Archives du blog
Il était une fois…1985!

Je sais ! Je sais! je sais ! (comme disait Jean Gabin). Nous sommes juste en période post-rentrée scolaire, pour certains, en plein Tour de France pour d’autres. Mais, pour paraphraser la chanson d’Aznavour, en 1985, « à 18 ans… j’suis devenu responsable » m’a dit mon grand-père paternel lors d’un déjeuner dominical de circonstance. Cette année-là, en France, il s’est passé un certains nombre d’événements, dans tous les domaines. En voici quelques-uns afin de vous rafraîchir la mémoire :
Lancement du plan informatique pour tous, autorisation par le gouvernement de création de chaînes télévisuelles privées. En mai, La Géode, nouvelle structure culturelle située à la Villette, est inaugurée par François Mitterrand. Jack Lang, ministre de la culture, lance la première fête du cinéma, en juin. Coluche lance les restos du Cœur en Décembre. Côté sport, Mats Wilander remporte Roland-Garros, Chris Evert chez les femmes. Le FC Girondins de Bordeaux est champion de France de Football. La Juventus de Turin remporte la coupe d’Europe des clubs champions face à Liverpool, dans une ambiance de tragédie, au stade du Heysel à Bruxelles, où une bousculade fera plusieurs dizaines de victimes. Alain Prost devient le premier français champion du monde de formule 1.
Parmi les décès célèbres de cette année-là, on retrouve l’écrivain américain, spécialiste du polar, James Hadley Chase, les comédiens américains Rock Hudson, Rick Nelson et Yul Brynner, la comédienne américaine Louise Brooks, l’actrice française Simone Signoret, les réalisateurs américains Henry Hathaway et Orson Welles, le sismologue américain Charles Francis Richter (qui donna son nom au système de mesure des tremblements de terre, la fameuse échelle de Richter), le peintre franco-russe Marc Chagall. Enfin la primatologue Diane Fossey, spécialiste des grands singes, des Gorilles notamment. Elle est morte assassinée par des braconniers.
Place à l’histoire.
Nikita et Aziza sont amies de longue date. Nikita, grande blonde au port altier, Aziza, brune au regard revolver avec ses yeux d’un noir profond. Elles ont grandi dans la banlieue de Toulouse, cette ville rose chère à Claude Nougaro, qu’il a si magnifiquement chanté. Très complices, elles ont fréquenté les mêmes écoles, suivi les mêmes études d’architectures. Nikita se dirigea vers l’architecture des temps anciens, Aziza elle a préféré se tourner vers l’architecture d’intérieur. Un marché en plein essor. Ces deux amies, au vu de leur activité professionnelle très prenante, avaient bien sûr besoin de se détendre, se défouler. Pour cela, elles avaient l’habitude d’aller, trois nuits par semaine, au Macumba, club où se produisait régulièrement Phil Wonder, un pianiste-chanteur de jazz. Celui-ci s’employait chaque soir, à les distraire, et les emmener sur les chemins du jazz, encore et encore. Elles vivaient ainsi, par procuration, les tragédies subies par le peuple noir, au travers du talent de Phil Wonder.
Nikita fit un soir la connaissance d’un certain Johnny, photographe professionnel, qui travaillait pour des agences de voyages. Il leur ramenait des photos de voyages pour leurs différents catalogues. L’alchimie fut immédiate. Mais, de caractère dominante et cérébrale dans ses relations amoureuses, elle allait mettre à mal l’amour que lui porte Johnny, qui ne cessait jour après jour de dire à Nikita « I’am crazy for you ». En fait Nikita s’amusait avec Johnny. Il était son jouet.
Dans cette relation devenue particulière au fil du temps, Johnny avait de plus en plus l’impression de marcher seul, sinon à côté de Nikita. Devenir un étranger, voire un homme objet aux yeux de Nikita lui était insupportable. Il va vivre ce calvaire amoureux pendant 1 an. Un soir, il s’est dit que ça ne pouvait plus durer. « Je me suis perdu à l’aimer « . Cela ne pouvait plus durer.
De son côté, son amie Aziza, caractère bien trempée, passionnée, vit une belle histoire d’amour avec Rebecca, jolie brune aux verts, qui travaille avec elle. Tout en relation fusionnelle, les deux amoureuses, se disent souvent « dear, I Will save all my love for you ». Installées dans le Lot de Rebecca situé près de la place du Capitole, elles n’hésitent pas à s’octroyer un week-end en amoureuses dans l’Ariège, près du Tourmalet et de la vallée d’Asp. Rebecca, dont la famille est originaire du coin, adore faites découvrir la région, sa beauté, son côté sauvage, à Aziza.
Il faut dire que les jolis endroits ne manquent pas. Des plateaux d’envols pour les parapentes, à la station de du plateau de Beille, connue pour ses parcours de skis de fond, ou encore Ax-les-Thermes et la jolie bourgade d’Ussat-les-Bains, ville thermales appréciées des habitants de la région. La montagne du Quié aussi, qui peut se gravir aux aurores matinales est un paradis pour les marcheurs, les vrais (petit clin d’œil ici à mon oncle Pierre, marcheur-grimpeur autrefois, qui n’hésitait pas à partir à l’aube le gravir pour revenir en pleine matinée. Courageux Pierrot!).
Nikita et Aziza, bien que s’éloignant parfois au regard de leurs vies personnelles, quand elles se retrouvent, aiment à partager leurs péripéties de vies. Les années passent, la complicité reste intacte, les fous rires sont toujours là, comme aux premiers instants. Les deux amies croquent la vie, sereinement. Aujourd’hui, Nikita et Aziza sont des femmes épanouies, professionnellement et personnellement. Le temps passe mais n’a pas d’emprise sur leur relation.
Je vous laisse avec une jolie playlist qui vous rappellera sans doute quelques souvenirs.
Guillaume.
Besson-Serra, à l’unisson.

En 1983, le cinéma français va voir débarquer un jeune réalisateur dont il faudra désormais retenir le nom: Luc Besson. Réalisateur de son premier film, »le dernier combat » tourné en noir et blanc, Besson va révéler in acteur, une nature physique, du nom de Jean Reno.
Luc Besson fera donc tourner le colossal Jean Reno dans plusieurs de ses films, « le Grand Bleu », (film hommage à Jacques Mayol, avec Jean-Marc Barr, Rosanna Arquette), « Leon », tourné avec la jeune Nathalie Portman, puis bien plus tard « Immortal ». Mais aussi un musicien, qui va composer pratiquement toutes ses musiques de films par la suite. Son nom, Eric Serra. Bassiste, mais également batteur, il a notamment accompagné Jacques Higelin lors des concerts donnés à Bercy, alors qu’il n’avait que 20 ans et fut nommé directeur musical à l’époque par Maître Jacques.
Suite au succès de son premier film, Besson va s’attaquer à ce qui sera son plus grand succès populaire, « le grand bleu », qui raconte la relation d’amitié sur fond de concurrence, ayant lié le plongeur-apnéiste français Jacques Mayol et l’italien Enzo Pelizzari.
Ce film, invité de dernière minute au prestigieux festival de Cannes, sous la pression du succès public, va concrétiser le succès du duo Besson-Serra.
Dès lors, Besson va enchaîner les films à succès aidés du talent musical de Eric Serra. Suivront donc « Subway » avec une distribution de haut vol (Isabelle Adjani, Jean-Hugues Anglade, Christophe Lambert), « Léon », avec Jean Reno, la jeune révélation Nathalie Portman, et le comédien Gary Oldman. A chaque fois, Serra compose des musiques qui collent à l’identité des films, avec un talent évident et une « patte » sonore très reconnaissable.
Plus tard, le réalisateur nous offrira un « Cinquième élément » futuriste, aux allures de bd sur grand écran. La musique de Serra là encore est de toute beauté. Par la suite « Nikita », avec dans le rôle-titre Anne Parillaud, ou le superbe et épique « Jeanne D’Arc » avec Mila Jovovic, seront des films là aussi totalement opposés d’un point de vue du style, et le travail musical d’Éric Serra une bénédiction.
Le duo Besson-Serra travaille en parfaite symbiose. Cela se voit à l’écran.
Chaque nouveau film est un pari pour les deux compères. Qu’il s’agisse du milieu aquatique, de nettoyeur, de polar dans le métro, de film futuriste, de fresque historique, Besson et Serra s’entendent si bien que le premier fait une confiance aveugle au second pour écrire la musique.
Depuis plus d 35 ans après leur première collaboration artistique, ce binôme fonctionne encore, la dernière preuve en est « Anna » sorti cette année. Cette longévité est extrêmement rare dans le milieu du cinéma. A l’étranger, seul le « couple » hollywoodien Spielberg-Williams les devance;avec un travail commun entamé en 1975, sur le film « Duel », et qui se poursuit encore aujourd’hui. Sans oublier évidemment les deux duos mythiques du cinéma italien, Rota-Fellini (que j’évoquerai prochainement ) et Morricone-Leone (précédemment évoqué sur ce blog) les devance.
Je vous laisse (re)découvrir les musiques de film composées par Éric Serra. Cela vous rappellera sans doute des souvenirs.
Guillaume.