Qu’on se le dise, le grand Thiéfaine est de retour !
Sur la pochette de son nouvel album « Stratégie de l’inespoir« , Hubert-Félix Thiéfaine apparaît les yeux bandés… comme s’il ne voulait plus voir ce que le monde est devenu !
L’album démarre par un poème « En remontant le fleuve » de Paul Celan, poète roumain naturalisé français en 1955. Superbement mis en musique, sur une mélodie lancinante, prenante. Pas de doute, après une période troublée, un passage à vide, le bonhomme a retrouvé sa voix, sa verve, l’envie de créer, chanter, dire ses tourments et sa vision de ce monde qu’il n’aime visiblement plus.
De l « Angélus », coécrit avec le guitariste Yann Péchin, complice fidèle, à « Toboggan », ce nouvel album est de la pure veine de Mister HFT. En bonus, un « Père & Fils » touchant, émouvant, comme un passage de témoin.
Thiéfaine, depuis longtemps homme de mots, amateur de poésies anciennes ou modernes, nous emmène sur ses pas, en revisitant Trenet « Fenêtre sur Désert », rendant hommage à Sartre, s’inspirant même de Pétrarque. Pour ce nouvel album, il a fait appel à des amis pour partager l’aventure. Ainsi, au gré des titres retrouve-t-on Jeanne Cherhal, JP Nataf, ou Cali, ou Arman Méliès.
Le regard toujours acide sur le monde qui l’entoure, sur la vie, sur le genre humain, Hubert-Félix Thiéfaine nous offre ici un disque de haute tenue, preuve de la forme retrouvée, de la créativité réactivée. Le cru 2015 est grand ! Savourez sans modération !
Guillaume.
Publié le 26 mars 2015, dans Chroniques, et tagué Celan, chanson française, Hubert-Félix Thiéfaine, poésie, Stratégie de l'inespoir, Trenet. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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