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Naissam Jalal, musicienne en résistance…
… contre l’obscurantisme religieux, la violence faite aux peuples, à son peuple, aux femmes, aux enfants! Celles et ceux qui fréquentent régulièrement le Comptoir ont pu découvrir et aprécier cette musicienne de talent, aux côtés du contrebassiste Hubert Dupont. Née en France il y a 32 ans, de parents syriens, Naissam Jalal est évidemment touchée par la situation dans le pays de ses ancêtres. Mais loin des discours qui débouchent sur rien, elle utilise la musique et son instrument (flûte traversière) pour dénoncer et combattre les maux, la barbarie qui règnent dans son pays. L’album « Almot Wala Almazala » (La Mort plutôt que l’Humiliation), qu’elle a composé entièrement et enregistré en 2011, entourée du quintet bien-nommé « Rhythms of Resistance », est pour elle comme un hommage à son peuple massacré et à celles et ceux qui n’avaient plus qu’une solution, la fuite pour échapper à la mort.
Tout au long des 45 minutes de musique qu’elle nous offre, Naissam Jalal propose des mélopées et des mélodies très élaborées, une ballade entre souffrance et espoir, entre colère et tristesse, épaulée par un quintet de très haute qualité musicale. Le mélange subtil entre la culture moyen-orientale et le jazz est un vrai régal!
Parfois la flûte de Naissam Jalal se fait plus plaintive, plus stridente, lançant comme un appel à l’aide, notamment sur le morceau « Alep », lieu martyr symbole de la guerre en Syrie. 2’38 très d’une ambiance très prenante, que je place au même niveau que le morceau « Beirut » composé voilà quelques années, suite à un voyage au Liban et précisément à Beyrouth, par le trompettiste Ibrahim Maalouf.
Sans jamais tomber dans la cascade de notes, laissant quand il est nécessaire le silence s’immiscer dans les morceaux, s’installer, Naissam Jalal nous offre ici un joli carnet de voyage en musique, comme pour nous dire : « Voyez, au delà du peuple qu’on assassine, la Culture, l’Histoire, la Mémoire, que l’on souhaite réduire au silence ».
Ne passez pas à côté de ce cri de l’intérieur, de cet ode à la Liberté, de cet hymne à la Paix, à la Vie!
Guillaume.