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Elvis a changé l’histoire du Rock.

Dans des chroniques précédentes, plus ou moins récentes, j’ai évoqué les « géniteurs » du Rock’n’roll, au premier rang desquels Little Richard, mais il y eut aussi Eddie Cochran, Chuck Berry et son célèbre duck-walk, Jerry Lee Lewis et son piano, Bill Haley et ses fameuses comètes pour ne citer que les principaux venus des Etats-Unis. Mais un gars, né en 1935 à Tupelo, au Texas, va venir au milieu des années 50, ringardiser et bousculer les codes jusques-là établis par ses prédécesseurs. Son nom? Elvis Aaron Presley. Il était bien logique que j’en vienne à l’évoquer, d’autant que cette année, il aurait fêté ses 85 ans!
Le label Laser Média à eu l’excellent idée de ressortir, sous forme de coffret 3 cd intitulé « Rock Box », 42 titres parmi lesquels beaucoup sont devenus des classiques du Rock :
« See See Rider », « Trying To get you », « Allez shook up », « Love me tender », « Hound Dog », « Polk salad Annie », « Suspicious Minds », « Heartbreak Hotel », « Can’t help falling in love ». C’est vraiment un bel objet pour se rappeler combien cet artiste a marqué de son empreinte l’industrie du disque, la musique, la société, pendant 20 ans, de 1956 à 1975.
La mine enjôleuse, le sourire ravageur auprès de la gent féminine, une voix grave et chaude à faire se pâmer les jeunes filles comme les mères de familles, capable de jouer de la guitare, le jeune Presley va être repéré lors d’un radio-crochet, par un manager nommé Parker qui se fait appeler « Colonel », plus par volonté d’impressionner l’interlocuteur, que par un réel passé militaire. En 1954, il est signé sur le label Sun Records de Sam Phillips. Il sera désormais accompagné du guitariste Scotty Moore, du bassiste Billy Black et du batteur DJ Fontana. Le manager, homme d’affaires très avisé, comprend très vite le potentiel de son « poulain » et s’arrange pour le faire tourner dans le pays, mais aussi le faire engager sur des films sans intérêts, où sa seule présence à l’écran générera des recettes, d’autant que Presley y jouera de piètres rôles débouchant la plupart du temps sur des chansons, source de revenus pour l’artiste, mais aussi et surtout pour le producteur. Le premier succès discographique de Presley sera le titre « Heartbreak hotel » numéro 1 des ventes aux Etats-Unis, en 1956.
Dès lors, la « machine » Presley » est en marche. Tournées partout dans le pays, diffusions massives de chacun de ses nouveaux titres à la radio, chaque apparition dans une émission de télé créée une émeute ou presque, et donc le cinéma lui tend les bras. L’avenir s’annonce radieux pour le jeune prodige de Tupelo. Son style moderne, sa présence scénique indéniable, son charisme, vont ringardiser très vite ses prédécesseurs. Chanteur blanc à la voix « noire », premier à user d’un déhanché très suggestif, qui rendra dingue, dès le début, ses fans féminines.
Mais, tout ce succès va s’arrêter brusquement, lorsque, suite au décès de sa mère à l’âge de 46 ans, et après des classes effectuées aux Etats-Unis, Elvis va partir faire son service militaire en Allemagne en 1958. De retour au pays en 1960, il va très rapidement prendre la route… des studios d’Hollywood, où il va enchaîner rien moins que 27 films jusqu’en 1968. Durant cette période, il enregistre tout de même des chansons qui deviendront des classiques, « Can’t help fallin’ in love »(1961) « Return to sender »(1962).
Mais malgré tout, la décennie des 60’s se termine sur un déclin inexorable tant commercial que cinématographique d’Elvis Presley. L’idée vient alors de négocier un contrat avec NBC, en 1968, pour une émission spéciale en public. Le deal est fait, sur la base de 1, 25 million de dollars. Intitulé « Elvis One Night« , Presley y apparaît vétu de cuir noir sur une scène carrée, accompagné par Scotty Moore, DJ Fontana, Alan Fortas. Il y semble heureux, affûté comme jamais. Le show sera un véritable carton. Il y jouera ainsi une superbe version acoustique du classique blues « That’s all right Mama« , qui l’avait révélé au monde en 1956. Revigoré par ce succès télévisuel, le « King » et son mentor diabolique vont enchaîner enregistrements studios et tournées. Un rythme erreintant.
Mais tout cela aura un prix. Fort. Que le physique de Presley, surmené, va finir par payer. Cher. En 1973, le garçon déjà sous médicaments à forte dose pour diverses pathologies (angoisses, paranoïa, diabète…) va faire une surdose de barbituriques, puis voir ses problèmes de surpoids lui poser de plus en plus de problèmes sans parler compter ceux liés à la mémoire, qui se fait désastreuse lors de ses concerts au cours desquels il en vient à oublier des paroles de plus en plus souvent, obligeant ses musiciens à meubler. Sous contrat avec sa maison de disque, il doit enregistrer des albums régulièrement. et donner des concerts. Car le colonel Parker veille au grain, pardon à l’oseille. Et comme le public, tenu éloigné des problèmes de santé du King, continue de venir en masse, l’oseille afflue en masse. Enorme!. Le physique de Presley, usé et fatigué de tant d’années de voyages, de prises de médicaments, commence à se fissurer de partout. Le mental, fragile lui aussi, malgré son entourage proche bienveillant, rassurant, finit par vaciller. Les enregistrements studios, hier une joie, aujourd’hui sont peine pour ce génie devenu fantôme, un pantin que l’on trimballe comme une belle attraction en vitrine. Il vit désormais reclus dans sa résidence de Graceland, achetée dans les années 60. Ne supporte plus de se déplacer. Du coup, sa maison de disques lui enverra même un studio mobile pour enregistrer en 1976 des sessions, qui finalement ne donneront rien.

Le jour de son décès, d’une crise cardiaque, le 16 août 1977, le King est dans sa résidence de Graceland, à Memphis, capitale du Tennessee, terre du Blues. Il devait partir en tournée. Encore une. Elle n’aura jamais lieu. Elvis Presley est inhumé deux jours plus tard en sa propriété, devant une foule immense. Encore aujourd’hui, de part le monde, des sosies le font survivre, des spectacles musicaux racontent sa vie.
Le petit gars de Tupelo est devenu, pour l’éternité, une légende de la musique, une icône du 20 ème siècle.
Je vous laisse avec une sélection de quelques titres qui ont fait son succès.
Guillaume.
Gene Vincent, rocker torturé par la vie.

Né en 1935, la même année que Elvis Presley, à Norflok en Virginie, Vincent Eugene Craddock dit Gene Vincent est le fils d’un père militaire dans la marine américaine et d’une mère commerçante. Rapidement, les parents vont s’installer en Virginie, à Munden Point, tôt le gamin va, écoutant la radio, découvrir la musique, et surtout la la country, le bluegrass. Mais, habitant dan un quartier pauvre où la communauté noire est très présente, il va être sensibilisé au blues, au gospel.
En février 1956, Gene Vincent participe à un concours de chant. Repéré par un membre du jury, Sheriff « Tex » Davis, qui par ailleurs anime une émission de radio de Norfolk, le jeune rockeur y passera désormais régulièrement, accompagné de musiciens locaux. C’est là qu’est joué pour la première fois sa chanson Be-Bop-A-Lula, écrite lors son séjour à l’hôpital suite à un accident avec une voiture, ce qui faillit lui couter une jambe.
Quelques mois plus tard, la tornade Presley, et son « Heartbreak hotel » ravagent tout sur leur passage, obligeant les maisons de disques à vouloir se dénicher chacune « son Elvis ». Sheriff « Tex » Davis flaire le bon coup avec Gene Vincent et décide de devenir don manager. Et il l’entoure de quatre musiciens : Cliff Gallup (guitare solo), Willie Williams (guitare rythmique), Jack Neal (contrebasse), Dickie Harrell (batterie). Le quatuor se nommera les Blue Caps, en hommage à la marine américaine. En cette année 1956, Vincent part effectuer une tournée au Canada avec son groupe. Un succès. L’année suivante, en 1957, le groupe est modifié, puis s’envole pour une tournée. Une guitare rythmique remplace l’acoustique, la contrebasse est remplacée par une basse électrique, des choristes-danseurs viennent s’ajouter. Gene Vincent et son groupe enchainent alors concerts avec public en délire, émissions de télé célèbres comme le Ed Sullivan Show, très couru à l’époque. Tout roule pour le garçon et sa bande. 1958 s’annonce sous les mêmes auspices, avec un troisième album, « Gene Vincent Rocks and the Blue Caps Rolls », qui connaitra un vrai succès, un public qui le suit toujours, voyant en lui un représentant de ses aspirations rebelles, torturé par la vie avec sa jambe abîmée par la faute d’un accident de moto. En octobre, Eddie Cochran (à gauche sur la photo ci-dessous), le rejoint en studio pour des sessions vocales et à la basse, mais de manière totalement anonyme. Le groupe ensuite se sépare. Chacun sa route, chacun son chemin, comme le dira plus tard un poète rasta.

Mais la fin des années 50, c’est aussi un virage, car, les radios commencent à bouder ce rock revendicatif, « voyou », rappelons que nous sommes encore dans une Amérique puritaine, raciste, catholique, qui ne supporte pas la violence et le fait de transiger avec les codes de bonne conduite en société. Gene Vincent et ses confrères rockeurs rentrent dans le rang. Leur salut passera par l’étranger. Pour lui, ce sera l’Angleterre. Invité à participé à l’émission « Boys meets Girls », il détonne par rapport à sa réputation qui l’a précédé. On l’attendait fracassant, mal élevé, dur, il arrive poli, souriant, respectueux. Le Producteur, Jack Good, lui suggère d’opter pour un costume de scène. Vincent s’exécute et s’inspire du costume de Vince Taylor, tout de cuir noir, inspiré lui-même de celui de Marlon Brando dans « L’équipée Sauvage ». Presley s’en inspirera à son tour en 1968, pour son retour à la télévision, où il apparaitra dans un costume tout de cuir noir moulant. Fin 1959, Gene Vincent se produira pour la première fois à l’Olympia à Paris.
Rejoint le 11 janvier 1960 par Eddie Cochran pour une tournée anglaise, celui-ci décèdera dans un accident de voiture le 17 avril 1960. Présent dans le véhicule, Gene Vincent en réchappera, partiellement blessé physiquement, mais moralement très marqué par la perte de son ami. En son hommage, il portera désormais toujours un gant noir à main gauche. Bientôt oublié du public américain, il reste populaire en Angleterre et en France, grâce à des artistes comme les Chaussettes Noires (Eddy Mitchell, qui seul ou avec son groupe de l’époque a repris 26 chansons de Gene Vincent) et les Chats Sauvages (Dick Rivers) adaptent ses chansons en français. Les années 60, même si elles vont d’abord lui valoir un succès outre-manche, vont voir son destin s’assombrir. Les tournées se raréfient, les ventes de disques diminuent, des problèmes fiscaux surviennent, et surtout l’arrivée du nouveau courant musical symbolisé par les Beatles, vont petit à petit le pousser sur la touche. Il quitte l’Angleterre, rejoint des pays comme les Pays-Bas, l’Allemagne, où il a encore des admirateurs, pour des tournées et gagner quelque argent, mais au fond de lui, le coeur n’y est déjà plus. La déprime, la forte consommation d’alcool, les amours qui vont et viennent, l’homme est usé, fatigué. Malgré une tournée en 1964 en Afrique du Sud, qui lui verront faire une rencontre débouchant sur un mariage deux ans plus tard, il revient en Europe en 1967. Sa dernière tournée française sera une vraie catastrophe. Démoralisé, miné par sa situation, endetté, plombé par ses problèmes d’alcool dont il ne se défait pas, il meurt à 36 ans seulement, suite à une hémorragie.
Ce musicien, dont la vie et la carrière furent bien trop courtes, laisse une floraison de classiques repris ou adaptés par les plus grands noms du rock de ces 50 dernières années : Les Chats Sauvages (photo ci-dessous), les Everly Brothers (photo ci-dessous) mais aussi Christophe, Les Chaussettes Noires, Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, Queen, Paul Mac Cartney, Stray Cats, Queen, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, ou encore Jeff Beck qui lui consacra un album entier intitulé « Crazy Legs » en 1993.


Je vous laisse avec un petit florilège de ses chansons et de reprises.
Guillaume.
Little Richard, premier de cordée du rock’n’roll.
Souvenez-vous, le 13 mai dernier, nous apprenions le décès de Little Richard, pionner et légende du rock américain, à qui j’avais ici-même consacré un article à cette funeste occasion. Cette fois-ci, c’est autour de la ressorti de 4 premiers albums ressortis par le label Avid Entertainement. L’occasion pour l’auditeur que je suis, de replonger dans une période que je n’ai pas connu, étant né quelques années plus tard (1967). Quatre albums, enregistrés entre 1957, 1958 et 1959.

Le premier des quatre albums donnés à réentendre est « Here’s Little Richard », que l’on pourrait traduire par « Voici (qui est) Little Richard ». Il démarre par le tube qui a lancé la carrière de Little Richard, « Tutti Frutti« . Sur ce disque on retrouve aussi des titres qui ont fait la célébrité du musicien, à savoir « Slippin » and slidin’ « , « Long tall Sally« repris et adapté par de nombreux artistes du rock, sur le second les tubes « Good golly Miss Molly« , ou le célébrissime « Lucille« .
A cette période bénie, c’est à dire les 50’s et les 60’s, les artistes, outre atlantique comme en Angleterre ou en France, soutenus par les labels, les radios du coin et des producteurs-dénicheurs de talents passionnés, loin des comptables qui envahissent aujourd’hui les multinationales de la musique, pouvaient donc enregistrer des albums à la chaine, de manière très rapprochée, manière de garder intact l’attrait du public suscité lors de l’album précédent.
C’est ainsi que démarra la folle histoire de Little Richard, comme après lui celle d’Elvis Presley,(ce dernier vite surnommé le « King », cornaqué par un producteur, le célèbre « colonel » Parker, qui n’avait d’ailleurs de colonel que le nom, car aucune légitimité militaire à se faire nommer ainsi si ce n’est pour impressionner l’interlocuteur).
En Europe, les carrières des Beatles, des Rolling Stones, du British Blues Boom bénéficieront aussi de ce mode de promotion et de production. Ca parait si loin.
Mais revenons à Little Richard. Et à ces quatre albums. Comme je le disais plus haut, ils ont été enregistré entre 1957 et 1959. L’artiste se montre prolixe, inventif, écrivant donc des titres qui vont rentrer au panthéon du rock, mais ça bien sûr, il l’ignore à l’heure de les écrire. Même de les jouer en live. Le garçon est virevoltant, énergique, sur scène il ne tient pas en place…. et fait le show en mettant ses jambes sur le clavier, en jouant debout, en chantant fort de sa voix puissante. Sur ces 4 albums, pêle-mêle, on trouve donc des classiques mais aussi des ballades, des titres certes plaisants mais qui ne renversent pas la table. Pourtant tout cela ramène à l’époque où nos parents étaient pour la plupart adolescents boutonneux et commençant à nourrir un sentiment de révolte. Les jupes des filles se raccourcissaient, les garons sortaient à peine des tenues étriquées costumes-cravates pour petit à petit se lâcher vers le jean et le cuir qui sera l’emblème de la génération de 68.
Sur ces 4 disques, qui jalonnent donc son début de carrière américaine, c’est aussi un voyage dans l’univers de la soul, du gospel. Comme nombre des des congénères afro-américains il vient de là. C’est d’ailleurs vers les églises qu’il est retourné, une fois qu’il a vu sa popularité décliner. Redonner ce qu’il avait reçu, partagé sa passion de la musique, du chant.
Eddie Cochran, génie foudroyé.

Né en 1938 aux États-Unis, Edward Raymond Cochran alias Eddie Cochran a fini sa courte vie (21 ans!) de musicien et star montante du Rock’n’roll assis à l’arrière d’un taxi, qui s’est fracassé sur la chaussée mouillée au nord de Londres, entre Bristol et l’aéroport de la capitale anglaise, le 17 avril 1960. Un pneu éclate, le jeune conducteur (19 ans!)du taxi, perd le contrôle et le véhicule finira sa course dans un belvédère. A bord du taxi, outre Cochran, sa fiancée, et la star du rock Gene Vincent. Eux finiront blessés mais vivants. Comme le chauffeur. Seul Cochran succombera à ses blessures à l’hôpital de Bath.
Une carrière en expansion stoppée nette, dans la tôle froissée. Un destin funeste pour un musicien promis à une belle carrière. Eddy Mitchell évoque joliment cet triste épisode, ainsi que celui de Buddy Holly, décédé lui aussi tragiquement, dans « J’avais 2 amis ». Eddie Cochran, garçon au look de jeune homme propre sur lui, ses vestes de costumes, ses cheveux bien coiffés, avait des mains d’or et une voix qui, sans être extraordinaire, savait captiver son auditoire.
Alors, que vaut « Somethin’else », compilation en 2 cd des meilleurs titres du musicien, publié par le label Le Chant Du Monde? Hé bien, pour moi qui ne connaissais pas l’artiste, ou tout juste quelques-uns de ses tubes, j’avoue avoir été très agréablement surpris.
Outre qu’il est un excellent musicien, capable, grâce à une oreille très précise, de rejouer une mélodie à peine entendue, il possède une voix et un sens rythmique, qui à l’époque, ont permis de le voir sortir du lot.
Là, ça démarre fort avec la reprise du « Long tall Sally » de Little Richard, puis on enchaîne avec « Blue Suede shoes », composé par Carl Perkins. Sur « That’s my desire », sa voix se fait grave, suave, enjôleuse, à la manière d’un Presley. Puis ça enchaîne avec un rockabilly, « Twenty-flight rock ». Sa virtuosité à la guitare est évidente. Completly sweet », totalement rockabilly, « Dark lonely street », très sombre avec juste sa guitare pour soutenir la voix, le très rock « Ping Peck Stags ». Bref le garçon, doué, peut tout jouer, chanter avec une aisance déconcertante. Sans doute l’héritage de ses jeunes années passées à tourner au sein des « Cochran Brothers », duo qu’il forma avec Hank Cochran, juste et rien d’autre qu’un homonyme. Ou dans les bars, avec des formations improbables mais formatrices. Cochran fait partie de cette génération qui chantait parfois en onomatopées, histoire de pas se fatiguer la mémoire. Parfois les chansons de Cochran, mais il n’était pas le seul à agir ainsi, étaient de véritables bluettes, sans consistance, mais il fallait bien remplir les pistes du disques et justifier la location du studio d’enregistrement.
Sur le second chapitre de cette compilation, qui s’ouvre avec le suave « Don’t let me go »signée Dale Fitzsimmons, suivie de « I’ve waited so long » de Merle Travis, Cochran nous offre aussi des perles comme « Let’s get together « , dont la rythmique n’est pas sans rappeler « Com’on everybody », que l’on retrouve un peu plus loin. Moi j’ai découvert des bijoux comme « Teenage heaven », le punch « My way ». « Somethin’else » qui figure sur la compilation est une chanson reprise par Johnny Hallyday sous le titre « Elle est terrible » en 1963.
Le blues ne lui échappe pas, écoutez donc « Milk cow blues ». On dirait qu’il a fait ça toute sa vie. Et que dire de sa version de « Hallelujah I love Her so », si subtilement arrangée, alors qu’on a tous la version de Ray Charles en tête.
Oui vraiment ce « Somethin’else » est un joli recueil qui retrace, avec de jolis moments pour l’auditeur, la carrière bien trop courte d’Eddie Cochran. A noter la présence d’un livret en français intéressant. Pour les nostalgiques comme pour les curieux / curieuses de découvrir cette période musicale. Des artistes comme Elvis Presley, Aerosmith, Ray Charles, Stevie Wonder, ou encore Jerry Reed, ont repris certains titres de ce génie fracassé. Le meilleur moyen d’honorer sa mémoire, sa musique, jouée encore 60 ans après sa disparition.
Je vous laisse avec une sélection de titres qui l’ont rendu célèbres, plus quelques reprises par d’autres artistes.
Guillaume.
Little Richard, fondateur du Rock, s’est envolé.

Né Richard Wayne Penniman en 1932 à Maçon en Géorgie, aux États-Unis, « Little Richard » est apparu en 1956 à la télévision avec deux titres joué live, « Long tall Sally », »Tutti Frutti », qui allaient tout bouleverser. Comme ses acolytes musiciens noirs de l’époque, le pianiste Fats Domino (« On blueberry hill »), les guitaristes Chuck Berry et Bo Diddley, Little Richard va poser les bases du rock. Le musicien Little Steven dira d’ailleurs plus tard que Little Richard « a écrit la Bible du rock. »
Issus de parents religieux, Little Richard va grandir en allant chanter des Gospels le dimanche à l’église. Cette formation religieuse et vocale vont le marquer pour le restant de sa carrière sinon de sa vie. Ce jeune garçon, donc lorsqu’il apparaît en costume blanc, flanqué d’un petit orchestre avec cuivres, à la télévision, provoque un choc. Plus rien ne sera comme avant. Il offre en moins de 3 minutes le schéma de ce que sera la musique de demain, rythmée, débridée, chantée fort, en bougeant énormément sur scène même en jouant du piano. Ce qu’il fait, levant la jambe droite sur le clavier ! Énorme !
Tenues exubérantes, coiffure haute de 15 cm (!), yeux maquillés, voix parfois haute, presque criarde, Little Richard a écrit parmi les plus belles chansons du rock, qui 60 ans après, sont devenues des tubes : »Long Tall Sally », « Lucille » et donc « Tutti Frutti », repris entre autres par Elvis Presley.
Ce musicien noir, ultra talentueux, va inspirer nombre d’artistes dans les décennies futures : James Brown, Les Beatles, Les Stones, David Bowie, Elton John, ou encore Bob Dylan qui déclare en apprenant le décès de Little Richard : « il a été ma lumière quand j’ai démarré « .
Très marqué par le gospel de sa jeunesse, Little Richard a connu une carrière chaotique, faite d’allers-retours entre les sunlights et les retraites vers sa communauté, à chanter des gospels. Il l’a fait à de nombreuses reprises, ce qui l’a empêché d’avoir la carrière internationale que son talent méritait. Du coup ses rares apparitions étaient toujours très attendues. Il était d’ailleurs venu au Festival des Vieilles Charrues il y a quelques années, partageant l’affiche et la scène avec Chuck Berry et Jerry Lee Lewis.
A 83 ans Little Richard, géant de la musique du 20ème siècle,
a donc tiré discrètement sa révérence. Nous reste sa musique. Éternelle.
Guillaume.
Retrouvez à la médiathèque :
22 greatest / Little Richard.
The girl can’t help it / Little Richard.
Mega Gospel /
Et le livre :
50 years around the rock / Annie Goetzinger.
The Third
Les deux soeurs et le frère, Kitty Daisy & Lewis, nous présentent là leur 3ème album The Third. Comme pour les précédents, ils nous proposent de nous replonger dans le rock des années 50. Le disque est entièrement enregistré sur bande analogique.
Ces 3 anglais sont multi-instrumentistes et sont passionnés de blues, de rock’n’roll, country, swing et soul. Comme pour les deux autres albums, on peut souligner la présence du grand trompettiste jamaïcain Eddie Thornton.
Cet album est une réussite, d’une grande qualité sonore, propre, clair et net. Mais voilà parfois, moi, les bons élèves, ça m’énerve un peu… Mais bon, cet album est efficace dès les premières notes vous avez le pied qui commence à marquer le rythme. Il nous donne c’est évident une forte envie de bouger, ne cherchons pas plus loin…
Michèle
« La » May est de retour!
Pour celles et ceux, dont je fais partie, qui avaient découvert la voix chaleureuse, l’énergie de Imelda May lors de son premier album « Johnny got a boom boom » (2008), la chose était claire. La dame descendue des monts d’Irlande a du talent, indéniablement!
4 albums plus tard, elle nous revient cette fois-ci avec « Tribal« … qui loin de faire la part belle aux musiques tribales, justement, est dans la veine de ce qu’elle sait faire de mieux : du rock’n’roll, du rockabilly( écoutez donc » Tribal », qui ouvre l’album), du blues, ou des ambiances plus posées, à l’image de l’hawaïen « Little Pixie », surlequel Imelda pose une voix suave, enjoleuse, sur fonds de guitare et de rythmique légère (contrebasse-batterie avec des balais).
Véritable caméléon vocal, elle passe d’un univers musical à l’autre avec une aisance éprouvée. « HellFire Club », morceau bluesy, est un joyaux rappelant le Johnny Cash des grandes années ou Chris Isaak, rockeur portant lui aussi une coiffure bananée… Avec ce morceau, on s’imagine, roulant en cadillac décapotable, sur les highways vers le Grand Canyon … Un régal!
Tout au long des 12 titres, bien entourée et soutenue par un quatuor masculin de haute tenue, Imelda se régale, nous embarque.Comme dirait un représentant en café, accessoirement acteur…. What else?
Ce nouveau chapitre des aventures musicales de Imelda May est une réussite. Un disque à ne pas louper.
Guillaume.