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Les Mystères d’Isis ?
« Les Mystères d’ Isis » ne sont pas un opéra méconnu de Wolfgang Amadeus Mozart. Mais l’adaptation française de « Die Zauberflöte » présentée à Paris au théâtre de la République et des arts (salle Montansier) le 2 fructidor an IX (20 août 1801). A l’époque Mozart était peu connu en France (sauf de ceux qui voyageaient à l’étranger) et ce pour une raison très simple : l’ opéra de Paris ne pouvait produire et interpréter que des œuvres adaptées en français, toute représentation opératique devait inclure des ballets et des récitatifs au lieu du « théâtre parlé » et surtout, l’œuvre devait pouvoir être interprétée par la compagnie nationale. L’adaptateur Ludwig Wenzel Lachnith et le librettiste Étienne Morel de Chédeville réalisèrent une version respectant le texte original de Schickaneder tout en renommant de nombreux personnages. Musicalement, il s’agit donc d’un pasticcio réalisée par Ludwig Wenzel Lachnith cette adaptation a été jouée pendant 20 ans et a connu un énorme succès mais a été décriée par de nombreux compositeurs dont Berlioz. Pourquoi ce titre, pour correspondre aux goûts de l’époque pour l’Egypte. Le contenu lui même a été modifié, enrichi d’airs empruntés à « Don Giovanni », « les noces de Figaro », « La clémence de Titus ». Si « Les Mystères d’Isis » est tombé dans l’oubli « Die Zauberflöte » a connu un succès jamais démenti. Le Concert Spirituel dirigé par Diego Fasolis nous permettent de découvrir cette version oubliée.
Françoise
La relève du piano jazz arrive… Tant mieux !!!
Avant l’estivale escapade, je vous invite à découvrir, comme je l’ai fait récemment, 2 artistes du clavier, l’un venant des mers chaudes du Cuba, l’autre des horizons plus rudes de l’Azerbaïdjan. Leurs noms : Alfredo Rodriguez, Shahin Novrasli. Leurs récents albums, « The Invasion parade » et « Bayati » m’aparaissent comme un signe que la relève est prête au sein de la comunauté du piano jazz.
Alfredo Rodriguez, ici épaulé notamment par la virtuose Esperanza Spalding à la contrebasse et au chant, nous livre une musique virtuose, empreinte de nostalgie (comme souvent dans la culture musicale sud-américaine), et d’inventivité. Pour s’en convaincre, il suffit d’ écouter les versions revisitées de « Guantanemera » ou de « Quizas, quizas, quizas »… deux témoignages du talent de ce jeuen pianiste cubain. Dès la première écoute, et cela se confirme jusqu’au bout du disque, son jeu, mélange de sonorités latines, et de rythmiques classiques, en disent long sur le talent d’Alfredo Rodriguez.
Shahin Novrasli, natif de Bakou, station de décollage des fusées russes, 37 printemps, est un pianiste qui a découvert le jazz très tôt, mais les influences classiques ne sont pas loin : Bach, Beethoven, Mozart, Rachmaninov. En 1996, il se tourne vers le jazz, jouant des compositions de Keith Jarrett, Bill Evans. Depuis, il ne cesse de multiplier les projets musicaux, les rencontres avec des musiciens d’horizons divers, enrichissant ainsi sa musique de toutes ces sonorités. « Bayati » en est le symbole. dès le premier morceau « Nocturne for Natavan », il nous embarque sur son clavier, nous faisant voyager entre sonorités traditionnelles azérii et d’autres plus classiques. « 1001 nights », qui suit, est un voyage sur un rythme soutenu, contrebalancé directement par le Prélude en Mi mineur de Frédéric Chopin. Jazz, Classique, ou musiques traditionnelles ( » Bayati Shiraz », « Elinde Sazin Qurbani »… ), Shahin Novrasli navigue avec bonheur communicatif entre ces 3 univers. Il est accompagné ici par Nathan Peck à la contrebasse, et Ari Hoenig aux baguettes.
Je suis tombé sous le charme de ce virtuose. Et vous??
Guillaume.