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Woodstock 1969 : Musique-Paix-Amour.


En 1969, alors qu’en France un artiste décrète par la voix de sa muse anglaise que ce sera une année érotique, aux Etats-Unis, c’est une révolution en douceur, qui va s’opérer, après des années de tumultes liées successivement à l’établissements des droits civiques pour les noirs à l’égal des blancs, aux assassinats de John Fitzgerald Kennedy à Dallas en 1963, puis de son frère Bobby en 1968, le soir de son investiture pour la future campagne présidentielle, et de Martin Luther King, pasteur qui lutta pendant des années pour la fin de la ségrégation des noirs dans son pays. Sans oublier la Guerre du Vietnam, qui divisa fortement le pays.

Le festival est né de l’idée de 2 garçons, Michael Lang, déjà organisateur d’un précédent festival « Miami Pop Festival », Artie Kornfeld, alors vice-président  de Capitol Records. Leur volonté, réussir à réunir du monde pendant 3 jours, sous la bannière de la musique et de la paix, en plein air, de façon totalement gratuite, relevait du tour de force. Aidés de 2 jeunes entrepreneurs, ils mettent le projet en route. Devant se dérouler près de Woodstock, le festival est finalement délocalisé à 100 kms de là, mais garde son appellation originelle. Ce sera finalement sur un terrain immense de 243 hectares. Prévu pour accueillir 50.000 personnes, il en accueillera donc dix fois plus.

Mais le pari, fou, est très vite gagné. Arrivent des 4 coins du monde, jeunes, moins jeunes, de tous horizons sociaux, professionnels, étudiants, hippies, de toutes religions ou origines, dans le seul et unique but de communier autour de la musique et de la paix, dans le respect et la tolérance, pendant 3 jours. C’est près de 500.000 personnes qui déboulent sur la fameuse colline du Comté de Sullivan, dans l’Etat de New-York. Un peu dépassé par le nombre de spectateurs, les organisateurs doivent se résoudre à laisser le public s’installer sur place, camper, dormir à même le sol, malgré la météo déplorable (la pluie elle aussi participe de sa présence). Des files interminables de voitures garées sur des kilomètres, de gens marchant à pieds en file indienne vers le lieu du festival, vers la grand messe tant attendue. Rien, décidément rien, n’arrête le déroulement de ce rendez-vous qui va devenir mythique, marquer l’histoire, musicale et sociétale du 20 ème siècle.

Pour attirer tout ce monde, il faut que l’affiche musicale soit au niveau. Et elle l’est. Jugez plutôt : Joe Cocker, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Canned Heat, Mountain, Carlos Santana, Joan Baez, Jefferson Airplane, The Who, Richie Havens, Ten Years After, Sly and the Family Stone, Crosby Stills Nash & Young, Johnny Winter, The Band… Plateau exceptionnel donc!!! et très éclectique en terme de style musical, puisque l’on va du blues, au rock en passant par la soul, le rhythm’ and blues. Si hélas certaines têtes d’affiches n’ont pas connu une carrière longues, fauché.e.s en plein vol par le cocktail célébrité-tournée-consommation de médicaments et autres produits illicites, je pense notamment à Janis Joplin et Jimi Hendrix, morts tous les deux à l’âge de 27 ans (« complété » plus tard par Jim Morrison, Kurt Cobain, Jeff Buckley, Amy Winhouse), pratiquement tous les autres mèneront de grandes carrières solo ou en groupe.

Car oui, si ce festival connaîtra un succès absolument colossal au vu du public présent, c’est surtout par l’aspect lié à la libération des mœurs, au changement des mentalités, que ce festival sera associé, tout comme le sera celui de l’Ile de Wight. En effet, à la bascule des années 60-70, si le courant hippie est très présent, avec son cortège de signes de reconnaissance, allant de la coiffure (cheveux longs pour garçons et filles), vestimentaire (les jeans, chemises à fleurs, fleurs dans les cheveux, bijoux, colliers, bracelets), et la naissance de la vie en communauté (début de la volonté de refaire le monde, autosuffisance alimentaire, culture partagée), et bien entendu un discours politique porté vers la volonté de paix, venant d’une jeunesse qui vit de plein fouet la guerre du Vietnam et ses conséquences.

Vous le voyez, la devise du festival « 3 jours de musique et de paix » prend ici toute sa mesure. Le public présent sympathise, fraternise, échange dans plusieurs langues. Le début d’une nouvelle ère. Une cassure nette et définitive avec les années post seconde guerre mondiale, ou la rigueur, les carcans éducatifs, l’omniprésence des religions catholique, mormone, protestante, oui tout cela vole en éclat à l’occasion de cette grand messe champêtre le temps d’un week-end.

Dans la foulée de ce rendez-vous, la mode hippie, le flower power vont prendre leur essort, accompagnant le changement d’époque et obligeant la société américaine à accepter cette évolution, ce changement de moeurs. Liberté d’aimer, liberté de penser, liberté d’être.

La société américaine ne sera plus jamais comme avant.
Musicalement, un courant musical apparaît, sous la forme de groupes au style planant, avec des morceaux très longs, favorisant la rêverie, l’évasion vers des paradis artificiels. Au tournant des 70’s, Pink Floyd, Barclay James Harvest, Genesis, Yes, et enfin Marillion en seront les têtes d’affiche.

Au festival, à l’image du groupe The Who chantant « My generation », de Jimi Hendrix interprétant à sa façon l’hymne américain « Star Spangled Banner », en pleine période de guerre du Vietnam, ou de Janis Joplin interprétant une version bouleversante de « Summertime », initialement un titre de Billie Holiday, ou encore la présence du génial musicien indien de Sitar Ravi Shankar, « Woodstock, 3 days of peace and music » a généré de grands moments, de très beaux souvenirs pour le public et les musiciens. A signaler, chose rare pour l’époque, si bien sûr il y a des concerts en journée, le festival se poursuit de nuit, les groupes se succédant sur la scène. Ce qui donne parfois, selon les prestations, des ambiances très calmes, planantes.

Si vous souhaitez vous replonger dans l’ambiance de cet évènement, vous pouvez vous procurer le superbe documentaire réalisé par Michael Wadleigh, « Woodstock, 3 jours de musique et de paix ». 3h45 de pur bonheur!

A celles et ceux qui ont des souvenirs, à celles et ceux qui en ont entendu parler, à celles et ceux qui ne le connaissent pas, je vous laisse en compagnie d’un certain nombre des artistes qui se sont produit lors de ce festival devenu mythique à plus d’un titre.

Elias Dris, jeune aventurier, a pris son envol.


A quelques semaines du début de la quinzième édition des Aventuriers  (11 -20 décembre 2019) à Fontenay- sous-Bois, j’avais envie de revenir sur un artiste qie j’ai découvert, comme beaucoup de ceux et celles venu.e.s. en décembre 2018 au festival des Aventuriers de Fontenay-sous-Bois.

Il est arrivé sur scène, discrètement. Tel un oiseau frêle qui vient se poser sur une branche. Son allure fine, ses cheveux longs, laissaient penser que le garçon était timide. Elias Dris, c’est son nom, venait là présenter son premier album, « Gold in the ashes », sorti en 2017, avant la parution dès mars 2019, de « Beatnik or not to be ».

Très à l’aise au chant avec une voix douce très caractéristique, il s’avère être un excellent mélodiste, instrumentiste, aussi à l’aise à la guitare semi-acoustique que devant un clavier. Il nous avait ce soir là régaler pendant une heure, alternant le chant en anglais ou en français.

Il est aussi multi-instrumentiste, puisqu’il pratique la basse, le banjo, le piano, en plus de la guitare. Cette palette instrumentale lui ouvre un champ très large pour composer, écrire.

Depuis ce festival, lors duquel il était à l’affiche aux côtes d’artistes comme le trio Delgres, du groupe pop l’Impératrice, de General Electriks, ou des toulousains Agathe da Rama (venus se produire à la médiathèque le 14 décembre 2018, devant une belle assistance conquise), le jeune artiste poursuit son chemin, qui l’a déjà mené à côtoyer, lors de premières parties, des noms de la musique comme Lou Doillon, Shannon Wright, ou encore Selah Sue. De quoi nouer de jolies rencontres, et se forger une belle expérience, à seulement 25 ans. 

Si vous êtes amateur de pop-folk ciselée, de jolis textes délivrés tout en subtilité, alors je vous conseille d’aller voir et écouter-découvrir ce jeune artiste, s’il passe pres de chez vous.

Elias Dris est donc un musicien, auteur-compositeur-interprète des plus intéressants, qu’il faut suivre de près. J’attends avec impatience de le revoir sur scène et surtout d’écouter son prochain album. En attendant cela, je vous propose une plongée dans son univers musical.

Guillaume.

Il était une fois… 1983!


 Nous voici donc en 1983. Une année fertile en événements en tous genres. En France, sur le plan politique, c’est la dissolution annoncée par le gouvernement du FLNC (Front de Libération Nationaliste Corse). A l’étranger, En Bolivie, l’arrestation de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon, qui fut responsable de la capture de Jean Moulin, a soulevé une vague d’émotions en France. Son procès en 1987, sera télévisé. Une première depuis le procès de Adolf Eichmann en Israël le 11 avril 1961, qui sera exécuté en mai 1962. Aux Etats-Unis, le président Ronald Reagan met en route un projet de « Guerre des Etoiles ». Toujours aux USA, une grande première à lieu dans le domaine spatial. Une navette habitée, dénommée « Challenger » va décoller vers l’espace. Un retour aux affaires qui est un succès. Dans le domaine des sciences humaines, la revue « Science » publie un article sur la découverte par des chercheurs français, du virus HIV. En sport, Yannick Noah crée l’événement en remportant Roland-Garros, face au suédois Mats Wilander. La dernière victoire française datait de… 1937 avec Jean Borotra, à l’époque des fameux « mousquetaires » dont étaient membres également Jacques Brugnon, Henri Cochet, René Lacoste. Une éternité!!

Au cinéma, plusieurs films connaîtront un gros succès : « L’été meurtrier » de Jacques Becker avec Alain Souchon et Isabelle Adjani. « Le Marginal » avec Jean-Paul Belmondo. « Les compères », de Francis Véber avec Pierre Richard et Gérard Depardieu. « A nos amours » de Maurice Pialat avec la jeune débutante Sandrine Bonnaire. « Scaface » de Brian de Palma, avec le talentueux Al Pacino, sans parler du fameux « Tchao Pantin » de Claude Berri avec Coluche dans un registre dramatique et les jeunes Richard Anconina et Agnès Soral à ses côtés. Parmi les disparitions notoires il faut signaler Georges Ballanchine, Georges Auric, René Fallet, Luis Bunuel, David Niven, Marcel Dalio, Robert Aldrich, Joa Miro, Jean-Marc Reiser, Raymond Aron, Georges Cukor, Tenessee Williams, Hergé.

Place à l’histoire inventée.

C’est l’été. Sud de la France. Il fait chaud, presque brûlant. Sur les hauteurs d’une colline, abritée des regards, une fastueuse demeure, sur 3 étages, avec une piscine. Les propriétaires, Floyd, italo-russe porte ce prénom car son père, dénommé Vladimir Illitch Dassaev, passionné de boxe, adorait le champion Floyd Patterson, et Layla, d’origine chinoise, issue d’une famille bourgeoise de Pékin, qui a fui le régime en place, forment un couple jeune et beau, à l’amour fusionnel. Aux yeux de Floyd, Layla est se petite « China girl ». Floyd, porte une balafre au visage façon « Scarface », souvenir d’une rixe qui a mal tournée. Ancien déserteur de l’armée, il a réussi dans les affaires, pas toujours légales. . Floyd, caché derrière ses lunettes de soleil, est un personnage cynique, parfois brutal, mais éperdument amoureux de Layla, qu’il nomme aussi parfois « Baby Jane », en raison de sa passion pour Rod Stewart.

Layla, ancien mannequin, silhouette élancée, a un corps de liane, les yeux couleurs menthe à l’eau (hé oui Mister Low Low je l’ai placé 🙂 ). Elle avait vaguement fait des essais pour les studios de la Paramount. Elle envisageait de faire carrière au cinéma. Ses espoirs furent hélas déçus. Leur demeure, baptisée « Sweet Dreams », est leur havre de paix. Layla passe son temps à se dorer la peau au soleil brûlant, le long de la piscine. Pourtant, aujourd’hui c’est une jeune femme, récente veuve, qui malgré les souffrances familiales, est toujours debout. Quand elle a rencontré Floyd, elle en est tombé « morgane » au premier regard. Too shy pour l’aborder, elle a eu pour lui un vrai coup de foudre. La générosité autant que le caractère charmeur de Floyd l’ont séduit. Un italiano vero. Grande gueule, flambeur, caractériel, mais très attentionné a son égard. Floyd est un personnage capable de verser dans le sombre, d’avoir des idées noires, de se fermer aux autres, y compris Layla. Entre les deux, C’est parfois l’amour violent, très violent. Mais Layla ne dit rien, subit. Pour ne pas perdre Floyd, elle « accepte » cet enfer et continue de vivre dans ce paradis sur Terre, loin du bruit et de la fureur de la ville. Quand l’orage des coups se calme, elle enfile un pull bleu marine et descend rejoindre la piscine, pour s’y plonger. L’élément liquide est son refuge, sa bulle de protection. Quand elle refait surface, elle s’allonge longuement au bord, casque sur les oreilles, aux sons de Elton John, Al Jarreau, Chaka Khan ou encore Yes. Des quoi se détendre, s’évader, ne penser à rien d’autre. Oublier la dureté de l’ homme qu’elle aime surtout. Avant tout.

Les années passent. Les été se suivent. Toujours avec le même rituel, mélange de lascivité, de sensualité, de coups.Un mélange de bonheur et d’horreur. Lassée de ce qu’elle vit avec Floyd, Layla décide de prendre les choses en main. Quitter Floyd, fuir, loin. changer de vie. Redevenir une « still standing woman ». Elle veut retrouver force et dignité, joie et plaisir de vivre, tellement Floyd l’avait privé de tout ceci à force de coups et de propos dégradants, humiliants. Quitter l’homme qu’elle a chérit pendant si longtemps et si intensément n’est pas chose aisée. Pourtant le salut passe par là. Evident. Alors elle saute le pas. Mais où aller ? Elle ne sait. Septembre venu, elle décide de partir pour San Diego. Là-bas, son seul objectif, refaire sa vie, chasser les idées noires, et pourquoi pas retenter sa chance auprès de studios de cinéma ou à la télévision, jouer dans des séries. « Everything counts » se dit-elle. Donc toutes les opportunités seront bonnes.

Bientôt, après de multiples refus, comme serveuse dans les restaurants ou bars, ou donc dans les studios locaux, la chance va lui sourire. Un soir qu’elle prenait un verre dans un bar du centre ville, un homme l’aborde. Il se nomme John Sembello, la soixantaine, le teint bronzé, le cigare vissé aux lèvres. C’est un producteur de séries pour la télévision. Méfiante tout d’abord, elle le laisse pourtant engager la conversation. Il recherche des nouvelles têtes pour tourner le pilote d’une série policière, « Boogie down ». Il pense que Layla, vu son allure, sa prestance, pourrait incarner un des rôles importants. Ayant peu d’expérience, Layla hésite devant cette proposition, pourtant très alléchante, et qui lui sauverait la mise. Elle demande au producteur si elle peut y réfléchir l’espace de 24h. L’homme acquiesce positivement. Il glisse sa carte de visite. Ils conviennent de se téléphoner le lendemain à midi.

Après une nuit de réflexion, elle le rappelle comme convenu. La voix tremblante, mais très désireuse de ne pas rater cette chance que la vie lui offre, elle appelle le producteur et lui signifie qu’elle tient absolument à ce rôle, qu’elle est même prête à prendre quelques cours de comédie pour cela. Devant tant de volontarisme, John Sembello donna son accord. Layla, radieuse, voyait définitivement son avenir se dégager. Elle appela ses parents pour leur annoncer la bonne nouvelle et décida de sortir fêter cela en chantant à tue-tête « I’m a lucky star ».

Guillaume.

1969, « Abbey Road », ultime album des Scarabées.


Si pour l’homme à la tête de chou, l’année 1969 est avant tout une année érotique, de l’autre côté de la manche, les cousins anglais ne pensaient vraiment pas (quelle idée!) qu’un jour ils demanderaient le Brexit, pour quitter cette Europe qu’ils ont contribué à bâtir au lendemain de la seconde guerre mondiale. C’est l’époque du boom de la pop music, emmené par les deux grosses locomotives que sont alors les Beatles (« Scarabées ») et les Rolling Stones (« Pierres qui roulent »). Deux groupes que tout oppose, du style musical aux tenues vestimentaires, mais qui, au contraire de ce que mettent en scène les journaux de l’époque, sont très amis, complices. Je vais ici m’attarder sur la fabrication de l’un meilleurs albums des Beatles, à savoir « Abbey Road ».

Le 20 juillet 1969, veille d’un autre événement planétaire (première alunissage de l’homme, avec la fameuse phrase prononcée par Neil Armstrong (« C’est un petit pas pour l’Homme, Un bon de géant pour l’Humanité »), le groupe de Liverpool, quitte le studio Abbey Road, où sous la direction de leur historique producteur-mentor, ils ont enregistré pour la dernière fois ensemble. Une sorte de testament musical, avant dispersion générale, en 1970, pour des aventures en solo.. John Lennon, auteur du célèbre « Imagine », se consacrera à des projets artistiques et humanitaires avec sa compagne Yoko Ono, enregistrera 12 albums jusqu’à son assassinat, un soir de décembre 1980, alors qu’il sortait de son immeuble, Paul Mac Cartney, après une courte pause, fondera un groupe, les « Wings », tandis que Ringo Starr fera des sessions pour nombre de musiciens, et George Harrison entamera également une carrière solo.

Séparément, les 4 scarabés vont connaître des fortunes diverses. Le premier d’entre eux, Lennon, va s’enfermer dans un monde fait méditation, de manifestations pour la paix dans le monde, de projets en duo avec Yoko Ono. Il va aussi se mettre à peindre, à faire de la photo, à l’instar de sa compagne. Paul Mac Cartney, lui, véritable machine à composer de la musique, tous genres confondus (40 ans plus tard, il écrira une oeuvre … classique, »Ecce Cor Meum », un oratorio, en 2006). En 1971 avec sa femme Linda et Denny Laine, l’ancien chanteur-guitariste de Moody Blues, il fonde le groupe « Wings ». Ce sera un beau succès, puisque de 1971 à 1979, le groupe va publier pas moins de 7 albums. Il continuera par la suite, entremêlant sa carrière solo de collaborations prestigieuses (avec Stevie Wonder, sur le titre « Ebony and Ivory »), Michael Jackson (« Thriller », « Say say say »), Johnny Cash (Water from the Wells of home), George Benson et Al Jarreau (« Givin it up), Kanye West (« Fourfive seconds). Il est aussi un producteur très éclectique puisqu’il a travaillé avec des gens comme les Beach Boys, Elvis Costello, George Harrison, Ringo Starr, Steve Miller Band, ou James Taylor. Depuis plus de 20 ans, il tourne avec son groupe, remanié parfois, et connait un succès jamais démenti. Les salles toujours pleines. Ce musicien d’aujour’hui 76 ans, multi-instrumentiste, à la voix toujours intacte, affiche une santé de fer, un enthousiasme adolescent. Des deux autres, Ringo Starr, est celui qui a sans doute moins bien réussi sa carrière post-Beatles. Batteur talentueux mais fantasque, toujours prêt pour une bonne blague, va connaitre des lendemains moins heureux mais restera un musicien demandé, dont le talent reconnu autant que sa personnalité son appréciés par les rock stars des 70’s-80’s. Sa carrière discographique n’atteint pas l’égal de Paul Mac Cartney. La qualité de ses albums reste très inégale. Au bon vouloir du musicien, qui semble prendre la musique à la légère, vivre sur ses rentes. Un choix de vie. George Harrsion, lui, le plus porté sur les cultures du monde, fera de nombreux voyages en Inde, organisera un concert pour le Bengladesh, après la catastrophe causée par des inondations terribles en 1970.

Mais avant tout cela, les 4 compères, à l’apogée de leur carrière en groupe, minés par des tensions internes et déjà des envie de projets solos, entrent donc aux fameux studios d’enregistrements qui’ils fréquentent depuis 1962, situés sur Abbey Road. C’est là, sous la conduite de Georges Martin, leur illustre producteur de toujours, qu’ils vont écrire et enregistrer l’un des plus grands albums de rock des 60 dernières années. Il sortira le 26 septembre 1969. C’est ce moment que choisit John Lennon pour annoncer à ses amis qu’il a décidé de quitter le groupe. Officiellement, cette décision ne sera révélée qu’en avril 1970.

Sur ce disque devenu mythique, qui fit un carton au moment de sa sortie puis dans les décennies suivantes, tant par sa qualité, que par sa pochette, on trouve des titres extrêmement forts comme « Come Together », « Maxwell’s Silver Hammer, morceau composé par Mac Cartney et proposé pour être le titre de l’album, mais l’idée sera refusée par John Lennon, amis également, »Here comes the sun », « She came into the bathroom windows », magistralement reprise et interprétée par le regretté Joe Cocker, « Carry the Weight ». Des titres qui aujourd’hui encore sont des tubes.

Pour les nostalgiques de ce groupe, de cette période musicale, ce disque figure en bonne place sur les étagères, pour la nouvelles générations, c’est un disque qu’il faut absolument écouter, découvrir !! Je vous laisse en compagnie de ces génies etde quelques-un.e.s de leurs interprètes. Cet album annonçait un vrai virage musical, plus pop que jamais, avec des orchestrations magnifiques, ciselées, très élaborées. Hélas, le groupe se séparera donc, laissant derrière lui une discographie unique de par sa qualité.

Guillaume.

Rocket Man, ou la métamorphose de Reginald Dwight à Elton John.


Comme beaucoup d’entre vous sans doute, fans ou non du musicien, je suis allé voir le film « Rocket Man », biopic sur la vie et la carrière de l’un des plus grands artistes contemporains, à savoir Sir Elton John, de son vrai nom Reginald Kenneth Dwigth, enfant de Londres né en 1947.

Vous le savez sans doute, le genre de film qui consiste à retracer la vie et l’oeuvre d’un artiste, qu’il soit peintre, sculpteur ou donc musicien, est parfois sujet à déception. Je vous passe les films sur Camille Claudel (avec Isabelle Adjani et Gérard Depardieu dans les rôles-titres, sorti en 1988), Vincent Van Gogh (version Maurice Pialat avec Jacques Dutronc, sorti en 1991, qui est bien en dessous de celle avec Kirk Douglas, réalisée par Vincente Minneli en 1956). Fort heureusement, le domaine musical semble épargné ces dernières années par ce genre de déconvenues. J’en veux pour preuve les succès de « Ray » consacrés à Ray Charles, avec le génial Jamie Foxx dans le rôle-titre, au film « Bohemian Rhapsody » (avec l’oscarisé Rami Malek dans le rôle-titre). Nous voici donc avec « Rocket Man », réalisé tout comme le film précédemment cité, par Dexter Fletcher. Ce biopic, produit par Sir Elton John lui-même, sans parler de la bande-son qui est juste géniale, m’a permis de découvrir le comédien Taron Egerton, qui livre ici une performance d’acteur et de chanteur (la ressemblance vocale est étonnante) de très haute tenue.

Taron Egerton est un acteur avec une filmographie éclectique, qui va du film d’action tel que « Kingsman : services secrets », aux côtés de Colin Firth, Samuel L.Jackson, ou encore Michael Caine. Rien que du très lourd! il a également touché à la comédie dramatique avec « Eddie The Eagle », déjà sous la caméra de.. Dexter Fletcher!

Ici, dans « Rocket Man », son jeu tout en subtilité, en nuance, laisse le spectateur que je suis admiratif devant la palette de sentiments, d’humeurs, qu’il arrive à transmettre, en lien fidèle avec les étapes importantes de la vie de Reginald Kenneth Dwight-Elton John.

De son éducation et sévère auprès d’un père castrateur, et d’une mère aimante, à sa rencontre avec son complice parolier Bernie Taupin qui l’accompagnera tout au long de sa carrière, de ses premières tournées à succès aux Etats-Unis à ses amours versatiles, sans oublier ses excès en tous genres sur tous les « produits »disponibles, le film est un beau portrait sans jamais tomber dans l’idolatrie. Sa préférence pour les garçons, très tôt, qui lui vaudra plus tard le rejet de son père qui ne l’a jamais aimé, et de sa mère, désemparée, la défense des droits de cette communauté, sont aussi des aspects traités dans ce film, de manière claire, sans lourdeur, mais avec beaucoup de tact. Les scènes de face à face face en Elton John et son père sont très réussies, très fortes. Les parties concerts sont magistralement filmées. J’insiste, je me répète, mais la performance vocale d’Egerton, en session studio ou en live est tout simplement bluffante.

Bref, vous l’avez compris, ce film est une réussite complète, un film à voir absolument!!!

Le petit Reginald a fait du chemin et donné naissance à Elton John,véritable entertainer-showman-musicien-chanteur-compositeur de premier ordre, qui depuis 50 ans régale les foules du monde entier. La bonne nouvelle est que Sir Elton John, qui vient de fêter ses 72 ans en mars dernier, viendra en Octobre 2020 nous rendre visite à Paris.

Je vous laisse avec un panel de chansons qui vous rappellerons sans doute d’excellents souvenirs. Savourez… sans modération!!!

Guillaume.

Une vraie B.O de “Ballers”!!!


Toujours dans le thème séries et bande originale, j’en ai encore une intéressante à vous proposer, il s’agit de Ballers, diffusée sur HBO avec en vedette l’acteur ex catcheur Dwayne Johnson a.k.a The Rock pour ses anciens fans sur le ring. Egalement au casting, le fils de Denzel Washington, John David, que vous avez peut être vu dans l’excellent Blackkklansman de Spike Lee récemment. Le show traite de l’univers du football Américain et plus particulièrement de son arrière boutique, à savoir, les agents de joueurs, les contrats etc… Bien sûr les joueurs sont également bien mis en avant et John David Washington est vraiment top en Ricky Jerret! Et The Rock me direz-vous? Et bien, c’était mon gros doute quand j’ai commencé la série, parce qu’il est plutôt habitué aux comédies douteuses et aux films d’action parfois légers. Quoi qu’il en soit, avec Ballers, il m’a prouvé qu’il pouvait, avec la bonne direction, être un bon acteur et son personnage de Spencer Strasmore et aussi attachant que balèze!

A la réalisation, vous retrouverez Stephen Levinson, qui réalisait déjà l’excellente comédie Entourage, qui parlait, elle, d’Hollywood et du cinéma en particulier.

Voilà pour introduire la série, quant à sa bande originale, c’est un vrai petit bonheur et ce dès le générique d’intro, où les images de plaquages et de touchdown sont rythmées par le tube de Lil’ Wayne et Drake “Right above it”, le banger issu du “I’m not a human being” de Wizzy, ça donne le ton, le soundtrack sera hip hop et pas qu’un peu!!!

Je vous ai préparé une petite playlist d’une centaine de morceaux qui devrait ravir les oreilles des auditeurs de rap, faites chauffer vos Beats, on y va!!!

Les légendes du game sont là en force, du “Protect ya neck” du Wu Tang à Gangstarr et son “Work”, en passant par Nasty Nas et son inoubliable “If I ruled the world” en duo avec Lauryn Hill sont là aussi, ah oui… j’ai failli oublier l’un de mes préférés de la liste le “Watch out now” des Beatnuts, qu’est-ce qu’il a pu tourner dans mon casque celui-là aussi…

Il n’y a pas que l’ancienne génération évidemment, les petits nouveaux du game sont aussi à l’honneur, la West coast est bien représenté avec des petits gars que vous connaissez peut être… Kendrick Lamar ou encore Nipsey Hussle? Du costaud je vous dis! Deux de mes chouchous, dont je vous ai parlé récemment aussi font une apparition sur la bande son, Oddisee et Anderson .Paak ont chacun le droit a un morceau. Bien sûr, le rap East coast n’est pas en reste non plus avec des artistes comme Rapsody ou le duo mythique de Queensbridge, Mobb Deep.

Il n’y a pas non plus que du rap sur cette B.O, les starlettes de la pop sont également à l’honneur, vous pourrez retrouver l’ancienne amoureuse de  Mac Miller, à savoir Ariana Grande ou encore Taylor Swift et son fameux “Shake it off”, croyez moi vous aurez de quoi faire bouger les clubs, pas de problème!!!

Il y a quelques morceaux de rock aussi, de l’électro, mais l’autre musique qui est le plus à l’honneur, c’est celle qui m’est chère, la Soul!!! Et là, j’ai encore du très bon au programme, à commencer par William De Vaughn et son inoubliable “Be thankful for what you’ve got”, le classique des Delfonics aussi, “Didn’t I blow your mind?” entendu dans le Jackie Brown de Tarantino. Les Commodores, Al Green et j’en passe… Faites moi confiance, il n’y a que peu de faux pas dans cette bande originale.

Êtes-vous prêts à vous plonger dans l’univers du Foot US avec une B.O de feu??? Si oui, Ballers est faite pour vous!!!

Laurent

Aventuriers, 14ème édition!


Comme chaque année à la même période, la ville de Fontenay-sous-Bois, par le biais de son service culturel, organise et accueille un festival de musique rock dédié aux jeunes artistes en développement mais qui programme également des musiciens ou groupes déjà chevronnés. La 14ème édition du Festival des Aventuriers (du 12 au 20 décembre 2018, à l’Espace Gérard Philipe, au cinéma Kosmos-projection du film « Shut up and play the piano », du réalisateur Philipp Jedicke, et de « Léto » de Kirill Serebrennikov- et à la médiathèque Louis Aragon, voir plus bas) est encore là pour vérifier cet adage, ce subtil équilibre, cette alchimie fragile, qui consiste à pouvoir présenter au public qui viendra les voir, des groupes représentants des courants différents de la scène rock 2018, pop et électro française ou étrangère. C’est cette variété, cet éclectisme qui a, au fil des années, fait la force de ce festival et contribué à son évolution, à sa renommée grandissante au niveau local, puis national et enfin international. Et donc à fidéliser un public qui revient, parfois de loin, pour y assister. Cette édition marque aussi le retour d’un partenariat avec la médiathèque municipale Louis Aragon, puisque le groupe Agathe da Rama s’y produira le samedi 15 décembre à 15H30.

Ce festival, situé jusque avant les fêtes de Noël et du jour de l’an, est l’occasion pour le public de se retrouver, de vivre de jolis moments, d’échanger sans barrières aucunes avec les artistes après leurs prestations. De la convivialité, du partage, le tout dans la bonne humeur, entre quelques bonnes mousses (à consommer modérément, cela va de soit). 

Cette année, la programmation voit revenir un ex jeune aventurier à l’univers electro-pop, venu en 2016, (Dani Terreur, qui fera l’ouverture du festival le 12 décembre avec L’Impératrice ). Le public découvrira Elias Dris, groupe influencé par la folk américaine et ses figures iconiques que sont Neil Young, Joni Mitchell ou encore Leonard Cohen. Delgres, groupe de blues caribéen qui mélange gaiement John Lee Hooker, les Black Keys, et la soul des Touaregs. Le public pourra aussi découvrir l’univers punk-grunge du groupe Pogo Car Crash Control. Les univers de musique House et Deep House ne seront pas oubliés, avec les calaisiens de You Man et le gardois Joris Delacroix, le rock psychédélique avec Vox Low, l’électro experimentale du trio Zombie Zombie, la pop rock indie du sextet Concrete Knives (finalistes jeunes aventuriers en 2009), l’électro-pop d’Inüit, le groupe tourangeau Péroké avec son électro mêlée à l’afrobeat, sans oublier les vétérans de General Elektriks, qui mélange funk, pop, électro. Bref ça s’annonce comme un menu relevé, épicé, savoureux, de quoi réjouir toutes les oreilles!

Outre les concerts de la programmation, la Fish and Cheap Factory, créée en 2016, animera les avants et après concerts.

Le festival des Aventuriers est également l’occasion pour le public de découvrir des associations oeuvrant pour différentes causes : le développement durable, la lutte anti-sida, lutte contre le sexisme. Musique, débats, échanges, rencontres. Un éventail de possibles qui assurent au public de passer de jolis moments, comme un apéritif avant les agapes de Noël et du jour de l’An. Bon festival à toutes et tous!

Notez que vous pourrez retrouver certains albums des artistes programmés lors de cette édition à la médiathèque Louis Aragon de Fontenay. En l’occurrence : « Mo Jodi » / Delgres. « L’énergie positive des Dieux » / Astéréotypie. « Mata Hari » / L’Impératrice. Vox Low / Vox Low. « Our Hearts » / Concrete Knives. « Livity » / Zombie Zombie. « Action » / Inuit. « Carry No Ghosts » / General Elektriks.

Guillaume.

Feu! Chatterton, The Resets, pour bien démarrer la rentrée.


 

 

 

 

 

Quelle rentrée ! Fini les chaudes températures sur la plage, les tubes de crème, la bronzette, les apéros- barbecue!! La rentrée, professionnelle pour les un(e(s), scolaire pour les autres, a pris place… puis vient celle des actions culturelles! A L’honneur, deux groupes français. L’un professionnel, l’autre amateur. En premier lieu, Feu! Chatterton, quintet constitué de garçons qui se sont rencontrés dans les Lycées Louis-Le-Grand et l’Université de la Sorbonne dans le courant des années 2000, va ouvrir la saison musicale du service Culturel de Fontenay-sous-Bois, le 12 octobre prochain. Le répertoire musical de ce groupe français est un savant dosage de rock aux consonances anglo-saxonnes, de chanson française, de poésie. Mais vous vous demandez peut-être quelle est l’origine du nom de ce groupe… J’avoue que moi-même je n’en savais rien. Le patronyme de ce quintette fait référence à un poète et faussaire anglais, Thomas Chatterton, qui vécu brièvement au 18ème siècle (1752-1770). En 2012, le groupe sort un premier opus intitulé « La mort dans la pinède ». Quelques participations à des festivals de renom s’en suivront (Rock en Seine, Les Francofolies de La Rochelle, Le Printemps de Bourges) permettant au groupe de développer son public et se faire une réputation grandissante de phénomène musical à suivre de près. 2014 sera pour Feu! Chatterton celle de la reconnaissance de la profession avec notamment le prix Félix Leclerc pour le meilleur groupe francophone, et le prix Paris Jeunes Talents. Devenu une référence, ce groupe poursuit son chemin et publie en 2015 son deuxième album « Ici le jour (a tout enseveli) » chez le célèbre label Barclay. C’est donc fort de leur 3ème album « L’Oiseleur« , que Feu! Chatterton viendra fouler la scène de la salle Jacques Brel le 12 octobre.

 

 

 

 

A peine remis de vos émotions de  la veille, c’est avec le groupe The Resets, que vous aurez rendez-vous, à la médiathèque le samedi 13 octobre à 15H30, cette fois pour l’ouverture de sa saison musicale, à travers la reprise de ses kiosques musicaux. La médiathèque propose aux chanceux et chanceuses qui seront présent(e(s) de passer un moment en bonne compagnie musicale avec ce groupe. Quatuor formé de 3 hommes (Jonathan aux baguettes, Stéphane à la basse, et Frank à la guitare solo et rythmique) et d’une femme, Stéphanie, au chant, chose suffisamment rare dans le monde parfois encore trop macho du rock, y compris chez les formations dites amateurs ou semi-professionnelles, pour qu’elle mérite d’être soulignée. Cette dernière sait utiliser sa voix dans des registres aussi différents que ceux de Téléphone  avec « Un autre monde », des Pointer Sisters avec « I’m so excited », sa très belle interprétation du classique « Marcia Baila » de Rita Mitsouko ou de « Zombie » des Cranberries, si magnifiquement porté originellement par Dolores O’Riordan, décédé en janvier dernier. Chanson, rock, funk, disco, seront au menu musical pour ce premier kiosque de la saison 2018-2019.

Vous le constatez, la rentrée musicale se fait en des tonalités différentes, qui, chacune d’elles, à n’en pas douter nous ferons passer d’excellents moments.

Guillaume.

 

 

Il était une fois… 1968 ! sous les pavés… la musique!


1968, pour beaucoup, est une année particulière, charnière, dans l’histoire du 20ème siècle. Pêle-mêle, elle signifie la libérations des mœurs, l’apparition de la pilule pour les femmes, l’arrivée des drogues dures comme le LSD ou plus douces comme la marijuana aux Etats-Unis, le mouvement Yé-Yé en France, des mouvements sociaux inédits (Mai 68 en France, occupations de facs, d’universités, barricades, usines occupées…), le retour au pouvoir de Mao en Chine, suscitant un véritable culte, des philosophes français célèbres qui se positionnent, tels que Jean-Paul Sartre  . C’est aussi une année violente avec le double assassinat, aux Etats-Unis, de deux figures que tout oppose, Martin Luther King, qui prône la non violence et l’égalité des droits entre blancs et noirs, de l’autre Kennedy, Robert, ministre de la Justice, candidat à l’élection américaine. Au Mexique, au cours des JO, deux athlètes noirs américains, Tommie Smith et John Carlos  vont se signaler par un geste aussi symbolique que fort, pendant l’hymne de leur pays, à l’issue du podium de leur course : Lever leur poings recouverts de gants noirs, en signe de solidarité avec la cause de Martin Luther King. Après ce préambule, certes un peu long je vous l’accorde, je vais donc vous emmener sur les chemins de mon second rébus musical (petit rappel de principe : Trouver les titres de chansons cachés dans l’histoire ci-dessous), qui concerne donc l’année 1968.

Moi de de Mai. Il est 5H du matin. Paris s’éveille. Attablées en terrasse d’un café situé non loin du Panthéon, 2 jolies filles savourent leurs petits crèmes et croissants, tout en observant le manège qui s’offre à leurs yeux curieux. Celui d’une ville qui sort de son silence. Les 2 jeunes filles, en mode touristes, se nomment Lady Madonna, surnommée Jude, en mémoire d’une chanson qu’elle a aimé, originaire de Londres, et Maritza, habitante de Moscou. Elles partagent irrésistiblement l’envie de changer le monde, de faire partie de cette révolution, qui, aux quatre coins de la planète, touche leur génération. Elles à qui leurs parents disaient sans cesse « Fais pas ci, fais pas ça », savent que désormais rien ne sera plus comme avant. Aux garçons, elles pourront dire librement « c’est toi que je veux », elles ont désormais le droit de penser pour et par elles-mêmes! « What? we can think for ourselves!!?? » s’étonnent-elles tout haut en discutant!

Oui ce monde change, accélère, à vitesse grand V! leur génération l’a compris, qui partout où elle le peut, se lève! finie l’époque des femmes à la maison, des jeunes filles coinçées dans des éducations et tenues étriquées.. place à la liberté de penser, d’agir, de dire, de revendiquer, de se vêtir, d’aimer.

La politique entre comme par effraction dans la préoccupation de la jeunesse. Lady Madonna-Jude et Maritza n’y échappent pas, emportées par ce tourbillon qu’elles découvrent. Une jeunesse étudiante prête à tout casser pour se faire entendre, reconnaître enfin, par un pouvoir qui traitera cela de « Chienlit »… cette jeunesse, qui donc s’est ouvert aux produits interdits, écoute Mrs Robinson qui chante « Rain and Tears », ou veut s’envoler vers l’eldorado américain, où le credo « Born to wild » fait des émules. A Paris, les murs sont désormais des terrains d’expression écrite ou même d’affichage sauvage.

Le mouvement est général : la société, sa jeunesse étudiante, ses ouvriers, certains de ses artistes (voir Cannes 68) se rejoignent dans le grand mouvement de ce chambardement général générationnel. Loin de ces préoccupations franco-françaises, Lady Madonna-Jude et Maritza n’en perdent pas de vue que Paris est aussi LA ville de l’Amour. Parfois, au gré de leur déambulation parisienne, elles observent une fille qui aime un garçon. Banale situation, penserez-vous, sauf qu’en 68, cela n’était pas nécessairement évident de l’étaler au grand jour ! Les jours passent, la tension grandit à Paris et en province. La colère s’est répandue.

Les 2 amies, dont le séjour parisien fut plein d’inattendues surprises, de découvertes, décident de s’offrir une dernière virée dans un endroit fameux de Paris, « Au bal des Lazes », cabaret dansant qui n’existe plus de nos jours. Une dernière danse pour se dire adieu. Au rayon des regrets, elles ont un en commun : Ne pas avoir rencontré « de street fightin’ man » à la française. Un mélange de révolutionnaire et de romantisme, en version française. Elles se séparent, un brin mélancoliques. Si Lady Madonna-Jude rentre à Londres, Maritza, s’envole.. back to USSR. Elles se sont promises de se retrouver l’année prochaine, qu’un chanteur-pianiste-compositeur, appelé « l’homme à tête de choux », surnommera plus tard du qualificatif « érotique ».

Vivement 1969 donc!

Guillaume.

Barclay James Harvest, au temps béni des hippies….


C’était il y a très longtemps… A la jointure  des années 60’s et 70’s. A une époque où les mœurs se libéraient enfin, surtout aux Etats-Unis, puis par ricochet en Europe. A l’orée de cette période de libération et d’évolution des mentalités, de mœurs, des groupes vont émerger, amenant un courant appelé le flower-power, né lors du Summer of Love en 1967 à San Francisco lors d’un rassemblement de hippies. Cette nouvelle culture hippie allai prendre ses quartiers, s’étendre partout aux Etats-Unis, profitant de festivals de musiques pour trouver de nouveaux adeptes.

Au menu de cette contreculture naissante, la liberté vestimentaire (manteaux longs, chemises colorées, bariolées, bijoux en référence à des cultures étrangères-l’Inde principalement, pantalons pattes d’éléphant, bottes….), capillaire (cheveux longs, barbes) et donc une musique qui sort des sentiers battus, aux accents très cool, permettant la consommation de substances faisant littéralement planer les consommateurs-trices. Le signe de ralliement était le port de fleurs dans les cheveux ou sur le vêtement. La révolution de 1968 et le festival Woodstock en 1969 seront l’apogée de ce mouvement.

Des artistes comme Jimi Hendrix, Janis Joplin, mais aussi Jim Morrison et les Doors, les groupes Gong ou Pink Floyd, Frank Zappa, et donc dans leur sillage, au tournant des 70’s  les musiciens de Genesis avec Peter Gabriel, Yes, ou donc les membres de Barclay James Harvest, vont porter ce courant musical, sa culture, ses codes, auprès d’un public qui va largement les reprendre.

« Octoberon » est le 8ème album du groupe anglais depuis le tournant des années 70! Le titre fait référence à un personnage précis, Obéron, roi des elfes dans « Le songe d’une nuit d’été » de William Shakespeare. Sur la pochette de l’album, réalisée par un inconnu, figure également un papillon, qui deviendra la figure emblématique du groupe anglais. Formé en 1966, ce quintet musical va tout naturellement s’orienter vers la folk music, le rock psychédélique, le rock progressif. Le moins que l’on puisse dire au sujet d’ « Octoberon », ici dans une version de 2 cd accompagnés d’un DVD, c’est que la musique proposée est très planante, parfois trop à mon goût, ou alors c’est que mes oreilles n’ont plus l’habitude d’écouter ce style musical.

Mais les nostalgiques de cette époque, les amoureux de ce style musical y trouveront leur compte.

Guillaume.

 

Cage the Elephant, de l’énergie sans filet!


Cage The Elephant est un groupe de rock américain formé en 2006 et qui s’est transporté à Londres dès 2008. Composé de Matthew Shultz (chant), Brad Shultz et Nick Bockrath (guitares), Matthan Minster (claviers), Daniel  Tichenor (basse), Jared Champion (batterie), le groupe américain vient de publier « Unpeeled », leur 6ème album depuis le premier paru en 2008, réalisé durant la tournée américaine de l’été 2017, en mode acoustique.

Je ne connaissais pas ce groupe jusqu’au jour récent où je les ai découvert récemment en première partie du dernier des 3 concerts donnés par les Rolling Stones à Nanterre, dans la nouvelle Arena de 40.000 places. Autant dire que pour ce sextet, ce privilège relevait pour eux d’une opportunité unique, extraordinaire! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont accompli leur tâche sans faillir.

Mais revenons à leur album, « Unpeeled », sorti cette année. Il contient… 21 titres!! Rien que ça, marque l’audace des garçons de Cage The Elephant. D’entrée, l’atmosphère qui vous saisit est celle des 70’s, époque d’une pop électrique très élaborée, avec des effets, matinée parfois de sonorités issues de l’Inde ou d’ailleurs, comme l’ont fait les Beatles, Led Zeppelin, ou encore les Doors. Le groupe compose des mélodies qui vous rentrent facilement en tête, et le chanteur possède un joli timbre de voix, très expressif. Sur scène le bougre est un véritable zébulon, une boule d’énergie, une mix entre Mick Jagger, David Bowie, Syd Vicious et Iggy Pop. Les morceaux s’enchainent, en légèreté, nous proposant une pop bien ficelée, agréable à l’écoute. L’énergie qui se dégage des morceaux est, sur scène, rendue encore davantage présente.

Alors, cet « Unpeeled » ici en mode acoustique, est une petite pépite à découvrir. N’hésitez surtout pas!

Guillaume.

 

Bienvenue dans la Canopée


J’ai découvert In the Canopy, quintet de rock progressif formé en 2011, lors d’un tremplin Zik organisé par le service culturel le 2 février 2017, à l’Espace Gérard Philipe. Ce soir-là, un autre groupe, The Shuffle (dont je parlerais dans une prochaine chronique), était venue partagé l’affiche, après un véritable périple en voiture, ils étaient en effet arrivé à 20 minutes du début du concert…!! Mais revenons à notre quintet haut perché dans les arbres, où plus exactement entre la cime des arbres et le début des nuages!

« Talking Monkeys« , album paru en avril 2016, nous convie à une ballade haut perchée… un voyage presque sensoriel, une embardée en haute altitude, tout en nous ramenant parfois au ras du sol avec des morceaux très percussifs, des sons très travaillés.Ce qui frappe d’entrée, via le morceau « Lighshot », c’est la qualité musicale, ancrée dans les influences 70’s assumées, telles Led Zeppelin, Genesis, , ou plus récentes avec Tame Impala, Radiohead. Emmené par la voix très maîtrisée à la palette très étendue de Thomas Müllner, personnage charismatique qui tient parfaitement la scène, le quintet nous propose une ballade musicale très propre, efficace, sans fioritures. Et c’est là selon moi que le bas blesse… en effet, à écouter le disque, on remarque que le groupe fait le grand écart entre les influences citées plus haut… ce disque manque d’unité sonore, même si la production est de très bonne facture. Les mélodies proposées vous embarquent vers les hautes sphères chères à ce quintet parisien. Les morceaux sont très électriques ou acoustique, parfois en mode ambiances pop des années 80-90, rock planant, onirique. L’univers de In the Canopy est très varié (trop peu être, enfin pour moi).

Ce disque reste néanmoins très agréable à écouter, permettant de découvrir un groupe de talent : In the Canopy, qui sur scène, s’avère très efficace. Alors si vous les voyez passer près de chez vous, n’hésitez pas, rejoignez-les! vous passerez un très bon moment, haut perché! Ca fait du bien!!!

Guillaume.

Nos samples rendez-vous #14 : Nas et Toto


Une spéciale pour Guillaume, avec un de ses groupes préférés Toto et son tube interplanétaire « Africa ». Sorti en 1983 sur leur album TOTO IV, ce titre incontournable pour tous les fans des 80’s, a été inspiré à David Paich le clavier du groupe par un documentaire traitant de la pauvreté en Afrique, qui l’aurait profondément marqué. On pourrait croire en regardant le clip (exceptionnellement kitsch !!!) qu’il s’agit d’une histoire d’amour entre un Américain et une Africaine, mais a priori, l’idée originelle était la première.

Le sampleur, si je dois en citer un parmi les nombreux qui ont réutiliser ce célèbre synthé, c’est Nas, le maestro du Queensbridge qui rappe dessus à merveille sur « New world », tiré de l’album « Nastradamus » en 1999 et produit par L.E.S. Le morceau traite de l’évolution du monde actuel et notamment de la percée de toutes les nouvelles technologies, internet, smartphones etc et de leur emprise sur notre quotidien. Nas compare aussi certaines personnalités passées et leurs « équivalents » contemporains.

Laurent

Il y a 50 ans, les Doors débarquaient pour tout changer!


1967. Il y a 50 ans, dans cette Amérique traumatisée par les décès brutaux des frères Kennedy en 1963 et 1968, au moment où les mœurs évoluent de façon spectaculaire, où une jeunesse se met à vivre librement (le Festival de Woodstock en 1969 sera l’apogée de cette (r)évolution) débarque sur la scène Rock un groupe américain, The Doors, issu de la rencontre entre Jim Morrison et Ray Manzarek, sur une plage californienne. « The Doors », leur premier album, allait les propulser vers aventure aussi folle qu’inattendue, vers une carrière météorique de quelques années seulement.  Très vite, un autre album paraitra la même année, « Strange Days ». Fondé en 1965, par le duo Morrison-Manzarek, The Doors sera rejoint ensuite par Robbie Krieger et John Densmore.

Mais c’est donc « The Doors », le premier album de ce groupe, qui allait marquer les esprits. Pourquoi ? Tout simplement parce Robbie Krieger (guitare), John Densmore (batterie), Ray Manzarek (claviers) et Jim Morrison (chant, harmonica), vont subtilement mélanger un univers poétique, parfois onirique,  cher à leur chanteur, et des mélodies imparables (Light my fire ; Break on throught (to the other night) ; Alabama Song ;  The end et son ambiance crépusculaire portée par la voix sublime et profonde de Jim Morrison). Le tout, porté par une patte sonore particulière, due notamment au jeu de claviers de Ray Manzarek. Enregistré au Sunset Sound Studios de Hollywood, en 6 jours seulement, « The Doors » va frapper les esprits dès sa sortie.

Morrison, personnage torturé, féru de poésie,  surnommé le Roi Lézard, en référence à un poème qu’il avait écrit et qui fut mis en musique et interprété parfois sur scène, incarnera presque à lui seul ce groupe, aux yeux de la société américaine encore puritaine de cette époque, la jeunesse en révolte. Une icône, un modèle, une référence.  Son destin tragique finira d’en faire un Dieu auprès de ses fans. Pour avoir une idée de la dimension de l’ oeuvre écrite de Morrison, je vous recommande d’ailleurs son recueil de poésie « Ecrits » paru en 1993, dont certains très beaux textes intègreront le répertoire des Doors.

En 5 ans de carrière (1965-1970, date du départ de  Jim Morrison à Paris, où il décèdera, à 27 ans seulement, l’année suivante, le 3 juillet 1971), et 6 albums, ce groupe aura autant marqué une génération que l’histoire du Rock, emmené par un chanteur-poète charismatique capable d’hystériser les foules (surtout le public féminin), par son côté animal et sa présence scénique indéniable, alliées à cette voix unique, parfois envoutante. Suite au décès de leur leader, les 3 autres membres décidèrent ensuite de poursuivre l’histoire… avec des fortunes diverses, mais rien ne serait plus comme avant! Définitivement!

Suite au décès en 2013 de Ray Manzarek, seuls restent John Densmore et Robbie Krieger pour témoigner de ce groupe, du génie de Jim Morrison.

Plus tard, en 1991, le réalisateur américain Oliver Stone fera un film  sur le groupe, sa carrière, le personnage central en étant évidemment Jim Morrison, incarné de façon bluffante par Val Kilmer ( vu notamment dans « Top Gun », dans le rôle de « Iceman » aux côtés de Tom Cruise). Le film sera moyennement accueilli par la critique et les fans des Doors.

Pour se replonger dans l’univers de ce groupe mythique, écoutez sans modération les albums : « Doors », « Strange ways », « L.A Woman » et « Morrison Hotel ».

Guillaume.

 

 

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