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Muddy Gurdy, le blues venu d’Auvergne.

La pochette d’abord. Photo prise au sommet d’une montagne, montrant une herbe rase, le tout surplombant sans doute un grand vide. En arrière- plan, un vaste horizon. La musique ensuite. Le groupe Muddy Gurdy (« Vielle Boueuse »), vu le nom, la pochette, pourrait être originaire du sud des Etats-Unis. Détrompez-vous! Ce trio est français, originaire de l’Auvergne. Une chanteuse-guitariste de blues en la personne de Tia Gouttebel, un percussionniste spécialiste des rythmes latinos du nom de Marc Glomeau, enfin un joueur de vielle à roue qui n’ignore rien des musiques traditionnelles du centre de la France nommé Gilles Chabenat, avouez que l’attelage est pour le moins étonnant. Pour enregistrer « Homecoming », le trio a pris ses quartiers sur les terres du massif du Sancy, dans le Puy-de-Dôme. Grands espaces, air pur, tranquillité, tout pour travailler sereinement et enregistrer de façon détendue mais sérieuse cet album.
Attardons-nous donc dessus.
L’album démarre par « Lord Help », qui vous prend aux tripes d’entrée et vous fait rentrer dans l’univers de ce groupe aux contours particuliers. Un chant incantatoire, une vielle et une rythmique qui ne sont pas sans évoquer les chants indiens et les ambiances shamaniques. Le ton est clairement donné. Puis surgit « Chain gang », morceau écrit par le grand Sam Cooke, superbe blues tout en subtilité. Bientôt s’en suit le très beau « Down in Mississippi » de JB. Lenoir, qui nous plonge directement dans ces contrées gorgées de blues, de soleil, de poussières, de misères aussi, où il n’était pas rare de voir, au début du 20ème siècle, des bluesmen jouer, assis sur des long-chairs postées sur le perron des maisons en bois dans les états du sud américain. Le jeu de guitare subtil, fin, de Tia Gouttebel, sa voix parfaitement timbrée et légèrement trainante, nous emmènent dans ce blues concocté à la sauce auvergnate. Le tout continue avec « MC’s Boogie » d’excellente facture, un boogie-blues qui roule, avance, vous entraîne, vous choppe, vous donne envie de danser, puis se transforme en mode musical auvergnat. Jusqu’ici, moi qui ne connaissais pas ce groupe français, je suis positivement surpris. « Land’s Song », qui suit, est toujours sur le mode blues, un rien implorant, plaintif, mais toujours de très bonne tenue. « Another Man Done Gone », morceau chanté en anglais puis en français. « Afro briolage » démarre dans un climat vocal qui n’est pas sans évoquer notre Hubert-Félix Thiéfaine national (voix grave, chant dynamique). ce climat électrique, emballé, un peu loufoque, se poursuit jusqu’au bout. « Strange fruit », immortalisée par l’immense Billie Holiday, devenue un standard du jazz repris par Ella Fitzgerald, Nina Simone, Carmen Mc Rae, Sting, Jeff Buckley, Annie Lennox, Betty Lavette, qui évoque ces « étranges fruits » (en parlant des corps pendus qui se balancent pendus aux arbres du sud des Etats-Unis du temps du racisme institutionnel et surtout des actes odieux commis par le KKK). Avec « You gotta move », c’est le blues pur jus qui reprend ses droits, ça sent le bar enfumé, la poussière, l’estrade qui domine le bordel ambiant, où s’ébroue un groupe de blues pour chanter, distraire l’assistance plongées entre bières, engueulades et parties de cartes. Le morceau signé du bluesman Fred McDowell n’a pas pris une ride, et il est ici très bien servi. « Black Madonna », avant-dernier morceau de cet album, démarre en douceur, avant de nous embarquer dans une farandole, de nous faire lever, danser. Temps forts et lents sont alternés. Enfin pour conclure, le trio auvergnat nous déclame un « Tell me you love me » par la voix de sa chanteuse. C’est enjoué, léger, ça résonne comme un air de chanson irlandaise, mais nous sommes bel et bien en Auvergne, territoire de France, et Muddy Gurdy, livre sans faillir un morceau superbe tout comme son album.
Vraiment une belle découverte pour moi. Je vous invite à faire de même.
Guillaume.
Quand Delgres rend hommage à ceux qui se lèvent tôt.

Fondé en 2016, ce trio de Hard-Blues franco-caribéen doit son nom à un citoyen guadeloupéen qui s’est battu contre l’esclavagisme aux Antilles, Louis Delgrès (portrait ci-dessous), dont la sépulture se trouve au Panthéon à Paris. Le groupe, depuis 5 ans, écume les scènes antillaises et hexagonales, de concerts en festivals, comme aux Aventuriers, à Fontenay-sous-Bois en décembre 2018, la même année où la médiathèque accueillait le concert du groupe toulousain Agathe Da Rama. La prestation de Delgres ce soir-là, avait clairement réchauffé l’ambiance. Le trio, composé d’une guitare-voix, d’une batterie et d’un soubassophone, avait fait chavirer la salle par un set énergique, plein d’engagement, tant musical, physique que dans les textes.
« 4:00 » enfanté en 2020, est donc le troisième opus du groupe après « Mo Jodi » paru en 2018 et « Mo Jodi, extended gold edition », sorti en 2019.

Donc que vaut ce « 4:00? », titré ainsi en hommage à celles et ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler, exercer des professions difficiles et ingrates parfois, mais indispensables à la société, aux entreprises, à la vie des hommes et femmes.
Le disque démarre sur les chapeaux de roues avec « 4 Ed Maten », chanson qui évoque donc ces invisibles, qui bravent les intempéries, quand la ville dort, pour aller prendre leur travail. Le tout sur une musique énergique. « Aléas » parle du courage qu’il faut d’avancer malgré les coups durs de la vie (esclavage, misère), qu’il faut continuer à croire en l’Humanité. « Assez Assez », sur fond de blues dénonce le gâchis effectué par ceux qui nous dirigent. « Se Mola » dénonce le racisme subi dès l’enfance, à la cour d’école.
Delgres aborde comme toujours des thèmes sérieux, sur fond de musique rock. C’est très agréable à écouter, rafraîchissant. A celles et ceux qui ne n’auraient pas encore vu ce trio sur scène, si jamais il est annoncé près de chez vous, foncez, vous passerez un excellent moment.
Guillaume.
Pour fêter le printemps, Avishai Cohen fait escale à Fontenay-sous-Bois!

Evènement à la salle Jacques Brel le 20 Mars prochain! En effet, pour la première fois, le grand contrebassiste (mais également pianiste et chanteur à ses heures) israélien Avishaï Cohen va venir nous régaler de son jazz qui résonne autant de sonorités orientales que de modernisme européen, de rythmes latins, ou d’improvisations dont lui seul a le secret. En trio, quatuor, l’homme est à l’aise. Ici il viendra en trio, seulement accompagné par Elchin Shirinov au piano, Noam David à la batterie. Autant dire que le menu musical varié et les musiciens qui seront sur le plateau de Jacques Brel le 20 mars prochain, nous promettent une belle soirée.
Ce compositeur sensible et virtuose aime à explorer des territoires sonores nouveaux, pour enrichir son registre, sa palette musicale de compositeur. Il n’a pas hésité à aller du coté du flamenco avec le projet Duende, sur lequel il était accompagné de son compatriote Nitaï Hershkovits au piano.
Avishai Cohen, je l’ai personnellement découvert avec l’album « Duende » sorti en 2012, puis par la suite avec le « Night of Magic : Avishai Cohen Trio Live »paru en 2007, et à la suite, « As if… live at Blue Note »(2007), « Gently disturbed » (2008), « Aurora »(2009), « Seven Seas » (2011), et « 1970 » (2017). Sa musicalité, son sens de la mélodie, les silences qu’il laisse aussi s’installer et la faculté qu’il a de dialoguer avec ses musiciens, sont tout à fait remarquables. Il n’y a jamais de choses inutiles, en trop, tout est à sa place. J’avais d’ailleurs pu me rendre compte de son talent lors de son passage, voilà quelques années à la Scène Watteau, à Nogent-sur-Marne, où il était venu se produire en quartet, avec notamment Shaï Maestro au piano. Une soirée magnifique!
Grâce à lui, j’ai découvert l’existence de la talentueuse scène jazz israélienne. A côté de lui, il y a également son homonyme trompettiste, le saxophoniste Eli Degibri, le contrebassiste Ehud Ettun, enfin le pianiste Shaï Maestro. Aujourd’hui Avishaï Cohen est sinon la tête de proue, en tous cas une figure importante du jazz israélien et international. Son succès depuis une quinzaine d’années, sur les scènes du monde entier, a réveiller l’intérêt pour ce jazz si particulier, si riche, par le mélange culturel qu’il offre.
C’est tout cela que Avishai Cohen, Elchin Shirinov et Noam David viendront partager avec nous. Le concert affiche complet! belle preuve de la cote d’amour et de fidélité dont bénéficie ce musicien en France.
Parmi sa discographie, je recommande absolument « Night of Magic : Avishaï Cohen Live » ; « As if… Live at blue note » ; « Gently Disturbed » ; « Seven Seas » ; « 1970 ». Ainsi que le disque « Road to Ithaca » de Shaï Maestro.
Guillaume.
Gogo Penguin
Voilà donc le 4ème opus de ce trio originaire de Manchester! Autant vous dire tout de suite, après avoir découvert ce groupe en live à Fontenay en 2017 et sur disques au travers des 2 précédentes réalisations, j’étais impatient d’écouter leur nouvel album « A Hundrum Star« . Qu’on se le dise, Gogo Penguin, est bien de retour, avec toujours chevillé au corps cette envie de concocter une musique très aérée, quasi spatiale.
Les morceaux s’enchainent, sans relâche, une constante de construction musicale chez ce jeune trio. En découle ici, plus aboutie encore, une musique parfois déroutante, presque proche d’un répertoire de musique répétitive ou contemporaine, mais qui réussit à ne jamais perdre en route son auditeur. Le piano de Chris Illingworth sait se faire tantôt hypnotique, parfois lyrique, envoutant, laissant la rythmique basse-batterie de ses compères Nick Blacka et Rob Turner venir se greffer et prendre en charge la structure du morceau. L’autre constante est, mis à part « Prayer » qui ouvre l’album, de proposer à l’auditeur des morceaux moyennement ou assez longs (le plus long « Strid », dure 8’11!). Outre « Prayer », ce sont neuf plages musicales très réussies, à savourer jusqu’au terminal « Window », qui nous font voyager vers des univers musicaux très dépouillés, très épurés. L’alchimie, la potion magique qui animent ces 3 garçons, ne se démentent jamais. Le plaisir d’écoute est total, pour qui sait et veut se laisser porter.
La formule historique du trio en jazz (nombreux sont les exemples à citer, je ne le ferai pas ici….) prouve, encore une fois, par le talent de ces garçons, que c’est efficace, tout en offrant de multiples combinaisons sonores et rythmiques. Rien que du bonheur!
Une très belle réussite que j’ai déjà hâte de voir sur scène.
Guillaume.
Uzeb, power trio du Jazz-rock!
Né en 1977 à Montréal, de la rencontre entre Michel Cusson (guitare) et Alain Caron (basse), auquel viendra s’adjoindre Pierre Brochu (batterie), le trio Uzeb, va rapidement se faire une solide réputation sur son territoire d’abord, puis au-délà de ses frontières. Jusqu’en 1987, des membres viennent se greffer, avant que Uzeb ne prenne véritablement son envol au début des années 90. L’album « World Tour 90 », restitue parfaitement le climat des compositions imaginées par le trio. Fluides, équilibrées, laissant la place aux solistes, le tout dans un équilibre qui ne faiblit jamais. La machine tourne bien rond.
« World Tour 90″, un double cd, offre à l’auditeur qui découvrirait ce groupe, un beau panel de la musicalité de ces virtuoses québécois. N’hésitant pas, dans la grande tradition de genre musical (voir Mahavishnu Orchestra, John Mac Laughlin, Pat Metheny, Al di Meola, Weather Report…), à nous servir des morceaux longs (près de 8 minutes), mais jamais fastidieux!
Sorti de leur contrée québecoise pour aller vers l’ancien monde (L’Europe), ils y font leur première tournée en 1981, puis enchainent avec une prestation à l’Olympia en 1983 au Festival Jazz de Paris, qui sera d’ailleurs enregistrée et publiée en 1986.
Après avoir tourné et écumé les scènes du monde entier, le trio québécois se sépare et chacun vaque alors à des projets différents. Le plus prolixe sera Alain Caron qui travaillera pour Céline Dion »tellement d’amour pour toi », Maurane « ami ou ennemi », Lynda Lemay « du Coq à l’âme ».. sans oublier le jazz avec « Basse contre basse » (1992) ou il retrouvera Paul Brochu et Don Alias, ou l’album « Caron-Ecay-Lockwood » (2001) qui le voit collaborer avec deux instrumentistes de haut vol.
Alors si vous aimez le jazz-rock inventif et parfois planant, la virtuosité sans égocentrisme, le trio guitare-basse-batterie, cet album est fait pour vous!
3 albums à également découvrir : « Between the lines » (1986) ; « Absolutely live » (1986) ; « Uzeb Club » (1989).
Guillaume.
Gogo Penguin, un trio mancunien sans fioritures
Souvenez-vous… Il n’y a pas si longtemps(le 28 mars dernier), je vous parlais d’un jeune groupe de jazz originaire de Manchester, le trio Gogo Penguin, venu le 31 mars dernier à Fontenay-sous-Bois. Ce groupe est pour moi l’une des révélations de l’année (certes pas encore terminée, puisque nous n’en sommes qu’au milieu, à l’été…). C’est pourquoi je m’y remets, décidant d’évoquer « Man Made Object » (2016).
Ce qui frappe d’entré à l’écoute de nouvel opus du trio mancunien, c’est l’aspect très élaboré de leur musique, qui laisse pourtant libre cours à l’expression de chacun des musiciens, le tout nous offrant un univers épuré, presque froid, mais tellement riche en même temps de par la complexité de l’interaction des instruments. En 10 morceaux, de « All Res » au final » Protest », « Man made object » est un album sublime, dépouillé, qui vous embarque instantanément, qui vous emmène dans un ailleurs-land où l’ons’imagine aisément marcher dans les landes irlandaises ou écossaises, dans le grand nord arctique, ou dans les déserts du Sahara marocain ou du Tchad, autant de paysages sauvages, déserts, silencieux…propres à la méditation, au questionnement sur ce qui est l’Essentiel. Cet essentiel, ce fil ténu, cette quête d’une perfection musicale, Gogo Penguin s’y attache tranquillement, et le résultat est un album, le 3 ème seulement de leur jeune carrière, déjà rempli de maitrise!
Sur ce remarquable album, mes morceaux préférés sont les suivants : » Unspeakable world« , « Weird Cat« , « Smarra« .
Ne passez pas à côtés de ce trio! Le voyage musical vaut le détour! Je suis déjà impatient de découvrir leur prochain album.
Guillaume.
Gogo Penguin, trio en mode exploratoire !
Manchester. Ville célèbre du nord de l’Angleterre pour ses deux équipes de foot (City et United), pour être aussi le berceau du groupe Oasis des frères Gallagher (Noel et Liam). Désormais, il faudra rattacher le trio jazz Gogo Penguin (Nick Blacka, contrebasse ; Rob Turner, batterie ; Chris Illingworth, piano) comme ambassadeurs reconnus de la cité mancunienne. Le trio ne possède pas encore une discographie très épaisse, mais nous le savons bien, ce n’est pas la quantité qui fait la qualité.
« Fanfares », paru en 2012, premier de leurs 3 albums déjà disponible chez les disquaires et sur les plateformes de streaming, est très court, en terme de morceaux à écouter, 7 au total. Si la formule ici présente est celle que l’on trouve depuis des lustres comme base initiale des orchestres de jazz, la surprise vient de ce que ce trio nous emmène aux limites du jazz et de la musique électronique, avec l’apppui de Joe Reiser. Le résultat? un jazz frais, joyeux, mélodique, où la tradition côtoie avec bonheur la modernité du son électro.
Influencé par le jazz nordique, en particulier Esbjörn Svensson, à qui ils rendent hommage en introduction sur « Sevens sons of Bjorn », mais également par Brian Eno, Massive Attack ou les compositeurs classiques Claude Debussy et Dimitri Chostakovitch, le trio Gogo Penguin s’en donne à cœur joie et nous transmet, sans fioritures inutiles, l’envie de les suivre, de les accompagner dans leur univers. Les 6 autres morceaux qui composent cet album sont d’égale qualité. Inventifs, virtuoses, légers, et très maîtrisés bien sûr! Un régal!
Ce disque est un petit bijou musical, berçé de mélancolie, de rythmes épurés, de cette ambiance rappellant beaucoup le jazz nordique (Trygve Seim, Esbjorn Svensson donc, mais aussi Ketil Bjornstad, Tord Gustavsen ou Nils Petter Molvaer) qui ici n’a rien de froide, mais qui vous enveloppe, vous transporte!
Le 31 Mars prochain, salle Jacques Brel, comme dirait Jacques Higelin, « La nuit promet d’être belle », grâce à ce trio et à la présence de Hubert Dupont et ses musiciens en première partie! Ne ratez pas ce moment!!
Guillaume.
Omer Klein, clavier bien trempé.
Depuis quelques années et la révélation du contrebassiste Avishaï Cohen, un coup de projecteur s’est porté sur la scène jazz israélienne. Les pianistes Yaron Herman, Shaï Maestro, le contrebassiste Omer Avital, plus récemment le pianiste Omer Klein, bénéficient tant à New-York que Paris, et partout dans les festivals où ils se produisent, un accueil à la hauteur de leur talent, de la qualité de leur répertoire musical.
Omer Klein, donc, qui vient de publier « Fearless Friday« , par ailleurs auteur de 5 albums en tant que leader depuis 2008, est la dernière pépite de la scène jazz israélienne.
Son jeu, tout en souplesse et ruptures maîtrisées, mélange subtilement le classique et les mélodies moyen-orientales. Pour ce disque, Omer Klein s’est entouré de deux compères, le contrebassiste Haggai Cohen-Milo, le batteur Amir Bresler. Cette section rythmique offre une assise tout en nuances sur laquelle le pianiste vient poser ses compositions, dans une jeu qui est un régal à écouter. Auteur de la plupart des morceaux excepté le « Azure », dû à Duke Ellington, Omer Klein nous offre ici toute la palette de son talent. Omer Klein est venu présenter son album, dans le cadre chaleureux du Duc des Lombards, à Paris.
Ce beau disque, une jolie découverte pour moi, mérite qu’on s’y arrête. Je vous laisse le soin d’en faire de même.
Guillaume.
Quand le Jazz est là…
Chaque été, Marciac, petite commune du Gers, se pare de ses atours en jazz majeur, de fin juillet à mi-août. Cette année, du 28 juillet au 15 août, le menu concocté est prometteur de jolis moments musicaux : De Lucky Peterson et Jeff Beck, as de guitare électrique, qui ouvriront les festivités à Monty Alexander, pianiste éclectique, et Jimmy Cliff, chanteur jamaiquain joyeux et talenteux, qui clôtureront le festival, le jazz, multiforme, multicolore, sera encore bien servi cette année.
En effet, outre les habitués Wynton Marsalis, Ahmad Jamal, Ibrahim Maalouf, ou Kenny Barron trio, seront présents Didier Lockwood qui fêtera 40 ans de carrière, les chanteuses Eliane Elias, Stacey Kent, Dee Dee Bridgewater, You Sun Nah,l’accordéoniste Richard Galliano, le pianiste-percussionniste Omar Sosa, les légendes Wayne Shorter, Chick Corea, Herbie Hancock, Stanley Clarke, le tourbillonnant et brillant pianiste-chanteur Jamie Cullum, le batteur Daniel Humair… Bref, vous le constatez, le menu, encore une fois, est copieux…
Alors, si vous voulez agrémenter vos vacances de soirées jazz, Marciac et son ambiance festive, joyeuse, seront une belle escale en cette été 2014.
Vous retrouverez des albums de ces artistes à l’espace musique.
Guillaume.
Rush, anges canadiens toujours à l’heure… musicale.
Depuis 1968, année marquée d’un printemps révolutionnaire en France et un peu partout ailleurs, les Canadiens du trio rock Rush, nous envoient régulièrement des nouvelles de leurs tribulations musicales.
45 ans après leurs débuts, Geddy Lee (claviers, basse, chant), Alex Lifeson (guitare), Neil Peart (batterie, chant), ne renoncent pas, s’attelant à la tâche tels de méticuleux bûcherons (si ça existe !!!! Ah mais !!! ), et nous offrant régulièrement des perles de créativité musicale. La dernière livraison du trio « Clockwork angels tour« , un live qui témoigne de la tournée triomphale qui suivit la sortie de « Clockwork Angels » (2012), en est le signe parfait.
Le trio canadien est en forme, grande même. Durant 3 cd (29 titres au menu !!) ils nous délivrent un panel large de vieux et nouveaux morceaux, avec une énergie peu commune et qu’enviraient sans doute nombre de leurs homologues de leur génération (écoutez le solo de batterie de Neil Peart sur « Where’s my thing »). Vraiment, l’auditeur ne s’ennuie pas, les titres défilant comme des perles ciselées et ne prenant pas ombrage du temps. Je pense ici à « The Big Money, »Analog Kid », « Caravan », au superbe « The Anarchist », entre autres…
A les écouter, je me dis que nombre d’artistes, musiciens, « chanteurs » sévissant aujourd’hui sur nos ondes et écrans, vendus comme des savonnettes, devraient prendre de la graine de ces trois lascars, qui comme des Peter Gabriel, David Bowie, ou Bryan Ferry, vieillisent avec un bonheur ravissant l’auditeur.
Merci messieurs de ce joli moment.
Guillaume.
Monty Alexander, pianiste multicolore.
La jamaïque, île paradisiaque (je ne dis pas cela pour les substances que l’on y cultive ou fume, bien entendu), outre Bob Marley & ses Wailers, outre Usain Bolt, a vu naître voila 69 ans, un certain Bernard Montgomery Alexander, plus connu sous le nom de Monty Alexander. Pianiste de jazz, influencé par Oscar Peterson ou Ahmad Jamal (excusez du peu !!!!), il s’évertue depuis le début de sa riche carrière musicale, à mélanger les sons, les rythmes, à croiser les ambiances, particulièrement jazz et reggae, rhythmes carribéens, comme sur « Carribean circle » (1993), « Carribean duet », avec Michael Sardaby (1999), sans oublier ses versions du répertoire de Bob Marley que sont « Stir it up » (1999), « Concrete Jungle, the music of Bob Marley » (2006). Il a également salué magnifiquement les crooners américains Tony Bennett (2008). Nat King Cole (2009).
Son dernier bébé musical, « Uplift2, higher« , fait suite au premier chapitre « Uplift » paru en 2011. Ici, Monty Alexander explore joyeusement et brillamment le répertoire jazz du début, entre gospel « When the Saints go marching in », « Battle hymn », ou encore une version inattendue et surprenante de « St. Thomas », rendue célèbre par Sonny Rollins. Tout le disque est une ballade ryhtmée, fiévreuse, souriante, dans cet univers des racines du jazz, nous ramenant à une époque où existaient également les fanfares, les big bands. Les bassistes John Clayton, Hassan Shakur, et les batteurs Jeff Hamilton, Frits Landesbergen épaulent magnifiquement les envolées pianistiques de Monty Alexander.
Vous l’aurez compris, j’ai craqué, conquis par tant de bonheur pianoté. Encore une fois, Monty Alexander nous offre un écrin musical de haut vol. Parfait pour passer les fêtes de fin d’année!
Guillaume.
Shaï Maestro, le clavier bien maîtrisé.
La première fois que j’ai découvert Shaï Maestro, pianiste israelien, c’était à la salle du Perreux-Nogent il y a 3-4 ans, lors d’un concert de Avishaï Cohen, contrebassiste, qu’il accompagnait, fort brillament. Il n’est qu’à écouter les 4 albums du contrebassiste sur lesquels il a posé son talent de pianiste à l’univers mêlé de jazz et musique classique.
Passée cette période au côté de Avishaï Cohen, Shaï Maestro décide de prendre son envol, et de composer sa propre musique. En 2012, paraît Shaï Maestro Trio, qui annonce la couleur, l’univers dans lequel il entend nous emmener : un jazz sobre, lyrique, aéré, envoûtant, où la musique est servie au plus juste.
Cette année, Maestro nous revient avec The Road to Ithaca, toujours en trio, avec le contrebassiste Jorge Roeder et Ziv Ravitz, aux baguettes et peaux. Le résultat ? une musique qui oscille entre jazz et classique, et une complémentarité musicale plus qu’ évidente. C’est un régal que de l’écouter. Les 10 titres composant cette « Route vers Ithaca », sont autant de perles à savourer tranquillement.
Shaï Maestro est un pianiste, un musicien à suivre dans les années qui viennent. Ne le perdez pas de vue !
Guillaume.