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Föllakzoid – I


Föllakzoid

Avis aux amateurs de rock psychédélique, space rock, krautrock, techno, expérimentations sonores, boucles hypnotiques planantes s’étalant sur la face entière d’un disque vinyle… Föllakzoid débarque dans nos bacs !

Derrière ce nom de groupe improbable se cachent 3 amis d’enfance de Santiago du Chili : Domingo Garcia-Huibodro (guitare), Juan Pablo Rodriguez (basse) et Diego Lorca (batterie).

Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, I n’est pas leur 1er album mais leur 3ème chez Sacred Bones Records, label indépendant new-yorkais dont le goût pour les ambiances sombres, sophistiquées et expérimentales n’est plus à démontrer.

Si les trois musiciens aiment manifestement nous prendre à contre pied, il est difficile de leur coller une étiquette (si tant est qu’on est envie de le faire.)

Une évidence s’impose toutefois très vite à l’écoute de leur musique : l’influence des groupes de rock allemand avant-gardistes des années 1970. De part à la fois :
– leur usage de nombreux effets électroniques,
– la longueur de leurs compositions (entre 13 et 17 min. sur I), quasi exclusivement instrumentales et faisant fi des habituels couplets/refrain,
– et surtout leurs rythmiques « motoriques » héritées de groupes comme Neu!, Can ou La Düsseldorf.
Réécoutez les titres Hallogallo ou Hero de Neu ! pour vous en convaincre, où le batteur Klaus Dinger pourrait tout aussi bien être remplacé par une boite à rythme.

Bref, un album à écouter au calme les yeux fermés, oreilles concentrées… ou mieux encore en live où l’expérience potentiellement transcendantale (vous êtes prévenu-e-s !) prend tout son sens.

Si vous voulez la tenter, le trio chilien repasse d’ailleurs à Paris la nuit du 8 avril, dans la petite salle de l’Espace B.

Föllakzoid au Petit Bain (Paris) le 29 octobre 2019

Mais si la démarche « radicalisée » du dernier album (encore moins de passages mélodiques qu’avant, il faut bien l’admettre..) vous invite plus à la sieste qu’à l’extase, tournez-vous plutôt vers les opus précédents, où les expositions de riffs de guitare survitaminée aux effets de saturation ou d’échos savaient rompre à merveille avec ce qui pouvait finir par être (faussement ?) ennuyant.

Exemple avec le titre Electric de l’album III.
Ou l’album II, prochainement aussi disponible en CD à la médiathèque.
Une interview pour en savoir plus sur le groupe.
Et plus d’écoutes sur Soundcloud.

Petit clin d’oeil pour finir à Alber Jupiter, duo nanto-rennais qui a fait la 1ère partie de Follakzoid lors du concert au Petit Bain en octobre dernier, et dont le krautrock – tout aussi cosmique que son patronyme et sa pochette d’album le suggèrent, voir ci-dessous – méritera sans doute toute notre attention dans un prochain article.

En attendant, vous pouvez les découvrir sur Bandcamp.

Album We Are Just Floating In Space d’Alber Jupiter

Julien

Un album concept déroutant


pochette_bon-iverVoici un disque qui déroute, difficile d’accès. Le 3ème album du groupe Bon Iver 22, A million, est un album expérimental, un pari risqué. Justin Vernon, leader et chanteur du groupe nous avait annoncé leur séparation en 2012. Mais les revoilà ! Le cd précédent For Emma Forever Ago avait été composé en 2008 dans la douleur dans une cabane au fond des bois, celui-ci a dû être composé sur une autre planète, dans une autre dimension.

Justin Vernon, après avoir traversé une période de surmenage et de profonde dépression, est parti se ressourcer en Grèce. Dans cet album il révèle cette cassure individuelle, ce rapport bouleversé au monde. Par l’intermédiaire de Messina (une boîte électronique créée par eux, qui décompose la voix de Vernon), ils nous offrent une ambiance déshumanisée qui n’a plus grand chose à voir avec la folk.

A la première écoute, on se pose la question si le monsieur ne se moque pas un peu de nous : trop de voix de robots, de samples incompréhensibles et d’expérimentations électroniques. En plus, des titres illisibles avec des symboles incompréhensibles. Puis peu à peu on s’approprie  les morceaux , qui sont d’ailleurs très différents les uns des autres. Justin Vernon teste, innove, propose, de façon très fine et intelligente un nouveau monde mystérieux et inspiré. Les collaborations avec James Blake ont laissé des traces. Je me suis laissée embarquée, allez soyons honnête, pas par les 10 morceaux, mais la 22 (Over S∞∞N) est une chanson magnifique, la 8 (Circle) un slow torturé d’une grande pureté, et l’on retrouve le Bon Iver qu’on connaît dans les trois derniers morceaux.

Michèle

Un génie méconnu


Connaissez-vous Franco Battiato ?

En Italie c’est une idole depuis les années 70, musicien, poète, peintre romantique, philosophe mais aussi cinéaste, il peine à être connu en France. Il s’est d’abord consacré à la musique électronique et expérimentale et reçoit en 1978 le prix K. Stockhausen pour l’oeuvre pour piano : L’Egitto primo della sabbie. Puis comme il l’avoue lui-même, pour gagner de l’argent il se tourne vers la pop rock et le rock expérimental et se prend au jeu de créer des chansons. « Ce best of  » nous présente une courte partie de sa carrière de 1979 à 1995.

Françoise

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