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Jean-Loup Dabadie, une plume aux mille vies.


Il est décédé ce printemps, entre les disparitions de ses amis de longue date Guy Bedos et Michel Piccoli. Terrible mois de Mai 2020. Dabadie, c’était donc un homme de lettres, d’écritures, de paroles, surtout et avant tout. Une aventure qu’il va embrasser en 1957 quand il publie son premier roman « Les yeux secs » (Editions du Seuil), puis les « Dieux du foyer », l’année qui suit. 2 romans à seulement 21 ans!! Le jeune homme démarre fort!

Au cours de ce période, il participe à différentes revues journalistiques et côtoye Pierre Lazareff (fondateur du journal télévisé en 1949, avec Pierre Tchernia, Pierre Sabbagh notamment), ou encore Philippe Sollers et Jean-Edern Hallier. Dabadie se fait la main au journalisme critique d’art et de cinéma, pour la revue Arts. Au début des années 60, il se met à écrire des sketches, dont deux vont devenir très célèbres grâce à Guy Bedos, à savoir « le boxeur » et « bonne fête Paulette ». La malice du jeu de Bedos sur les textes de Dabadie fait merveille. Mais les années 60, c’est également une période durant laquelle Jean-Loup Dabadie va devenir scénariste de film pour des réalisateurs qui vont devenir très en vogue, et non des moindres, au début et dans le courant des des années 70. Jugez plutôt : Claude Sautet (« César et Rosalie »; « Vincent, François Paul et les autres » ; « Les choses de la vie »; « Une histoire simple » ; « Max et les ferrailleurs » ; « Garçon! »), Yves Robert (« Un éléphant ça trompe énormément »; « nous irons tous au Paradis » ; « Clérambard » ; « Courage fuyons! ») ou encore Claude Pinoteau (« La gifle »; « Le silencieux » ; « La septième cible »).

Romancier, auteur de sketches, scénariste, Jean-Loup Dabadie n’en finit plus d’élargir sa palette artistique créatrice. Ainsi se lance t-il dans l’écriture de chansons, et il va proposer ses textes à des artistes aux styles et voix très différentes. Cela va aller de Gilbert Bécaud à Juliette Gréco, en passant par Julien Clerc, Yves Montand, Alice Dona, Régine, Michel Polnareff, Michel Sardou, Romy Schneider et beaucoup beaucoup d’autres. Dabadie était un auteur prolifique, et vu la qualité de ses textes, qui obtenaient beaucoup de succès une fois interprétés. Pour l’exemple je pense à « Quel jeu elle joue » ou « ma préférence », de Julien Clerc, « Le chanteur de Jazz », « Qu’est-ce que j’aurai fait moi » de Michel Sardou, « Lettre à France » et « Dans la maison vide » de Michel Polnareff, « La chanson d’Hélène » de Romy Schneider pour le film « Les choses de la vie » de Claude Sautet, ou encore « L’addition » de Yves Montand, « Ta jalousie » de Juliette Gréco, Barbara avec « Marie-Chenevance » et Marie Laforêt avec « La ballade de Clérambard ». Bref il n’arrêtait jamais., Il a également écrit pour Régine « L’accident », Alice Dona avec « L’homme aux bras fermés ». Dans la jeune génération, Vianney a bénéficié de sa plume. Sacrée veine.

A côté de toutes ces vies de plume, il va connaître la consécration en 2008, en étant nommé à l’Académie Française. Il prendra ainsi la suite du cinéaste René clair, qui avait intégré cette haute institution en 1960. Il trimballait un sourire éclatant, une regard clair et joyeux, un esprit vif, cultivé, toujours prêt à rire aux bons mots de ses camarades de jeu.
Amateur de sport, de football et tennis surtout, il n’était pas rare d’apercevoir sa silhouette dans les tribunes présidentielles du Parc des Princes ou dans des loges en bord du court central de la porte d’Auteuil, aux côtés de ses amis Belmondo, Rochefort, Villeret et quelques autres esthètes de la petite balle jaune.

Jean-Loup Dabadie, laisse donc une trace importante et variée dans le monde de l’écriture, de la variété, du cinéma.

Guillaume.

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