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Watermelon Slim, l’homme à la gueule cassée


Watermelon Slim, de son vrai nom Bill Homans, est un bluesman rare, discret, authentique. Une vraie gueule aussi. Il n’est qu’a observer la pochette recto-verso de son dernier album « Golden Boy », pour constater que ce gaillard au regard profond et à la peau du visage marquée des rides d’une vie qu’on imagine pas simple, possède à n’en pas douter une « gueule » à faire du cinéma. A l’image du regretté Calvin Russell, (que j’avais eu le privilège de rencontrer pendant une heure pour une interview avant un concert à la Cigale dans les années 90) ou de l’encore vivant grizzly Neil Young.

Je le disais, Watermelon Slim est un musicien rare sur scène, rare dans les médias, aussi quant il publie un album comme « Golden Boy », le 12ème depuis 1973 et Merry Airbrakes », son premier album, c’est un évènement! A l’époque il avait attendu 26 ans pour refaire surface avec « Fried Okra Jones » (1999) avant de devenir plus régulier depuis les années 2000.

Sa voix éraillée, il la pose sur une guitare dobro et s’accompagne également d’un harmonica, dans la plus pur tradition des premiers bluesmen (Robert Johnson, Charley Patton, Sonny Boy Williamson, John Lee Hooker…). Il nous offre un blues minimaliste mais très dense, ancré, et il est facile de l’imaginer jouer sous un porche un peu délabré, dans une région un peu venteuse, ou dans les bayous, magnifiquement chanté par Tony Joe White, et mis en images par Bertrand Tavernier dans « Les brumes électriques » (film avec Tommy Lee Jones, qui mène une enquête policière dans cette région soumise aux croyances vaudou, aus superstitions).

« Golden Boy » est un disque subtil, un petit joyau bluesy à savourer, un verre de Bourbon  (juste un, gare à la santé!) pas loin de soi !

Guillaume.

 

et une version live du classique « Key to the Highway », dans un Bar…

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