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Bon Jovi still alive !

Sur la pochette de son nouvel album, le natif du New Jersey (comme Bruce Springsteen), pose la chevelure légèrement blanchie, le regard caché par des lunettes et la main droite sur les lèvres, à la manière de Rodin, en penseur. « 2020« , son nouvel album, que m’a conseillé un ami d’enfance avec qui je partage nombre de goûts musicaux (merci cher Fred), recèle comme toujours des pépites que seul ce chanteur-compositeur mais également guitariste-pianiste, sait nous sortir de son chapeau.
En 1986, alors au sommet de sa gloire, Bon Jovi écrivait la chanson « Wanted Dead or Alive », célèbre phrase qui figure sur les avis de recherche de criminels dangereux. 34 ans plus tard, le gaillard est lui toujours bien vivant, portant son groupe éponyme à bout de bras aidé de ses fidèles Tico Torres (batterie), David Bryan (claviers, choeurs), John Shanks (guitare), Everett Bradley (percussion, choeurs), Hugh McDonald (basse). Vous noterez que le talentueux Richie Sambora, ami, membre de très longue date du groupe et surtout guitariste-chanteur et compositeur avec Bon Jovi de nombreux hits du groupe, ne fait plus partie du casting. En 2013,Il a en effet planté ses camarades un soir de tournée, 20 minutes avant d’entrer sur scène !!! La grosse tuile! Mais Bon Jovi s’en est remis.
Donc, que vaut cette cuvée « 2020 » livrée par Bon Jovi ? A 60 ans, le gaillard devient un brin philosophe face à la vie, au temps qui passe (« Timeless », qui ouvre l’album), sur le besoin de prendre soin de son prochain, de ses voisins (« Do What you can »), est un citoyen préoccupé par l’état de tension et de violence dans son pays (« American reckoning « , servi par une instrumentation sobre, guitare-voix-harmonica puis batterie piano, de façon délicate). Avec « Beautiful drug », qui démarre sur les chapeaux de roues, on retrouve un Bon Jovi punchy, avec cette voix qu’on lui connaît. Le gars veut en découdre. Il parle de l’amour comme une drogue dont on ne peut se défaire, qui vous prend, vous tient au corps, vous file une fièvre enivrante. « Let it rain », morceau puissant évoquant la fin des discriminations envers l’Autre, celui qui ne prie, ne pense pas comme vous ou n’a tout simplement la bonne couleur de peau. Pour introduire « Blood in the Water « , quelques notes de guitares floydiennes, puis la voix de Bon Jovi se pose, grave. L’exil, la Terre promise représentée par les États-Unis et les risques pris, au péril de leurs vies, par ceux qui tentent le rêve américain. Un morceau fort, prenant, qui en live, prendra toute sa mesure. Enfin il termine son album par un très joli morceau dédié aux soldats américains (« Unbroken »), qui partent aux combats là où on les envoie et parfois reviennent estropiés, handicapés à vie, traumatisés de leurs vécus, de leurs actes, quand ce n’est pas entre quatre planches. Ces jeunes soldats envoyés à la guerre, sacrifiés par une administration, au nom d’une idéologie, voilà ce que dénonce Bon Jovi dans cette sublime chanson.
Le rockeur a fait place, l’âge aidant, au citoyen préoccupé et alerte sur le monde qui l’entoure. Il dirige d’ailleurs une fondation pour aider les gens qui en ont besoin. Côté musical, Bon Jovi a gagné en maturité au niveau vocal, en terme d’écriture. En somme Bon Jovi est comme le bon vin, il vieillit bien.
Vous l’aurez compris, j’aime beaucoup cet album, qui, s’il traite de sujets forts, est musicalement de très belle facture. Pour les amoureux du groupe comme pour celles et ceux qui souhaitent découvrir l’artiste, « 2020 » est une bonne idée.
Guillaume.
Emilie Marsh, talent à suivre.

Parmi les nouveautés musicales de cette année, je suis tombé sur le nouvel album de la chanteuse-musicienne Emilie Marsh. Un choc. Je ne connaissais rien de l’univers musical ni de l’écriture de cette artiste qui a déjà un joli back-ground a son actif. En effet, une B.O. du film « Vies formidables », avec notamment le titre « Haut le coeur », 3 albums (dont »La rime orpheline ») précédents, dont deux 6 titres, des collaborations ici et là en tant qu’arrangeuse avec Emmanuelle Seigner notamment.
Cette rochelaise de naissance, multi-instrumentiste, amatrice de poésie, ce qui lui vaudra un prix lors du concours « Poésie en liberté ». Elle y fera ainsi la connaissance d’Etienne Champollion, musicien, arrangeur. La connivence musical va s’établir et Champollion va permettre à Emilie Marsh d’élargir sa palette musicale, sonore, les couleurs de ses chansons, grâce à l’apport de nouveaux instruments. Depuis une dizaine d’années, Emilie Marsh a enchaîné les premières parties d’artistes comme Michel Jonasz, Jil Caplan, Philippe Lafontaine.

Mais venons-en à l’objet de cette chronique, son nouvel album « J’embrasse le premier soir« . Elle y traite de différents sujets comme le désir charnel (« J’embrasse le premier soir »), la nostalgie (« Haut le coeur »), le couple, le désamour et l’envie d’aller voir ailleurs (« Où vas-tu la nuit »). Moi qui ne connaissait pas du tout cette artiste, j’ai été séduit par la qualité de son écriture, la musicalité et la diversité de ses orchestrations, entre ambiances mélancoliques, rock, pop (« Où vas-tu la nuit ? » fait furieusement penser à Indochine.). L’autre qualité d’Emilie Marsh réside dans sa voix, très expressive, et qui se balade avec une aisance déconcertante du grave à l’aigu. Parfois son phrasé fait penser à celui de Bernard Lavilliers (je sais ça peut paraître étonnant mais sur « Goodbye comédie », c’est assez notable) Nicolas Sirkis donc, et même Mylène Farmer, quand elle monte dans les aigus (écoutez « vents violents »). A noter sur ce disque le très beau duo avec Dani sur la chanson « Sur les ondes ».
Sur cet album qu’elle a quasiment écrit et composé seule, mis à part « Sur les ondes » dû à l’écriture de Pierre Grillet et « Vents violent » à Céline Ollivier, Emilie Marsh nous prend et nous emmène dans des univers très variés. C’est un vrai plaisir à l’écouter. Je vous laisse découvrir cette artiste, qui mérite qu’on s’y attarde.
Guillaume.
Les Moody Blues perdent leur voix…
« Nights in white satin« …. ce titre évoquera sans doute de jolis souvenirs à celles et ceux qui ont découvert ce titre des Moody Blues, groupe anglais de rock progressif, en 1967 sur l’album « Days of future passed ». Son chanteur Ray Thomas (photo) est à son tour parti rejoindre les étoiles. Sale période. Membre fondateur et chanteur de ce groupe anglais, il joue également de la flûte, de l’harmonica, du hautbois ainsi que du saxophone. Eclectique donc. Le nom du groupe Moody Blues est un clin d’œil au titre du jazzman Duke Ellington « Mood Indigo ».
A côté de son rôle de leader de groupe, Ray Thomas trouvera dans les années 70 le temps de concocter 2 albums solo, « From mighty oaks » (1975) et « Hopes wishes and dreams » (1976). Auteur-compositeur, il a écrit pas moins de 15 titres qui marquent la discographie du groupe de 1967 à 1999, comme : « The morning, another morning », « Twilight time », « Dr. Livingstone I presume », « Legend of a mind », « And the Tide rushes in »….. etc…. Néanmoins, son rôle d’abord très influent au sein du groupe et des compositions musicales va se détériorer petit à petit au point que à partir des années 80, il n’apparait plus sur les disques du groupe, même s’il en est toujours membre!
Aux origines, sur la période 1964-1966, le groupe anglais s’était cantonné à reprendre des standards du rythm and blues, du blues, tel que celui » I don’t want to go on without you ». Bientôt l’incertitude du succès aux Etats-Unis et Europe, la fatigue accumulée des tournées, auront raisons de quelques membres du groupe, qui s’infligera une pause. A la reprise, en 1967 (Une excellent année! 🙂 ), le groupe décide de ne plus faire de reprises de Rythm and Blues, mais de jouer uniquement leurs propres compositions. Mike Pinder y introduit le Mellotron, nouvel instrument qui fera régulièrement son apparition dans la musique du groupe. Les musiciens décident alors de mélanger les influences de la musique classique et du rock, ce qui se remarque sur le titre « Nights in white satin ».
Par la suite, de 1967 à 1972, sept albums verront le jour! Chacun ayant une ambiance musicale particulière. La créativité du groupe est à son sommet. « On Threshold of a dream » (1969) et « Question of Balance » rencontreront notamment un grand succès. Après une seconde pause en 1974, le groupe en 1978 mais la potion magique qui animait la créativité musicale du groupe n’est plus là! N’enregistrant plus rien entre 1991 et 1998, un dernier album sera publié en 1999 « Strange times ». Aujourd’hui le groupe continue de tourner un peu partout dans le monde.
Guillaume.
Nos samples rendez-vous #24 : Coldplay et Joe Satriani
Abandonnons un peu le hip hop et la soul le temps d’un nouveau rendez-vous samplé ! Voyons vois ce que nous pouvons trouver dans la pop actuelle avec Coldplay.
Difficile de faire plus en vogue que le groupe de Chris Martin, Coldplay a accumulé les hits ces dernières années, mais le plus marquant ou du moins celui qui a reçu le plus du succès, c’est bien « Viva la vida » de l’album du même nom sorti en 2008. Morceau, qui selon certains, traiterait (entre autres) de la révolution de Louis XVI, le groupe n’ayant jamais confirmé ou infirmé, cela restera un mystère, chacun se fera son avis, mais entre la pochette de l’album et le clip, ça fait beaucoup…
Le sample dont il est question ici est issu de « If I could fly » de Joe Satriani, sur l’album « Is there love in space ? ». Le guitariste a poursuivi le groupe Anglais pour avoir utilisé cette boucle sans autorisation. L’affaire s’est réglée à coup de gros billets verts et tout est rentré dans l’ordre. Vu le succès interplanétaire du tube de Coldplay, la moindre des choses et de rendre à César ce qui appartient à César.
Laurent
Une pop rock qui n’est pas comme le bon vin
En décembre 2011 j’avais chroniqué un album du groupe Puggy que je découvrais alors. A l’écoute de leur album Something you might like j’avais vraiment été emballée. C’est donc avec enthousiasme que je me suis penchée sur leur 4ème album Colours sorti en avril .
Nous avons donc là 11 titres, plusieurs couleurs, plusieurs facettes, des rythmes entraînants, une pop-rock agréable, plutôt accrocheuse, un peu plus électronique que les albums précédents. La voix de Matthew Irons toujours aussi maîtrisée. Cet album est produit par David Kosten, producteur anglais de renom (Coldplay, Joseph Arthur…), donc un album bien ficelé.
Au bout de 10 ans de carrière, le son reste très (trop) propre, trop sage. Il manque le brin de folie nécessaire au rock, et cette orientation vers l’électro n’arrange rien. C’est un disque bien fait, qui mérite d’être écouté plusieurs fois, mais qui manque d’originalité. Je pensais que ce groupe allait prendre de l’ampleur, de la consistance au cours des albums, malheureusement ce n’est pas le cas. Et pourtant sur scène ils se lâchent beaucoup plus, il est parfois difficile de reconnaître certains morceaux de l’album.
Allez Messieurs de Puggy, lâchez-vous, pour le prochain album ne tentez pas de le rendre parfait, si lisse et si commercial. Faites du rock, ça vous va si bien !
Michèle
Mike Porcaro, bassiste élégant.
15 Mars 2015. Mike Porcaro, bassiste historique du groupe de rock américain Toto, s’en est allé, la faute à une maladie rare.
La première fois que j’ai eu l’occasion de rencontrer ce musicien aussi discret qu’essentiel au sein de Toto, c’était à Paris, en 1998, dans les salons de l’Hotel Hyatt, ou Mike Porcaro venait faire la promo de l’album « XX » célébrant les 20 ans de carrière du groupe. Affable, souriant, courtois, j’avais eu le privilège de converser durant 45 minutes avec lui, évoquant son rôle de bassiste, le groupe Toto, la vie en tournée, mais aussi sa vision du monde, à l’époque. Une rencontre qui me fit découvrir la personnalité attachante de Mike Porcaro. La seconde fois, quelques années plus tard, toujours à Paris, entouré des autres membres de Toto Steve Lukather et David Paich, il était venu rencontrer la presse, la veille d’un passage à Paris. Deux moments rares et privilégiés.
Mais avant ces deux rencontres, j’avais bien sûr découvert le musicien au sein du groupe Toto, dans les années 80. J’ai tout de suite aimé ce son pop-rock et les compositions superbes telles que « Africa », « Rosanna », « 99 », « Pamela », « Stop loving you » ou encore « Hold the Line » qui rendirent le groupe célèbre.
Mike Porcaro, outre son rôle au sein de Toto, était aussi producteur de musique et se retrouvait parfois à travailler avec des pointures comme Carlos Santana sur l’album « Surnatural » de ce dernier, en 2011. Il y jouait sur le titre « Primavera ».
Il a cessé de tourner en 2010 lorsque la maladie à pris le dessus. En 2012, les musiciens de Toto organisèrent alors une tournée européenne en son honneur, avec le concours de Nathan East à la basse.
Précurseur de l’utilisation de la basse à 5 cordes, devenu une référence pour les bassistes, il laisse l’image d’un musicien discret, efficace, au rôle très important au sein de Toto.
Guillaume.
Gémini
Le chanteur des BB Brunes, Adrien Gallo a décidé de mener une carrière solo. Pour cela il a réalisé cet opus en se fondant dans un univers proche de celui de Gainsbourg, coloré comme celui d’Etienne Daho. Mais Gainsbourg est omniprésent tout au long de ce cd. Trop sûrement, trop de chuchotements, trop de longueurs et de langueur, on se lasse vite du côté édulcoré. Rien à voir avec l’ambiance des BB Brunes…..
Françoise