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Il était une fois… 1993!


L’année débute par l’affaire Jean-Claude Roman, faux médecin, qui, sur le point d’être découvert, assassinera sa famille. Plus réjouissant, la sortie du film « Les Visiteurs » avec Jean Reno, Christian Clavier et Valérie Lemercier, qui fera un carton. Sans rapport, un loi sur la moralisation de la vie politique et contre la corruption est votée. Le 31 janvier, création de la course à la voile Trophée Jules-Vernes, tour du monde en équipage sans escale. Février démarre par la révélation du prêt sans intérêt de 1million de francs à Pierre Bérégovoy, premier ministre, par l’industriel Roger-Patrice Pelat, proche de François Mitterrand. Dans l’affaire du sang contaminé, Fabius et sa ministre Georgina Dufoix ne seront pas condamnés. En mars, la France compte 3 millions de chômeurs. C’est aussi le début d’une seconde cohabitation avec Édouard Balladur premier ministre. Le club de basket de Limoges CSP devient le premier à décrocher une coupe d’Europe en battant les italiens de Trévise. Bruno Peyron remporte le trophée Jules-Vernes en 79 jours. Mai démarre par un coup de théâtre avec la mort par suicide de Pierre Bérégovoy, à Nevers. Le même mois, l’OM devient champion d’Europe face au grand Milan AC, grâce à Basile Boli (photo ci -dessus, brandissant la coupe d’Europe, aux côtés de Rudi Völler et Pascal Olmeta), deux ans après la finale perdue à Bari contre l’Etoile Rouge de Belgrade. En novembre, suite à la défaite et à l’élimination de la France face à la Bulgarie, Gérard Houiller démissionnera et sera remplacé par Aimé Jacquet. Par ailleurs, Alain Prost sera sacré champion du monde de formule 1, Miguel Indurain remporte son 3ème tour de France. 

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A la rubrique nécrologique, on trouve cette année-là les chanteurs Léo Ferré, Eddie Constantine, les réalisateurs Cyril Collard, récompensé aux Césars pour son film « Les Nuits fauves » avec la jeune Romane Bohringer, qui obtiendra le César de la meilleure espoir féminine (photo ci-dessus), et Federico Fellini (deuxième photo ci-dessus), à qui l’on doit tant de chefs d’oeuvres (« La Strada », « Les nuits de Cabiria », « 8 et demie », « Amarcord », « Ginger et Fred », « Intervista »…) l’écrivain William Golding, les acteurs Bill Bixby (série télévisée « Hulk »), Stewart Granger, Brandon Lee (fils de Bruce), River Phoenix (frère de Joachim), Don Ameche (aperçu notamment dans « Un fauteuil pour 2 », comédie avec Dan Aykroyd, Eddy Murphy et Jamie Lee Curtis, réalisée en 1984 par John Landis), enfin le musicien-guitariste-chanteur-producteur Frank Zappa (photo ci-dessous).

Place à l’histoire inventée. 

Quatre amis, deux garçons et deux filles, prénommés respectivement Jacques, Serge, Amanda et Ginger, féru.es de nature, de volcanologie en particulier, décident de partirent en Islande, terre de volcans endormis ou en activités. L’Islande offre des décors à couper le souffle, avec ses vallées escarpées, ses geysers, et donc ses montagnes cachant parfois des monstres endormis depuis des lustres ou bien ayant décidé de se réveiller et d’offrir un spectacle merveilleux aux yeux des néophytes comme des spécialistes.
C’est le cas du volcan Fagradalsfjall, situé dans la péninsule nord de l’île, endormi depuis huit siècles, s’est brutalement réveillé cet été là, pour déverser jours et semaines durant des torrents de lave en fusion. De quoi réjouir les amateurs, intéresser les scientifiques islandais comme mondiaux et inquiéter un peu les habitants des villes avoisinantes. Jacques, Serge, Amanda et Ginger, à l’annonce de cette nouvelle, se sont immédiatement rendus sur place pour constater par eux-mêmes le spectacle brutal et somptueux de la nature en mouvement, de la Terre qui gronde et fait rejaillir en surface ses trop pleins de lave enfouie à des kilomètres sous nos pieds.

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Arrivés sur les lieux, le spectacle qui s’offre à leurs yeux est ahurissant. Le volcan crache des kilomètres de lave sans discontinuer. Elle est liquide,  incandescente, qui file à vive allure sur les flancs environnants, pour se diriger vers une vallée heureusement inhabitée. Cela dure pendant des heures chaque jours. Nos quatre joyeux lurons, comme les scientifiques présents devant cette manifestation de la nature, en ont le souffle coupé. Aussitôt, Jacques Serge Amanda et Ginger décident de réaliser un reportage sur ce qu’ils découvrent au quotidien, grâce au réveil du monstre endormi  depuis 800 ans. Ils se répartissent en deux binômes. Jacques sera avec Ginger, Serge avec Amanda. Au programme, dessins, photos, et petits films. Ginger se chargera de réaliser le montage. Le tout pouvant servir à une future exposition pour des scolaires comme pour des adultes. Pour réaliser cette collecte d’informations et de témoignages, nos quatre apprentis volcanologues se donnent un mois.

Les premiers jours sont riches en enseignements, en collectes d’informations, ce qui rend heureux le quatuor, qui chaque soir, devant un bon plat local prend soin de débriefer, dans une ambiance chaleureuse, festive. Si la première semaine s’avère donc fructueuse, il n’en sera pas de même pour la suivante, car le ciel trop bas et un brouillard épais empêchent toutes sorties intéressantes. Le moral est en berne chez nos quatre jeunes fans de volcans. Ginger surtout est affectée. Car sans matière, pas de film à monter, et du coup un projet qui devient bancal, difficile à vendre plus tard.

Heureusement, localement, la météo tourne vite et s’annonce radieuse pour les 10 jours qui viennent. Pas de temps à perdre, Jacques, Serge, Amanda et Ginger repartent gaillardement sur les pentes du monstre réveillé, le moral gonflé à bloc. Les binômes se déforment et chacun repart en prospection d’échantillons de lave, de plantes, ou tout autre éléments pouvant servir leur projet. Chaque jour qui passe est une mine d’or. Le projet prend corps et bientôt nos quatre aventuriers croulent sous une masse informative. Il va falloir trier, inventorier, ranger tout cela. Jacques s’y collera. Amanda et Serge se chargeant de prendre des notes et commencer un story-telling pour le film que montera Ginger.

La troisième semaine, sera consacrée à ce premier inventaire des notes prises et des choses collectées sur le terrain. Un débroussaillage en somme. Ça commence le matin après le café de rigueur et se termine le soir, entre plaisanteries et verres de vin. Nos quatre larrons sont efficaces, concentrés. Tout avance comme prévu. L’étiquetage fait, les annotations précisées, le tri effectué méticuleusement, le rangement ordonné précieusement. A la fin de cette semaine-là, Jacques, Amanda, Serge et Ginger sont exténué.es mais satisfait.es. du travail mené ensemble. L’heure est au repos, à profiter de Reykjavik, car la dernière semaine sera chargée. Descendus dans un restaurant du centre ville, les quatre aventuriers se détendent en mangeant et buvant de bon aloi.

La quatrième et dernière semaine, annoncée dense, le sera. Entre derniers prélèvements effectués sur le terrain, rendez-vous à honorer avec des spécialistes pour étoffer le film documentaire, re-tri, re-étiquetage, et le dernier soir, les valises à faire, prendre l’avion et rentrer en France. Ce calendrier chargé n’effraie pas les 4 ami.es. Tout le monde s’y met. Passionnément. Intensément. Avec rigueur et efficacité. Les interviews réalisées s’avèrent très intéressantes. Du pain béni pour le projet. Ginger est heureuse, rayonne, son montage futur se fait jour dans sa tête. Les derniers jours défilent vite. Trop. Déjà vendredi soir arrive. Valises bouclées. Dernier repas en commun, derniers fous rires, verres de vin, échanges sur la vie, le monde.

Samedi matin, 10h, aéroport de Reykjavik. Vol pour Paris. L’émotion est palpable car tous savent qu’à Paris la vie va reprendre et leurs chemins momentanément les séparer. La buée est dans les regards, les accolades longues, fortes. Arrivé.es à Paris à 13h30, Jacques Serge Amanda et Ginger se dirigent pour récupérer leurs bagages. Sans un mot ou presque. Les yeux parlent. Bagages repris, de nouvelles étreintes fortes et longues sont partagées. De courts mots échangés. Ginger, la plus sensible des 4, s’effondre en larmes dans les bras d’Amanda. Jacques et Serge, hommes pudiques, ne se disent pas grand chose, mais les gestes parlent.
Comme disait le poète : « chacun sa route,  chacun son chemin ». Ayant partagé une formidable aventure humaine, écologique, scientifique, le quatuor se disperse. Jusqu’aux prochaines retrouvailles. Car le projet n’est pas terminé.

Guillaume.

Ivry Gitlis laisse son violon orphelin.


Né à Haïfa en Israël en 1922, Ivry Gitlis a des origines parentales ukrainiennes. Ce qui, de fait, très tôt, va faire de lui, un citoyen du monde, et incarner ce que sera sa vie. Celle d’un home et d’un musicien, violoniste virtuose, qui ne cessera de courir les 5 continents, pour porter une parole d’apaisement, d’échanges entre les peuples, par la seule magie de la langue qu’il trimballe avec lui, la musique, mélange de tradition juive, d’origines slaves, de classique, mot qu’il déteste d’ailleurs, considérant qu’il n’existe que la musique, pas la musique dite classique, « ca c’est une affaire de marketing ! » dit-il. Ce géant de la musique du 20ème siècle est parti dans la nuit parisienne, le 24 décembre dernier. Ce mois de décembre a été fatal pour nombre d’artistes de renoms, auxquels il vient tristement s’ajouter. Revenons modestement sur son parcours.

A quatre ans seulement, le jeune Ivry reçoit un violon qu’il avait réclamé. Parents et entourages s’étant cotisés, le cadeau arrive, les premiers cours sont donnés et payés, et dès l’âge de 7 ans, il donne son premier concert. Repéré très jeune par Bronislaw Huberman, fondateur de l’orchestre de Palestine, ce dernier lui conseille alors de partir en Europe pour continuer sa formation. Le jeune Gitlis s’exécute et file pour la ville Lumière où il reçoit un enseignement au Conservatoire, avant de partit à Londres parfaire sa formation. A chaque fois ce sont des professeurs de haut vol qui lui tiennent lieu de guide musical. A Paris c’est notamment le compositeur-violoniste Georges Enesco qui se charge de lui. A Londres, il intègre une usine d’armement, puis après la guerre, entre au sein du fameux orchestre philharmonique de Londres. Ensuite, il part découvrir les Etats-Unis dans les années 50, puis grâce au plus grand imprésario de l’époque, devient le premier musicien israélien à jouer en URSS. Il marque les esprits par sa technique et par sa manière d’interpréter des concertos de grands compositeurs tels que Alban Berg, Igor Stravinsky (première photo ci-dessous) ou encore Béla Bartok (deuxième photo ci-dessous).

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Musicien génial, pédagogue infatigable, il parcourt le monde, partage son savoir, utilisant tous les moyens à sa dispositions, concerts bien entendu, cours, apparitions télévisées, pour communiquer autour du violon, de la musique classique. Dans les années 60, Ivry Gitlis décide de venir s’installer à Paris, ville qui sera son pied à terre entre ses différents séjours à l’étranger pour ses tournées et concerts de prestiges, car son talent est demandé partout dans le monde.

Il joue avec les plus grands orchestres du monde, popularisant ainsi des oeuvres du répertoire classique. Sa renommée entraine des compositeurs à écrire spécialement pour lui, ainsi Iannis Xenakis (photo ci-dessus) ou Bruno Maderna s’y attacheront- ils. C’est à cette même période, qu’il se lance dans la création d’un festival de musique, à Vence, en 1971, où son idée principale est de laisser la musique classique s’exprimer très librement; de manière moderne. En vrai curieux et défricheur et curieux de tout, il multiplie les expériences musicales, les rencontres, comme celle avec la talentueuse Martha Argerich (photo ci-dessous). Je vous disais que Gitlis était un homme de croisement des univers musicaux, la preuve en est sa rencontre avec les rockeurs Eric Clapton (deuxième photo ci-dessous), Keith Richards, Mitch Mitchell, Yoko Ono et John Lennon (excusez du peu !) au sein du groupe The Dirty Mac (troisième photo), dans le cadre du film « Rock and Roll Circus » consacré aux Rolling Stones, en 1968.

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Outre ses divers interprétations et multiples concerts ou participations à des soirées de gala, Gitlis reste un musicien multi-cartes. C’est ainsi qu’on le retrouve parfois dans des films tel que « L’Histoire d’Adèle H. » de François Truffaut avec Isabelle Adjani, ou comme interprète de la musique du concerto pour violon composée par le génial Vladimir Cosma, pour le film « La septième Cible » (avec Lino Ventura), réalisé par Claude Pinoteau, à qui l’on doit des films comme « Le silencieux » (1973), « La gifle » (1974, avec Lino Ventura et la jeune Isabelle Adjani), « Le grand escogriffe » (1976, avec Yves Montand), « La Boum » (1980), « La Boum 2 » (1982, avec Sophie Marceau, Claude Brasseur, Brigitte Fossey), « L’étudiante » (1988, avec Vincent Lindon et Sophie Marceau) ou encore « Les palmes de Monsieur Schultz » (1997, avec Isabelle Huppert, Charles Berling, Philippe Noiret).

Mais revenons à Ivry Gitlis. Toujours dans le soucis de transmettre et de vulgariser la musique classique, ce génial musicien créé en 2008 une association, « inspiration(s) », justement destinée à vulgariser son apprentissage, auprès du plus grand nombre. Ayant toujours cette image de modèle et d’icône de l’instrument, Gitlis sera le sujet d’un documentaire réalisé pour Arte en 2009, intitulé « Ivry Gitlis, le violon sans frontières ». Titre qui résume parfaitement le parcours, la démarche, la vie de cet infatigable musicien. Ces dernières années, Gitlis, atteint par des soucis de santé, se faisait rare sur scène. Il s’est éteint la nuit de Noël 2020, laissant un catalogue d’interprétations d’oeuvres très riches, qui ravira les mélomanes comme celles et ceux qui le découvriraient seulement.

Je vous laisse avec quelques morceaux qu’il a interprété, et quelques duos superbes, à commencer par celui avec Barbara.

Guillaume.

MAI 68 en France, la chanson se met au diapason.


MAI 68. 50 ans déjà! Ce mois où la France s’est retrouvée paralysée par des grèves sans précédents (usines, facultés, entreprises… toute ressemblance avec des évènements se produisant actuellement en Terre de France ne serait que fortuite 🙂 ), est à jamais marqué par les évènements survenus au Quartier Latin, les affrontements entre les étudiants et les CRS, l’occupation de la Sorbonne, (gentiment appelé la « chienlit » par le Général de Gaulle alors au pouvoir, lors d’une conférence de presse), les fameux accords de grenelle menés entre syndicats(CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC, FEN) avec des représentants tels que Benoit Frachon, Georges Séguy, André Bergeron, pouvoir (Georges Pompidou, Premier ministre ; Jean-Marcel Jeanneney, ministre des affaires sociales, Jacques Chirac, secrétaire d’état aux affaires sociales, Edouard Balladur, cabinet du premier ministre) et le CNPF, syndicat patronnal), l’arrivée dans le paysage politique français d’un jeune leader franco-allemand, qui deviendra le symbole de cette révolution printanière de 1968 : Daniel Cohn-Bendit. Un changement de cap qui enterrera définitivement l’insouciance née de la vague yéyé avec ses idoles Claude François, Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, Franck Alamo, Richard Anthony, Sylvie Vartan, France Gall, Jacques Dutronc, Françoise Hardy et consorts.

Bientôt viendront les Jean-Michel Caradec, Georges Brassens, Jean-Roger Caussimon, Léo Ferré, Jean Ferrat ou Juliette Gréco, parmi d’autres, qui prendront toute leur place dans l’univers musical français au tournant du virage 60’s-70’s. L’engagement moral, social des artistes davantage concernés est alors très net. Leurs textes plus en phases avec la société qui bouge, change, avance, mette à jour cette (r) évolution. Ils ouvriront la voie à des chanteurs tels que Bernard Lavilliers, Jacques Higelin, Hubert-Félix Thiéfaine, Renaud, Michel Sardou, Michel Berger, France Gall, Maxime Le Forestier… qui au gré de certaines de leurs chansons, traiteront de sujets de société (pauvreté, désertification des régions hier bastions d’industrie française, dureté au travail, emprisonnement arbitraire, dictature, abandon de certaines industries…).

50 ans après, celles et ceux qui voulaient changer le monde, faire la révolution, plein d’idéaux, se retrouvent, parfois, souvent, à diriger de grandes entreprises, des journaux, des médias, à faire des affaires. Que reste-t-il de l’utopie des cette année-là? Cohn Bendit est devenu un personnage politique important autant en France qu’en Allemagne, le journal « Libération », autrefois fondé par Jean-Paul Sartre et Serge July, se voulant porteur des idéaux de changement en courre à l’époque, a bien changé depuis. Créée en janvier 1964, l’ORTF sera démantelée en 1974, année de création de Radio France, ouvrant doucement la voix à une indépendance de la presse vis-à-vis du pouvoir en place, et une diversification des médias. S’en suivra la naissance des 3 chaines que sont TF1, Antenne 2 et FR3 (France Régions 3). Il faudra attendre 1981, après l’élection de Mitterrand, et sous l’impulsion de Jack Lang, ministre de la Culture, pour que les radios outre les grands médias privés (Europe 1, RTL, RMC…)  soient mis en concurrence avec des radios dites libres…. dont les têtes de proues s’appellent alors NRJ, Radio Nova. Une nouvelle vague de contestations, d’expression, prenait alors le relais. 1968 avait fait des « petits ».

En 2018, si les médias sont partout, l’information accessible sur tous supports, traditionnels comme numériques, les tenants du pouvoir ont parfois tendance à vouloir remonter le temps et de la plus mauvaise des manières. Il est des échos venus de Loire-Atlantique ou d’ ailleurs dans le monde, ces dernières semaines, qui ont montré hélas que le pouvoir en place peut encore, s’il le désire, canaliser, verrouiller, interdire, censurer toute information sur des évènements en cours. Bon je m’égare un peu… je vous laisse donc avec la bande son d’une époque qui est désormais entrée dans l’histoire de France, enseignée dans les collèges et Lycées.

Vous rappelez-vous où vous étiez, ce que vous faisiez en ce joli moi de mai 1968 (comme le chante Jean Ferrat)? Cette balade musicale vous permettra peut-être de vous en souvenir tout en (re) découvrir les artistes qui ont fait des chansons sur et autour de la période de MAI 68. Cela rappellera peut-être des souvenirs à certains-certaines.

Guillaume.

 

Aragon naissait il y a 120 ans déjà!


Né en 1897 à Paris et décédé également à Paris, la nuit de Noël 1982, cette année, Louis Aragon aurait eu 120 ans !

Et puisque c’est un chiffre marquant, que par ailleurs personne ou presque dans les médias spécialisés (radio-télé-presse écrite) ne célèbre cette figure importante du 20ème siècle dans les domaines de la littérature, de la poésie, de l’édition, de la résistance,  y compris de la politique (communiste, jusqu’à sa mort, et fidèles aux idéaux du stalinisme, personne n’est parfait!), je me suis dit que j’aillais m’y coller, ô de façon brève, modestement, et sans entrer dans tous les domaines, puisque seul celui de la poésie, de son écriture, qui sera mise en musique plus tard m’intéresse ici.

Je passerai donc sur sa jeunesse, ses engagements politiques auprès du parti communiste français, époque Maurice Thorez,  son travail dans les revues « La Commune » (1933-1939), « Ce soir » (1937-1953), puis les « Lettres Françaises« , hebdomadaire littéraire dont il est directeur) ou la maison d’éditions qu’il a fondé en 1953, « Les Editeurs Français Réunis« , qui publie des auteurs attachés au « réalisme socialiste » fidèles au modèle soviétique stalinien. Je ne parlerai pas de son engagement dans la résistance (médecin-auxiliaire sur la ligne de front, après l’invasion de la Pologne par les armées d’Hitler), moins encore de sa carrière de romancier.

Aragon, écrivain, était aussi journaliste, éditeur, mais également membre du courant littéraire des « surréalistes », aux côtés de Paul Eluard, André Breton ou Philippe Soupault. Bon et le poète alors?

Il ne cesse d’écrire, de livrer des textes, depuis le « Feu de Joie » en 1919, en passant par « les yeux d’Elsa » en 1942, ou « la Rose et le réséda » en 1943. Il poursuivra ses publications jusqu’en 1969. Si Georges Brassens a, dès 1953, mis un poème d’Aragon en musique (« Il n’y a pas d’amour heureux »), c’est le grand Léo Ferré qui va lui consacrer un album entier « Les chansons d’Aragon », en 1961.

Par la suite, Jean Ferrat, Yves Montand, Alain Barrière, Marc Ogeret, mais aussi Nicole Rieu, Francesca Solleville, Isabelle Aubret, Catherine Sauvage, mais aussi Philippe Léotard, Bernard Lavilliers, ont mis en musique et chantés la poésie de Louis Aragon.

Aujourd’hui, Louis Aragon reste un nom gravé dans les mémoires collectives. Il est aussi un symbole à plus d’un titre, de par son histoire, son parcours, ses écrits et cette histoire d’amour au long cours avec Elsa Triolet. Aragon évoque un pan de l’histoire parisienne et française de la culture, de la littérature, de l’adhésion à une idéologie politique. De même, des lieux culturels, salle de spectacle, ou … des médiathèques par exemple :-), portent son nom.

C’était aussi un merveilleux poète, parolier sans le savoir… il eu le temps d’apprécier l’adaptation de ses textes en chansons, qui sont rentrées depuis dans le répertoire, dans la mémoire des gens.

Je vous suggère un petit florilège, ci -dessous. Bonne écoute.

Guillaume.

Guillaume.

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