial. Puis la voix lancinante et timbrée de Muriel Zoe, chanteuse allemande néée à..Hambourg (ville où les Beatles ont joué à leurs débuts hors Angleterre) donne à entendre une version toute en retenue du classique « A hard day’s night ». « Nowhere man » qui suit est joué sur un rythme très cool, de presque fin de jour, ou fin de nuit, selon votre humeur d’écoute, par un duo de jazzmen allemands, les frères Roman (piano) et Julian (trompette) Wasserfuhr. Une belle découverte. Un « Beautiful Boy » est ensuite appelé, sussuré devrais-je plutôt dire ici par la chanteuse Laura Crema. Une chanson en mode jazz cool. Avec un piano qui dialogue avec le chant de belle manière. Pour vraiment terminer ce bel hommage à John Lennon, place à un instrumental, qui parfois nous emmène dans les étoiles. Ici c’est carrément un voyage « Across the Universe » qui est suggéré par le piano aérien de Bill Anschell. Comme un dernier salut à l’artiste, mais aussi à l’ange bienveillant que se voulait être John Lennon vis à vis de ses condisciples humains.
Guillaume.
Diana Krall, délicieusement romantique !
Vêtue d’une élégante robe noire, Diana Krall, assise sur une table de bureau, a le regard perdu… Nostalgique ? A l’évidence, la chanteuse-pianiste canadienne aime de plus en plus les ambiances ramenant aux années d’or du jazz, à savoir les années 30-40-50. Elle aime s’inspirer des compositeurs tels que Cole Porter, Nat King Cole, George ou Ira Gershwin, Glenn Miller… Epoque bénie du be bop, des big bands, des clubs de jazz aux ambiances cosy que la belle semble affectionner, époque également baignée par le romantisme tant au cinéma que dans la musique jazz… »Turn up the quiet« , son nouveau bébé musical en est la parfaite illustration.
Entourée des fidèles Christian Mac Bride, Russell Malone, mais laissant entrer dans son cercle le guitariste Marc Ribot, Diana Krall nous plonge d’entrée dans une ambiance cosy, intimiste, feutrée. Sa voix si particulière et ce phrasé toujours impeccable sont là pour accueillir l’auditeur sur « Like someone in love » (chanson autrefois interprétée par Diane Leigh et Sarah Vaughan). Après quoi, elle nous embarque avec « Isn’t it romantic », puis enchaîne avec « L-O-V-E ». un morceau qui swingue tout en douceur, un air chaloupé. « Night and day » démarre comme une bossa-nova (une des musiques dont se régale la canadienne). L’ambiance de ce morceau n’est pas sans évoquer les grands noms de la bossa-nova, et le titre « The girl from Ipanema », par instants. Avec « I’m confessin (That I love you) », petit bijou bluesy, la Krall nous emmène encore ailleurs…. un bonheur! La suite, de « Moonglow » au final « I’ll see you in my dreams » est un chapitre tout en douceur, sur lequel la voix de velours de Diana Krall se promène tranquillement.
Un disque facile diront certains. Personnellement, si la production est évidemment ultra soignée, l’univers de cette artiste emmène l’auditeur…vers le calme, la sérénité. J’imagine très bien écouter ce disque dans une ambiance feutrée, tranquille, un verre de bon vin à la main. En attendant de la voir sur la scène de l’Olympia les 7,8, et 9 octobre prochain!
Pour les fans de la canadienne, cet album sera très agréable à écouter.
Guillaume.
Dans la Famille Bibb, découvrez Yana!
La musique est souvent une affaire de famille, de transmission. La famille Bibb ne déroge pas à la règle : après son grand-père Leon, chanteur folk, son père Eric, guitariste-chanteur de blues (programmé à Fontenay le 15 mai prochain, salle Jacques Brel) qui connait une jolie carrière et un reconnaissance publique, voici venue Yana, chanteuse de jazz.
Grandie dans les pas de cette famille où la musique est omniprésente, Yana Bibb a été formé à l’école du chant au City College de New-York. Influencée par le jazz, le blues, le folk américain comme par les mélodies scandinaves, elle possède déjà 2 albums à son actif : « Heartzone« , sorti en 2007 et donc « Not a minute too Late« (2014), sa dernière production.
Ici, une musique aux ambiances calmes, où piano, contrebasse et une section de cordes assurent un ensemble équilibré. La voix suave, aux accents parfois nostalgique de Yana Bibb, nous permet de découvrir cette jeune artiste. Tout au long des 10 titres de son album, elle nous emmène avec elle, et l’on se laisse bercer par son univers attachant. « Save your love for me« , qui ouvre l’album, « Need you« , « Oceans » (co-écrit avec son père, Eric Bibb) ou le superbe « Huldrans sang » aux accents scandinaves, sont mes préférés.
Yana Bibb, une voix, un auteur, à découvrir et à suivre, assurément.
Guillaume.
The blue room
Un cd dans lequel on trouve des reprises de Ray Charles, Buddy Holly, Leonard Cohen, Randy Newman, bref qui contient que des best-sellers de la culture américaine.
Cela devrait contenter le plus grand nombre. Madeleine Peyroux s’approprie le tout de façon très habile (soutenu par de supers musiciens).
Un cd tout de même un peu trop rétro et pas vraiment innovant mais très professionnel.
Françoise