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Monty Alexander, génie du clavier.


Monty Alexander, pianiste jamaïquain à la déjà longue carrière, que j’ai eu le bonheur d’admirer en concert à la Nouvelle Philharmonie à La Villette, il y a de cela 3 ans, est un musicien qui possède son instrument comme peu de ses confrères jazzmen contemporains. Pour moi il est du niveau d’un Chick Corea, d’un Keith Jarrett, tant son jeu est expressif, coloré, maîtrisé, fluide. Il a expérimenté beaucoup de formules au cours de sa carrière. Dans le double disque qui nous intéresse ici, intitulé « Love you Madly : Live at Bubba’s », enregistré comme son nom l’indique au Bubba’s, restaurant-club de jazz de Fort Lauderdale en Floride, dans lequel s’est aussi produit le génial Ahmad Jamal, il est entouré d’un trio composé de Paul Berner à la basse, Duffy Jackson aux baguettes et Robert Thomas Jr. aux percussions. (lire les mini entretiens très intéressants donnés par ceux-ci sur leur expérience de travail aux côtés de Monty Alexander, dans le livret qui accompagne le doublé cd).

Le premier des 2 cd s’ouvre sur « Arthur’s theme », un joli morceau tout en souplesse avec les percussions de Robert Thomas Jr. Alexander nous régale de son style, mélange d’académisme occidental et d’école latino-jamaïquaine. Après cette introduction, on tombe sur le morceau qui donne son nom à l’album, « Love you madly », écrit par le grand Duke Ellington. Sur fond de batterie aux balais, ça swingue et Alexander promène ses mains virtuoses sur le clavier avec délectation. Puis arrive la « Samba de Orfeu », composée par le musicien brésilien Luis Bonfa, qui donne furieusement envie de danser. Les 3 derniers morceaux du disque sont l’oeuvre de Monty Alexander. « Sweet Lady », qui prend la suite, démarre de façon minimale, comme si Alexander voulait peindre un tableau, puis tour s’accélère doucement. Alexander montre toute sa palette, comme un peintre. Le swing est toujours là, omniprésent, central. On le retrouve sur « Eleuthra », sur lequel il mélange allègrement ses origines jamaïquaines et les sonorités cubaines. Un régal. Pour terminer ce premier disque il nous gratifie de « Reggae later ». Un morceau superbe, rempli de breaks au piano, de virtuosité sans jamais être excessif, pas le genre du bonhomme. Bref c’est un bonheur d’écouter ce musicien. Je ne me lasse pas.

Passons au second cd. Il démarre par « Blues for Edith », est un morceau composé en hommage à Edith Piaf par le musicien Milt Jackson. Vient ensuite ‘Fungii Mama », dû à Blue Mitchell. Un morceau qui mélange swing, bebop et moments plus free, mais là encore le maestro se et nous régale. Solo de piano, de contrebasse (Paul Berner). Superbe. Ensuite c’est un « Consider » écrit de sa main que nous joue Alexander. Tout en douceur. Volupté. Derrière, le furieux et chaotique « Montevideo », qui cavale…nous entraîne dans son tourbillon. On en vient alors à écouter sa version très personnelle de « Body and Soul », co-écrite en 1930 par Johnny Green, Edward Heyman, Robert Sour et Franck Eyton. Classique du répertoire jazz, de nombreuses fois repris depuis sa création, Alexander y apporte ici sa touche de créativité, son touché de piano exceptionnel, sa technique unique. Le tout donne un joli morceau. Ses trois compères de jeu ne sont pas en reste, ils assurent tout au long des morceaux évoqués jusqu’ici. L’avant-dernier morceau c’est un cavalant « Swamp fire ». Ça va à toute vitesse, on craint le déraillement, mais non, jamais cela ne se produit. Duffy Jackson aux baguettes assure un tempo de feu, avec de rares moments de calme. Magistral. Enfin pour terminer ce disque et du coup ce coffret « Live at Bubba’s », un morceau écrit par Milt Jackson, « SKJ ». Ça balance, swingue, c’est frais, on en redemande. Merci Monsieur Alexander. Je conseille ce disque à celles et ceux qui ont envie de découvrir ce génial pianiste-compositeur-interprète. Cette chronique est la dernière de l’année avant un repos bien mérité. Nous vous retrouverons avec plaisir à la rentrée. Bon été à vous toutes et tous, où que vous soyez, en France, à l’étranger. A bientôt.

Guillaume.
https://www.youtube.com/watch?v=U8gdVIXaFVg

Pour Ben Harper, la saison des amoureux, c’est l’Hiver.



Benjamin Chase Harper, alias Ben Harper, né il y bientôt 52 ans ( il les aura le 29 octobre prochain) à Claremont en Californie, est un guitariste-auteur-compositeur-interprète, se produisant tantôt en solo, tantôt accompagné de groupes comme les Innocent Criminals, Blind Boys of Alabama, ou Relentless Seven. Aux confluences de divers musiques, à la manière d’un Lenny Kravitz, ou même d’un Prince auparavant, Ben Harper ne se gêne pas pour aller sur divers terrains musicaux, qu’il s’agisse du reggae, de la folk music, du blues, du gospel, du rock ou de la funk. Son spectre musical est très vaste, le gars ne s’interdit rien. Il se sent libre de tout faire, il ose tout. Sa carrière jusqu’ici jalonnée de succès jamais démentis, en témoignent ses concerts devant des salles remplies, est des plus riche artistiquement.

En 2020, en pleine période de confinement généralisé, il s’est offert de publier  » Winter is for lovers’ « . Et moi qui croyais que la saison des amours était naturellement le printemps voire l’été, voilà que ce gaillard nous assène que non, pour lui, tout se passe en hiver, au chaud des alcôves. Fidèle à ses habitudes, Ben Harper a enregistré cet album de manière très sobre, presque artisanale. Voilà vingt-huit ans que ce grand musicien trimballe sa carcasse et son sourire un peu partout dans le monde, depuis la sortie de « Pleasure and Pain » en 1992, suivi des deux albums à succès « Welcome to the cruel world » en 1994 et « Fight for your mind » dans la foulée en 1995.

Car Harper, très vite s’est identifié comme un musicien-citoyen à l’instar des Bob Dylan, Bruce Springsteen, Neil Young, Joan Baez, ou encore le légendaire Johnny Cash. Ben Harper le musicien est également un vrai conteur, parfois débarrassé des oripeaux de la star adulée qui empli les salles et les stades. Non il préfère les ambiances intimes, la proximité, la relation vraie à l’humain. C’est pourquoi aussi il fait rarement parler de lui en dehors de son activité musicale. Il sépare pleinement le professionnel et le privé.

Mais revenons au disque. Chacun des titres de cet album est une référence pour Ben Harper. Tantôt à l’enfance et aux quartiers où il a grandi avec « Inland Empire », mais aussi au désert de « Joshua Tree », pour le coté quasi hypnotique et mystique de l’endroit. Il évoque aussi évidemment un des hauts lieux du jazz de New-York, le quartier de Harlem, qui a été très important dans la renaissance de ce courant musical. Et puis bien sûr, il fait allusion à Londres, ville berceau de tant de guitaristes anglais de talents, dont le grand Jimmy Page notamment. Sur cet album d’une pureté absolue, très dépouillé musicalement, Ben Harper s’en donne à coeur joie et nous régale de son talent. Il nous fait un joli cadeau en terminant son disque avec une chanson sur Paris, ville qui pour lui signifie plus jamais le printemps, la vie, après l’hiver vécu dans le grand nord américain, new-yorkais ou canadien.

Ben Haper, tout jeune, eût la chance, grâce à son père qui tenait un magasin de guitare à Claremont, sa ville natale, le « Folk Music Center », de croiser des musiciens prestigieux tels que Ry Cooder ou Taj Mahal, qui deviendra son vrai mentor et l’emmènera même en tournée à ses débuts. Il voue d’ailleurs une reconnaissance éternelle à son mentor, sans qui rien n’aurait été possible selon Ben Harper.

« Winter is for lovers » est un projet musical que Ben Harper murissait dans sa tête depuis dix ans. Il souhaitait tant mettre en avant et mixer les cultures blues, amérindiennes, hawaïennes. Le résultat est bluffant de qualité. Je vous invite à l’écouter tant cet artiste propose ici un projet musical sans faille.

Guillaume.

Quand le Jazz s’empare du Roi Marley.


Vous le savez, je l’ai déjà dit ici, de grands noms de la chanson française tels Serge Gainsbourg, Georges Brassens, Claude Nougaro, ou du rock comme John Lennon,  Prince, Jimi Hendrix ont déjà vu leurs oeuvres musicales revisitées par des talents issus du jazz. C’est au tour cette fois-ci de Bob Marley, Dieu vivant du temps de sa splendeur entre les années 70 et 80, période laquelle il a fait émerger la Jamaïque de l’ombre, imposant un reggae festif et militant, oui c’est à son tour d’être « revisité » par la patte musicale de jazzmen et jazzwomen de tous horizons. Ainsi est né « Marley in Jazz: A tribute To Bob Marley » publié par le label Act Music en 2020. On retrouve à ce joli rendez-vous des noms aussi différents que Sly & Robbie, Pink Turtle (groupe habitué à faire des reprises de qualités), Nguyen Lê entre autres.

Pour démarrer cet hommage au génie jamaïquain, le groupe Pink Turtle s’attaque au célèbre « Get up, Stand up »sur une rythmique qui n’est pas sans rappeler « Hit the road Jack » de Ray Charles. Le son y est rond, chaud, les cuivres et les choeurs métronomiques. Bref tout ça part très bien. S’en suit le légendaire « Buffalo soldier » entonné par les fameux Sly & Robbie, plus habitués à nous offrir de la musique soul-funk de haute volée. Là, le groupe a choisi de nous offrir une version instrumentale du titre, et ça tourne très bien. Mais c’est vrai que j’aurai aimé entendre la voix se poser dessus. Après quoi, nous avons droit à « Concrete Jungle » en mode blues, superbement joué et interprété par The Holmes Brothers, dont le jeu de guitare est limpide, juste, fin, et le chant profond, plaintif. Un vrai beau morceau. Attention, écueil ! quand comme moi, vous avez grandi avec la version originale puis la version d’Eric Clapton de « I shot the Sheriff », c’est délicat d’entendre celle de Sébastien Lovato. Un orgue Hammond omniprésent, une ryhtmique un peu lourdingue, le tout faisant penser à une musique expérimentale ou d’ambiance ascenseur, loin, très loin, de ce que Marley avait imaginé pour ce titre, de sa signification. Un gâchis, d’autant que là encore, le chant est mis de côté, ce qui enlève une grosse partie de son intérêt au morceau. « Waiting in Vain », marque le retour au chant, grâce au talent de Xavier Desandre Navarre, accompagné de Vincent Peirani. A la manière des chants chorals de gospels, ce titre est joliment interprété, soutenu par une section rythmique sans faille. Le morceau tient une musicalité de haute volée. Ensuite, c’est le guitariste Nguuyen Lê qui prend le relais, accompagné de la chanteuse Julia Sarr, pour offrir une subtile et aérienne version de « Redemption song ». Nguyen Lê joue tout en finesse, offrant des nappes de notes, quasi spatiales. Julia Sarr s’appuie dessus sans en rajouter et nous laisse découvrir sa jolie voix.

Viennent alors les morceaux qui m’ont interpellés, à savoir la reprise du fameux « Exodus » par Alexis Bosce, le « Jammin » exécuté par Kim Waters, le superbe « Is this love » par Peter Sprague en compagnie de Leonard Patton et enfin pour clore ce bel hommage au Roi Marley, un « Could you be loved » de grande qualité. La version de « Exodus » est très jazz-fusion, avec une trompette qui fait penser à Miles Davis. Le « Jammin’  » façon Kim Waters résonne à mon sens trop commercial, le son est trop « propre ». « Is this love » est superbement chanté par Peter Sprague, qui met le feeling là où il faut sans en rajouter. Derrière lui, les musiciens sont parfaits. Ca tourne rond. Pour finir donc, « Could you be loved » joué entièrement au xylophone.. étonnant, mais cela donne une superbe couleur à ce morceau.

En somme, cet album hommage à Bob Marley est vraie réussite. Il ravira les puristes, réjouira les curieux-curieuses du mélange des genres (jazz, reggae). Je vous laisse avec une sélection de 3 morceaux. Bonne découverte à vous.

Guillaume.

Il était une fois…


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L’année de mes 20 ans, de mes vingt piges, de mes vingt printemps terrestres. L’année de mon envol du cocon familial également, vers une indépendance attendue, recherchée. Mais 1987 c’est aussi une année pleine d’évènements très importants tels que la libération des prix en janvier, alors qu’ils étaient bloqués depuis 1945 (!), c’est le lancement du 3615 Minitel, également l’arrestation des membres du groupe Action Directe, le premier vol de l’Airbus A320, l’attribution des 5èmes et 6èmes chaines à des groupes privés, la naissance de M6, la privatisation de TF1 par Bouygues, l’ouverture en Juin du procès (filmé pour l’occasion, pour l’Histoire) de Klaus Barbie, ancien chef de la gestapo de Lyon. En En juillet, il sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. En novembre, l’Institut du Monde Arabe, situé sur les quais de Seine, est inauguré. En sports, Si le cycliste irlandais réalise cette année-là le triplé Tour de France-Giro d’Italie-Championnat du Monde, en formule 1, c’est le fougueux pilote brésilien Nelson Piquet qui devient champion du monde sur Brabham. En France, les Girondins de Bordeaux, emmenés par Alain Giresse, deviennent champions de France de foot, le RC Toulon fait de même en rugby face au Racing Club de France. A Roland-Garros, c’est le tchécoslovaque Ivan Lendl qui s’impose face au suédois Mats Wilander.
Au cinéma, le public pourra voir des films aussi différents que « L’arme fatale » de Richard Donner, avec Mel Gibson et Danny Glover », « Au revoir les enfants » de Louis Malle, « La couleur de L’argent » de Martin Scorsese, avec Paul Newman, la star montante Tom Cruise, et Elisabeth Mastrantonio, John Turturo, « Le Dernier Empereur » de Bernardo Bertolucci, grande fresque historique impressionniste sur la vie du dernier empereur chinois, mort en 1967. Autre film marquant, « La Mouche » de David Cronenberg, avec le duo Jeff Goldblum-Geena Davis. Enfin, comment ne pas évoquer  » Sous le soleil de Satan » de Maurice Pialat, avec Gérard Depardieu dans le rôle titre. Qui ne se souvient pas, lors de la remise de la palme d’or à Cannes cette année-là, du bras d’honneur adressé à la salle des festivaliers par Pialat. Côté décès marquants, il faut noter ceux du dramaturge Jean Anouilh, de l’éditeur Pierre Seghers, du cycliste 5 fois vainqueur du Tour de France Jacques Anquetil, de la romancière-académicienne Marguerite Yourcenar, également ceux de l’acteur Lino Ventura, du pilote de formule 1 Didier Pironi, et du danseur-comédien américain Fred Astaire.

Place à l’histoire inventée.

Un matin banal brumeux d’automne, Jean-Hughes se réveille seul à bord de son ketch, acheté quelques années auparavant alors qu’il était en piteux état. Lui-même n’allait pas très bien. Femme partie, enfants grandis et à l’autre bout du monde, boulot en berne à cause d’une récession économique, Jean-Hughes avait des raisons de noyer son chagrin dans le whisky, au fond de son bateau « Renaissance », ancré dans le joli port de Saint-Malo. Mais comme le chantait un artiste anglais, qu’il écouter au moins une fois par jour, il se disait  » Never gonna give up »…non jamais il ne baisserait les bras. Jamais.
Il avait un couple d’amis, Mel et Kim, des australiens bon tein, lui avocat,  elle artiste-peintre, qui résidaient à quelques encablures de son port d’attache, dans les terres. Parfois, il les emmenait en mer,  pour de longues promenades, dans des endroits que lui seul connaissait. Lors de ces balades en mer, Jean-Hughes confie à ses amis qu’il a le coeur en exil depuis le départ de sa femme. Que seulement « Là-bas », sur cet élément liquide remuant et imprévisible,  étrangement il se sent en adéquation,  il se sent libre, fort, en contrôle.

Mel et Kim restent perplexes devant les certitudes affichées par leur ami. Mais n’en disent mot de peur de le vexer ou de finir à la mer. Ç’est pas le moment,  se disent-ils, attendant le retour à terre. Un soir,  voyant l’état moral de Jean-Hughes se dégrader depuis quelques temps déjà, ils l’invitent à dîner chez eux, au milieu d’autres ami.e.s. Parmi les convives, une plantureuse brune aux cheveux longs ne tarda pas à attirer son attention. Prenommée Sabrina, elle avait une réputation de mangeuse croqueuse d’hommes. Mais Jean-Hughes s’ en moque, si elle peut lui permettre de remonter la pente moralement. Lui qui se sentait si Aline, revit aux côtés de Sabrina. Il revit. Les nuits sont toutes aussi torrides, les corps se mêlent d’ un amour sans limite. A sa nouvelle compagne, Jean-Hughes ne peut et ne veut dire aucuns mensonges. Sabrina est une  » machine à danser », ainsi entraine-t-elle son homme dans son sillage, dans son tourbillon noctambule, où elle écume les dancefloors. Sabrina, loin de son image de femme fatale, a connu l’aventure de faire un bébé toute seule, solitude totale. Elle appelera sa fille Hélène. Lors de sa rencontre avec Jean-Hughes, Hélène a déjà 8 ans. Le courant passe bien avec le chéri de sa maman.

Cet amour aussi inattendu qu’improbable, ce strange love du début, va se transformer en véritable histoire d’amour, forte, durable, profonde. « Angel-eyes », ainsi Jean-Hughes surnommait-il Sabrina, sa chérie, son trésor. Ils se firent la promesse de ne jamais se briser le cœur. A leurs amis communs Mel et Kim, grâce à qui les deux tourtereaux se sont rencontrés, ces derniers vont annoncer une grande nouvelle. Ils ont décidé de se marier, d’unir leurs destins. Mel et Kim vont sauter de joie à l’annonce de la nouvelle. Ils offriront le cadre de leur résidence de campagne pour accueillir la fête qui suivra la cérémonie officielle.

Désormais heureux, remis sur pieds, équilibré dans sa vie, Jean-Hughes va pouvoir se remettre à des projets professionnels, à des activités sportives et personnelles. Il a repris goût à la vie. L’avenir lui appartient. A lui et Sabrina.

Je vous laisse avec une sélection de titres de l’année 1987, qui ne manqueront pas de vous rappeler des souvenirs. Bonne écoute.

Guillaume.

Luke Cage, un super héros à la rescousse des soundtracks!


Parmi toutes les séries de super-héros de l’égérie Marvel (et il y en a un paquet!!!), une se démarque musicalement et je dirais même que, peu importe si vous aimez l’univers Marvel (bien sûr c’est mieux si c’est le cas) ou pas, musicalement au moins la série vaut le détour, depuis Power, c’est probablement ce que j’ai entendu de mieux.
Déjà, pour vous donner un ordre d’idée de ce qui vous attend, la production a décidé de nommer chaque épisode de la série d’après un morceau de Gangstarr pour la première saison et pour la deuxième, le choix s’est porté sur Pete Rock, dans le genre classique, on fait difficilement plus fort.
Alors, encore du hip hop me direz-vous? Oui, principalement, mais pas que, loin de là! Soul et Reggae sont aussi bien représentés, mais on y viendra plus tard, pour le moment, je vais quand même vous donner rapidement le contexte de la série.
Luke Cage, c’est la troisième collaboration entre Netflix et Marvel pour la saga des Defenders. Le héros de Harlem est introduit pour la première fois dans Jessica Jones, on le découvre en tant que barman et potentiel amant pour Jessica. On se rend rapidement que ce n’est pas un barman comme les autres, le type a des sacrés pouvoir, il est quasiment indestructible et à une force phénoménale. Sans spoiler pour ceux qui n’auraient pas vu Jessica Jones, quand la série de Luke commence, nous le retrouvons quelques mois plus tard, incognito dans sa ville natale de Harlem, où il essaie de vivre une petite vie au calme mais c’est sans compter sur Cornell Stokes alias Cottonmouth et sa cousine Mariah Dillard, qui dirigent les trafics de la ville et y font régner la peur. Luke ne pourra bientôt plus se cacher sous sa capuche et devra accepter les responsabilité qui vont avec ses pouvoirs.
Voilà grossièrement ce qui vous attend en attaquant la série et honnêtement, c’est pas la folie, y’a quelques longueurs, mais dans l’ensemble, c’est plutôt sympa et si vous aimez l’univers de Stan Lee, ça devrait le faire, sans problème.
Pour ce qui est de la musique, comme je le disais, là, c’est un gros morceau auquel nous avons affaire, comme je le disais, déjà le titre de chaque épisode donne le ton et quand on connaît un peu ceux qui supervisent la B.O, on ne peut qu’être impatient à l’idée de tendre l’oreille, il s’agit d’Adrian Younge, l’excellent compositeur originaire de Los Angeles, à l’origine des super projets “Twelve reasons to die 1 et 2” avec Ghostface killah et “Adrian Younge presents The Delfonics” dont je vous avais parlé dans les Soulections. Pour l’aider dans cette oeuvre, a été choisi Ali Shaheed Muhammad d’A Tribe Called Quest, alors, je vous donne un peu le programme de la playlist?
Côté hip hop, hormis Gangstarr et Pete Rock, vous pourrez retrouver du très bon avec des tracks de Mobb Deep, du Wu-Tang, M.O.P ou encore des Fugees. Comme je l’ai dit, il y a aussi pas mal de Reggae, étant donné que l’un des protagonistes de la deuxième saison est un Jamaïcain, on est gâté de ce côté là aussi avec le grand Bob Marley et ses fils aussi, Ini Kamoze et Gregory Isaacs. Enfin, et cette partie n’est pas la moins représentée, la Soul, on est à Harlem quand même, ça aurait été scandaleux! Nina Simone est là, l’ex Tony Toni Toné, Raphael Saadiq aussi, le défunt Charles Bradley et j’en passe… Vous aurez même un morceau de Nirvana, pour que les fans de Rock ne m’en veuille pas trop.
Voilà, pour vous faire une idée de la playlist et surtout le gros bonus qui vous attend dans la série, c’est que, les méchants de la première saison, Cornell et Mariah possèdent un club et que vous pourrez y voir défiler quasiment un artiste par épisode et ça, franchement c’est quand même la grande classe!!!
Laurent.

# La playlist de septembre : sur la route


visuel playlist sur la route-page001C’est la rentrée. Oui, c’est la rentrée, tous les ans, elle revient…. Mais elle nous permet de se remémorer les beaux souvenirs de nos vacances (il faut lui bien lui trouver des points positifs). Alors pour accompagner ces souvenirs, nous vous proposons quelques musiques de voyage dans la #playlist de septembre : Sur la route. Montons dans le van et laissons-nous porter sur le macadam.

Bonne écoute !

Carine

Nos samples rendez-vous 18 : Foxy Brown et Toots and the maytals


1333524-gf2001, retour très attendu de Foxy Brown, une Nicki Minaj avant l’heure pour les plus jeunes, également plus talentueuse de mon point de vue, mais passons… Après plusieurs démêlés avec la justice et une petite dépression, l’icône féminin du rap de l’époque revient avec l’album « Broken silence » et ce single « Oh Yeah ! » en featuring avec Spragga Benz. Ce troisième opus de Foxy n’a pas le succès espéré et sera son dernier en date, cependant, il reste, selon moi comme son album le plus abouti, le plus hip hop et ce single aura eu le mérite d’être avant-gardiste dans cette connexion rap/dancehall devenu si populaire par la suite.

Pour ce morceau, la « Ill na na » a utilisé un sample de l’un des groupes de Reggae les plus influents des années 60/70 : Toots and the maytals, le groupe a avoir utilisé pour la première fois le terme « Reggae » dans une chanson(Do the reggay). Le sample est tiré de « 54-46 Was My Number », un titre de l’album « Sweet and dandy » de 1969 avec la voix incomparable de Frederick « Toots » Hibbert.

Les 2 artistes ont donc en commun d’avoir été précurseurs a un moment dans la musique.

Laurent

Treïma, duo en devenir…


Samedi 25 février dernier, le duo Treïma, composé de Leïla Serouge (qui a grandi à Fontenay) au chant, et de Mickaël à la guitare, est venu offrir, durant 45 minutes, à l’espace musique de la médiathèque, une jolie prestation toute en maitrise et simplicité, à travers un répertoire composé uniquement de standards du jazz, de la pop, du reggae, ou de la soul music.

Formé voilà un an et demi, ce duo très complémentaire a offert au public présent (petits et grands) les versions revisitées de chansons telles « Route 66 » de Nat King Cole, « Sitting on the dock of the bay » d’Otis Redding, « Talkin about a revolution » de Tracy Chapman, « The preacher Man » d’Aretha Franklin, « Suddenly I see » de KT Tunstall, « Royals » de Lorde, « Come » de Jain, « Beat it » de Michael Jackson, »These boots are made for Walkin » de Nancy Sinatra, « Redemption song » de Bob Marley. Le phrasé sans hésitation de Leïla Serouge, soutenu, secondé, accompagné par Mickaël à la guitare acoustique, donnèrent une couleur nouvelle à ces standards, et c’est très bien ainsi. Le petit bémol à mes yeux, c’est que le répertoire ne contient pas de reprise de standards… français! Jouant parfois dans les bars et restaurants, il est leur plus aisé de proposer une prestation strictement en anglais.

Treïma a d’autres projets pour les semaines et mois à venir, comme une formule à 5 (guitare-voix-basse-batterie-claviers). Le répertoire est en préparation. Excellente nouvelle!

Alors si vous apercevez un annonce de concert de ce jeune duo prometteur, allez-y les yeux fermés, vous passerez un joli moment!

Vous pouvez aussi les suivre sur leur page dédiée : https://www.facebook.com/treima.musique/

Guillaume.

 

 

https://www.facebook.com/treima.musique/

 

Nos samples rendez-vous #11 : Nas, Damian Marley et Amadou et Mariam


amadou-et-mariamQuand le fils du grand Bob Marley et la légende du Queens se réunissent le temps d’un album, ça donne « Distant relatives », une incroyable aventure musicale sortie en 2010. Issu de cet opus, le morceau « Patience » où Nas et Damian Marley nous parlent de leurs inquiétudes sur le monde actuel et de la nécessité que chacun ait conscience qu’il est acteur d’un possible changement pour le meilleur.

Pour illustrer ces idées en musique, les deux compères ont choisi de sampler Amadou et Mariam et leurs morceau « Sabali » , la patience en Malien. Cette chanson de 2008 est le premier single du sixième album du couple, « Welcome to Mali ».

Pour le clip, Nas et Damian ont eu l’élégance de faire apparaitre Amadou et Mariam, chose assez rare lors de l’utilisation de sample, preuve du respect entre ces artistes. Lors du concert à Paris,  le couple Malien a également été invité sur scène à chanter le refrain du morceau, la classe.

Laurent

Asian Dub Foundation est de Retour!


AsianDubFoundationAlbum_image« More Signal More Noise« , nouvel album de Asian Dub Foundation, fait suite à celui paru en 2013 « The Signal and the Noise ».

Toujours très en forme, ce groupe mélange avec un savoir-faire éprouvé les guitares rock, la rythmique reggae, les boucles électroniques, le tout arrangé savoureusement.

L’auditeur voyage entre mélopées aux accents  d’Afrique ou d’Inde, ou du rock brut occidental. Le tout emmené par la voix rugissante de Chandrasonic.

Dès l’introductif « Zig Zag Nation », l’auditeur est saisi, emmené dans cet univers musical multicolore, savoureux, parfois un brin brouillon sans être désagréable. Encore une fois, le groupe donne ici sa vision révoltée d’un monde devenue fou, entre crise économique, guerres, famines, médias  devenus des caisses de résonances de pouvoirs en place, et dictatures hélas toujours debout (Get Lost Bashar). La contestation est omniprésente, outre le titre précité.. écoutez donc « Radio Bubblegum », « Stand up », qui sonne comme en écho au « Get up Stand up » de Bob Marley.

Le superbe instrumental « Semira » et sa flûte traversière envoutante, sonne comme une pause poétique au milieu de cet album rugissant.

Asian Dub Foundation ne s’interdit rien, y compris de jouer des boucles électroniques en fonds de textes à la rythmique dub-reggae. Du grand art!

Outre leur propre démarche de groupe, Asian Dub Foundation Sound System (nom complet) a mis en place une fondation (Asian Dub Foundation Education) permettant à qui veut de produire de la musique Gratuitement!  Savoureux, courageux, dans ce monde qui est dominé par le profit!. Une filiale, montée par un ancien élève, existe d’ailleurs à Amsterdam.

A travers ce nouvel album, le groupe confirme qu’il est toujours en pleine forme créatrice. Tant mieux pour nous. Vivement le 8 décembre prochain, lors de la soirée inaugurale du festival des Aventuriers, pour assister et savourer leur prestation scénique, qui je n’en doute pas sera de haute tenue.

Guillaume.

Les Aventuriers 2015, un plateau de choix !


AsianDubFoundation_image

Ca y est! la programmation musicale de l’édition 2015 du Festival des Aventuriers  (du 8 au 17 décembre prochain à, l’espace Gérard Philipe, Salle Jacques Brel pour la soirée de clôture) est connue.

http://www.festival-les-aventuriers.com/

https://billetterie.fontenayenscenes.fr/spectacle?id_spectacle=5682&lng=1

Et il y a du lourd! En effet, outre Hubert-Félix Thiéfaine, qui clôturera  (pour notre plus grand bonheur)  cette nouvelle édition rassemblera notamment  Asian Dub Foundation, Jay-Jay Johanson, entre autres têtes d’affiches. L’éclectisme est encore une fois au rendez-vous, avec le  reggae dub énergique d’ Asian Dub Foundation qui ouvrira le festival, le public pourra également se délecter de la pop music éthérée de Jay-Jay Johanson, l’ électro façon VerveineLes Chamberlain,  la chanson française et la pop douce de Marie Modiano,  ou encore Aline. Un plateau riche, qui permettra au public d’apprécier les valeurs sûres et découvrir celles de demain. Nul doute que les soirées seront belles et l’ambiance au rendez-vous! Ce qui, par les temps qui courent, fera le plus grand bien. De quoi se faire une jolie semaine musicale, comme un avant-goût de Noël. Chouette!!!

Guillaume.

L’échappée en solitaire de Keith Richards.


KeithRichards_pochetteSur la pochette de « Crosseyed Heart« , il a l’air rigolard, content de nous présenter son 3ème album solo, venant seulement 23 après « Main offender ». Mais de qui je parle, vous dites-vous?

Du joyeux luron, du stonien guitariste, Keith Richards himself!

Profitant d’un temps de pause dans le planning planétaire des Pierres qui Roulent, le corsaire du rock a fignolé un album qui a vu ses premiers jours en 2011. Pour cette occasion, le bougre a su évidemment bien s’entourer, faisant appel à des fidèles tels le batteur Steve Jordan, le regretté saxophoniste Bobby Keys (dont les derniers enregistrements figurent sur cet album), le pianiste Ivan Neville. La surprise vient de  la présence inattendue de Norah Jones, qui vient poser sa voix sur  la jolie ballade « Illusion ».

Dans ce disque, qui selon Richards, devrait avoir un prolongement scénique en 2016, si les Stones ne retournent pas en studio, le guitariste rend hommage de belle manière à ceux qui l’ont influencé : les bluesmen Robert Johnson (« Crosseyed Heart » en mode acoustique guitare-voix)), Lead Belly (écoutez la reprise « Good night Irene »), mais également l’univers reggae (« Love overdub »), la folk (« Robbed blind »), et bien sûr l’univers stonien (« HeartStopper » ; « Amnesia » ; « Trouble » ; « Nothing on me »). La voix de Richards, dégagée des excès en tous genres, se trouve ici claire, parfois profonde, grave.

A 71 printemps, Keith Richards est simplement heureux de jouer, alors il s’amuse, et ça s’entend. Infatigable, ne supportant pas de ne pas jouer, enregistrer en studio, lorsque les Pierres qui Roulent en ont terminé de leur marathons planétaires, le génial guitariste a donc réalisé « Crosseyed Heart » sans autre prétention que celle du plaisir simple, comme une jolie échappée en solitaire dans la vie de celui pour qui « Les stones restent la priorité absolue ».

Guillaume.

Du Roots Revival


couverture-protojeIl est impossible de passer un bon été sans un bon disque de reggae, surtout que cette année est arrivé le 3ème album de Protoje : Ancient future. C’est sans hésitation que je l’ai mis dans ma valise, un album bien fait, bien construit, pas prise de tête.

Protoje, grand meneur de la génération nommée Reggae Revival, nous embarque dans son flow nonchalant, son rythme entraînant, accompagné de jeunes chanteurs jamaïcains comme Chronixx, Kabaka, Jesse Royal, Sevana….

Produit par Winta James, qui travaille habituellement avec Damian Marley, cet album mêle la tradition culturelle rasta et des arrangements tournés vers l’avenir, on peut y constater une présence importante de hip-hop, sans que jamais celui-ci ne vienne détourner Protoje des racines du reggae, indisociables du mouvement Rastafari.

Un cd qui donne la pêche, un cd réussi.

Michèle

Voyage dans l’Histoire de la musique noire.


Pochette_GreatBlackMusicDepuis le 11 mars dernier, et jusqu’au 24 août prochain, la Cité de la Musique de la Villette (dont le portail et ses contenus,sont  en libre accès à l’espace musique de la médiathèque), propose une expostion sur les racines de l’histoire de la musique noire, qu’elle soit africaine, jamaïcaine, américaine, qu’il s’agisse de musique traditionnelle, du blues, du gospel, du jazz, du reggae, de la soul music, du rhythm and blues, de la funk music. http://www.greatblackmusic.fr/

Un parcours musical, en mode audio et vidéo, une ballade dans le temps, l’histoire, mettant sans cesse en parallèle les évolutions des sociétés et le rôle social tenu par la musique ou des musiciens, chanteurs, chanteuses, ou personnages publics, leaders d opinions. Interactive, riche en documents, en sources sonores et vidéos, cette exposition retrace l’histoire de la musique noire, de la culture panafricaine, des avancées rapides ou lentes en terme de  mentalités que cela a pu engendrer,  des difficultés rencontrées pour faire évoluer, changer, avancer les fonctionnements sur ces différents continents. La musique est un langage universel, de Johannesburg à Bâton Rouge, de Kinshasa à Kingston, de Memphis à Chicago, de Dakar à Soweto. Sont aussi évoqués des personnages historiques tels que Nelson Mandela, Mahatma Ghandi, Mohammed Ali, Malcom X, parmi d’autres, qui à leur manière, ont joué un rôle dans l’évolution, l’acceptation des noirs, de leur culture, de leur identité, dans la société, à l’égal des blancs.

Cette exposition est à ne pas manquer. Elle s’adresse aux petits (8 ans minimum) et aux adultes bien sûr.

Guillaume.

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