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Il était une fois… 1990 !

Cette année démarre par la disparition de Charles Hernu, ex-ministre de la Défense de François Mitterrand, impliqué dans le scandale du Rainbow Warrior. Ce même mois de janvier deux personnalités du cinéma américain s’en vont à jamais, Barbara Stanwick et la sulfureuse brune Ava Gardner. Le mois suivant est marqué par un événement historique, Nelson Mandela, prisonnier-symbole des geôles de l’Apartheid, sur l’ile de Robben Island pendant 27 ans est enfin libéré (je me rappelle très bien du jour de sa libération, un dimanche ensoleillé et avoir assisté à cela devant ma télé, grand moment, voyant cet homme marcher droit, tête haute). En mars la Lituanie devient indépendante, et en URSS, Mikhaïl Gorbatchov est élu président pour 5 ans. Au mois d’avril, la NASA lance un télescope géant, Hubble, dans l’espace. En juin, la Russie déclare son indépendance vis à vis de l’URSS. Deux mois plus tard, en août, l’Irak de Saddam Hussein envahit le Koweït. 5 jours après, les Etats-Unis déclenchent l’opération « tempête du désert ». En septembre, Nintendo lance sa première gameboy. Au mois de décembre, Lech Walesa est élu président de la république de Pologne. En sports, il faut noter la victoire de la jeune (16 ans!) Monica Seles à Roland-Garros face à Steffi Graf. Chez les hommes, l’équatorien Andres Gomez bat le favori américain André Agassi en 4 sets. L’Ecosse remporte le tournoi de rugby des 5 nations. En Formule 1, le brésilien Ayrton Senna est titré dans des conditions houleuses face à son coéquipier et rival Alain Prost. En ski, chez les hommes, le suisse Marc Giradelli et l’italien Alberto Tomba dominent la saison en slalom et en géant. Chez les femmes, Carole Merle s’impose en super-G. Florence Arthaud (décédée tragiquement en 2015 lors d’un accident d’hélicoptère en Argentine, qui coûtera aussi la vie à Alexandre Vastine, Camille Muffat) surnommée « la petite fiancée de l’Atlantique » gagnera la course à la voile de « la route du rhum ». Elle est jusqu’à ce jour la seule femme vainqueur ce cette compétition. En football, la coupe du monde a lieu cette année-là en Italie. La finale opposera le tenant du titre, l’Argentine, emmenée par Diego Armando Maradona, à l’Allemagne réunifiée, dont c’est la première compétition officielle, qui finira par l’emporter 1-0. C’est la revanche de la finale ayant eu lieu quatre ans auparavant au Mexique, sacrant la bande de Maradona. Au rayon des décès, il faut noter ceux des acteurs français Pierre Dux et Michel Beaune, d’Ugo Tognazzi, de Rex Harrison, des actrices Delphine Seyrig, Greta Garbo (photo ci-dessous), Paulette Goddard, r., de la chanteuse de jazz Sarah Vaughan (seconde photo ci-dessous), du chanteur-comédien Sammy Davis Jr. , membre du fameux Rat Pack avec Franck Sinatra et Dean Martin, du réalisateur Jacques Demy ou du compositeur de musique Léonard Bernstein. L’écrivain Alberto Moravia clôt cette triste liste.
Place à l’histoire inventée.
Un soir d’hiver, dans un bar-restaurant d’une ville du grand nord canadien, Cash City, bordée de montagnes, de mines de charbon, de rivières où les chercheurs d’or se précipitent régulièrement. Dans cette ville cité un peu paumée et peu peuplée, le « Tears of the Earth » est l’endroit où la population aime à se retrouver le soir, surtout le week-end. C’est le cas des frères Mc Illroy, John, David et Samy. trois gaillards de 30, 28 et 25 ans qui travaillent à la mine de Waterfalls, au nord de la ville. Comme chaque vendredi, les trois hommes viennent passer une soirée pour se détendre après une semaine de dur labeur au fond de la mine. Oublier les conditions de travail, la poussière, la toux, l’exiguité et la profondeur de la mine. Ses risques d’éboulements aussi.
La salle du bar-restaurant est pleine à craquer. Dans un coin, selon une ancienne tradition, un pianiste joue des airs afin de mettre une ambiance dans ce lieu. Pas loin de là, les trois frères se sont attablés pour prendre un verre et manger. Rire, se raconter des histoires aussi. Cela fait bientôt une heure qu’ils sont là lorsqu’un individu franchi les portes du « Tears of the Earth », et se dirige droit vers leur table. Tout de suite il pose son regard vers la grosse sacoche posée sur la table. Son nom est Jean Leloup, une personne à la triste réputation. Cherchant toujours le sale coup, le coup de poing à donner pour un oui ou pour un non. Mais là, la raison est cette foutue sacoche. Car il a un contentieux avec un des trois frères, David en l’occurrence. Une dette de poker non réglée. Alors il vient réclamer son dû. Mais John, en frère ainé, s’interpose, mets la main sur la sacoche et d’un regard noir accompagné d’une voix sourde intime à Jean Leloup de déguerpir tout en lui indiquant, regardant la sacoche « U can’t touch this! ».
Au bar, une fille nommée Joséphine, ressemblant à une barbie girl s’agite derrière la caisse. Il est presque 22h, indique la grosse pendule qui trône au dessus du bar. C’est l’heure à laquelle arrive en général Maria, une belle femme brune, aux cheveux longs, yeux verts. Lorsqu’elle rentre, se faufilant entre les différentes tables, les hommes présents ne manquent pas de commenter son allure, de faire des remarques déplacées à son encontre. Mais elle n’en a cure. Elle voit tant d’hommes qui passent sans s’arrêter dans cette ville qu’elle aime tant. Sa tête et son coeur sont occupés depuis quelques temps par un homme. Elle salue Joséphine d’un sourire, dit bonjour à Ricky, le patron, et prend son service. Dans leur coin, les frangins Mc Illroy continuent de profiter de leur soirée, bière après bière. C’est bientôt la cinquième tournée de la soirée. John, qui a repéré Maria, lui fait signe.
Maria se présente à la table, jetant furtivement un regard doux à Samy. Ce qui n’échappe pas à ses deux frangins. La question fuse : » Vous vous connaissez? ». Samy, pris au dépourvu, rougi, admet la vérité. Oui il connaît Maria. Mais n’avoue pas tout de suite qu’il aime cette femme. Il veut garder cela pour lui. John et David comprennent vite. Mais n’en veulent pas à Samy. Pour fêter cela, John offre une tournée. Maria repart, commande prise et un peu gênée par ce qui vient de se passer. John et David se retournent vers Samy et d’un approbatif « What a woman », félicitent chaleureusement leur frère cadet, connu d’eux pour être timide envers la gent féminine. Samy leur avoue alors que cela fait plusieurs semaines qu’il voit Maria, et que ses sentiments pour elle sont très forts. « Oui je l’adore….. et réciproquement » dit-il de sa voix timide. Quand Maria revient avec les bières commandées, John et David, se montrent légèrement goguenards, blagueurs, ce qui dérange, irrite Samy et déstabilise Maria. Les raisons sont simples.
Plus jeunes, les trois frangins et Maria, ont grandi dans le même quartier et fréquenté la même école de la vile, le même collège de la région. John d’abord, puis David ont été amoureux de la jolie Maria. Mais amoureux éconduits. frustrés de cet amour, ils en ont gardé colère et rancoeur de longues années envers la belle devenue serveuse au « Tears of the Earth ». Voilà maintenant que leur frère cadet, qu’ils jugent moins séduisant qu’eux, a conquis le coeur de Maria. De quoi raviver la flamme de la colère. Devant le visage soudain fermé qu’ils observent chez Samy, John et David préfèrent faire profil bas, la jouer seigneur et admettre l’idée, afin de ne pas briser la fratrie, ni fâcher Samy qui a le sang chaud, le coup de poing efficace.
Samy et Maria sont éperdument amoureux depuis leur première rencontre. Samy ne cesse de clamer sa flamme à sa dulcinée, avec qui il envisage de voyager autour du monde, de profiter au maximum aussi des moments de silence offerts par dame Nature. Tous deux sont amoureux des mots, ne cessent de dire des poèmes lorsqu’ils se voient. « Nothing compares to U » répond parfois Maria à son tendre amoureux. Tous les deux se font une promesse, d’aller vivre ailleurs, loin de ce trou perdu, de refaire leur vie, autrement, dans un environnement plus calme. Loin des mines à charbons harassantes et des bars pas toujours bien fréquentés.
Quelques temps après cette décision prise un après-midi lors d’une promenade le long de la Nirvana river, qui longe Cash City, Maria démissionnera de son boulot de serveuse au « Teas from the Earth » et Samy quittera sans regret le fin fond de la mine de charbon qui lui use la santé et les poumons. Joséphine, Ricky, John, David et les habitants de Cash City ne verront bientôt plus ce couple dans leurs rues. Une nouvelle vie s’annonce.
Guillaume.
Michael Schenker, Prince de la Flying V.

Parfois, regarder des vidéos de ses guitaristes préférés sur Youtube peut avoir du bon. Je m’explique.
Voilà quelques temps, je tombe sur une interview de Michael Schenker expliquant les raisons de sa rancoeur profonde envers le groupe Scorpions, au sein duquel évolue son frère aîné Rudolph. Et le moins que l’on puisse dire est que l’homme à la célèbre Flying V noire et blanche ne mâche pas ses mots. Le tout entre colère froide et détachement blasé. Il y explique son rôle dans le succès du groupe aux États-Unis, à l’époque de leurs premiers albums , »Lonesome Crow » (1972), « Loverdrive » (1979), »The Best of Scorpions » (1979), les parties de guitare enregistrées en studios non créditées sur certains albums du groupe même après son départ. S’il garde rancoeur profonde et tenace, c’est pourtant grâce à son frère, enfin à la guitare de celui-ci, que Michael, alors gamin, se mit à jouer de l’instrument. D’abord de l’acoustique puis très vite de l’électrique. Après, ses qualités personnelles, ses aptitudes à composer ont fait le reste.
Mais pourquoi vous dis-je cela?
Sans doute parce que adolescent, comme mon ami Fred, si j’écoutais déjà Scorpions, je n’ai pas tardé à découvrir Michael Schenker avec son groupe …MSG. Le premier disque (33 tours, y avait pas encore Deezer ou Spotify à l’époque 😉) que j’ai acheté chez un disquaire (là aussi, ça va rien dire aux moins de 30 ans😉), fut le double « live at Budokan ». Ce qui m’a tout de suite plu, c’est le côté mélodieux, lyrique (écoutez donc « On and On », « Let Sleeping dog’s lie », « Courvoisier concerto », « Lost horizons », « Victim of Illusion ») du jeu pratiqué par Schenker. Virtuose mais sans en faire trop. Juste ce qu’il faut, efficacité d’abord. Une pure merveille. D’autres morceaux, plus hard, sont auusi très bons à écouter, tels « Attack of the mad Axman », « Armed and Ready ». Au chant il y avait un certain Gary Barden. Pour moi, en fait, il fut le seul chanteur qui collait parfaitement au style, à la personnalité de Schenker. Une voix puissante, à l’aise dans les aigus, bon performer sur scène. C’était le binôme parfait. Le « Live à Budokan » le souligne d’ailleurs parfaitement.

Ce live s’ouvrait par un extrait de la tétralogie de Wagner ( qui servit également à illustrer un vol d’hélicoptères dans la fameuse scène du film « Apocalypse Now » de Francis Ford Coppola, avec un casting de stars, Marlon Brando, Martin Sheen, Harrison Ford, Laurence Fishburne, Robert Duvall, Dennis Hopper, Aurore Clément…), puis très vite le titre « Armed and Ready »démarre. Tout est là, déjà. Un sens mélodique évident, un son ultra reconnaissable, et des compositions qui vont marquer mon esprit tel « Into the Arena », « Lost horizons », « On and on », « Let sleeping dogs lie », »Never trust a stranger ». Schenker montre toute l’étendu de son talent, alternant les ambiances plus intimistes, les compositions plus planantes. Bref, pour l’amateur de guitare que je suis déjà à l’époque (mais je ne pousserai pas jusqu’à apprendre l’instrument), c’est un véritable plaisir d’écouter ce musicien.
Le groupe de l’époque était composé outre Barden et Schenker, de Paul Raymond à la guitare et aux claviers, de Chris Glen (Ian Gillan-Deep Purple, Ian Gillan Band) à la basse, et du cogneur Cozy Powell ( Jeff Beck Group, Whitesnake, Rainbow, Black Sabbath, Brian May, Yngwie Malmsteen), aux baguettes. Ce live a longtemps et souvent tourné sur ma platine. J’ai donc suivi le parcours de Schenker, acheté parfois en confiance aveugle ses disques, et parfois je me suis trompé, comme lorsqu’il a changé de chanteurs, engageant notamment Robin Mac Auley, le MSG devant alors le Mac Auley-Schenker Group.

Les trois albums isssus de cette association ne sont pas les meilleurs de la carrière de l’ange de la Flying V. Que ce soit « Perfect Timing » (1987), « Save Yourself » (1989) ou « MSG » (1992), je ne fut pas du tout convaincu, voir très déçu, car le style avait alors dérivé vers un rock commercial qui ne colle pas du tout au personnage de Schenker. Se rendant compte de ces échecs commerciaux, le guitariste mettra fin à cette association, pour retourner seul à son travail de compositeur-musicien. Schenker travaille loin des cannons, en véritable artisan.

Avant cela il n’avait pas eu plus de réussite hélas avec le pourtant très rock Graham Bonnett (ex chanteur de Rainbow, Alcatrazz), lorqu’il enregistre « Assault Attack » en 1982, puis « Built to Destroy » en 1983. L’énergie du chanteur, sa voix très puissante, ont certes permis à Schenker d’assurer des shows de très bonnes qualités (j’en fus témoin), mais sur disque, cette énergie se diluait hélas. C’est vraiment dommage.
Mais s’il a eu des déconvenues avec ses chanteurs, hormis Gardy Bartden, il a néanmoins travaillé avec de grands noms : Cozy Powell (il a joué au côtés de Gary Moore, Black Sabbath, Jeff Beck Group, Whitesnake, Robert Plant, Bryan May, Simon Phillips (batteur de Toto, mais aussi aux cotés de la pianiste jazz Hiromi), Neil Murray (basse, ex Whitesnake, Black Sabbath, Gary Moore), Paul Raymond (ex UFO, Waysted)… bref le garçon savait s’entouré de pointures au service de son projet.
Aujourd’hui, à 64 ans, celui qui est passé par UFO, Scorpions, avant de se lancer dans sa propre carrière, continue de tourner à travers le monde, d’offrir son talent intact au public qui se déplace pour le voir, l’écouter.
Je vous laisse en sa compagnie. Bonne découverte à vous.
Guillaume.
1 an en musique : 1984
Décidément, les années 80 sont un véritable crève coeur pour faire une playlist, à chaque fois je sélectionne cinquante titres et pour en sortir douze dont un inavouable, croyez-moi bien que je m’amuse…
Je ne pouvais pas passer à côté de ma déesse musicale absolue, MADAME Sade Adu avec son inoubliable “Smooth operator”, son timbre de voix, ce saxophone et les percus qui rythment ce morceau, c’est juste indescriptible “Coast to coast L.A to Chicagoooooo…” Ah la la je ne m’en lasserais jamais, je pourrais faire toute la chronique sur ce morceau si je m’écoutais. Allez on se reprend, y’a d’autres chose de qualité dans cette playlist de 1984, vous y retrouverez les géants de la pop Anglaise, à savoir Queen emmené par un Freddie Mercury inoubliable en travesti avec son aspirateur pour “I want to break free”, le batteur chauve le plus célèbre et la chanteuse aux cheveux les plus explosifs, respectivement Phil Collins et Tina Turner, pour les magnifiques “Against all odds” et “What’s love got to do with it?”
J’ai aussi mis deux fois George Michael, d’abord avec Wham pour le pétillant “Wake me up”, je pense que si vous cherchez une tenue pour illustrer le style pop début 80, le mini short et le sweat rose de George me paraissent être un choix judicieux. Et puis, j’ai aussi choisi le superbe “Careless Whisper” qui a un peu lancé la carrière solo de l’artiste, encore une fois, comme pour Sade, le saxo me transporte, je suis fan!!!
Mes années basket aussi sont représentées avec le morceau qui servait de chauffeur de salle pendant les temps morts des matchs des Chicago Bulls de Michael Jordan, le “Jump” de Van Halen, la madonne est là aussi, Jermaine, le frère de MJ aussi, pour son “When the rain begins to fall” avec Pia Zadora.
Je ne vais pas vous détailler toute la liste, mais juste finir par mon inavouable, qui, pour une fois, n’en est pas vraiment un, c’est plus une dédicace à Guillaume, fan absolue de Scorpions, qui me sifflote régulièrement dans les oreilles leur “Still loving you” et également ce qui est, pour moi, l’un des plus grands morceaux de l’histoire de la musique, le « Purple Rain » de Prince, dont je vous reparlerais plus tard dans une prochaine histoire d’une chanson.
Voilà, sur ce et attendant 1985, je vous souhaite une bonne écoute…
Laurent
Les Scorpions battent en retraite
A l’occasion de la ressortie par RCA / Sony, de 3 albums majeurs unis dans un même coffret (In trance, Virgin Killer, Taken by force) de la carrière du groupe de rock allemand Scorpions, au moment même où ceux-ci tirent leur révérance musicale aux 4 coins de la planète, j’ai envie d’évoquer brièvement leur parcours.
Fondé en 1965 à Hanovre, par Rudolf Schenker, guitariste, rejoint en 1969 par son petit frère guitariste Michael et le vocaliste Klaus Meine, Scorpions va prendre son envol musical en 1972, avec le disque « Lonesome crow ». Michael Schenker part en 1972, Uli Jon Roth puis Matthias Jabs se succèderont alors à la guitare solo. De 1972 à 2010, le groupe va distiller un hard rock mélodique, solide, porté par la voix superbe et l’enthousiasme scénique de Klaus Meine.
Après une période créative faste jusqu’au milieu des années 80, ils connaîtront un creux de 1992 à 2000.
Leur foisonnante discographie comporte des pièces maîtresses : Virgin Killer, Tokyo tapes 1978, Black Out (1982), Love at first sting (1984). Les 2 derniers albums, Sting in the Tail, Comeback, forment un testament musical de qualité.
Ils ont contribué à ouvrir la voix à leurs successeurs tels que Accept, UDO, ou plus récemment Gamma Ray, Helloween ou Rammstein.
Scorpions, soyez tranquilles, la relève est bien là.
Guillaume.