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Erick Sermon, pour le plaisir des anciens.


“Age ain’t nuthin’ but a number” disait Aaliyah et c’était vrai pour elle, à savoir, que du haut de ses 15 printemps, elle régnait déjà sur le R’n’B de l’époque et bien aujourd’hui, Erick Sermon, le E dans EPMD, nous prouve que l’inverse fonctionne tout pareil, à 50 ans tout rond, il nous pond “Vernia” et c’est du tout bon!!!

Le “Green eyed bandit” revient pour un huitième disque qui devrait régaler les trentenaires et plus, clairement, l’orientation musicale (très très Boom Bap) devrait moins accrocher la jeune génération, mais soit, il en faut pour tout le monde non?

Personnellement, je me suis régalé, le flow d’E-Dub ne s’est absolument pas étiolé avec le temps, l’amour que lui porte ses anciens compères non plus, il réunit un casting 5 étoiles, que ce soit à la prod. ou derrière le mic. Dans le désordre vous retrouverez aux manettes Rockwilder, Boogeyman et Sermon lui-même et de l’autre côté de la cabine, c’est le festival: Raekwon et N.O.R.E pour un trio de feu sur “My style”, Az et Styles P de The Lox sur “The game”, l’un des meilleurs de l’album, encore plus dingue sur le final de l’opus, avec X to the Z, Xzibit himself, David Banner et la surprise du chef, Shaquille O’Neal!!! Le géant de la NBA sort de sa retraite musicale, oui oui il rappait plutôt pas mal dans les 90’s avec les Fu-Schnikens notamment, alors pour un fan de basket tel que moi, c’est un peu la cerise sur la gâteau!

La West coast est là aussi avec Too $hort et Devin The Dude sur le funky “May sound crazy”, en réalité, la seule surprise pour moi niveau casting, c’est l’absence de PMD, Redman et Method, les potes de longue date d’Erick Sermon, mais bon, on ne va pas faire la fine bouche!

On pourrait se dire qu’avec tout ces invités de prestige, E-Dub se planque un peu, mais non, sur les trois morceaux où il est en solo, il nous régale! D’abord avec la composition de son “Cabinet” où il compose un gouvernement du rap qui vaudrait son pesant d’or, ensuite, il nous pond un furieux “Wake up/No fear” et finira par une ode à sa grand-mère sur “Vernia”, à qui il dédie ce disque.

En conclusion, je dirais comme Erick Sermon, “Where did the game go?” parce que quand j’entends des disques comme ça, je me dis que “mon hip hop” n’est pas mort!!!

Laurent

Séance de rattrapage Hip Hop de 2018.


Comme je l’avais fait dans la chronique sur Method Man et Ice Cube, voici une petite séance de rattrapage sur des disques dont je n’ai pas pu vous parler l’an dernier, étant donné que les sorties sont pauvres ces derniers temps, j’en profite…

Bas, dans la voie lactée…

Bas, si vous ne le connaissez pas, c’est le “petit” protégé de J.Cole, signé sur son label Dreamville et le petit bonus cocorico, c’est un Français, enfin, il est né à Paris, pour le reste, il a emménagé à New York très jeune et a toute la panoplie du mc de la grosse pomme classique.

Milky way est donc son troisième disque sur le label de Cole et aussi celui que je trouve le plus abouti. On y sent l’influence du patron, mais Bas a tout de même son propre univers, bien plus joyeux que celui de J.Cole.

Quatorze titres avec quelques belles collaborations comme Ari Lennox, la “SZA” de Dreamville, a qui on souhaite le même succès, d’ailleurs. J.Cole est bien sûr de la partie aussi sur le single aux vibes Cubaine, c’est frais, joyeux et le clip est super sympa aussi, Cole qui porte un maillot du PSG, fera plaisir aux supporters du club de la capitale. Vous retrouverez aussi A$ap Ferg sur “Boca Raton”, c’est costaud aussi avec une instru hyper destructurée mais bien travaillée, Lion Babe aussi, que j’avais découvert sur la B.O d’Insecure.

Et Bas dans tout ça, me direz-vous? Et bien je dirais qu’il maîtrise son flow mieux que jamais, alternant les tracks up-tempo comme “Sanufa” ou “Spaceships” et ceux plus classique comme le “Barack Obama special”, qui est l’un de mes préférés de l’opus avec “Designer” aussi qui me rappelle certains morceaux de 2pac de l’époque.

Bref, le disque est très complet, il y en a pour tout le monde, je pense que vous devriez vous régaler sur le “Milky way” de Bas.

La bonne nouvelle de Phonte

Phonte, c’est un vrai coup de coeur pour moi, je l’ai connu de par ses featuring The Roots sur des morceaux comme “The day”, mais surtout “Now or never”, un morceau sur “How I got over” que je trouve hyper inspirant, sur la prise de conscience et la prise en main de soi, bref, je m’égare, je vais repartir mon groupe de Philly…

Ce que j’aime particulièrement chez Phonte, c’est la diversité de son talent, aussi en doué en chant qu’en rap, un peu comme mon pote Bibo d’ailleurs, il y a des artistes comme ça qui ont besoin de plusieurs styles pour exposer l’étendu de leur talent.

L’ancien de Little Brother (avec Rapper Big Pooh et 9th Wonder) nous propose avec “No news is good news”, son deuxième album solo et c’est une pépite, croyez-moi!!!

Quand j’ai entendu la première fois “So help me God”, c’est devenu instantanément un must de ma playlist, idem pour “Pastor Tigallo”, dans lequel Tamisha Waden survole le refrain, j’adore!!! Niveau collaboration, vous retrouverez la plume de l’indiana, alias Freddie Gibbs et sa voix rauque et également le crooner Eric Roberson, habitué des featuring avec Phonte, ils ont même sortis un disque commun en 2016 qui s’appelle “Tigallero” et qui ma foi, plutôt pas mal!

Mon autre véritable kiffe du disque de l’album c’est “Cry no more”, le piano mélancolique est tout simplement magnifique, c’est pas le morceau le plus gai du skeud, mais franchement quelle merveille…Phonte a clairement choisi d’accentuer sa facette mc plutôt que celle de chanteur qu’il n’utilise que dans “Change of mind” avec Gibbs et sur “Euphorium”, le morceau de clôture du disque. Donc, si vous souhaitez découvrir la belle voix de l’artiste de Caroline du Nord, je vous recommande plutôt d’écouter ses disques avec The foreign exchange ou celui avec EricRoberson. Quoi qu’il en soit, je ne sais pas pour vous, mais pour moi ce disque n’est rien d’autre qu’une bonne nouvelle pour le monde de la musique.

Laurent

Nos Samples Rendez-Vous #31 : Daddy Lord C et Bill Withers.



Ah la la mais qu’est-ce que j’ai pu l’écouter ce morceau, le “Freaky flow” de Daddy Lord C, je l’ai fait tourner en boucle à l’époque, c’était la folie. Déjà, j’aimais beaucoup ce que faisait La Cliqua en général, mais là, ce solo de Daddy Lord C, dans un univers assez différent de ce que proposait le groupe, un petit storytelling amoureux tout simplement génial!
Le flow en question de notre MC est juste trop puissant, rapide et ses rimes percutent dans cette histoire de coup de coeur avec cette jeune femme qui lui donne “le freaky flow”.
Pour nous raconter ce “storytelling”, Daddy Lord C utilise une boucle d’un grand classique de la soul, par l’un de ces plus grands chanteurs, Bill Withers et le fameux “Just the two of us”.
Cette balade sortie en 1981 est issue de la collaboration entre Withers et un certain Grover Washington Jr l’illustre Jazzman New Yorkais, la chanson est un véritable hit et obtient 2 grammy awards, l’un pour la meilleure chanson R’n’B et l’autre, pour le meilleur album “Jazz Fusion” pour Grover Washington Jr. Cette balade sent la bonne humeur a plein nez et Daddy Lord C est loin d’être le seul à avoir repérer ce sample génial, Keri Hilson, Regina Belle et Urban Zakapa, star de la pop Sud Coréenne a repris ce morceau, mais la version la plus connue et qui a le mieux marchée, c’est celle de Will Smith, en 1997, dédiée à son fils, je vous la mets d’ailleurs en bonus, c’est cadeau!

Laurent

Le rap, un art masculin? Détrompez-vous…


Trop souvent vu comme une musique hyper macho, réservé à la gente masculine, le rap est en réalité un art où les femmes ont une place historique et n’ont jamais été que des accessoires sexys pour les clips, elles ont du talent à revendre et des choses à dires et je vais vous en faire la démonstration aujourd’hui, j’ai pris le parti de diviser les artistes dont je vais vous parler en plusieurs catégories en commençant par celles qui ont ouvert les portes.

LES PIONNIÈRES:

A la fin des années 80, le rap est déjà bien installé comme la musique urbaine qui monte et il est vrai qu’à cette époque, le milieu est principalement masculin jusqu’à l’arrivée d’une certaine Roxanne Shanté, qui, selon mes connaissances est la première rappeuse a enregistré un morceau avec son “Roxanne’s revenge” en réponse à “Roxanne Roxanne” du groupe UFTO, voilà la guerre des Roxanne lancée et les débuts du rap au féminin. Les deux autres grandes figures de la genèse des filles dans le rap et ces deux-là ont probablement encore plus marquées l’histoire que Shanté, je parle évidemment de Queen Latifah et MC Lyte, les vrais fers de lance du mouvement ce sont elles. Queen Latifah propose un rap engagé, politique, sorte de pendant femme d’un Rakim, son “U.N.I.T.Y” résonne encore aujourd’hui comme un hymne à la paix. Quant à MC Lyte, c’est le talent à l’état pur, un flow génial, des rimes super affûtées, capable de proposer des morceaux engagés, comme des chansons pour faire la fête, la belle de Brooklyn sait tout faire. Il y eut bien sûr d’autres artistes marquantes à l’époque comme Yo-Yo, Salt’n Pepa ou Angie Martinez, la fameuse animatrice/rappeuse de la radio Hot 97 et vous les retrouverez dans la playlist.

LES FRENCHIES:

Avant de continuer sur les rappeuses US, je vous propose de traverser l’atlantique et de re/découvrir les talents hexagonaux, parce que mine de rien,on est gâtés aussi, en France. Vous connaissez probablement tous Diam’s, pas besoin d’en rajouter à mon avis, mais je vous conseille vraiment de fouiller un peu sur ce qu’elle faisait avant d’être célèbre, notamment avec Mafia Trece, “la boulette” envoyait du lourd. Je préfère me concentrer sur Casey, qui pour moi, textuellement est l’une des artistes les plus intéressantes, hommes/femmes confondus, son flow ne plaira pas à tout le monde, c’est sûr, moi j’adore, mais au niveau de l’écriture, peu de mc’s sont au niveau, son “Chez moi” où elle parle de “sa” Martinique est tout simplement génial. Dans le même genre, mais de l’autre côté de la carte, il y a Keny Arkana, cette jeune Marseillaise n’a que deux disques studios, mais de nombreuses mixtapes et des collaborations à gogo. Mais avant tout ça, nous aussi on avait des pionnières et si les noms de Lady Laistee, Sté Strausz ou Princess Aniès ne vous disent rien, s’il vous plaît, écoutez la playlist, parce que ces 3 nanas ont ouvert les portes pour les femmes dans le rap Français.

LES RAPPEUSES A TEXTE:

Retour aux US avec cette autre catégorie, celles qui ont message à faire passer et elles sont nombreuses dans ce cas. En réalité, c’est en écoutant une rappeuse actuelle que j’ai eu envie de faire cette chronique, l’artiste en question, c’est Rapsody, la nouvelle signature de Roc Nation (le label de Jay-Z) est tout simplement ma rappeuse préférée actuellement, techniquement, textuellement, je ne vois vraiment pas qui peut rivaliser avec cette nana. Ce n’est évidemment pas la seule, j’aimais énormément l’égérie féminine des Ruff Ryders, Eve, cette blonde avec ces pattes de chiens tatouées sur la poitrine avait un style unique et des morceaux mythiques. Sans doute moins connue mais tout aussi talentueuse, son équivalent dans le Flipmode Squad, la bande à Busta Rhymes, la géniale Rah Digga, au début des années 2000, elle régnait sur le rap underground, selon moi. D’autres telles que Jean Grae, l’acolyte de Talib Kweli ou Bahamadia sont à découvrir dans la playlist.

LES “SEXYS”:

L’autre catégorie et je mentirais si je disais qu’elle n’existe pas, je dirais même qu’elles sont sans doute les plus connues, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elles ne regorgent pas de talent, ce sont les mc’s sexys, évidemment, c’est aussi l’un des thèmes récurrents du rap, chez les hommes, comme chez les femmes. Récemment, le phénomène Cardi B qui a enflammé le web avec son “Bodak Yellow” ou Nicki Minaj avant elle, voire Iggy Azalea, même si carrière est un peu partie en flamme depuis, elles sont les fers de lance de cette génération est vous en avez sans doute déjà entendu parler, alors je vais revenir en arrière et plutôt faire la lumière sur les anciennes, qui étaient, à mon avis bien meilleures. Je parle de la sulfureuse Lil’Kim, le visage féminin de la grande époque Bad Boy, celle-ci même, qui se disputait les faveurs de Notorious B.I.G et au delà de son côté hot, elle a su proposer des morceaux très hip hop comme “Lighters up” ou “Whoa” par exemple. Même chose pour Foxy Brown, l’autre grand nom de l’époque, qui avec “Get me home” pertubait tous les gars qui écoutait, mais pouvait aussi nous sortir des tracks comme “I’ll be good” ou encore sa collaboration avec The Firm. Pour finir, je citerais Remy Ma, l’atout charme du Terror Squad, même si carrière a été interrompu par un séjour à l’ombre, elle est encore capable de nous sortir des bangers mémorables comme son “All the way up” sorti en 2016.

LES “BONUS”:

Pas forcément des rappeuses à plein temps, elles varient entre chants et rap, mais sont parfois même meilleures que les “vraies” mc’s, quelques noms en vracs qui apparaîtront dans la liste écoutables, je vous citerais en premier lieu, Ms Lauryn Hill, l’ex des Fugees est l’exemple parfait de la chanteuse capable de rapper mieux que la plupart, sur “Lost ones” par exemple, ou à l’époque des Fugees avec “Boof baf” par exemple. Missy Elliott aussi, difficile à classer, elle oscille entre rap et morceaux plus R’n’B, mais excelle à chaque fois. Que dire alors de Janelle Monae ou Kelis, géniales également dans les 2 rôles et j’ai failli oublier les anciennes de Salt’ N Pepa, pourtant inoubliables avec leur “Let’s talk about sex”.

Voilà, j’espère vous avoir convaincu que les clichés, ne sont pas toujours vrais et que même si certains sont réels, il faut parfois savoir passer au-delà pour découvrir de belles choses.

Laurent

JonWayne, le Duke du hip hop



Et dire que ce disque aurait bien pu ne jamais voir le jour… “Rap album two”, c’est probablement le nom le plus balourd que l’artiste pouvait donner à son nouvel opus et pourtant, quelle tuerie!!!
L’artiste en question, c’est JonWayne et si vous ne le connaissez pas encore, c’est pas grave, le gars est plutôt du genre discret, malgré son physique de colosse, près de 2 mètres et un bon 120 kilos sur la balance. Ajoutez à ça le style de Hurley dans Lost, les bouclettes, la barbe fournie, JonWayne dénote dans le paysage hip hop et ça a bien failli lui coûter sa carrière.
Après avoir sorti plusieurs mixtapes et des albums studios assez discrets, le nom de JonWayne commence à résonner dans les oreilles des auditeurs de rap et le géant décroche la première partie d’un concert du Wu Tang en 2014, chez lui, en Californie; le rêve!!! Sauf que le public du collectif New Yorkais n’est pas prêt pour le son laid back et introverti de Wayne, pour son look non plus, on est loin de Method man, soyons clair!!! Pendant tout son set, le public le conspue, lui jette des bouteilles, on se croirait au concert d’Urban Peace au stade de France il y a quelques années… JonWayne finit par quitter la scène sans un mot et se replie sur lui-même pendant quelque temps.
Malgré tout, il continue de bosser sur ses sons, même si cette soirée continue de le hanter, il se concentre sur le beatmaking et commence à fréquenter les cercles des rappeurs expérimentaux Californiens, Earl sweatshirt, Tyler the creator etc… Ses beats sonnant plus East coast, ils sont peu demandés par les locaux, bien que son talent soit reconnus par ceux-ci. Il continue donc à rapper dessus et sort un “Rap album one” qui relance sa carrière sur les bons rails, puis nous tease avec la mixtape “JonWayne is retired”, complètement faux!!! En réalité, il bosse déjà sur ce “Rap album two”, sorti en Février 2017, qui lui, est une pure pépite! Un douze titres tout simplement génial, du pur hip hop classique, comme on les aime.
“Rap album two” est un album introspectif sur la vie du rappeur, sa dépression, sa bataille contre l’alcoolisme, bref, c’est pas avec ce disque que vous allez danser cet hiver, mais par contre quel plaisir musical, tout est léché, les rimes de JonWayne sont récitées à la perfection et la simplicité des instrus me rappelle un peu le dernier album de J.Cole “4 your eyez only”, elles sont, cela dit, excellentes!!! Peu de collaborations, hormis DJ Babu, de Dilated peoples ou Danny Watts, le jeune Texan et Zeroh, de la nouvelle scène Californienne.
Alors voilà, si vous osez passer la barrière de l’image de JonWayne, vous allez découvrir un artiste pas facile d’accès, mais bourré de talent et croyez moi, ce n’est surement pas la dernière fois que vous allez chevaucher le nouveau far west avec le cowboy du hip hop.

Laurent

Hip hop et Storytelling… indissociables.


Il était une fois le storytelling… voilà un aspect du rap que j’adore!!! Peu importe les époques ou la provenance, les mc’s du monde entier ont toujours affectionné cet art qui consiste à raconter une histoire en musique. Issue du vécu des artistes ou pure invention, ces tranches de vies ont donné le jour à quelques uns des morceaux  les plus géniaux du rap.

Je me suis amusé à faire une petite sélection, que j’espère, vous aller étoffez à travers vos commentaires, toutes les époques sont mélangées, les genres aussi, alors si vous avez des suggestions, n’hésitez pas, je les ajouterais avec plaisir!

 

La playlist Française

Quel meilleur track que cette “Trilogie” de Tandem pour commencer cette playlist? Le duo d’Aubervilliers en a même fait un court métrage avec tous les protagonistes du morceau, mythique!!! Vous allez également évidemment retrouver les maîtres du genre tels qu’Oxmo Puccino et son  “Pucc fiction”, qui en 3 minutes, nous offre le scénario d’un film de bandits façon Ox. Du Médine aussi, actuellement l’un des meilleurs avec Kohndo (présent lui aussi) pour raconter des histoires (généralement pas drôle), le “J’appuie sur la gachette” de NTM, l’un des morceaux les plus déprimants du rap Français. Pas de panique, il y aura aussi du fun avec ATK et son “Affaire hot dog” ou encore Diam’s en battle avec “Suzy”, les anciens aussi seront à l’honneur avec Fabe, coincé “Comme un rat dans le coin”, Les sages po’ dans leur “Train de minuit” ou le Ministère AMER qui courait “Plus vite que les balles”.

 

La playlist US

 

Chez les Américains, j’ai choisi “Stan” d’Eminem pour commencer, ce morceau où le fan obsessionnel de Slim Shady finit par se suicider à cause de son idole, en reprenant les paroles d’une de ses chansons est inoubliable et son clip tout aussi génial.

Comme pour l’hexagone, j’ai varié les époques et les styles, des tranches de vie de Masta Ace aux délires de Slick Rick, les histoires d’amour de Method Man ou l’ascension de Biggie, on touche un peu à tout.

L’une de mes préférés reste Common et son histoire d’amour avec le hip hop dans “I used to love H.E.R”, de la pure poésie, je vous en avais parlé dans une chronique précédente.

Impossible aussi de passer à côté des histoires Gangsta d’Ice Cube ou de Warren G.

2Pac est la aussi avec “Brenda’s got a baby” et “Dear mama” et pour finir, je ne me serais pas permis d’oublier l’excellent “Murder was the case” de Snoop, je voulais vous mettre le court métrage entier, mais la qualité de la vidéo était vraiment trop mauvaise.

Laurent

Nos samples rendez-vous #23 Common et Electric Light Orchestra


Et bah voilà! J’étais tranquillement en train de mater “Les gardiens de la galaxie 2” (super B.O, au passage) quand j’entends un passage qui me rappelle l’un de mes morceaux préférés de l’un de mes rappeurs préférés: Common et son morceau “Blue sky”, devenu depuis son dernier album “Black America Again”, le premier et unique rappeur a gagné un oscar, un emmy et un grammy, pas mal mine de rien!

Pour en revenir à ce qui nous intéresse aujourd’hui, pour “Blue sky” sur “The dreamer, the believer” le MC de Chicago a utilisé le sample d’un morceau de Electric Light Orchestra en 1977 pour “Mr.Blue sky”, vous avez forcément cette mélodie, que ce soit le morceau lui-même ou dans une pub, c’est quasi obligatoire…

Produit par No I.D et James Fauntleroy, le “Blue sky” de Common est un morceau très positif qui parle de surmonter les obstacles de la vie pour accomplir ses rêves et qui de mieux que Common pour faire passer ce message?

A l’inverse la chanson des Britanniques d’Electric light Orchestra a été inspiré par des semaines de pluies continues pendant l’enregistrement de leur double album “Out of the blue”, le septième et plus gros succès du groupe.

 

Laurent

Tyler, the creator se réinvente avec Flower boy.


 

Pas spécialement fan d’Odd Future au départ, ou de la carrière solo de Tyler, the creator son lead, mais ce nouvel opus a fait tellement de bruit que je me suis dit que j’allais lui donner sa chance. J’avoue que j’avais un peu peur que l’annonce du coming out de Tyler, chose assez rare dans le milieu hip hop, pour être mentionnée, ait eu un tel effet de buzz que le disque n’avait été survendu. Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas le cas!!!

“Flower boy”, dont le titre au départ, était “Scumfuck flower boy” (je me passerais de traduire…) est, je pense, le meilleur produit du rappeur Californien.

Le titre a donc été un peu édulcoré, ce qui n’est pas vraiment l’habitude de l’artiste et ça aussi, ça a attiré mon attention, Tyler, the creator et son ancien groupe était plutôt un collectif assez trash, avec des paroles assez tranchées et surtout un côté visuel très travaillé et bien hardcore!!! Alors, pourquoi ce revirement? Tyler a t-il changé?

En fait, non pas vraiment… Il a mûri, c’est sûr, mais au fond, le gars reste le même, ce personnage décalé, mais hyper talentueux du hip hop Californien. C’est plutôt l’ambiance du disque qui est différente, moins dark, même si sur certains morceaux comme “Who dat boy?” on retrouve l’atmosphère films d’horreur qu’on pouvait ressentir sur “Cherry bomb” ou sur les projets d’Odd future. C’est plus mélodieux, plus intimiste aussi et franchement l’écoute n’en est que facilité pour ceux qui, comme moi ne sont pas particulièrement adeptes du style de Tyler. Le disque est aussi plus court, environ 50 minutes et a du coup, moins de temps faibles, ce qui me dérangeait aussi sur l’opus précédent.

Les acolytes habituels sont présents avec Frank Ocean évidemment, mais aussi Lil’ Wayne et ASAP Rocky qui ont déjà été crédités sur les albums précédents de Tyler. Quelques petits nouveaux cependant, notamment avec la sublime voix d’Estelle qui vient accompagner le morceau central du disque “Garden shed”, où Tyler parle sans ambiguïté de sa sexualité.

“911/Mr. Lonely” avec son sample de Gap band est mon autre gros coup de coeur du disque, avec encore une fois Frank Ocean en featuring, mais aussi l’excellent guitariste de The internet, Steve Lacy.

Voilà, en conclusion, un disque qui m’a fait changé d’avis sur un artiste et c’est tant mieux, je vous laisse vous faire votre avis avec ces deux morceaux ci-dessous et bien sûr, le disque dans les bacs de la médiathèque.

 

Laurent

 

SZA prend le CTRL.


Après plusieurs mixtapes et différentes apparitions sur les disques des artistes de Top Dawg Entertainment, le label entre autres de Kendrick Lamar, Solana Rowe, alias SZA sort enfin son premier album studio: CTRL.

Couvée par Anthony Tiffith, le boss de TDE, qui ne souhaitait pas lui brûler les ailes en sortant trop tôt son disque, SZA a eu le temps de faire ses armes auprès des géants de l’industrie musicale US. Elle écrit des morceaux pour Rihanna sur “Anti”, collabore avec des artistes tels que Chance The Rapper, la révélation de l’an dernier, mais aussi 50 cent ou encore Isaiah Rashad.

Elle propose 2 mixtapes nommées “S” et “Z” qui fonctionnent très bien et du coup, le 3ème opus devait s’appeler “A”, compléter son nom et il aurait été son premier album studio. En définitive, le projet se nommera donc “CTRL” et est donc sorti au mois de Juin de cette année 2017. Le disque est assez proche de son premier projet musicalement avec des influences très variées, la native de St Louis cite aussi bien Common que Björk, les Red hot chili peppers ou Billie Holiday, grand écart musical ou pas?

Difficile donc de la classer dans une case même si le disque sonne hip hop/Nusoul avec des influences trap, un soupçon d’électro et les vocalises de SZA nous ramène également à des aspects plus pop, voir rock parfois, nous dirons donc que c’est un disque éclectique.

Quoiqu’il en soit “CTRL” est un premier album très réussi avec un univers musical bien à lui, assez mélancolique dans son ensemble. Je vous propose les vidéos des excellents singles, mais mes gros coups de cœur sont “Doves in the wind” en featuring avec Kung-fu Kenny (Kendrick Lamar) et “The weekend”.

Je vous invite vivement à découvrir cette artiste, car vous risquez fortement d’en entendre parler dans les années à venir.

Laurent

Toujours plus Bada$$!!!


aabaLe mois d’Avril 2017 nous a gâté en sorties hip hop avec le quatrième album de Kendrick Lamar, bien sur, mais aussi ce “All-Amerikkkan Bada$$” du rappeur New Yorkais Joey Bada$$ dont je vous avais déjà parlé l’an dernier, lors d’un retour sur son premier opus “B4.DA.$$” .

Deux ans après la sortie de celui-ci, revoila Jozif Badmon, avec un album ô combien différent du premier, il dit lui-même que c’est l’album qu’il se devait de faire à ce moment de sa carrière et au vu du contexte politique Américain actuel. Composé de douze titres, ce qui ne laisse aucun temps mort au disque, ce qui change des nombreux albums chargé de vingt titres, dont douze interludes, non, Joey a des choses à dire et pas de temps à perdre.

Good morning Amerikkka, voilà comment s’ouvre l’album, une introduction assez jazzy qui donne le ton et qui va se poursuivre pendant quasiment toute la première moitié de l’album. Les productions sont très 90’s avec des sonorités très Soul, Joey chante sur les refrains, mais le message n’en reste pas moins impactant, le gamin de Brooklyn en a après les Etats-Unis de Donald Trump et le fait savoir.

Le deuxième single “Land of the free”, vériatble hymne anti-Trump est même sorti le jour de l’investiture du Président, le clip est sublime, à voir absolument, reprenant le visuel de la pochette, ou l’artiste roule au milieu du désert dans un bolide digne de Mad Max (dans une Amérique dévastée) brandissant un drapeau Américain transformé avec les bandanas aux couleurs des Blood et des Crips (les 2 plus gros gangs Afro-Américains) unis contre la politique actuelle.

Le reste du disque reprend le ton plus habituel du Mc de Bed-Stuy avec notamment l’un de mes gros coups de coeur le “Rockabye baby” en duo avec l’excellent Schoolboy Q, le morceau est tellement puissant avec des lignes de basses digne d’Alchemist au début des années 2000, qu’il a pour moi éclipser les 2 premiers singles (que j’adore pourtant).

A retenir également le track avec J.Cole “Legendary” et d’autres encore bien sur, mais je vous laisse découvrir par vous même.

Pour conclure, je dirais que les attentes (pas que les miennes) étaient très hautes pour ce second opus, mais elles sont surpassées, ce disque est à mon avis, ce qui s’est fait de mieux niveau rap depuis le début d’année, on attend Kendrick pour comparer maintenant…
Laurent

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