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Il était une fois… 1989 !


Cette année-là marque le bicentenaire de la révolution française de 1789, marquant la fin de la monarchie incarnée par Louis XVI et Marie-Antoinette, qui finiront sur l’échafaud. De grandes festivités auront lieu, organisées par le ministère de la culture et dirigées par Jean-Paul Goude, à l’origine d’un défilé monumental sur les Champs-Elysées, baptisé « La Marseillaise ». La cantatrice soprano américaine Jessye Norman chantera sous l’Arc de Triomphe (photo du dessus). Mais autrement, il y a quand même eu quelques évènements marquants cette année-là : la condamnation des membres d’Action Directe à la prison à perpétuité, pour l’assassinat du PDG de Renault Georges Besse. L’inauguration le 29 mars du Grand Louvre, puis le lendemain, nouvelle inauguration de la Pyramide de Pei, enfin le 1er avril ouverture au grand public. Dans la foulée le conseil des ministre lance le projet « BNF » qui sera construite entre les ponts de Bercy et Tolbiac. Le 4 mai, le leader du FLNKS, parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, Jean-Marie Tjibaou, est assassiné. En juin, Roger Bambuck, ancien sportif de haut niveau (spécialiste des courses de vitesses du 100 au 400 m, médaillé aux JO de Mexico, plusieurs fois champion de France des 100 et 200m entre 1965 et 1968), devenu ministre des sports en 1988, fait passer une loi contre le dopage sportif. Juillet arrive avec son cortège de festivités fastueuses dans le cadre du bicentenaire de 1789. Outre le défilé Goude cité plus haut, il faut noter les inaugurations de l’Opéra Bastille (photo ci-dessous) le 13 juillet puis de la grande Arche de la Défense le 14. En octobre, un arrêt du Conseil d’Etat, dit arrêt « Nicolo », fait prévaloir la supériorité du droit international sur le droit national.

Au rayon des sports, plusieurs choses à retenir. Le titre de champion du monde de Formule 1 d’Alain Prost, face à son coéquipier et rival brésilien Ayrton Senna. En moto, dans les catégories 500, 250 et 125 ce sont respectivement Eddie Lawson, Sito Pons et Alex Crivillé qui l’emportent. La victoire, pour 8 petites secondes, lors de la dernière étape sur les Champs-Elysées, de Greg Lemond face à Laurent Fignon dans le Tour de France (photo ci-dessous). En rugby, la France remporte, pour la quatrième fois consécutive, le tournoi des 5 Nations.

A la rubrique des disparus célèbres, la grande faucheuse a fait une hécatombe. Jugez plutôt : Bernard Blier (« Les grandes familles » (avec Jean Gabin, Pierre Brasseur, Jean Dessailly…), « Les Misérables » (avec Jean Gabin), « Les Tontons Flingueurs » (avec Lino Ventura, Francis Blanche, Jean Lefèvre), Jean Bouise (« Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud, avec Patrick Dewaere), Charles Vanel (« le salaire de la peur »), le réalisateur de westerns Sergio Leone ( « Il était une fois dans l’Ouest », « Le bon la brute et le truand », « Les derniers jours de Pompeï », « Le colosse de Rhodes »…), les acteurs américains Lee Van Cleef (qui joua dans les westerns de Leone avec Clint Eastwood et Eli Wallach, photo ci-dessus) et Guy Williams (Zorro), le comédien de théâtre et cinéma anglais Laurence Olivier, l’actrice américaine Bette Davis, le chef d’orchestre autrichien Herbert Von Karajan, le pianiste polonais Vladimir Horowitz, l’écrivain Georges Simenon, le dramaturge irlandais Samuel Beckett, le dirigeant politique Ferdinand Marcos, l’ex couple de dictateurs roumains Nicolas et Elena Ceaucescu, le scientifique russe Andreï Sakharov, père du programme nucléaire russe.

Place à l’histoire inventée.

Un soir de blues, sur une plage de Manille, à quelques encablures de la ville, Fabianna, 28 ans, est assise sur le sable, face à l’océan. Sa longue silhouette sportive, surmontée d’une longue chevelure brune et d’yeux en amandes ne laissent pas les passants indifférents. Mais savent-ils seulement le le mal profond qui la ronge? Non bien sûr. Un mal lointain. Lié à son déracinement. Alors qu’elle est là, plongée dans ses pensées, le regard absent, perdu dans la nuit noire vers cette mer dont elle n’entend que le ressac des vagues s’échouant sur la plage et un peu plus loin sur les rochers alentours, un couple anglais d’une quarantaine d’années, allure élégante,  résidants habituellement près de la City à Londres, vient à sa rencontre. Ils se nomment Ray et Janet. Lui est cadre dans une société côté en bourse. Elle est juriste d’affaires. Grands tous les deux, un mètre quatre-vingt-cinq et un un mètre quatre-vingt. Lui est brun, aux yeux verts, elle blonde aux yeux bleus.

Mais Fabianna, qui s’accordait un moment de repos, de quiétude dans ce paradis, ne s’attendait pas du tout à être dérangée. Ray et Janet, s’arrêtèrent donc à sa hauteur, lui demandant s’ils pouvaient s’asseoir à ses côtés pour discuter. Devant cet intérêt aussi soudain qu’intrusif, elle finit par accepter. Très vite, elle est est la cible de questions sur sa vie privée. Fabianna, bien que pudique, révèle tout de même qu’elle ne cherche pas à rencontrer un homme, qu’elle ne souhaite pas être amoureuse pour le moment, bien que ne refusant pas tout de même une présence masculine quand l’occasion se présente. Le dernier qui eut cet honneur était un banquier originaire de Santa Maria de Guadalupe.  

Pour changer les idées à cette belle inconnue qu’ils découvraient, Ray et Janet eurent l’idée de lui proposer de partir avec eux. Là encore, Fabianna, d’abord étonnée par tant d’empressement, finit par accepter la proposition. Heureux, le couple emmena donc leur nouvelle rencontre vers le rutilant véhicule garé sur le parking jouxtant la plage. Une Cadillac décapotable de couleur bleu ciel. Direction la villa du couple, située sur les hauteurs de Manille. Après une demi-heure sur des routes escarpées, le trio arrive devant une grille monumentale en fer forgé. Ray descend, ouvre la grille, puis remonte au volant de son bolide décapotable. Encore deux kilomètres à parcourir, sur un chemin bordé d’arbres locaux, eux-mêmes plantés au bord de pelouses superbement entretenues. Arrivés devant la maison fastueuse, une bâtisse de style colonial, avec escalier à double révolution en marbre à l’extérieur, et une une grande baie vitrée donnant accès à un salon garni de canapés et fauteuils en cuirs anglais. Un lustre volumineux est fixé au centre de la pièce. Ray, Janet, et Fabianna, affaires en main, pénètrent dans la maison, par ce salon. Cette dernière reste sans voix devant cet étalage de luxe, elle qui n’a jamais rien vu de semblable. Elle observe tout, avec un appétit identique. Passe au scanner chaque pièce, chaque objet qui s’y trouve. Ray et Janet, voyant les réactions de Fabianna, sont ravis, voire fiers. Janet, en excellente maitresse de maison, emmène la belle dans ses appartements. Celle-ci découvre sa chambre, avec salle de bain privative, balcon donnant sur un jardin luxuriant ou se côtoient arbustes de toutes tailles, fleurs de toutes couleurs, parfums. Un régal pour les yeux. Fabianna se croie au Paradis. 

Les premiers jours  de cette nouvelle cohabitation se passent bien, le couple appréciant cette nouvelle compagnie qui vient agrémenter leur oisiveté. Fabianna, timide au début, prend peu à peu de l’assurance. Du coup sa relation avec le couple anglais s’en ressent et se renforce, devenant un peu plus complice chaque jour qui passe. Mais elle observe aussi les yeux doux que ne manquent pas de lui faire successivement Ray et Janet, ce qui la trouble, l’intrigue. Pourquoi ce jeu ? à quelles fins ? Ray, en bon anglais qui se respecte, boit régulièrement du Whisky. Il a l’alcool mauvais et Janet le sait, c’est pourquoi elle surveille sa consommation. Parfois, lorsqu’il abuse, Ray s’emporte sans raison contre sa tendre épouse, ou même contre Fabianna, qui ne comprend pas les raisons de ces soudaines colères. 

Un soir, Ray va trop loin. Il va  même jusqu’à menacer sa femme de la supprimer, dans un délire de jurons et de paroles insensées comme seule la surconsommation d’alcool peut en générer. Janet, prenant peur, se réfugie dans la chambre conjugale, Fabianna dans sa chambre. Fou de rage, il saccage tout ce qui se trouve à portée de mains. Jusqu’à ce que colère passe. Fatigué, il finit par s’écrouler sur le canapé du salon jusqu’au petit matin. Le réveil sera brutal. Pendant quelques jours Janet et Fabianna éviteront soigneusement de le croiser, s’octroyant du bon temps ensemble, se découvrant, riant, se baignant seules loin de cet homme soudain apparu violent à leurs yeux. Ray, lui doit absolument trouver moyen de reconquérir sa femme et sa nouvelle connaissance, qu’il ne s’interdit pas de vouloir conquérir. Aussi il met sur pied un stratagème. Il veut en mettre plein la vue à sa femme, qu’il chérit, et à Fabianna, qu’il apprécie de plus en plus et convoite secrètement. L’orage passé, Janet et Fabianna revenues à de meilleurs sentiments à son égard. Aussi, après une soirée de réconciliation faite de rires, de souvenirs partagés, et bons plats cuisinés par le cuisinier personnel de la maison, tout semble revenu au beau fixe. La complicité, les gestes tendres entre Ray et Janet, mais aussi, les regards attendris de Janet envers Fabianna, qui semble les accepter, sont de mise. Devant ce bonheur reconquis, Ray jubile. Il peut passer à la phase active de son plan. il veut quand même marquer le coup. Organiser une soirée extraordinaire dans le meilleur restaurant-club de la ville, le « Belfast Child », tenu par une certaine Helen, débarquée là voilà 30 ans. Il réserve donc un table pour 3 personnes pour le vendredi suivant. A l’annonce de cette soirée à venir, Fabianna et Janet s’avouent ravies.

Le vendredi arrivé, Ray, Janet et Fabianna se préparent. Ray, costume blanc, chaussure noires en croco, Janet en robe couleur émeraude et parure de bijoux assortie, escarpins aux pieds, Fabianna, superbe robe noire ouverte sur son dos, sandales romaines aux pieds et sa longue chevelure lâchée tombant sur ses épaules. L’arrivée et l’entrée au « Belfast Child » du trio, ne passe pas inaperçue. Si l’ambiance musicale du lieu est favorablement irlandaise, Helen ne s’interdit pas de programmer aussi quelques jolies valses de Vienne, chères à Strauss. Le début de soirée est plutôt détendu entre les 3 convives, dans la connivence et les rires, agrémentés de bons plats et d’excellents vins, Ray ne tarde pas cependant à envenimer l’ambiance, s’en prenant à Janet, à qui il reproche son attirance pour Fabianna. Décontenancées, celles-ci n’en reviennent pas. Mais Ray ne s’arrête pas. Il grimpe dans une colère froide mais très forte. Janet tente de le stopper, elle qui s’ est toujours montrée très effacée à ses côtés. Elle profite d’une valse, pour essayer de détendre l’atmosphère, et incite son mari à l’inviter à danser. Mais celui-ci n’en a cure et reste sur sa colère. Janet s’en trouve vexée, désarmée, face à tant de goujaterie, de désinvolture de son époux, qui ne veut plus rien entendre, et fond en larmes. Fabianna reste en retrait de cette joute conjugale dont elle est pourtant le sujet. Devant cette colère qui ne redescend pas, ne pouvant en supporter davantage, Janet décide de quitter la table ! car elle ne veut plus être une femme enchainée à cet homme dont elle découvre la face sombre, la violence verbale au moins, qui sait ce sur quoi cela peut déboucher. Laissant face à face Ray et Fabianna, qui se dit que décidément elle n’aurait jamais dû les laisser l’approcher sur la plage. A peine sortie du club et se dirigeant vers un taxi pour la ramener chez elle, Janet s’effondre, atteinte d’une balle dans le dos. C’est Ray, accouru en furie, ne supportant pas l’affront que lui a fait sa femme au club, a perdu toute raison et décidé d’ en finir avec elle, se retrouvant ainsi seul avec Fabianna. Ce que Ray avait caché depuis longtemps, était ses sentiments pour la belle inconnue devenue une intime de son couple.

Fabianna, restée jusque-là en retrait de Janet et Ray, bien que très complice par ailleurs, malgré les avances de Ray, est restée sur sa ligne de conduite exprimée lors de leur première rencontre sur la plage. A savoir, pas d’histoire d’amour pour le moment. Ray, qui a déjà perdu sa femme sur un coup de sang, ne peut se résoudre à ce que Fabianna dont il est épris, lui « échappe ». Il le fait savoir à la belle, mais devant son refus encore répété, Ray craque de nouveau. Il sort de nouveau son arme et la tue de sang-froid d’une balle en plein cœur.

En l’espace d’une soirée qui s’annonçait pourtant très paisible et plutôt sympathique, tout aura tourné au drame par la seule faute de la jalousie maladive de Ray et d’un excès d’orgueil et de fierté masculine mal placée. Son Paradis s’est transformé en route vers l’Enfer.

Guillaume.

Il était une fois… 1984!


Cette année-là, je fête joyeusement mes 17 printemps. C’est aussi pour moi la période où je fréquente beaucoup deux amis prénommés Franck, ainsi qu’un autre prénommé Frédéric, qui vit du côté de Châtillon. A côté de cette anecdote, l’année 1984 (titre du fameux roman futuriste de George Orwell) est remplie de faits marquants en tous genres : Une fois n’est pas coutume, je commencerai par la victoire de l’Equipe de France, menée par le duo Hidalgo-Platini, lors de l’Euro de Football, première grande compétition sportive organisée en France depuis très longtemps. Les autres temps forts en France, seront notamment l’adoption de la loi Savary visant à réformer et fusionner l’école publique et privée, ce qui donne lieux à de grandes manifestations et une opposition musclée de la part des catholiques. Le président Mitterrand demandera le retrait de la loi, s’en suivra la démission de Savary, puis un changement de gouvernement et de premier ministre. Laurent Fabius succèdera à Pierre Mauroy. Une loi est voté permettant aux étrangers d’avoir une carte de séjour pour 10 ans.
Dans les médias, naissance, avec l’aval du président, de la première chaîne privée payante, Canal +, dirigée par l’un des ses anciens conseillers, André Rousselet. Dans le secteur économique, la barre des 2,5 millions de chômeurs est atteinte!. C’est aussi l’année de la tuerie de la grotte d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie. 10 militants Kanaks seront tués. Au cinéma, 3 films retiennent l’attention lors de leur sortie : « Il était une fois en Amérique » de Sergio Leone, « Scarface » de Brian de Palma, « Et vogue le navire » signé Federico Fellini. Côté cinéma français, c’est le film « Rive droite rive gauche » avec le duo Gérard Depardieu-Carole Bouquet, qui connait un gros succès. Au rayon des disparu.e.s célèbres de l’année, on peut citer le réalisateur François Truffaut, l’actrice Pascale Ogier, le philosophe Michel Foucault.

Place à l’histoire inventée.

L’homme, est assit à une terrasse, en plein soleil, dans Smalltown City, un bled paumé du nord de l’Europe. La silhouette massive, le regard perçant, tel est cet homme, prénommé Kirk. Dehors, l’agitation bat son plein. Des caravanes de touristes se préparent pour des expéditions vers le grand  froid, celui de l’Arctique et ses températures polaires.

Kirk traine sa carcasse lourde comme fatiguée d’une vie harassante de bûcheron et marquée d’expériences amoureuses plus ou moins longues, l’une d’entre elle, avec une femme nommée Pietra, brune italienne, qui l’a fortement marqué.

Kirk, devant ce vacarme de la rue, décide de repartir chez lui, loin de la ville, dans une maison située en bord de la nature sauvage. Une maison de bois à la décoration minimaliste.

Chaque matin, il s’exclame « Dieu que c’est beau »! Ce rituel quotidien lui permet de savourer son extraction volontaire  de la folie des hommes, du bruit, de la violence de la circulation routière. Anciennement résident à Hong-Kong pendant 20 ans, où il menait carrière dans cet antre de bruit permanent, il avait décidé de rompre avec cette vie.

Dans ce décor où le vent vient siffler le long des fenêtres très souvent, et où la pluie est presque omniprésente,  Kirk se sent comme un poisson dans l’eau. D’ailleurs,  propriétaire d’un petit bateau de pêche,  il ne perd jamais une occasion de sortir en mer taquiner les poissons,  poser des filets.
Dans le clin, depuis le temps, sa réputation le précède. Au point que des pêcheurs du coin demandent à pouvoir l’accompagner. Le bougre accepte,  ça lui changera sa routine.

Mais, outre la pêche, la nature, Kirk vous une véritable passion pour le foot. Jeune, il a manqué une carrière à cause d’un accident de santé. Mais la passion est restée. Intacte.

Malheureusement,  faute d’argent suffisamment gagné,  il n’a pu se rendre en France pour assister a des matches de l’Euro 84, dans lequel, la bande à Platini, sous la houlette de son sélectionneur Michel Hidalgo, forts d’un remarquable parcours,  battra en finale l’Espagne des Sanchis,  Michel, Butragueno, Arconada, sur le score de 2-0. Une symphonie fantastique en apothéose d’un tournoi parfait.

Oui Kirk à loupé tout cela.
Il s’est fait une promesse, ne pas rater le prochain,  qui aura lieu dans 4 ans en Belgique et aux Pays-Bas.

Je vous laisse avec la playlist de l’année 1984, qui vous rappellera sans doute de nombreux souvenirs.

Guillaume.
PS: j’ai volontairement changé la fin de l’histoire,  pour rendre saluer Michel Hidalgo, qui fut donc sélectionneur de l’équipe de France pendant 9 ans, et à qui je dois mes premières émotions de  jeune supporter de football.

Leone-Morricone, initiateurs du nouveau western.



Nouvelle rubrique pour vous sur ce blog : la relation entre un réalisateur de films et un compositeur de musiques de films. Nous commençons par un duo mythique : Sergio Leone-Ennio Morricone.

Tout d’abord, je dois rendre à César,  c’est à dire en l’occurrence à mon père, d’avoir découvert, alors que j’étais jeune et fasciné par les westerns américains, incarnés par les acteurs comme John Wayne, James Stewart, ou encore Burt Lancaster, et des réalisateurs comme John Ford, John Sturges, oui d’avoir pu découvrir le nouveau western, à la sauce italienne, avec des films comme « Le bon, La brute, Le truand » (Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Élie Wallach), et les deux autres films de cette trilogie, « Pour une une poignée de dollars »(Clint Eastwood, Gian Maria Volonte), « Et pour quelques dollars de plus » (Clint Eastwood, Lee Van Cleef. Gian Maria Volonte, Klaus Kinski).

Cette trilogie, tournée principalement en Espagne, met en scène des personnages qui manient tour à tour cynisme, malice, humour. Dans un autre registre, qui marque la rencontre entre un jeune cowboy et une légende de l’Ouest, il y a « Mon nom est Personne » (Henry Fonda, Terence Hill). Cela m’a donc permis de découvrir un réalisateur, Sergio Leone, ainsi qu’un compositeur de musiques de films, Ennio Morricone. C’était au temps béni du magnétoscope et des cassettes VHS, sur lesquelles il était possible d’enregistrer des émissions,  concerts, ou donc des films. Une époque que les moins de 30 ne peuvent pas avoir connu.

Jusqu’à cette découverte, ces films, ces noms m’étaient totalement étrangers. Avoir un père cinéphile a eu du bon. Parmi les nombreux westerns « spaghetti » (ainsi nommé car ils seraient tourné aux studios de Cinecitta, mais également en Espagne, ou donc réalisé par des italiens). Il en est un qui a marqué mon esprit : « il était une fois dans l’Ouest ». Son rythme lent, ses gros plans appuyés sur les personnages (Henry Fonda, Claudia Cardinale, Jason Robbards, Charles Bronson), les silences volontaires, les gros plans sur les personnages, voire même les plans serrés sur leurs yeux, ses longs plans séquences, le tout magistralement mis en musique par Ennio Morricone, ont fait de ce film, à mes jeunes yeux, un film culte, que je prends toujours autant de plaisir à voir plus de 30 ans après.

Mais ce binôme italien, loin de se cantonner au seul genre du western qu’il à donc grandement révolutionné par le style de narration, le jeu des acteurs, l’aspect minimaliste parfois des dialogues, et surtout par la place accordée à la musique, un peu à l’image du travail de Léonard Bernstein en 1962 sur le mythique « West Side Story », histoire elle-même inspirée de Roméo et Juliette.

En effet, après avoir travaillé ensemble sur « Il était une fois dans l’Ouest » (1968), puis sur « Il était une fois la Révolution » (1971, avec James Coburn), ils boucleront cette autre trilogie par  « Il était une fois l’Amérique » (1984, avec Robert de Niro, James Woods, Elizabeth Mac Govern). 

Sergio Leone, avant de se lancer dans le western, s’était frotté au genre Péplum. Naîtront ainsi « Le colosse de Rhodes » (1961, avec Rory Calloun, Georges Marshall), « Romulus et Rémus », sur lequel il n’est que scénariste (1962, avec Steve Reeves), puis dans la foulée « Sodome et Gomorrhe », qu’il co-réalisera avec Robert Aldrich. L’acteur Stewart Granger sera la vedette du film.

Pendant plus de 30 ans, ces deux artistes, devenus par leur travail respectif des références dans leur domaine, ont régalé le public, par la qualité de leur collaboration.
Sergio Leone, mort en 1989, laisse derrière lui une oeuvre considérable, un nombre incroyable de films devenus cultes qui sont pour certains étudiés dans les écoles de cinéma du monde entier.

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Ennio Morricone, 90 ans, continue infatigablement de donner des récitals un peu partout également.
En 2007, il sera également honoré par un oscar d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre et sa contribution artistique, musicale, au monde du cinéma.

Neuf ans plus tard, il recevra un Oscar pour le film « Huit Salopards » (2016). Ennio Morricone a également composé les musiques de films comme « Le clan des Siciliens »(1969, avec Jean Gabin, Alain Delon et Lino Ventura), « Sacco & Vanzetti »(1971), »Le Professionnel » (1982, avec Jean-Paul Belmondo, Robert Hossein, Michel Beaune)  « Mission » (1987, avec Jeremy Irons et Robert de Niro), « Les Incorruptibles » (1988, avec Sean Connery, Andy Garcia, Kevin Costner), « Cinema Paradiso » (1991, avec Philippe Noiret) et beaucoup d’autres, comme Pier Paolo Pasolini « les petits et les grands oiseaux »), Roman Polanski (« Frantic », avec Harrison Ford et Emmanuelle Seigner, 1987) Brian de Palma (« Mission », avec Robert de Niro et Jeremy Irons, 1987), Quentin Tarantino (« Django Unchanined », avec Christopher Waltz, Brad Pitt, 2013), Henri Verneuil (« Le clan des Siciliens », 1969; « I comme Icare », avec Yves Montand,1979). Vous le voyez, ce compositeur et chef d’orchestre a travaillé avec les plus grands cinéastes, depuis plus de 50 ans.

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Si vous n’avez vu aucun des films cités ci-dessus, de Sergio Leone ou donc les autres, alors foncez, vous vous régalerez, tant du point de vue des films que des musiques. 

Guillaume.

 

Ennio Morricone, chef d’œuvres musicales sur grand écran


EnnioMorriconeTout récemment et enfin oscarisé (à sa 6ème nomination !!… Il était temps !!! ) pour sa musique du film « Les 8 salopards » de Quentin Tarantino, Ennio Morricone, 87 ans, est un immense compositeur de musiques de films, l’un des derniers géants du genre, avec John Williams, ou comme le fut Maurice Jarre. Il avait déjà reçu, à titre honorifique, un oscar pour l’ensemble de sa carrière, en 2007!

Personnellement, je l’ai découvert lorsque j’ai vu pour la première fois le film de Sergio Leone « Il était une fois dans l’Ouest« . Véritable fresque (certaines images sont comparables à des tableaux), western grand spectacle, décors naturels, personnages souvent filmés en gros plans… La musique orchestrale se veut lyrique, mélodieuse, qui décrit aussi bien les personnages que les situations filmées. Sa patte musicale, son style lyrique et innovant (il intègre des chœurs, de l’harmonica, des guitares électriques… ) va marquer, influencer très durablement le cinéma et les nouvelles générations de compositeurs de musiques de films.

« Le bon, la brute et le truand » (avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Eli Wallach), « Pour une poignée de dollars« (avec Clint Eastwood), « Les Incorruptibles » (avec Sean Connery, Robert de Niro, Kevin Costner), « Le Professionnel« (avec Jean-Paul Belmondo), « I comme Icare » (avec Yves Montand), « Wolf » (avec Jack Nicholson), « Bugsy » (avec Warren Beatty, Harvey Keitel), « Sacco et Vanzetti« , et j’en passe forcément, sont des films qui portent la patte musicale de ce génie de la musique de films. Il n’est qu’à écouter les musiques réalisées pour le film « Mission » (Robert De Niro-Jeremy Irons) de Roland Joffé ou « Cinema Paradiso » (avec Philippe Noiret) de Giuseppe Tornatore, ou « Vattel » (avec Gérard Depardieu) pour se rendre compte du talent, de la palette, du style Morricone. Sergio Leone, Brian de Palma, Barry Levinson, Georges Lautner, Henri Verneuil, Jean-Jacques Annaud, Wolfgang Petersen comptent parmi les grands réalisateurs avec qui Ennio Morricone a travaillé! Sacré générique!

Compositeur au talent unanimement reconnu par le public,  Ennio Morricone est un géant de la musique, dont les mélodies et compositions auront marqué de son empreinte le cinéma du 20ème siècle, traversant plusieurs générations.

Guillaume.

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