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The Firm, seconde vie de Jimmy Page après le Zeppelin.

Groupe de hard rock britannique formé en 1984 par le guitariste anglais Jimmy Page (ex-membre du fameux Led Zeppelin composé de Robert Plant, John Bonham et John Paul Jones), et le chanteur Paul Rodgers (ex Free, Bad Company, on le retrouvera furtivement plus tard au sein de Queen, après le décès de Freddie Mercury ), auxquels se sont adjoints le batteur Chris Slade (qui a officié derrière David Gilmour, Gary Moore, au sein de Asia, Uriah Heep et AC/DC) et le bassiste-claviériste Tony Franklin. Bref du très très lourd. Parfois, les groupes montés de toutes pièces avec de grands noms peuvent déboucher sur une vraie déception. Mais dans le cas présent, pas de ça. Jimmy Page est au meilleur de sa forme, revenu des limbes de ses doutes, et d’une période longue sans grande activité post-zeppelinienne. Lui qui est d’ordinaire si prompt aux collaborations artistiques dès lors que la qualité est au rendez-vous, lui qui est considéré comme l’un des 5 meilleurs guitariste britanniques avec Père Townsend, Eric Clapton, Jeff Beck et Brian May, a traversé une période creuse entre 1974 et 1984. Dix ans de désert musical, de silence, d’absence de la scène, marqué très fortement par le décès à son domicile de John Bonham, suite à une soirée trop arrosée. Traumatisés, les membres de Led Zeppelin décident de tout arrêter. En 1984, tout repart. Page donne quelques concerts ici et là, avec deux compères, Jeff Beck et Robert Plant, ils se produisent sous le nom des Honeydrippers, connaissent un succès avec la reprise de « Sea of love » de Phil Phillips. Ce titre sera aussi au centre du film « Mélodie pour un meutrre » de Harold Becker en 1989 avec Al Pacino, Helen Barkin, John Goodman.
Mais revenons à Jimmy Page. Une jam-session le réunissant aux côtés de Stevie Winwood, Eric Clapton, Jeff Beck, enregistrée pour la bande don du film « Le justicier de New-York » va le remettre en selle, courant 1984. Dans la foulée en 1985, il rejoint Paul Rodgers (photo ci-dessus), chanteur de Bad Company, et le groupe Free, pour former avec eux The Firm. Avec ce groupe-là il enregistre deux disques, « The Firm », suivi de « Mean Business » en 1986. Bon, le décor est planté, intéressons nous donc à ce « Live à Oakland », daté de 1985, qui porte l’avantage de nous offrir deux disques pour nous régaler, enfin espérons-le. Le premier disque débute sur un air de musique classique (hymne national?), vite enchaîné par « Closer », au rythme saccadé, au son un brin sourd (le mixage d’époque passe mal dans nos oreilles d’aujourd’hui, habituées à un son plus rond, plus chaud). La voix de Paul Rodgers se fait forcée, (mauvaise) habitude de chant de l’époque. Puis, après un « City sirens » moyen, vient « Make or break », un titre que n’auraient pas renié Led Zeppelin ou Deep Purple. Page se régale à distiller ses soli. C’est ensuite « Morning After », composé comme le précédent par Paul Rodgers. Là encore ça sent le rock efficace, mais rien de génial à se mettre sous la dent. Arrivent ensuite deux compositions signées du duo Page-Rodgers, « Together », « Cadillac ». Le premier, dans la lignée des titres qui l’ont précédé, efficace soit-il, ne renverse pas la table. Seul Page me régale. C’est dire. « Cadillac », qui n’a rien à voir avec la chanson de Johnny, signée Michel Berger, qui rendait hommage au constructeur de voiture, parti de France s’installer aux Etats-Unis au début du 20ème siècle, oui donc cette chanson, s’avère poussive. Le chant de Rodgers est vraiment difficile à supporter. Tout en force. Vient alors une pause bienvenue avec l’adaptation d’un prélude de Chopin, par le talentueux guitariste anglais. Derrière, on est reparti pour 3 compositions estampillées Rodgers. « Radioactive », »Live in peace », » You’ve lost that lovin’ feeling ». Avec le premier, enfin il se passe quelque chose, c’est enlevé, enjoué, des percussions s’en mêlent, bref là je m’ennuie pas. Pour le suivant, on est sur le registre du morceau planant, guitare au jeu minimaliste. Mais ça fonctionne. Pour le troisième, ça flirte avec la chanson folk électrique, et ce chant toujours aussi plat. Sans couleurs ni variations. Pénible pour moi. Ainsi se termine la première partie de ce double live. Pour le moment, à ce stade, je suis pas franchement convaincu du bien-fondé de la réunion de ce super groupe.
Voyons ce que réserve la deuxième partie. Elle démarre par « The Chase », composé par Jimmy Page, sorte de morceau totalement barré, qui hésite entre le rock, les envolées lyriques un brin psychédéliques. Bref une entrée en matière étrange, menée par le sorcier Page et sa six-cordes. La suite, c’est un solo de Page pendant plus de 4 minutes trente. Un peu barré, spatial, habité. Le maestro se et nous régale. Vient après cela le solo de batterie de Chris Slade, qui étale sa maîtrise pendant six minutes. Passés ces deux moments de détente, nous voilà replonger dans le coeur du sujet avec une reprise très particulière du titre de Willie Dixon « I just want to make love to you ». Vraiment Rodgers n’a pas la voix pour cela, ça ne fonctionne pas. Manque de feeling, de profondeur. Page lui, se promène. Après ce pensum, Rodgers retourne à ce qu’il fait de mieux, chanter dans son registre, offrant un « Full Circle » convainquant. Puis il enchaîne avec « Simone to love, », coécrit avec Page. C’est sans surprise. Slade et Franklin tiennent bon la baraque, Page s’occupe des cordes, Rodgers se débrouille avec le reste. « Cut loose » déboule sur un tempo qui me fait dire que je vais peut-être enfin trouver la perle rare de ce disque. Ça avance fort, boogie-rock mélangé à la sauce hard version Page. C’est pas mal du tout. « Boogie Mama », un blues pur jus débarque. Si entendre Page jouer du blues est un plaisir non dissimulé, pour une fois Rodgers s’en tire plutôt pas mal. Le morceau, parti lentement, s’emballe, et le chanteur pour une fois tient le pavé (expression cycliste dédiée aux amoureux de Paris-Roubaix) et livre une belle prestation. Le disque se termine sur une version hélas tronquée du « Everybody need somebody to love », morceau de Solomon Burke publié en 1964, qui sera repris et immortalisé par les Blues Brothers (John Belushi, Dan Aykroyd), dans le film « Blues Brothers » sorti en 1980, réalisé par John Landis (également réalisateur des clips « Thriller » et « Black or white » pour Michael Jackson« ). Au final, ce double live au son très inégal n’a pour moi d’intérêt que d’écouter Jimmy Page jouer à la guitare, ce qui je vous le concède, fait peu. Bien sûr il y a deux, trois pépites, mais sur deux disques, c’est vraiment trop peu.
Les inconditionnels de Paul Rodgers m’en voudront d’égratigner leur idole, mais pour moi à côté de Robert Plant, Ian Gillan ou David Coverdale, voire d’un Bruce Dickinson, il fait trop pâle figure. Je reparlerai d’ailleurs très bientôt des trois derniers cités, puisqu’ après le nouveau Iron Maiden « Senjustsu » paru le 3 septembre dernier, Deep Purple va publier en novembre un album de reprises, et Whitesnake entame son ultime tournée, David Coverdale ayant décidé, à 69 ans, de tirer le rideau sur sa carrière scénique au devant du Serpent Blanc. Alors oui, pour les courageux et les nostalgiques, ce disque, bien que dispensable, reste écoutable. Tentez votre chance.
Guillaume.
Jeff Beck, ou le talent discret.

Troisième guitariste important des années 60’s, période d’éclosion du British blues boom, contemporain et ami d’ Eric Clapton et Jimmy Page, Jeff Beck, né à Londres en 1944, a suivi, au début de sa carrière le même chemin qu’eux : Un petit tour au sein des Yardbirds, une percée au moment du british blues boom à la fin des années 60, dans le sillage du mentor John Mayall. Véritable touche à tout, ce guitariste aussi discret que talentueux, va explorer le blues, le blues rock, le hard rock, et même le jazz fusion. Une palette très vaste donc.
Avant de se mettre à la guitare, qu’il a découvert lors d’un emprunt avant de s’en construire une lui-même, le jeune Jeff Beck est passé par l’école du chant choral dans une église. mais donc, très vite fasciné par cet instrument qu’il découvre, il décide d’en acquérir une absolument. Sans avoir vraiment eu le temps de faire la différence entre l’acoustique et l’électrique. Sa « religion » était faite : Ce sera l’électrique. Il se met alors à écouter différents musiciens comme Les Paul, Steve Cropper, B.B. King ou encore Cliff Gallup, le guitariste soliste de Gene Vincent. Puis vient le temps des études au Wimbledon College of Art. Sorti de là, Beck enchaîne différents petits boulots comme peintre-décorateur, jardinier. Rien de très joyeux quand on aspire à devenir guitariste de rock, à vivre de la musique. Puis le destin s’en mêle. Sa soeur le présente à Jimmy Page. Il devient alors musicien de studio, comme Clapton et Page. Idéal pour se faire la main, rencontrer des artistes. Prouver sa valeur. Développer son style.

En 1965, suite au départ d’Eric Clapton des Yardbirds, Jimmy Page le recommande et il est embauché. Ce duo est immortalisé dans une séquence du film « Blow up » de Michelangelo Antonioni, qui date de 1966. Fasciné par les possibilités sonores qu’offre la guitare électrique, il en découvre les effets comme la distorsion, le feed-back. Par sa vision de l’instrument et la place qu’il lui donne dans un groupe, au même titre que Keith Richards au sein des Rolling Stones ou Ritchie Blackmore au sein de Deep Purple plus tard, Jeff Beck aura une influence sur le jeu qui sera pratiqué par Jimi Hendrix. Ensuite, il décide de former le Jeff Beck Group, avec rien moins que Rod Stewart au chant et du guitariste Ron Wood (future membre des Rolling Stones, en 1975, remplaçant Mick Taylor), tous les deux, anciens membres des Small Faces, puis des Faces. En 1968, la parution de l’album « Truth » jettera les bases de ce qui deviendra le hard-rock au tournant des années 70’s avec Led Zeppelin et Deep Purple notamment. Preuve du talent du bonhomme, le groupe Pink Floyd, au départ de Syd Barrett en 1967, a voulu faire appel à lui, sans jamais oser, selon Nick Mason, membre du Flamant Rose.
Ensuite, il décide de former le Jeff Beck Group, en 1971, avec rien moins que Rod Stewart au chant et du guitariste Ron Wood (future membre des Rolling Stones, en 1975, remplaçant Mick Taylor), tous les deux, anciens membres des Small Faces, puis des Faces, mais également Cozy Powell aux baguettes (il sera aussi le batteur du Black Sabbath, de Rainbow. Il est connu pour sa frappe lourde), le chanteur et guitariste Bobby Tench, Clive Chaman à la basse, Max Middleton aux claviers. Le groupe enregistrera 2 albums, « Rough and ready » (1971) et « Jeff Beck Group »(1972), sur lequel figure une reprise d’un titre de Stevie Wonder « I got to have a song ».
A la dissolution de son groupe, et profitant de celle, un peu plus tard du projet Cactus, avec Carmine Appice et Tim Bogert, Jeff Beck les réunit pour former Beck Bogart & Appice. Le groupe enregistre un album éponyme en 1973 avant de se séparer en 1974, année au cours de laquelle Jeff Beck entame alors une carrière solo. Il rencontre et recrute le groupe Upp et enregistre avec eux « Guitar Workshop » la même année. L’année suivante, il enregistre des sessions plutôt orientées jazz-rock. Le résulat donnera le disque « Blow by blow », en mars 1975.
Par la suite, il va enchaîner les collaborations prestigieuses. Avec le bassiste de jazz Stanley Clarke en 1978, puis avec Tony Hymas et le batteur Simon Phillips. Le virtuose anglais continue sa route, publiant « There and Back » en 1980, « Flash », sur lequel Rod Stewart intervient, en 1985, « Guitar Shop » (1989), « Crazy legs » (1993). Sa carrière est marquée par des flashback à l’occasion de shows caritatifs donnés en l’honneur de Ronnie Lane, en compagnie de ses amis Eric Clapton, Jimmy Page. Fidèle en amitié, il participe aux quatre éditions du Crossroad Festival initié par Eric Clapton, entre 2004 et 2013.
En 2007, il donnera des concerts au Ronnie Scott’s Club. Invitant pour l’occasion des poinures comme Vinnie Colaiuta, Eric Clapton, Joss Stone, Jason Rebello. Les concerts seront captés en vidéo pour une sortie en dvd, qui ne manque pas de saveur.
Toujours très occupé, il s’associe en 2016 à Carmen Vandenberg et Rosie Bones, pour la sortie de l’album « Loud Hailer« . A bientôt 75 printemps, Beck est un guitariste à la carrière riche et bien remplie.
Je vous laisse découvrir plusieurs facettes du talent de ce guitariste. Bonne écoute!
Guillaume.
Jimmy Page, maestro au long cours.

Né en 1944, James Patrick Page, membre de l’ordre de l’Empire Britannique depuis 2005, plus connu sous le nom de Jimmy Page, est l’une des figures les plus importantes du rock anglais depuis les 60’s. Guitariste, compositeur, producteur, il a émergé à la fin des années 60’s, comme ses compères Eric Clapton, Jeff Beck, Mick Taylor, Keith Richards (les deux derniers cités étant membres des Rolling Stones), au moment où le courant du british blues boom, initié par un autre guitariste majeur, John Mayall, commençait à se faire une place dans le monde musical de l’époque. Il est surtout celui qui fut le guitariste du mythique groupe anglais Led Zeppelin.

Le jeune Jimmy dévoile très vite un talent certain et devient tout aussi rapidement un musicien très demandé pour les sessions de studios. Un statut qui va lui convenir, lui permettant de se frotter à tous les styles, blues, rock, rythm’and blues, et surtout d’observer comment se passe les enregistrements, comment ses confrères musiciens placent leurs micros pour obtenir un résultat le meilleur possible. Ce qui va le mener tout droit à intégrer les Yardbirds (en 1966, où il succède à son ami….Eric Clapton. Avec ce groupe il enregistre l’album « Little games ». 2 ans plus tard, le gaillard, qui sent venir le vent des prémices du Hard-rock, lors d’une tournée avec les Yardbirds aux Etats-Unis, quitte le groupe, et fonde, en compagnie d’un chanteur à la voix très aïgue, jusqu’alors quasiment inconnu, et d’un batteur à la frappe de bûcheron, respectivement Robert Plant et John Bonham, le groupe Led Zeppelin, nommé ainsi en hommage au fameux dirigeable. John Paul Jones, bassiste et connaissance de longue date de Page, finira de compléter le groupe. Le début d’une aventure musicale qui va frapper les esprits, le monde musical de l’époque et le public.
En effet, le son énorme du groupe, la frappe de John Bonham, alliées à la virtuosité guitaristique de Page et au talent vocal exceptionnel de Robert Plant, font de ce groupe une référence majeure au début des années 70’s. Si Robert Plant écrit la majeure partie des paroles, Jimmy Page en compose toutes les musiques. On lui doit « Stairway to Heaven », « Black dog », « Immigrant song », « The song remains the same », « Rock’n’roll », » Moby Dick », « Dazed and Confuzed », « Whole Lotta Love »et beaucoup d’autres… le guitariste est du genre prolifique.. sa créativité est alimentée par ses goûts personnels pour les musiques indiennes (en Inde il ira écouter le joueur de sitar Ravi Shankar), orientales. L’aventure du groupe, marquée par des albums sublimes, « Led Zeppelin », « Led Zeppelin II », « Led Zeppelin III », « Led Zeppelin IV », se terminera avec le décès de John Bonham, à 32 ans seulement, en 1980.

Le guitariste anglais est alors devenu un modèle et une influence majeure pour tous les guitaristes de l’époque (N’est-ce pas Eddie Van Halen, qui reprendra la technique du taping, qui fera sa gloire, après avoir vu et entendu Page sur le morceau « Heartbreaker » en 1973).
Après la fastueuse période zeppelinienne, Jimmy Page, toujours curieux de nouvelles collaborations, va, dans les années et décennies qui suivent, les multiplier : participation au Live Aid initié par Bob Geldof, à Londres en 1985, en compagnie de Phil Collins. En 1990, avec Robert Plant, il joue à Knebworth, dans le cadre d’un concert pour une fondation médicale. 1993 est l’année d’une collaboration avec David Coverdale, ex chanteur de Deep Purple et leader de Whitesnake . Un album « Coverale / Page », au son lourd et compositions un peu convenues, en résultera. 1994 marquera les vraies retrouvailles artistiques avec Robert Plant : concert acoustique au MTV Unplugged, album « No Quarter » avec une version sublime de « Kashmir« , agrémentée d’un orchestre gnawa marocain. Ce titre figurera sur la BO du film « Godzilla ». 1999 est l’occasion pour lui de côtoyer le groupe de blues-rock américain des frères Robinson, les Black Crowes.

A 75 ans, Jimmy Page est devenu un homme aux apparitions publiques rares. La dernière, très remarquée, eut lieu en 2008 lors de la cérémonie de clôture de JO de Pékin, pour passer le flambeau à la ville de Londres, hôte des JO 2012.
Je vous recommande d’écouter les albums de Led Zeppelin cités plus tout l’album réalisé avec les Black Crowes, « live at the Greek » en 2014, afin de redécouvrir le talent de cet immense musicien, qui aura marqué la musique rock mondiale des 50 dernières années.
Guillaume.
Orville Gibson, le Père d’une guitare devenue mythique.
Gibson. Ce nom sonne comme un « classique », au même titre que Marshall, Telecaster, Stradivarius. Les amateurs de rock, jazz, ou chanson française savent bien qu’il s’agit du nom d’un instrument très particulier, la guitare, et de l’une de ses marques représentatives les plus fameuses. Mais qui était donc ce fameux Gibson ? (pour les plus jeunes, sachez qu’il n’a rien à voir avec Mel « Mad Max »- « BraveHeart » Gibson, acteur australien).
Orville H.Gibson, né en 1856 aux Etats-Unis, a crée l’entreprise Gibson en 1902. Avant d’assumer la charge à temps plein au sein de son entreprise de lutherie spécialisée dans la fabrication de guitares, le jeune Orville Gibson s’essaya très tôt à confectionner des guitares et des mandolines, tout en ayant des petits métiers à côté. En 1898, il avait déposé un brevet pour modifier les mandolines, à savoir aplanir le fond de caisse, bomber la table d’harmonie et un allongement significatif du manche. Seulement 2 ans après avoir ouvert sa propre usine de fabrication de guitares, Orville H. Gibson doit céder ses droits sur son brevet à des hommes d’affaires américains. L’aventure s’arrêtera là pour lui.
Dès 1906, les guitares qui sont alors sorties des ateliers Gibson, ne sont plus des modèles créés, fabriquées, par leur inventeur. L’histoire, à priori banale, d’un génial inventeur qui se fait ensuite déposséder de sa création et des droits de regard sur celle-ci, est alors déjà monnaie courante. Depuis cette époque, aujourd’hui lointaine, le nom de Gisbon est devenu mythique chez les plus grands noms de la guitare du 20ème siècle et d’aujourd’hui. Les mondes du blues, bien sûr, du jazz, et du rock, regorgent de musiciens célèbres ayant exercé leur talent ou se produisant encore sur les scènes du monde entier. Pour exemple, voici quelques noms :
Parmi les bluesmen et jazzmen vous trouverez Robert Johnson (artiste auquel le dessinateur Mezzo a consacré une superbe bande dessinée (« Love in Vain », aux éditions Glénat, en compagnie de son complice Jean-Michel Dupont, qu’ils étaient venus présentés en 2016, et auquel le guitariste fontenaysien Michel Seban avait également rendu hommage lors d’un kiosque), Albert King, Freddie King, Eric Clapton, T-Bone Walker, Larry Carlton, Charlie Christian, Wes Montgomery entre autres. Dans l’univers du rock, on peut citer Jeff Beck (Yardbirds, Jeff Beck Group), Chuck Berry, Ritchie Blackmore (Deep Purple, Rainbow), Angus Young (ACDC), The Edge (U2), Peter Frampton (Humbe Pie), Ace Frehley (Kiss), Billy Gibbons (ZZ Top), Gary Moore (Thin Lizzy), David Gilmour (Pink Floyd), Jimi Hendrix (Jimi Hendrix Experience), Jimmy Page (Led Zeppelin), Joe Perry (Aerosmith), Keith Richards (Rolling Stones). Chez les guitaristes français je citerai surtout Louis Bertignac (Téléphone, Les Insus) et Paul Personne. Toutes ces personnalités ont donc eu le privilège d’avoir en main un des modèles de guitare Gibson. Certains d’entre eux possèdent des exemplaires « signées » de leu nom. Le plus célèbre étant Les Paul devenue au fil des années un objet de convoitise et d’adoration pour tout guitariste qui se respecte. Un modèle à part. Unique.
Je vous laisse avec une belle brochette d’as de la 6-cordes en mode Gibson Majeur. Savourez!!!!
Guillaume.
Aux guitares-héros du (Hard) Rock!
Dès l’apparition du rock dans les années 50, aux Etats-Unis, les guitaristes tels Bill Haley, Carl Perkins, Screamin’Jay Hawkins, Chuck Berry, ont posé les bases du phénomène guitare-héros auprès du jeune public, alors en quête d’idoles à suivre.
Dans la décennie suivante, le festival de Woodstock en 1969, ce phénomène va s’accélerer. Le premier d’entre eux, la première star du genre sera Jimi Hendrix, virtuose et showman exceptionnel, à la carrière hélas bien trop courte. Programmé à l’occasion de ces 4 jours de musique, il fera de l’ombre aux excellents Pete Townsend (The Who), Carlos Santana, Johnny Winter, qui comme lui vont devenir de vraies icônes du rock.
Le mouvement va s’accélérer dès les années 1970 : Keith Richards (Rolling Stones), David Gilmour (Pink Floyd), Richie Blackmore (Deep Purple ; Rainbow), Jimmy Page (Led Zeppelin), Joe Perry (Aerosmith), ou encore Brian May (Queen) vont faire évoluer le rôle du guitariste au sein des groupes, passant de simple exécutant à véritable artisan, par leur technique et virtuosité, de la rénomée du groupe dans lequel ils évoluent. Jusqu’à devenir de véritables stars, à l’égo parfois très poussé, auprès du public, à mesure que les médias (presse écrite, radio, télévision) et la presse spécialisée (les revues « Best », Rock’n’Folk, « Hard Rock Magazine » en France, « Rolling Stone » en Angleterre ») s’emparent du phénomène. revues Best et Rock’n’Folk, dès les 70’s en France, puis Hard rock Magazine au milieu des 80’s, ou la revue anglaise Rolling Stone.
Dans les années 80, l’apparition du genre Hard-rock va ne faire que renforcer et installer définitivement le statut du guitariste. Je n’en citerai que quelques-uns : Michael Schenker (Scorpions, MSG), Dave Murray (Iron Maiden), Angus Young (ACDC), qui a repris le « duck walk » de Chuck Berry, Eddie Van Halen (Van Halen), Gary Moore (Thin Lizzy), Kirk Hammett (Metallica), ou Slash, (Gun’s’n’ Roses). Les groupes s’appuient sur le duo chanteur-guitariste, dédié à faire le show pendant que les partenaires de la section rythmique tiennent solidement la baraque derrière!
Avec les années 90, un nouveau genre de virtuoses va prendre le devant de la scène : ceux qui enregistrent des albums en solo, pouvant démonter l’étendue de leur capacité technique.. je pense à Patrick Rondat, ou Nono (ex guitariste de Trust), mais aussi à Joe Satriani, Steve Vaï (qui fut l’élève de Satriani). Chacun, au gré de leur talent, de leur univers (axé plus sur la mélodie ou sur la rapidité d’exécution selon les cas), utilisant les technologies du son à leur disposition, se fera une place dans le cœur du public toujours avide de ces magiciens de la guitare qui en, en 2017, sont partout dans les festivals et écument les salles du monde entier.
La guitare, instrument emblématique du rock et du Hard-rock, n’a pas fini de révéler des talents qui demain, enflammeront les adorateurs du genre!
Long Live Rock’n’roll! Long Live Hard-rock!
Guillaume.
Jeff Beck, discret esthète de la six-cordes.
Considéré à l’époque déjà (dans les années 60), comme l’un des plus doués de sa génération, le guitariste Jeff Beck, 70 ans cette année, contemporain des Rolling Stones, d’Eric Clapton, Jimmy Page (deux autres ténors du manche à 6 cordes), est toujours un musicien inventif, innovant, possédant une maîtrise consommée de son instrument.
Après avoir donc débuté au sein des Yardbirds en 1965, côtoyé Jimmy Page, il fondera le Jeff Beck Group, au sein duquel il sera épaulé par Rod Stewart au chant et Ron Wood (futur Rolling Stones) à la basse. Très demandé, il multiplie les collaborations en studio, comme sur scène, enregistre l’album « Truth » en 1969, considéré comme posant les bases du hard rock à venir.
Venu du blues et ayant posé les bases musicales du hard-rock, il n’hésite pas à explorer d’autres sonorités, d’autres univers musicaux. Ainsi les années 70 le verront s’orienter vers le jazz-rock, le jazz fusion, collaborant avec Herbie Hancock, Stanley Clarke, le Mahavishnu Orchestra, groupe fortement inspiré par la musique hindou. Mais l’homme, indépendant, n’aime pas se fixer, allant toujours de l’avant. Aussi, passé le milieu des années 70, il se consacrera à une carrière solo, moins visible que celles de ses acolytes Clapton, Ron Wood, Keith Richards. Une bonne quinzaine d’albums solos plus tard (avec notamment « Wired », « Jeff Beck Guitar Shop » ou le « live Ronnie Scott Jazz Club »)… Jeff Beck possède l’un des plus jolis et riches parcours musicaux qui soient. Reconnu par le public, par ses paires, l’oiseau se fait rare sur scène.Ses apparitions sont toujours un évènement. La prochaine prévue en France, aura pour cadre la scène de Jazz in Marciac, aux côtés de Lucky Peterson, pour l’ouverture du Festival.
Alors, si vous aimez les guitaristes, ou sivous voulez tout simplement le découvrir, Jeff Beck est à ne pas louper, sur disque, comme sur scène. A 70 printemps, le guitariste anglais nous surprend encore. Réjouissons-nous!!!
Guillaume.